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TEST : LE PARDESSUS À L’ANGLAISE DE LA MARQUE REISS.

Disclaimer: Je parle assez rarement des marques britanniques car le cours actuel bien lamentable de l’euro (et ça ne s’arrangera pas) ne les rends malheureusement pas intéressantes pour nous en temps normal. Par contre, les soldes permettent d’obtenir un rapport qualité/prix déjà bien meilleur. Et c’est justement pour ça que j’ai voulu parler de Reiss, que j’ai découvert pendant mon séjour à Londres et dont j’ai pu visiter le flagship. Je laisse la parole à Aurélien qui a testé le pardessus de la marque. 

            C’est à quelques pas de Selfridges que se trouve Barrett street. Dans cette petite rue calme, à seulement quelques encablures du centre commercial fourmillant, se dresse une imposante façade vitrée à 5 étages, surmontée d’un toit arboré. La boutique « flagship » de la marque Reiss ne passe pas inaperçue.

L’hiver n’a pas encore montrée toute sa rudesse, il est encore temps de mettre la main sur la pièce la plus chaude de votre vestiaire. Caban, duffle coat, veste en cuir ou en jean, peau lainée.. Si vous arpentez les rues commerçantes, le choix semble loin de l’évidence.

C’est votre jour de chance : la marque londonienne a eu la bonne idée de faire des soldes avant l’heure. Nous allons nous intéresser de plus près à un vêtement chaud que beaucoup d’hommes ont peur de mal assortir. Le pardessus est l’atout typique des hommes d’affaires, des ministres et même des présidents, dès lors que le frimas arrive.

 

I : LE PARDESSUS, UNE AFFAIRE D’ELEGANCE           

  1. Une histoire d’intemporalité

Le pardessus fût l’habit des grands hommes. Né au début du 19ème siècle, il est rapidement adopté par les gens de la haute, faisant de cette pièce un des plus anciens manteaux qui existent. Formel au possible, ces premières formes connues sont assimilées au Chesterfield, manteau anglais croisé, arrivant à mi genou et affublé d’un col contrasté.

Ce manteau de chasse s’est vu rapidement retravaillé, pour offrir aux hommes d’un autre temps le meilleur ami du costume, ou autre vêtement de travail fort élaboré. La marque britannique Crombie, née en 1805, fût une des premières à donner ses lettres de noblesse au pardessus. Le Duc de York, mieux connu sous le nom de George VII, s’est vu affublé d’un manteau de la marque en 1932, crée spécialement pour son altesse.

Au fil du temps, il s’est imposé comme un essentiel du vestiaire masculin, avec un boutonnage à 1, 2 ou 3 boutons en ligne ou croisé. Sans renier le style, le pardessus est un des rares vêtements à protéger efficacement du froid. Nos présidents préférés ne diront pas le contraire.

Sur cette photo, une de ces deux personnes anonymes semble mieux porter le pardessus que l’autre. Alors que Barack Obama fait le choix de la longueur accrue et du boutonnage caché, François Hollande arbore un modèle plus court dans lequel les boutons montrent des signes de souffrance.

  1. La théorie des couches

Ce qui distingue le pardessus de sa concurrence, c’est la possibilité de multiplier les couches pour l’hiver. Alors que tout homme élégant choisira une coupe cintrée, dessinant de façon avantageuse sa silhouette, il choisira une coupe plus droite avec ce type de manteau. Destiné aux températures les plus fraîches, le pardessus se porte – comme son nom l’indique – au dessus de pièces qui assurent déjà une thermorégulation efficace.

Ajouté à un costume, ce manteau devra se porter confortablement, notamment en évitant une friction trop importante liée à l’épaisseur des épaulettes de votre veste. On essaye avant tout d’éviter une tenue qui vous donnera un air engoncé. Pour cela une solution simple : à l’essai, mieux vaut privilégier un pardessus avec 2 à 3 cm d’écart aux épaules. Assurez-vous également une légère marge au niveau de la poitrine et du ventre (pour éviter le « hollande effect » vu un peu plus haut).

Rallongeant la silhouette d’un homme, il est particulièrement indiqué pour les personnes de forte carrure.

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II : REISS, LA MAISON DE BISHOPSGATE

  1. Une histoire de famille

Beaucoup de marques sont souvent visées par leur dépendance, entravant une démarche qualitative au profit d’un processus de fabrication à bas coût. En 1971, David Reiss reprend l’entreprise familiale de Bishopsgate, et veut créer des lignes de costumes pour hommes, dignes en terme de qualité, tout en proposant des prix abordables.

