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Test&Avis Yeossal: bien porter une Jungle Jacket (test de la Jungle Jacket en tweed Abraham Moon)

C’est comme toujours une grande fierté pour nous de pouvoir vous présenter des review complètes et transparentes de marques comme Yeossal, une petite pépite singapourienne méconnue en France (à part des puristes), mais qui fait fureur sur Instagram

Nous avions déjà testé à la rentrée le polo col une pièce, un bon exemple de vêtement casual avec un savoir-faire artisanal perceptible: un superbe roulé de col qui n’était pas sans rappeler ce dont sont capables les grandes maisons italiennes.

C’est un peu au même type de pièces qu’on s’est intéressés aujourd’hui.Entre sartoriale et casual: la Jungle Jacket, qui se démarque en particulier par ses poches à plis creux et qui peut aussi bien se porter dans une tenue sartoriale qu’une tenue plus casual.

I Yeossal: un savoir-faire poussé au bon rapport qualité/prix.

Je vous invite à consulter le premier article pour une présentation complète de Yeossal. Nous y avions pour rappel testé le polo col une pièce de la marque: une belle démonstration de savoir-faire qu’on ne trouve normalement que chez les chemisiers italiens les plus qualitatifs, à des prix qui n’ont rien à voir.

Pour ce second article, j’ai eu le plaisir de tester la Jungle Jacket qui joue elle aussi habilement sur les structures à partir de détails bien sentis.

II Histoire de la Jungle Jacket

La Jungle Shirt OG107: origines

La Jungle Jacket répond en fait au doux nom de OG (Olive Green) 107: elles étaient portées par les GI lors de la guerre du Vietnam.

En temps normal, ce genre de vêtements militaire jouie d’une popularité quasi immédiate juste après la guerre, surtout car les vétérans les portent une fois revenus au pays.
Seul souci, la Guerre du Vietnam était extrêmement impopulaire, et beaucoup de soldats américains en sont revenus traumatisés: il n’y avait donc pas de grande fierté à porter cette veste au retour.

C’est à mon sens en grande parti pourquoi cette veste est restée assez confidentielle, surtout par rapport aux très célèbres M-51 et M-65.

Le retour en grâce militaro-sartorial

Ces quelques photos ne vous sont probablement pas étrangères si vous vous intéressez un peu au style des derniers Pitti Uomo (qui commencent malheureusement à dater). Si la Jungle Jacket est aussi présente, ce n’est pas un hasard mais une suite logique d’une tendance de fond: le mélange entre utilitaire et sartorial.
Personne n’est en effet choqué par une Barbour portée par dessus un costume, et on s’habitude doucement à son pendant estival: la veste safari.
Les vestes militaires, un peu trop basiques, n’avaient quant à elles pas vraiment encore fait leur entrée dans le vestiaire casual/sartorial.

Le détail qui change tout: les poches

La Jungle Jacket change la donne pour deux raisons: ses poches avec une géométrie travaillée, qui lui donnent un côté beaucoup plus précieux, et le tissu d’origine: le coton satin de couleur olive toutes saisons et déperlante.
Enfin, contrairement aux vestes M51 et M43, la Jungle Jacket OG107 est confectionnée comme une chemise, déstructurée. Elle peut donc se porter beaucoup plus facilement par dessus des vestes de costume avec un peu de padding.

Les Jungle Jacket ont été popularisées dans la sphère sartorial grâce à de nombreuses tenues aperçues au Pitti Uomo qui ont montré que cette association contre-intuitive d’une veste militaire normalement complètement utilitaire et d’une tenue très habillée était possible.

On peut la retrouver portée dans des tenues assez preppy avec mocassins, chemises oxford à col boutonnées, cravates club, cravates paisley et chino comme le fait ici Tony Silvester:

Ou ici comme le fait l’auteur du blog StreetXSprezza: j’aime beaucoup la tenue du milieu mais celle de gauche manque un peu de contrastes à mon goût (même si elle va bien à la carnation du mannequin). La tenue de droite a un rendu plus nonchalant et déstructuré.

Le coréen Mqlee est probablement celui dont les tenues sont les plus subtiles:
– à gauche, un port manches retroussées bien maîtrisé avec un polo gris clair qui contraste bien avec la veste, le jean brut est une solution logique
– au milieu: un chino marron clair, une chemise chambray et des New Balance. Le chambray moyen a pile la bonne tonalité en termes de contrastes. Le pantalon est plus habillé qui n’y paraît comme le laissent deviner la taille haute et le pli central.
– à droite: la tenue la plus habillée, avec un pantalon habillé en laine au pli bien marqué, une écharpe probablement en laine et soie au vu de la texture et de la précision des lignes. La chemise blanche doit probablement être une chemise col boutonné en oxford.

Bref, vous avez maintenant une bonne idée de ce qu’est une Jungle Jacket, voyons un peu comment Yeossal l’a interprétée.

II Test technique de la Jungle Jacket Yeossal

Un tweed donegal de chez Abraham Moon

C’est ce que je me dois de vous évoquer en premier: il s’agit d’un tweed au final assez fin (environ 13-14 oz), qui sera bien plus adapté à un climat de mi-saison. N’oublions pas que la marque est singapourienne, ce qui explique que cette veste soit plus adaptée à un hiver local.

Pour moi qui suis assez frileux (et qui suis souvent à vélo), il se porte bien sur une grosse maille aux alentours des 12-13 degrés et pardessus un costume 4 saisons vers les 14-15 degrés.

