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PREMIÈRE MANCHE : UNE GAMME DE CHEMISE QUI S’ÉTOFFE

PREMIÈRE MANCHE :  PROPOSE UNE COLLECTION PLUS LARGE ET PLUS ABOUTIE À PETIT PRIX

Ce n’est pas notre tout premier test chez Première manche, et pour tout vous dire, c’est un plaisir de constater la maturation d’une marque qui ne cesse de grandir et de s’étoffer. Car elle a su séduire sa clientèle grâce à un vrai produit compétitif et non un énième concept à tiré par les cheveux pour justifier la vente de produits médiocres. Fort heureusement, les choses changent dans la mode masculine et ces marques-là ne font plus long feu désormais.

L’enjeu de cet article est donc de déterminer si la marque propose aujourd’hui une collection qui va plus loin que les basiques qu’on a vus et revus dans la chemise. On veut également savoir si Première Manche propose désormais des chemises qui en jettent, avec du caractère, et tout cela bien sûr sans trahir ses origines et son prix si compétitif.

PREMIÈRE MANCHE : RETOUR SUR UN CONCEPT FORT : DES CHEMISES PROPOSANT UN RAPPORT QUALITÉ/PRIX OPTIMAL

Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas la marque, je vous propose de revenir dessus, car son business model et sa vision de la mode ont bousculé le marché il y a quelques années de cela lorsqu’ils ont démarré.

Le concept Première Manche

Comme la grande majorité des nouvelles marques que nous vous dénichons, Première Manche s’épargne la présence d’intermédiaires. C’est souvent le moyen le plus efficace pour réduire les marges jusqu’au consommateur, pour lui proposer un prix le plus compétitif possible. Ils ne s’arrêtent pas là, ils poussent la logique jusqu’au bout en proposant leurs produits exclusivement en ligne via leur propre site.

Les années ont passé et les choses n’ont pas changé d’un iota, on reste sur la même politique pour proposer un produit toujours mieux pricé. À titre anecdotique, lorsque nous avions écrit notre premier article pour la marque il y a deux ans, le prix d’appel des premiers modèles était de 54€ seulement. Aujourd’hui ce prix d’appel est passé à … 56€ ! Même pas de quoi amortir l’inflation. Décidément ils sont têtus chez Premier Manche, et cette opiniâtreté ne nous déplaît pas lorsqu’elle bénéficie à ses clients, bien au contraire !

L’offre de Première Manche

Bien que les prix soient quasiment les mêmes, l’offre s’est en revanche considérablement étoffée. En plus des classiques de la chemise formelle et décontractée, on dispose à présent d’un choix de motifs et de tissus très large. On trouve désormais du lin, du chambray ainsi qu’un mélange technique de coton/lin.

Les tissages sont désormais légions : de la popeline, de l’oxford, du fil à fil, du denim, du twill, de la flanelle … tout y est.

Même chose pour les motifs : en plus des unis et des rayures, on trouve du carreau, du pied de poule, du faux uni … et cela dans différentes dimensions. J’ai même trouvé un motif camouflage japonais pour tout vous dire ! L’offre commence donc à s’épaissir sérieusement et la marque propose dorénavant des produits forts avec un parti pris stylistique plus travaillé.

Les caractéristiques techniques des chemises

Toutes ces belles valeurs que je viens d’énumérer ne valent plus grand chose si la chemise ne tient pas la route d’un point de vue technique. Ça tombe bien puisque Première Manche propose un cahier des charges plutôt exigeant vu le prix. Ce qui me semble le plus important, c’est de savoir que les chemises Première Manche ne contiennent plus de plastique. Cela passe par le produit mais également par l’emballage qui en est dénué.

