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K-WAY : LE GRAND RETOUR D’UNE MARQUE LEGENDAIRE (+TEST DE LA VESTE MANFIELD THERMO PLUS)

C’est bien connu, le mois de mars offre une météo plutôt spéciale, avec ses tristement célèbres « giboulées ». L’expression des quatre saisons dans une seule journée prend tout son sens durant ce mois de l’année, à seulement quelques semaines du printemps et de la clémence.

Sortir de chez soi nécessite alors quelques précautions d’usage, en prévoyant notamment d’avoir un ciel bleu en partant au travail à 9h du matin, pour se retrouver avec une pluie drue à l’heure du déjeuner. Parapluie, veste à capuche et autres moyens pour éviter de finir trempé de la tête aux pieds sont absolument nécessaires.

La marque K-way vient s’inscrire dans une recherche de confort, pratique et qualité, offrant à ses utilisateurs une protection efficace en temps de vents, de pluie et autres désagréments liés à la météorologie. Je vous propose de redécouvrir cette marque dont le savoir-faire a su garder un intérêt du public depuis plusieurs décennies.

I De 1965 à aujourd’hui : de la banane au marché du haut-de-gamme.

Je ne sais pas vous, mais pour moi le k-way était le nom générique donné à un vêtement, avant même d’être une marque à part entière. Me souvenant de mes parents tonner dans le couloir « il pleut aujourd’hui, prends ton k-way » pendant ma plus jeune enfance, je me revois encore déballer un attirail en nylon jaune vif d’un minuscule sac auquel il était relié. Sans doute mon premier souvenir du vêtement qui lie l’aspect pratique et protecteur à la fois.

Un démarrage difficile, mais explosif

Le célèbre coupe-vent a été inventé en 1965 par le français Léon-Claude Duhamel, alors fabricant de pantalons. C’est l’agence Havas qui conseilla de lui donner un nom anglo-saxon, alors que l’idée de Léon-Claude Duhamel était de l’appeler « en-K » (en cas… de mauvais temps, par exemple). L’inventeur se rallia à l’idée de Havas, « En cas » devint « K-Way ». Pour ses débuts, le K-way est loin d’être un succès commercial. Ses créateurs doivent alors jouer les représentants et parcourir la France pour faire leurs premières ventes.

Il s’agira finalement de l’entreprise de vente à distance « 3 Suisses » qui donnera sa chance aux entrepreneurs en leur passant une première commande de 3000 pièces. Grâce aux insights développés par son agence de publicité, les ventes vont finir par décoller, et ce, de manière vertigineuse. Le succès du K-way est phénoménal, les concurrents le copient, Léon-Claude Duhamel en dénombrera une trentaine.

Un produit qui fout la banane

Derrière ce jeu de mot pas si habilement trouvé, il y a une réalité connue de tous ceux qui ont possédé un k-way : l’idée de Duhamel était de remplacer les vêtements lourds et engonçants portés par les enfants en temps de pluie par un vêtement bien imperméable mais léger, souple et surtout repliable dans une poche-banane pouvant se porter autour de la taille.

Il faut bien l’avouer, les visuels publicitaires de l’époque avaient de la gueule. Kitschissime.

Et je suis sûr que plus d’une personne d’entre vous, possède dans sa mémoire un souvenir légèrement traumatisant de ce vêtement (c’était pas vraiment classe, mais bon, on était gamins). Il s’agira d’ailleurs par la suite d’un des meilleurs sketchs d’un humoriste alors débutant dans les années 90, qui trust aujourd’hui les bonnes grâces du cinéma français. J’ai nommé, Dany Boon.

Des débuts impériaux au déclin.

Fin décembre 1990, après avoir vendu 40 millions de K-ways en vingt-cinq ans, Léon-Claude Duhamel finira par vendre son affaire à l’italien Pirelli. Fort d’une expérience enrichissante (à tous points de vue), il part pour le Sud de la France pour démarrer une nouvelle aventure entrepreneuriale dans le domaine viticole.

Deux années plus tard, un incendie dévaste entièrement l’usine historique. C’est à ce moment que K-way périclite, avec des ventes qui s’effondrent en 5 ans de 500 millions de chiffre d’affaire à 100 millions annuels. Il ne faut que peu de temps pour que la concurrence asiatique vienne manger des parts de marchés, ce qui obligera la marque à fermer plusieurs filiales commerciales. En 1996, la marque change encore de mains pour devenir la propriété de la banque italienne SOPAF.

La marque K-way est rachetée en 2004 par le groupe turinois Basic Net, son actuel propriétaire, qui possède aussi Kappa et Superga. