Il y a quelques mois, à la fin janvier de cette nouvelle année, nous vous présentions une nouvelle marque qui nous avait beaucoup plu : Malfroid shoes. Dans cet article, nous avions découvert sa toute première collection (en l’occurrence d’hiver) et j’avais eu la chance de pouvoir tester une très belle paire de double boucle marron qui est probablement ma paire de souliers préférée dans ma garde robe.
Comme j’adore son travail et qu’on s’entend plutôt bien, il m’a convié à découvrir sa toute première collection d’été. Une collection qui m’a beaucoup plu, qui propose des modèles originaux et pourtant simples à porter ! Ni une ni deux, je lui ai proposé de collaborer à nouveau ensemble, afin de vous la présenter (et croyez moi il y a du beau monde).
Sommaire
Avis sur Malfroid : Une marque qui propose des souliers de puriste à moins de 300€
Pour ceux d’entre vous qui auraient manqué l’article en janvier dernier, je vous laisse un petit lien. Dans ce premier article je reviens sur l’histoire de la marque, les différentes formes de souliers que propose Malfroid … Tout y est expliqué en détails avec plein de jolies photos. Néanmoins, pour ceux d’entre vous qui l’ont déjà lu, et pour ceux qui ont la flemme de relire un article déjà vu, une petite piqûre de rappel concernant la marque et son offre ne fera de mal !
Les caractéristiques d’un soulier Malfroid
Victor et Thomas, les fondateurs de la marque Malfroid travaillent dans le soulier depuis une petite décennie. Il a dégoté un petit atelier portugais qualifié, qui lui permet d’offrir de beaux souliers à moins de 300€. Mais, comment reconnaît-on un beau soulier au juste me direz-vous ?
Un beau soulier, c’est avant tout une belle forme, et de cela Malfroid en est bien pourvu ! On en trouve trois différentes :
- la forme 361 au bout arrondi subtil. Elle séduira tous les amateurs de souliers, notamment ceux qui en pincent pour les anglaises mais qui ont le pied fin comme moi.
- la forme 533 au bout rapporté travaillé, dont les formes évoquent la finesse des souliers italiens.
- la forme 374 quant à elle concerne le bout rapporté des mocassins. Un bout rapporté travaillé avec une légère différence pour mieux convenir à ce modèle.
Des formes dont le bout du soulier est racé, avec un joli travail qui créé du volume et du relief, typique de l’art bottier. On trouve également un double cambrion en bois (qui offre une plus grande souplesse à la semelle) qui confère un confort appréciable. Malfroid travaille essentiellement sur des cousus Goodyear, mais l’été est propice aux montages plus légers, on n’est donc pas surpris de trouver un modèle de slipper cousu Blake dans sa première collection d’été.
Pour ce qui est des cuirs, Malfroid se fournit chez les grands du métier : Steed, Du Puy, D’annonay… Des tanneries françaises et anglaises qu’on ne présente plus. D’autre part, Victor n’utilise que des cuirs de veau pleine fleur, sur toutes les parties de son soulier (y compris les parties intérieures) ce que d’autres ne font pas toujours. Un parti pris qui permet d’éviter l’apparition soudaine de cuir creux sur l’un de ses souliers ! Des cuirs que Malfroid propose également à la carte, vous permettant d’obtenir une patine unique. Un travail possible grâce à un compagnon du devoir spécialiste en la matière. J’ai pu voir quelques unes d’entre elles, je peux vous assurer que ça vaut le détour.
Enfin, Malfroid travaille étroitement avec un autre compagnon du devoir, qui s’occupe de son service de cordonnerie : Atelier Desbois. Il propose ainsi de faire poser votre patin directement depuis sa boutique, dont un très raffiné patin bottier.
Voilà les grandes caractéristiques qui définissent le soulier qu’a mûri Malfroid, après le fruit d’une longue réflexion. Pour ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus et approfondir le sujet, je vous remets un petit lien vers mon premier article qui détaille tout du sujet.
La première collection d’été Malfroid : des peausseries en velours originales
La toute première collection d’hiver nous avait plu chez Jamais Vulgaire, et donc nous attendions (avec un peu d’impatience) de pied ferme sa toute première collection printemps/été.
