Vous le savez, nous sommes particulièrement sensibles aux marques qui ont un intérêt social et environnemental en plus de proposer de beaux produits. Nous avons rencontré Amédée Paris (anciennement Amédée 1851) et nous avons été bluffé par l’engagement de cette marque dans le marché du vêtement qui est à ce jour le plus polluant après le transport.
Sommaire
Avis sur Amédée Paris : un spécialiste de la laine
Amédée est une marque dirigée par Déborah Berger, et qui partie du groupe Chargeurs, spécialisée dans la production de textiles techniques. Le secteur laine du groupe a profité de son expertise dans le domaine du sourcing pour donner naissance à une marque, Amédée Paris, qui ouvrira le groupe au grand public, puisqu’avant cela la totalité de l’activité du groupe Chargeurs était réalisé en B2B.
La priorité a été de rejoindre un label qui défendait leurs convictions. Cependant, aucun d’entres eux ne correspondaient totalement à leurs critères de sélection exigeants, ils ont donc tout simplement créée le leur ! Celui-ci porte le nom de Nativa Precious Fiber, il se veut éco-responsable mais aussi traçable, car les laines, en particulier le mérinos, viennent d’autres contrées (Nouvelle-Zélande, mais aussi la Tasmanie, L’Uruguay…)
Un sourcing de laine éthique
Ce label assure des conditions de travail décentes aux éleveurs et aux ouvriers, mais aussi sur l’absence de produits chimiques et le recyclage de l’eau. Entre autres, le label interdit à ces éleveurs de pratiquer le mulesing, qui est une pratique courante consistant à scalper l’arrière train du mouton pour empêcher la propagation d’un parasite affectant la qualité de la laine au détriment du bien être animal. On a donc un travail de sourcing abouti et une démarche éthique extrêmement éthique.
Le sourcing permet d’avoir une matière première sûre et de qualité, mais un soin particulier est aussi apporté aux moyens de confection. Comme je vous l’écrivais plus haut, l’eau utilisée est recyclée. Mais ce qui est très intéressant, c’est que la laine est souvent teinte, mais les motifs sur la laine sont pour la grande majorité tricotés. Amédée a réussi à imprimer des motifs sur laine, ce qui est beaucoup plus difficile sur cette matière que sur de la soie par exemple. Nouveauté de la rentrée, avec la Concorde, la marque lance ses premières écharpes avec de la teinture naturelle, c’est à dire qu’aucun produit pétrochimique habituellement utilisés dans les teintures ne sont présents dans ces produits spécifiques.
Test des écharpes Amédée Paris : la technicité du mérinos
La laine mérinos est très prisé car les fibres sont plus fines que les autres laines ! En effet, une bonne laine mérinos peut même être plus fine que les cachemires de grade inférieurs, à une fraction du prix. De plus, Amédée a fait un réel effort sur les textures.
Les particularités des écharpes Amédée Paris
L’écharpe que j’ai testé est l’étole Beijing en marron et rouge, et la laine a été tricotée en jersey ! C’est assez déroutant, car on ne s’attend pas à rencontrer ce genre de tricotage pour une écharpe, puisque l’étoffe a alors une armure très aérée. Cependant, le format étole permet de le doubler et de jouer facilement avec les volumes. Pourtant, la technicité du mérinos se fait ressentir, ou devrais-je dire se fait oublier ! En effet, le tricotage aéré combiné aux propriétés respirantes du mérinos produisent une écharpe qui vous offre une protection contre le froid, et qui surtout s’adapte aux changements de température ! Froide le matin, chaud dans les transports en commun puis tempéré dans la journée, l’écharpe s’oublie complètement et nous permet de faire face aux différents environnements rencontrés sans sourciller. L’amplitude thermique qui est offerte est large, et on se retrouve dans une situation confortable lorsqu’on porte une écharpe en changeant souvent d’environnement : ni trop chaud, ni trop froid.
Les finitions des écharpes
- Pour les finitions des écharpes, on s’intéresse en premier lieu à la matière : ici, pas la peine de revenir dessus, vous aurez compris qu’on a affaire à une très belle laine de mérinos en provenance de Tasmanie, à la fois qualitative et éthique.
- Un tricotage en jersey qui surprend de prime abord sur une écharpe, mais qui offre un drapé incomparable avec une laine plus épaisse et qui permet de jouer avec les volumes
- Des bords roulottés, qui assurent l’intégrité de la pièce, car c’est souvent sur les bords que l’écharpe s’abîme en premier !
- Des couleurs rouge et marron, très automnales et qui s’adoptent très facilement dans les tenues de cette saison
- Faite en Italie
- Un format plus large : 80x200cm, permettant de faire des nœuds plus élaborés et de jouer facilement avec dans une tenue et ajouter des volumes dans une tenue lisse ! La longueur est aussi idéale pour la porter en étole avec un pardessus si vous souhaiter un rendu plus habillé dans la soirée par exemple.