Entre nous, la démarche est classique, aucune marque n’ira parler à prima bord de qualité médiocre et de prix prohibitifs. Ce qu’il faut accorder à la marque, c’est sa réussite en terme de design : les collections sont épurées et proposent des pièces qui jouent entre matières nobles et tonalités recherchées (mais je vous en dirai plus lors du test).

Aujourd’hui, Reiss a réussi le pari d’un développement à l’international en proposant des collections pour les deux sexes, ainsi qu’une large gamme d’accessoires. 44 ans après l’ouverture de la boutique de Bishopsgate, la marque familiale est toujours dirigée par son créateur.

 

 

  1. Un positionnement bien british 

Si Asos, Topman (Topshop) ou River Island ne vous disent rien, c’est que vous avez raté les derniers arrivés sur la scène de la mode masculine en terme de mass market. Reiss n’a peut-être pas l’ambition de toucher un marché aussi large que ces géants, armés de sélections low cost. Si leur industrie n’est plus vraiment en pointe, les britanniques ont le vent en poupe dans le marché du prêt-à-porter masculin.

Même si la marque Reiss n’a pas le même poids économique que ces concurrents anglais, elle ne cible pas les mêmes consommateurs en proposant une sélection de produits de gammes supérieures. Des costumes aux manteaux , en passant par les chemises pour homme, on retrouve toutes les notions faisant référence au tailoring à l’anglaise.

 

  1. Notre sélection d’articles soldés 

Fait de notoriété publique : les anglais sont toujours en avance sur nous lorsqu’il s’agit des soldes saisonnières. Voici quelques articles de la collection Automne/Hiver actuelle qui devraient retenir votre attention :

 

Le costume « Silver » :

Ce costume 1 bouton navy est parfait pour l’hiver. Composé en grande partie de laine, ses 27% de mohair lui confèrent une très bonne isolation thermique. Côté design, la présence d’un seul bouton donne un léger twist. Sa coupe slim ira parfaitement à une personne fine et élancée. A l’image de la marque, les matériaux utilisés sont en parfaite harmonie avec une coupe moderne.

Le costume est disponible ici pour un prix de 484€ au lieu de 745€ 

 

Le costume « Galaxy » :  

L’intérêt de ce costume 1 bouton réside dans son coloris. D’une coupe moderne, similaire au « Silver« , il se distingue par un gris très foncé moucheté de blanc. La veste est courte, elle correspondra mieux à une personne grande et fine.

Et puis un costume à 220€ au lieu de 645€ en 100% laine, c’est forcement attractif. Il est disponible ici.

 

Le manteau « Roberts » :

Issu d’un mélange de matière (1/3 de viscose, 1/3 de laine et 1/3 de polyester), il ne s’agit peut-être pas du manteau d’hiver le plus chaud que vous trouverez chez Reiss. Cependant, ce caban long 3 boutons bénéficie d’un coloris assez intéressant, pouvant donner un plus à une tenue formelle sombre classique. Et puis entre nous, le réchauffement planétaire nous offre un hiver très clément..

Le manteau est disponible ici à 263€ au lieu de 445€.

 

Le cardigan « Macey »

Pour terminer cette sélection d’articles avec plus de légèreté, voici une pièce que j’ai trouvé très intéressante et originale. Ce cardigan navy composé à 80% de laine, dispose d’un ceinturage à la taille. Il sera parfait pour une tenue plus casual, accompagné d’un chino épais de couleur beige, et d’une paire de military boots marrons claires.

Le cardigan est disponible ici à 166€ au lieu de 210€.

  

III : UNE « BALLAD » ANGLAISE

Les promenades hivernales anglaises ont la fâcheuse tendance à vous glacer jusqu’au sang, si vous n’avez pas la tenue adaptée. Dans l’optique de réchauffer ses clients, Reiss possède une large gamme de manteaux d’hiver, parfaitement adaptés au froid inhérent à la saison.

Le manteau « Ballad » est une réinterprétation du pardessus à l’anglaise, confectionné en grande partie de laine (70%) et de viscose (30%). Ce n’est pas ce qui se fait de plus chaud, mais il faut avouer qu’avec les températures actuelles, il fait largement l’affaire en terme de thermorégulation.

Je n’avais pas porté ce type de manteau depuis un certain temps, étant plus habitué à passer l’hiver dans le sud de la France, forcément plus clément. L’autre raison, c’est que je trouvais ce type de pièce un peu triste, souvent limitées à des couleurs sombres comme le noir et le gris.

Histoire de me faire mentir, le pardessus de Reiss a une couleur et un jeu de texture plus original, donnant un léger twist (mais pas trop) à une tenue formelle un peu classique.

