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William L 1985 : des garde-temps abordables aux finitions soignées
Alors que j’étais adolescent et que je commençais à m’intéresser timidement aux montres, mon beau père m’a dit une chose à ce propos que je n’oublierais jamais. J’étais en train de regarder la vitrine d’une boutique de montres sans grand intérêt et alors que je me voyais déjà prendre un modèle il me rétorqua ceci : » Gustave si tu veux une montre choisis là avec attention, parce que c’est le seul bijou que l’on tolère chez un homme ». C’était une subtile manière de me faire comprendre qu’il valait mieux que j’en reste là pour aujourd’hui.
Néanmoins, quelques jours plus tard il est revenu vers moi pour m’apporter plusieurs magazines traitant plus sérieusement du sujet. La plupart contenait beaucoup de modèles différents issus de petits revendeurs (rien de mieux pour commencer à appréhender toutes les formes, les cadrans, les trotteuses et les complications qui peuvent orner les garde-temps. Après avoir affiné mon goût et appréhendé ma morphologie sur différents modèles issus de différentes marques, j’ai alors commencé à me renseigner sur la fiche technique des montres. Il s’avère qu’elle peut être très longue et qu’on a vite fait de s’y perdre.
C’est pourquoi dans cet article je tâcherai d’expliciter chaque détail au mieux, de manière à ce que chaque finition puisse être apprécié par un jeune amateur (comme je le suis). Et pour cause, William L nous propose des garde-temps inspirés des chronographes suisses des années 50. Un look millimétré qui propose également un cahier des charges exigeant qu’il convient de détailler.
William L 1985 c’est l’histoire d’un passionné à qui tout réussit
Un parcours professionnel sans faute
Derrière cette marque se dessine l’ombre d’un seul homme, Guillaume Laidet. Passionné d’horlogerie depuis son plus jeune âge (une passion transmise par son père) il entreprend des études supérieures de commerce dans une école (SKEMA). Après avoir obtenu son diplôme, il commence par travailler chez Zenith une maison d’horlogerie suisse qui officie depuis 1865 (il est d’ailleurs recruté par Jean Frédéric Dufour qui est actuellement CEO chez Rolex et qui lui a tout appris). C’est une marque plutôt confidentielle auprès du grand public, elle est appréciée des amateurs d’horlogerie et pour cause, son modèle El Primero fût le premier chronographe automatique de l’histoire et devint le plus précis au monde (grâce à un mécanisme ultra pointu). Elle s’est également illustrée à travers ses modèles squelettes particulièrement réussis. LVHM remarque le potentiel de la griffe et la rachète en 1999.
Après deux années de services en digital marketing pour Zenith, il déménage à Neuchâtel pour rejoindre Jaeger-LeCoultre. Une griffe qui fait partie des piliers de l’horlogerie du luxe et qui possède une renommée internationale.
Pour la petite histoire, Jaeger LeCoultre s’est rendu célèbre grâce à un modèle bien particulier, la Reverso. La légende de ce modèle iconique démarre durant les années 30, lorsque des officiers britanniques basés en Inde, las de briser le verre de leur montre pendant leurs matchs de polo, demandèrent à une connaissance ( qui était amateur d’horlogerie) s’il connaissait quelqu’un capable de fabriquer une montre qui pourrait soutenir les chocs encaissés pendant leurs sessions de jeu. Ce dernier proposa le petit défi à son ami Jacques David LeCoultre (déjà horloger à l’époque), qui eu l’idée de mettre en place un ingénieux procédé qui permettait au boitier de la montre de se retourner avec une simple pression. Dès lors qu’ils enfourchaient leurs montures, ils leurs suffisaient de retourner le boitier pour que le verre soit protégé pendant qu’ils jouaient ! Ainsi, c’est l’autre coté du boitier (en acier) qui supportait les chocs.
Il travaillera 3 ans pour Jaeger LeCoultre et c’est lors de sa dernière année qu’il décidé véritablement de lancer son projet qu’il a longuement mûri, à savoir sa propre marque.
L’aventure William L 1985
Comme nous le disions précédemment, c’est un passionné d’horlogerie et depuis son adolescence il possède un très beau garde-temps non griffé que lui avait légué son arrière grand oncle. C’est un modèle produit par un atelier d’excellence récupéré à la sortie de sa fabrication alors qu’il devait probablement être destiné à une grande maison.
Il la trouve superbe et ses amis sont également du même avis. Le problème c’est qu’un modèle de ce genre vaut bien quelques milliers d’euros, un luxe que ses amis (alors étudiants) ne peuvent pas s’offrir. Ils étaient prêt à mettre jusqu’à 250€. D’ailleurs il n’y a aucune marque qui propose des montres au design si étudié et possédant des finitions soignées sur cette gamme de prix là.
Ce constat lui trotte dans la tête et après plus de quatre ans d’expérience dans l’horlogerie en tant que digital marketeur, il a accumulé assez de contacts pour pouvoir shooter ses créations, produire des clips etc. Tout semble prêt pour qu’il puisse enfin se lancer complètement dans l’aventure. Reste à trouver le financement pour démarrer…
En tant que digital marketeur il a déjà une petite idée pour obtenir les fonds …. Utiliser la plateforme de crowdfunding la plus connue, Kickstarter.
Durant sa dernière année chez Jaeger LeCoultre, il peaufine pendant des mois son lancement. Il y passe la plupart de ses weekends mais après plus de 6 mois de travail il est enfin satisfait du modèle qu’il a établi concernant sa future page de lancement.
En Octobre 2015, il quitte Jaeger LeCoultre en posant sa démission. Le lendemain il met en place son projet sur Kickstarter (donc enfin visible aux yeux de tous). Il avait besoin de lever 20 000€ de fonds en tout pour se lancer (il désirait notamment lancer une ambitieuse production de 400 prototypes). En 4 semaines de campagne il récolte finalement plus de 190 000€ ! Un succès qui explose tous les plafonds imaginables.
Avec une telle somme récoltée il n’a besoin de faire aucune concession sur ce qu’il désire mettre en place. Il fabrique donc 2 000 modèles plutôt que 400 et il en vend plus de 1200 dans la foulée.
Il faut également savoir que Colette a soutenu le projet (qui propose donc les modèles William L dans leur point de vente), un appui conséquent qui va lui permettre d’acquérir une notoriété rapidement. Ils ont même collaboré ensemble pour les 20 ans de Colette (William L 1885 propose alors une série limitée en maille milanaise pour l’occasion. Tous les modèles seront vendus en à peine quelques heures sur le site de Colette).
A coté de ce partenariat réussi, il trouve plusieurs distributeurs pointus sur la même ligne que Colette qui vont proposer ses produits à la vente partout dans le monde. De l’autre coté son e-shop personnel fait également un carton plein.
Et pour cause, William L 1885 propose des modèles inspirés de son premier chronographe aux finitions très soignées à partir de 150€ jusqu’à 350€ pour ses modèles automatiques. Il trouve son inspiration dans les chronographes suisses iconiques des années 50. Ses modèles à Quartz fonctionnent avec un mouvement Seiko (une marque japonaise qui a inventé le procédé) ultra réputé pour sa qualité et sa longévité.
Enfin une dernière précision, William L 1985 fait fabriquer ses modèles en Chine à Shenzen. Une politique qu’il assume complètement et pour cause c’est grâce à cela qu’il est si compétitif en termes de prix.
Test du modèle Chronograph
Pour le test William L j’ai choisi le modèle qui me plaisait le plus (le modèle iconique de la marque inspiré de son fameux chronographe suisse) et qui corrélait avec ma carnation (yeux clairs, peau clair, cheveux châtains). C’est donc le modèle Chronograph avec le cadran couleur argent sur un bracelet en cuir grainé marron que j’ai sélectionné.
Pour chaque client, Guillaume ajoute un étui technique permettant de transporter votre montre ainsi que deux bracelets supplémentaires.
Mais pourquoi pouvoir transporter deux bracelets supplémentaires me direz-vous ?
C’est bien simple, tous les modèles de William L possèdent un mécanisme de bracelet interchangeable. Une petite manipulation et 20 secondes plus tard vous voilà avec un nouveau bracelet (en cuir noir ou bien en maille milanaise) qu’il propose à la vente pour 30€ (les cuirs) et 45€ pour la maille milanaise.
Finitions
Les chronographes William L sont équipés d’un mouvement Quartz Miyota OS21 (Made in Japan par Citizen) qui est réputé pour être l’un des plus fiables du marché.
Boitier
Il est en acier inoxydable (316 L) il est brossé et poli (comme les modèles d’horlogerie suisse). Il se décline en deux couleurs sur la plupart des modèles (blancs ou noir) et parfois également en bleu sur les modèles calendar.
Cadran
Le cadran mesure 40 mm de diamètre (ce qui est plutôt fin et qui convient donc à toutes les morphologies, contrairement aux modèles plus épais).