Sur cette tenue j’ai choisi de mettre en avant l’écharpe en sélectionnant des couleur très douces pour l’accompagner. Un chino beige et un pull en cachemire couleur noisette soutiennent habilement le marron et le rouge plus foncés et mettent l’accent sur cette pièce. J’ai choisi un nœud assez classique : un tour puis nœud simple en positionnant l’écharpe de telle sorte que les deux pans retombent devant l’un derrière l’autre.
Conclusion sur le test de l’écharpe Amédée Paris
Amédée, c’est le type de marque avec un réel souci éthique et responsable qui me tient à cœur ! Le nombre de points abordés par le label Nativa Precious Fiber est assez impressionnant et me conforte lorsque l’on voit à quel point le secteur de l’habillement est pauvre en transparence et en traçabilité. Au delà de l’aspect purement éthique qui n’est pas forcément la priorité de chacun, le bien être animal à un impact direct sur la qualité de la laine qu’il produit, et cela se ressent dans la finesse du tissu au toucher.
Pour mes écharpes, j’étais habitué à une matière très douce et épaisse, réconfortante, mais ici le propos est différent : on cherche un drapé élégant permis par le tricotage en jersey extrêmement fin, le format permet de jouer avec les volumes, l’épaisseur mais aussi la longueur pour un port en étole.
Conseils de style : bien porter une écharpe légère
Concernant la partie conseils de style, c’est Gustave qui reprend la main en vous parlant de son écharpe Twill Notting Hill bleu. Un autre modèle proposé par Amédée Paris, avec une couleur plus sobre mais ornée d’un motif plus marqué, avec du caractère !
Le principal soucis des écharpes légères, c’est quelles ont un tombé difficile à dompter. En effet elles s’envolent facilement et les volumes de matières sont difficiles à maîtriser pour faire des nœuds. Voici mes conseils de base pour vous en sortir !
- Sous un costume tu éviteras : Les écharpes légères sous des costumes ne font pas vraiment bon ménage. Elles sont trop volatiles et risquent de casser l’harmonie des lignes de votre tenue formelle, sans parler des longueurs qui sont souvent plus longues que la veste ! Si vous voulez porter une écharpe avec un costume, il vaut mieux quelque chose de court et de lourd. En revanche sous un blouson, une veste casual ou un manteau l’écharpe légère marche très bien ! Surtout qu’on peut tricher avec la longueur en répartissant l’écharpe partout dans votre blouson (et en plus ça tient chaud).
- La bonne longueur tu choisiras : C’est probablement le critère déterminant sur le plan du style. En effet, une écharpe bien portée, c’est avant tout une écharpe bien équilibrée, et surtout pas trop longue ! Sous les manteaux on peut tout se permettre (ou presque) tandis que sous un blouson ou une veste il faut faire attention. Tout est affaire de proportions et de volume, ça doit rester cohérent.
- À l’équilibre des couleurs tu feras attention : Un principe de bon sens sur lequel il faut être vigilant. Si votre tenue est déjà très colorée, alors l’écharpe viendra calmer l’ensemble avec une couleur sobre et une texture lisse et unie. En revanche, si votre tenue manque un peu de peps, l’écharpe est l’occasion parfaite d’ajouter un peu de caractère à l’ensemble.
Une tenue décontractée aux couleurs d’automne
L’écharpe Twill Nothing Hill propose une couleur neutre : du bleu marine, du noir et du blanc. Partant de ce principe et en suivant mes propres conseils, je peux donc partir sur une tenue plutôt colorée car l’accessoire est neutre. J’ai donc opté pour un blouson bordeaux faux-uni, qui est la pièce forte de ma tenue. Ajoutons à cela un pull col roulé (je n’apprécie pas les autres formes de col concernant les pulls) couleur vert sapin et on obtient une tenue aux couleurs d’automne ! Pour calmer l’agencement du vert et du bordeaux, j’ai opté pour un pantalon en tweed bleu et une paire de souliers marron. Les matières sont toutes cohérentes sur le plan de la saisonnalité (de la laine mérinos, du tweed….) et surtout chacune des pièces est texturée, offrant un aspect faux-uni (le blouson avec le chevrons et le pantalon avec le tweed) autour de l’écharpe.
Conclusion sur le test de la marque Amédée Paris
Amédée Paris a profité de l’expertise du groupe Chargeurs dans le sourcing et cela se ressent. Son focus sur le mérinos et sur sa technicité, allant de pair avec une forte conscience responsable donne des produits très qualitatifs. La recherche est poussée sur l’étendue des possibilités permise par le mérinos, avec les teintures naturelles ou avec l’impression extrêmement précise de motifs sur la laine, ce qui je le rappelle, est beaucoup plus difficile que le tricotage. Vous en avez un bel exemple avec l’écharpe de Gustave et ses motifs audacieux.
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