La texture est en revanche assez riche, avec de belles variétés de couleurs, du bleu, du jaune et des nuances de vert. Evidemment, ce tweed reste un peu trop rugueux et brut pour se porter dans des tenues plus estivales, il ne sera plus forcément adapté en termes de textures à partir de mai.

La construction

Sa légèreté s’explique aussi par son absence complète de structure, tout comme les modèles originaux dont elle est inspirée. On peut simplement noter un col triplé avec un léger thermocollant, afin de lui permettre d’avoir un minimum de tenue.

Il n’y a en revanche rien aux épaules: c’est un peu comme porter une chemise en tweed.  Pour les hivers un peu rigoureux, on peut donc complètement l’envisager comme couche intermédiaire entre un costume et un manteau épais.

Les poches

Grande signature de la veste: ces poches dont les rabas sont en biais, légèrement incurvées et avec en prime un discret pli creux.
C’est pour moi en grande partie elles qui donnent tout ce caractère à la fois utilitaire et habillé à cette veste.

La Jungle Jacket Yeossal est conçu dans sa coupe comme un vêtement polyvalent, conçu pour élaborer toutes sortes de superpositions.
C’est ce que vous pouvez voir dans le dos avec:
– le pli creux au milieu qui va s’ouvrir si vous portez plus de couches en dessous
– les ajusteurs latéraux juste en dessous avec deux boutons

Il vous suffira de resserrer les ajusteurs si vous la portez par dessus une simple chemise, et de les relâcher si les couches inférieures sont plus épaisses (j’aurais pu le faire ici, par dessus une veste de costume et un pull)

Autres finitions

Il n’y a pas vraiment d’autres finitions notables sur cette veste militaire (surtout pas d’épaulettes par exemples): tout est fait pour bien mettre en valeur les poches en biais qui sont vraiment la signature de la pièce.
Les poignets peuvent se resserrer avec deux boutons pour la encore s’ajuster à votre tenue.Vu que je portais une montre un peu imposante, une chemise, un pull et une veste, j’ai laissé ces poignets complètement ouverts.

III Conseils de style

Plusieurs ports sont pour moi possibles grâce à la grande polyvalence de cette veste.

Premier port: mi-saison douce

Par dessus une chemise ou un polo, comme c’est le cas sur cette photo. On le trouve beaucoup sur le compte Instagram de @yeossal, qui bénéficie d’un climat bien plus clément que le nôtre 🙂

Second port possible: en couche intermédiaire entre un costume et un manteau, je vous montre ça très rapidement !

Troisième port: en mi-saison, par dessus un costume ou une maille.

Mélange entre casual et sartorial: c’est typiquement ce que j’ai voulu incarner dans cette tenue. Le combo col roulé et costume croisé s’inscrit complètement dans ce mélange des genres, en restant tout de même dans un registre habillé grâce à l’élégante couleur bordeaux du pull et des carreaux (sans évidemment que le rappel ait l’air trop forcé).

J’apprécie surtout dans cette tenue le travail de géométrie et de structure entre les courbes des revers du costume croisé et les poches en biais de la Jungle Jacket.
Le reste de la tenue est ainsi très simple de ce point de vue avec de simples richelieu patinées.

Les motifs apportent une touche Gentleman Farmer à l’ensemble: le Prince de Galles et le tweed donegal étant typiquement dans ce registre.

Les perforations discrètes de ces richelieu balmoral leurs permettent de ne pas être trop formelles et en décalage avec la tenue en général:

A travers ses poches ultra-travaillées, cette Jungle Jacket appelle par ailleurs à travailler sur la structure à travers le reste de la tenue afin que les autres pièces ne paraissent pas trop simplistes. C’est également ce que permettent la combinaison d’un col roulé et d’un costume croisé, surtout avec des revers assez majestueux comme c’est le cas ici.

La combinaison marche bien également grâce à l’absence de structure de la Jungle Jacket, combinée au padding très léger du costume Clotilde Ranno.

Cette tenue est pour moi bien adaptée à des températures aux alentours des 13-14 degrés.

Je porte ici:
-un costume croisé en petite mesure Clotilde Ranno
-des richelieu balmoral cousu trépointe CNES Shoemaker
-un pull col roulé Paris-Yorker

Conclusion sur la Jungle Jacket Yeossal

A 297€ avec le tweed donegal Abraham Moon (et 15€ de shipping), la Jungle Jacket de Yeossal est ultra-compétitive si on la compare à des offres similaires sur le marché, qui utilisent le même tissu.

Le tweed léger et l’absence de structure permettent une grande polyvalence dans les ports avec de nombreuses superpositions possibles: il pourra vous accompagner sur une grande partie de la mi-saison, et sur l’hiver comme couche intermédiaire.

En termes de style pur, on peut aussi jongler entre des tenues workwear décontractées et des tenues sartoriales plus habillées.
Elle se portera aussi facilement en casual friday, mais sera un peu trop décalée dans une tenue purement business.

Bref, si vous cherchez une pièce polyvalente, qui fasse une bonne couche intermédiaire, qui soit originale (ça change des Barbour et des vestes safari), et à un bon rapport qualité/prix, je vous recommande largement cette Jungle Jacket.

La Jungle Jacket de Yeossal est disponible ici à 297€ (+ 15€ de frais de port, et éventuels frais de douane si vous n’avez pas de chance)

 

Valery

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