Leurs chemises se passent également de traitement à l’ammoniaque. Au cas ou vous ne le sauriez pas, pas mal de marques proposent des chemises miracles appelées « non iron » qui font peu de plis et sont imperméables à tout ? Pour obtenir un tel résultat sur un tissu bas de gamme, il faut le tremper dans des bains d’ammoniaque. On vous laisse imaginer la pollution engendrée par ce genre de procédé à l’heure où l’environnement est un enjeu crucial pour l’avenir de la planète alors qu’il suffirait simplement d’accepter le fait que les tissus doivent forcément se plier un peu au contact de la peau.  Première Manche préfère utiliser des tissus plus qualitatifs et mieux travaillés pour compenser comme Thomas Mason ou Albini plutôt que de polluer la planète et de traiter vos chemises avec des produits toxiques.

On retrouve les fameux 7 points de couture par centimètre, un gage de qualité (in)visible. En effet, plus les points sont rapprochés, moins on les voit et c’est ce qui fait le raffinement d’une belle chemise. L’air de rien, c’est une finition qui saute aux yeux lorsqu’on est averti. En effet, il suffit de voir les chemises proposées dans les grandes enseignes, dont les points de coutures sont voyants et grossiers.

On trouve également les hirondelles de renfort, les boutons en nacre, les poignets biseautés, les boutons cousus en croix … Toute la palette des finitions qu’on apprécie de retrouver pour une chemise à moins de 60€ rappelons le. On a également beaucoup apprécié les baleines amovibles en bois gravées ! Elles sont vraiment stylées et tiennent forcément bien mieux que celles en plastique. Il faut simplement penser à les retirer quand la chemise passe à la machine.

Ils proposent également une dernière finition bien sympathique : ce sont les deux boutons invisibles situés sous le col. Une fois boutonnés, ils permettent à celui-ci de se tenir parfaitement, même ouvert ! Deux petits boutons en plus qui font une jolie différence pour ceux qui ne portent pas de cravate. Ceci étant dit, sur les anciens modèles, cette fonction était remplie par deux petites pattes de boutonnage (elles aussi cachées sous la face invisible du col). Un système ingénieux qui était plus simple et pratique d’utilisation que celui des boutons. Le souci avec ce nouveau système de maintien à boutons, c’est qu’il faut s’y prendre à l’avance car l’opération une fois habillé n’est pas des plus évidentes.

Seule ombre au tableau selon moi, Première Manche ne propose qu’un col pour tous ces modèles. Bien que ça manque de diversité, on se doute que c’est un choix difficile, mais qui permet certainement à la marque d’optimiser au maximum ses coûts de production, et ainsi de proposer un prix aussi serré. Le col est polyvalent et convient aussi bien à un registre formel que décontracté grâce à la finition des boutons cachés sous celui-ci. À mes yeux, il est un peu court et gagnerait à s’étoffer un peu en largeur.

PREMIÈRE MANCHE : TEST DE LA CHEMISE RAYÉE EN CHAMBRAY

Le tissu

Il s’agit d’un tissu italien issu d’un prestigieux drapier que nous ne citerons pas. Non pas parce la marque voudrait cacher quelque chose, mais plutôt parce qu’elle préfère avoir l’exclusivité sur ce genre de tissu avec du caractère et ainsi d’éviter d’être plagiée par un concurrent. On est sur du 100% coton à double retors. Le chambray propose un beau rendu texturé qui apporte un vrai plus en termes de caractère en plus du motif à rayures et des couleurs. Généralement, on trouve plutôt des rayures colorées sur un fond blanc, alors qu’ici il s’agit de l’inverse ! Une originalité qui nous a séduits, d’où le choix de ce tissu pour le test.

Les finitions

Voici le récapitulatif complet des finitions que nous avons passées au peigne fin sur la chemise en chambray du test. Je vous en dis le plus possible sur chacune d’entre elles ! La liste est plutôt longue pour une chemise à ce prix-là et c’est donc un plaisir de vous en faire la démonstration.

7 points de couture par cm

Les fameux 7 points de couture/cm évoqués sont bien présents. Les coutures sont fines et propres, dignes d’une chemise haut de gamme. Une finesse d’autant plus importante sur un tissu avec autant de caractère. Pourquoi ?Si jamais elles étaient grossières on ne verrait que cela (puisqu’elles sont contrastantes), ce qui gâcherait l’ensemble du travail et ce n’est pas le cas ici !

Petit col italien

Comme expliqué un peu plus haut, Première Manche a opté pour la solution la plus polyvalente possible : un petit col italien. Pas trop long (pour un port casual) et pas trop court non plus, permettant d’y glisser une cravate aux dimensions classiques sans souci. (on évite les cravates de plus de 8,5 cm de large car le col sera trop petit pour l’accueillir )

Boutons camouflés de maintien du col

Voici les fameux boutons camouflés qui permettent de maintenir le col bien droit lorsque celui-ci n’est pas boutonné jusqu’en haut ! Ils sont discrets et invisibles lorsque le col est cravaté, il convient donc de les fermer lorsque votre col est ouvert pour qu’ils continuent leur travail de maintien dans l’ombre. Ils sont en nacre tout comme les autre boutons, un sens du détail qui ne nous laisse pas indifférents.

Hirondelles de renfort

Comme toute chemise de qualité qui se respecte, celle-ci possède des hirondelles de renfort situées tout en bas sur les côtés, entre la jonction des coutures. Cet endroit étant l’un des nombreux points de tension (votre chemise est tiraillée entre l’avant et l’arrière au niveau de la taille), c’est un renfort bienvenu qui permet  d’éviter que la chemise s’y déchire. 

Baleines amovibles en bois

Le petit détail qui fait une belle différence : les baleines en bois plutôt qu’en plastique. C’est bien simple, je n’en avais jamais croisées jusqu’alors et j’ai trouvé ça super cool. Tout d’abord parce que c’est plus élégant et que ça tient plus fermement, mais aussi parce que ça nous oblige à en prendre soin et qu’elles sont ainsi faites pour durer  plus longtemps.

Poignets biseautés

Simple et classique, cette forme de poignet est épurée, facile à porter et se porte  aussi bien sous un costume qu’avec un jean. Tout comme le col, Première Manche fait simple et efficace, rien à reprocher sur ce point.

Boutons en nacre & cousus en croix

Tous les boutons sont en nacre ! Vous voulez une petite astuce pour vous en assurer ? Il vous suffit de les coller sur votre joue. J’avoue que cette expérience semble délicate à réaliser dans une boutique, (utilisez votre main dans ce cas là) . S’ils sont froids au contact de votre peau, c’est qu’ils sont en nacre. S’ils sont tièdes, c’est qu’il s’agit de plastique. Dans le cas présent il ne s’agit pas de nacre « mother of pearl » (reconnaissable aux traces foncées à l’aspect très brut situées sur le dos des boutons), ce qui est tout à fait normal vu la gamme de prix. D’ailleurs, du nacre sur une chemise à moins de 60€ c’est déjà fort.

Dernier petit détail les boutons sont cousus en croix.  Un gage de qualité qui leur permet de mieux tenir.  Ce n’est pas la fameuse méthode dite  » Zampa Di Gallina » (la légende raconte que c’est une artisan d’un ancien atelier italien qui, devenue aveugle, se mit à coudre les boutons de cette manière pour pouvoir continuer à travailler malgré son handicap), mais c’est déjà fort pour une chemise à moins de 60€ je vous le rappelle.

CONCLUSION SUR LA CHEMISE PREMIÈRE MANCHE

Le concept n’a pas changé, les prix sont toujours ajustés et la gamme de chemise s’est bien élargie. Première Manche connaît un certain succès et ce n’est pas sans raison : un prix agressif, un souci de l’environnement, un tissu de qualité, un produit réalisé en Europe… C’est un plaisir de pouvoir continuer à les suivre. Nous leur souhaitons bien du succès, mais aussi de maintenir leur niveau d’exigence pour les collections à venir !

 

Gustave Uhlig

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