  1. La couleur 

C’est ce qui me semble être le plus intéressant concernant ce pardessus. Pour faire la nique aux coloris peu originaux, Reiss a choisi un navy assez clair, mêlé dans un discret quadrillage irrégulier à un navy plus foncé. Le résultat est assez probant, voyez par vous-même.

  1. La coupe et le dos

Côté coupe, on se retrouve sur une pièce plutôt bien fitée. La ceinture arrière y fait sans doute quelque chose, tirant légèrement les côtés du manteau et assurant son cintrage. Pour finir, Reiss a choisi d’installer un bouton assez discret, qui permet le maintient des pans arrières du Ballad.

  1. La fermeture et l’intérieur

La encore, Reiss a fait le choix de la discrétion. Il s’agit d’une fermeture croisée, invisible une fois le manteau fermé. Si vous prenez une taille un peu trop juste, c’est à ce stade que cela risque de se voir le plus : un bâillement assez inesthétique peut se voir à l’endroit où se trouve le bouton extérieur.

Côté intérieur, sobriété et simplicité : le lining est noir, et la marque a décidé de ne placer qu’une seule poche intérieure, relativement petite qui plus est. Evitez d’y mettre un portefeuille trop épais, cela risquerait de se voir.

  1. Les finitions

Je ne vous cache pas que pour un manteau affiché à 445€ en prix rond, tout n’est pas absolument parfait, mais je vous rassure, rien de bien dramatique : Les boutons sont en plastique et leur couture peut mériter un renfort. pas de zampa di gallina par ici, mais plutôt un fil parallèle.

Pour le reste, j’ai bien examiné le manteau sous toutes ses coutures, et cela me paraît solide. Les poches avant légèrement en biais, sont munies d’un double point de couture. Ca ne devrait vraiment pas bouger, à part mauvais traitement de votre part.

  1. Le style proposé

 

 

Il s’agit ici d’un équilibre de couleur assez classique. Plusieurs tons de bleu, du gris clair et du marron clair : la prise de risque est assez faible.

Pour ce style, nous avons glissé une chemise au motif Prince de Galles assez discret de la marque Oxence Paris (dont voici le test), sur laquelle vient se poser une veste de costume en flanelle de laine de chez Gastby Paris. Avec un jean brut slim assez classique, une paire de boots de chez Oliver Sweeney vient donner un peu de force à cette tenue de saison.

CONCLUSION

Reiss est une marque très intéressante. Avec une quarantaine d’années d’existence, on peut leur faire confiance en terme de design et de modernité dans les coupes et les couleurs. Le pardessus Ballad est un bon compagnon pour un hiver peu rude (pour lequel du 100% laine serai plus appréciable).

Pour le reste, il s’agit d’une belle pièce dont la qualité est satisfaisante, d’autant plus en étant actuellement à -50% sur le site de la marque.

Note formelle : 9/10 (aucun doute, ce pardessus est bien plus recommandé dans une tenue formelle qu’une tenue du dimanche).
Note casual : 3/10 (le pardessus peut se porter avec un chino et une paire de sneakers, mais ça n’est pas l’idéal).
Rapport qualité/prix : 6/10 (A 445€ prix d’origine, on peut s’attendre à plus de laine dans la composition et des finitions plus soignées).
Prise de risque : 5/10 (Facile à porter, à condition d’avoir le style qui va avec).
Univers : Avant tout formel, pas le moindre doute sur la question !

Le « Ballad » est disponible ici.

Aurélien Bellanger

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rox
rox
8 années il y a

Bonjour Aurélien,
Comment taille le manteau? Mesurant 1m70, je fais du 46 pour mes vestes. Est ce que selon toi je ne serai pas trop à l’étroit dans un XS?
Au plaisir de vous lire,
William

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
8 années il y a
Répondre à  rox

Salut William, ça taille vraiment grand donc XS ira bien je pense.

julien
julien
8 années il y a
Répondre à  jamaisvulgaire

Très beau ce pardessus mais dispo qu’en XXL à présent .. 🙁 Une idée d’où le trouver ?

Austyn Cékomcakonmapel
Austyn Cékomcakonmapel
7 années il y a

Bonjour, Je relance le sujet Reiss dans le doute pour la taille..
J’ai vu un blazer en laine taille S. Ma taille habituelle est un petit M (44Fr). Donc chez Reiss, S est la bonne taille? Pouvez-vous me confirmer?
Ps: Rox, un XS pour du 46?

Merci par avance 🙂

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
7 années il y a

Oui vu que ça taille grand un S chez eux devrait aller si tu fais un petit M généralement.