Le Verre
Le verre minéral est bombé (le rendu est nettement plus esthétique qu’un verre plat), ultra résistant il est aussi traité contre les reflets.
Les Aiguilles
Egalement appelées trotteuses, il y en a trois (des Dauphine Super-Luminova 80). Deux surpiquées en blanc (celles qui indiquent l’heure et les minutes) et la dernière (la plus fine et la plus longue) n’indique pas les secondes contrairement à ce qu’on pourrait en attendre, c’est la trotteuse qui s’active lorsqu’on démarre le chronomètre !
L’aiguille indiquant les secondes se trouve dans le petit chrono situé à 3h.
Tandis que le chrono situé à 9h permet de comptabiliser les minutes lorsqu’on utilise la fonction du chronomètre
Les fonctions
Les chronographes William L proposent quelques fonctions intéressantes, en voici la liste.
Le tachymètre et télémètre
En horlogerie quand on parle de tachymètre on parle d’un cadran gradué. Des indications permettant de calculer la vitesse moyenne sur une distance donnée (généralement 1km comme c’est le cas sur le modèle du test).
Dans la même veine que le tachymètre, le télémètre est un compteur qui permet quant à lui de pouvoir mesurer certaines distances (notamment la distance qui vous sépare d’un orage). Cette fonction se base sur la vitesse.
Date
En plus des fonctions énoncées, la montre propose également de vous indiquer la date. Ça peut paraître un peu désuet aujourd’hui puisqu’on est constamment cerné par tout un tas d’appareils qui nous assomment constamment de ce genre d’informations. Ceci dit, ça va plus vite de vérifier d’un coup d’œil plutôt que de vérifier sur votre ordinateur ou votre smartphone et puis franchement, c’est plus sympathique aussi.
La montre est étanche jusqu’à 5 mètres de profondeur. A priori cela devrait suffire pour la plupart d’entre nous (je m’excuse d’avance pour nos lecteurs qui explorent les profondeurs des océans).
On retrouve également le logo finement gravé sur plusieurs endroits (dont le remontoir).
Les différents modèles William L
En tout, William propose 5 modèles différents qui peuvent ensuite se décliner. En effet, une fois le modèle choisit, vous avez le choix entre plusieurs couleurs et matières concernant plusieurs pièces (le boitier,le cadran puis le bracelet), en voici la présentation.
De gauche à droite : le small chronograph, Le chronograph et le calendar (à Quartz) qui sont les trois premiers modèles emblématiques.
Puis les deux derniers modèles (de gauche à droite) la Diver et la Classy (les deux modèles automatiques à partir de 349€).
Des modèles qui sont tous disponibles en cadran noir ou blanc (et bleu pour les calendar)
Sur lesquels vous pouvez également choisir la couleur du boitier (argent ou or rose)
Puis enfin, vous pouvez également choisir votre bracelet (cuir marron grainé ou cuir marron/noir, maille milanaise).
En tout, William L propose donc finalement plus de 120 looks différents.
Il propose également de faire graver un nom ou une petite phrase sous la surface du boitier pour 9€ supplémentaires.
Conclusion du test Chronograph William L 198
Nous avons apprécié la passion et le sérieux qui caractérisent les créations de Guillaume. Au final, il propose une montre fiable aux allures de chronographe suisse au design très inspiré, sans fioritures et le tout avec des finitions particulièrement propres sur cette gamme de prix. Ce n’est pas sans raisons qu’il fut repéré par Colette ! Le modèle nous a bien plus, au point que nous envisageons sérieusement de l’intégrer dans l’une de nos futures tenues business parfaites.
Pour couronner le tout, nous avons négocié une remise de 15% vous est offerte (sans minimum d’achat) avec le code JAMAISVULGAIREWL15 si vous décidez de sauter le pas. Bien entendu on ne touchera pas le moindre centime là dessus. C’est uniquement pour vous, rien que pour vous.
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Attention ! Contrairement à ce que peut laisser penser l’article, une résistance à « 50 m » d’eau signifie qu’il est possible de la porter dans son bain, mais pas plus ! Hors de question d’aller nager avec ou pire de faire de la plongée. Sinon elle ne va pas tenir longtemps… Donc, non, 50 m est insuffisant même pour un nageur d’eau douce 🙂 Il y a une petite note sur les indications d’étanchéité sur le site de lip : http://blog.lip.fr/etancheite-montres
Gouhouf
Merci pour cette précision technique Gouhouf, Nous rectifions le tir de suite !
Gustave Uhlig