Pour cette première saison estivale, Malfroid a ajouté quelques modèles essentiels qui viennent s’ajouter à sa collection permanente. Je pense notamment à sa desert boots, dont le veau-velours offre un ton intemporel (un marron chocolat) ainsi que des patines nettement plus osées comme du gris et du beige. Pour la petite histoire, la desert boots est un modèle iconique de la garde robe masculine. Inventée par Nathan Clark à son retour de la seconde guerre mondiale, ce modèle de derby semi-montante s’avère particulièrement agréable et légère à chausser. Un modèle qui saura séduire les baroudeurs en quête de confort et d’élégance.
On compte également l’ajout d’une nouvelle forme plus arrondie pour ses mocassins, ainsi que l’apparition d’un nouveau modèle à pampilles à venir pour la rentrée (je me languis déjà). De plus, il est aussi question d’un modèle de chaussure bateau (un mocassin très léger), qui comme son nom l’indique, est particulièrement adapté à un usage estival. Enfin, Malfroid compte lancer une sneaker de luxe tout en cuir retourné, déclinée dans deux coloris : bleu marine et un rouge orangé. La collection initiale s’étoffe donc sérieusement, avec beaucoup plus de modèles casual pour compléter son offre de souliers formelle que nous avions testée.
Les modèles incontournables mis au goût de la saison
De nouveaux modèles s’ajoutent, mais ce n’est pas tout. Je pense au modèle « Rosewood« , avec une peausserie couleur terre de sienne (il a déjà vendu la plupart des paires, il attend son premier réassort) superbe. Je n’en dis pas plus, c’est le modèle qu’on teste un peu plus bas ! Victor me confiait également qu’il prévoyait de décliner son superbe modèle à boucles dans des tons marrons légèrement plus clair, qui devrait être canon.
Pour cette première collection d’été, Malfroid met le paquet sur les cuirs en veau-velours, et la marque a bien raison. Ce cuir offre un confort que je trouve supérieur au cuir lisse, en plus d’apporter une texture très intéressante pour une tenue décontractée. Personnellement je ne porte pas de cuir en velours dans une tenue formelle, mais j’adore en porter le weekend ou pour sortir.
Test Malfroid : Les semi brogues en veau-velours terre de sienne
C’est mon modèle coup de cœur de sa collection d’été, j’ai tout de suite flashé dessus. Tout d’abord parce que ce modèle semi brogues me plaisait beaucoup. De plus, Malfroid a déniché une peausserie dont la couleur est proprement superbe, avec un ton que je n’avais pas encore croisé jusqu’alors.
Le veau-velours « Made in England«
Comme je l’expliquais un peu plus haut, le cuir veau-velours des souliers Malfroid provient de la fameuse tannerie anglaise Stead.
Considéré comme la tannerie de référence pour le cuir en velours, Stead fournit les plus grands noms des marques de luxe et haut de gamme. D’ailleurs, un beau cuir en velours retourné ne ment pas, il se reconnaît aussitôt à sa douceur et à la texture soyeuse qu’il octroie au soulier. La peausserie est traitée pour être déperlante afin de résister aux intempéries (attention cependant car ce n’est pas imperméable pour autant, il vaut mieux éviter de les sortir sous une averse). Un cuir tanné grâce à un procédé végétal artisanal extra lent, comme à l’ancienne. Ça prend plus de temps qu’un tannage chrome classique, mais la peau vieillit mieux et le processus n’abîme pas la nature, et à ce prix là, ça compte et on l’apprécie.
Comme je l’explique dans les deux articles, Malfroid habille ses souliers avec des peaux nobles, même la doublure. Bien que le cuir à l’intérieur soit différent, il s’est entêté à trouver une peausserie tannée végétal, question de principe.
Les finitions du modèle Rosewood terre de Sienne
Pour ce qui est du reste du soulier, je vous fais un petit récapitulatif de chacune des finitions présente sur cette jolie paire :
- Richelieu semi brogues 6 œillets : parce qu’on a jamais assez d’œillets, pourquoi s’en contenter de 5 quand on peut en avoir 6 ?
- Montage Goodyear finition bottier : Pour rester fidèle à son modèle d’origine, Malfroid opte pour un cousu Goodyear de qualité. Un cousu d’autant plus visible grâce à sa semelle contrastante. Ce qui nous permet d’observer, non sans plaisir, le travail accompli sur ses souliers.
- Double cambrion en bois : le cambrion, c’est cette petite finition nichée sous la voûte plantaire qui lui permet de mieux se maintenir.
- Lacet en coton plat ciré : le coton ciré pour les lacets, c’est obligatoire. Ca permet un bon maintien des lacets, une usure plus lente et c’est joli en plus de tout ça.
- Forme 361 : la forme arrondie de la collection Malfroid, qui est ma forme préférée chez lui. Un bel arrondi, subtilement travaillé pour s’adapter à l’air du temps.
- Tannage végétal du cuir : On le rappelle parce que ça fait du bien de le voir. L’ensemble des peausseries est tannée selon un procédé écologique, qui offre une patine unique à chaque peausserie qui prend de l’âge.
- Cuir déperlant : Comme ça on a plus peur de chausser du velours quand il pleut un peu
Je pourrais rentrer plus en détails dans la technicité, mais l’article n’en finirait plus et ça en deviendrait assommant. Mais vous l’aurez compris, cette paire de Malfroid disponible à partir de 280€ n’a rien à envier aux autres souliers dans cette gamme de prix. Je pense même que sur ce créneau là, peu de marques peuvent se targuer d’offrir un soulier aussi pointu.
Conseils de style : Une paire de souliers décontractée pour une tenue d’été de caractère
C’est un richelieu orné de quelques perforations, un modèle idéal pour apporter du caractère dans une tenue décontractée car rappelons le, les brogues ne sont pas formelles. Rappelez vous de la citation de Galahad dans le film Kingsman « Oxford, not brogues« . Voici mes conseils de base pour les porter avec élégance, sans commettre de faute de goût :
- On évite de les porter avec un costume formel : de manière général, on évite le veaux-velours avec un costume dédié au business, et encore plus lorsque la teinte du cuir est claire. Ce n’est pas vraiment un modèle approprié pour être porté au bureau (sauf avec un costume d’été un casual friday).
- On ne les porte pas sans chaussettes : Je sais que la saison s’y prête, et que la chaleur nous donne franchement envie de nous séparer de nos chaussettes, mais je vous le déconseille vivement. Car ça reste une paire de souliers, donc un modèle habillé qui ne se porte pas sans chaussettes.
- Une ceinture d’été tu choisiras : idéalement on aimerait porter cette paire avec une ceinture du même cuir, mais ça risque d’être compliqué d’en trouver une similaire dans le commerce. Pas de panique, comme c’est une tenue d’été décontractée, les règles sont plus permissives. On peut donc utiliser une ceinture tressée marron ou bien plus colorée comme alternative.
Ce sont les deux seules règles que je vous conseille d’avoir en tête quand vous portez ce genre de paire, cela étant dit ça reste mon opinion et vous pouvez en disposez comme bon vous semble. Pour le reste de la tenue, c’est vraiment à l’appréciation de chacun, ce modèle s’est révélé beaucoup plus polyvalent que je ne l’imaginais de prime abord. Il marche tout aussi bien avec une tenue très habillée, qu’avec un jean ! Une polyvalence possible grâce à la couleur de la patine, qui fait partie des couleurs neutres (enfin qui se rapproche fortement du beige), lui permettant ainsi de se marier avec beaucoup d’autres couleurs.
Une tenue décontractée estivale très simple à porter
Au début j’avais très envie de porter cette paire avec une tenue habillée comportant un beau pantalon blanc et un blazer bleu. Puis, Victor m’a suggéré de l’intégrer dans une tenue plus décontractée : challenge accepted ! Je suis donc parti dans l’idée de vous présenter une tenue de ville simple, dans laquelle les souliers deviennent la pièce forte de la tenue.
On trouve donc un jean selvedge brut (pour créer du contraste avec le ton beige des souliers), une veste militaire kaki pour créer du contraste avec le jean, amener de la couleur, et faire un rappel chromatique subtil en termes de camaïeu (le beige et le vert clair étant très proches). On trouve donc du contraste entre chaque pièce, des couleurs différentes, pour un résultat final sobre, mais plein de subtilité chromatique. J’ai ajouté une petite paire de chaussettes à bord côte rouge, pour amener une petite touche de couleur discrète. Enfin, pour hausser le caractère de cette tenue, je porte un foulard que je glisse sous ma chemise en coton de saison(des rayures légères et très pâles), mais ce n’est pas obligatoire, c’est vraiment ma petite touche personnelle pour habiller l’ensemble.
Conclusion sur les souliers d’été Malfroid
La marque de Victor et Thomas nous avait impressionné sur sa toute première collection. Pour cette nouvelle et deuxième saison, Malfroid nous propose de nouveaux modèles originaux, bien pensés et bien façonnés ainsi que de belles déclinaisons de peausseries sur ses modèles phares. La marque possède désormais une véritable offre décontractée, en plus de sa gamme formelle. On va continuer à suivre Malfroid de près !
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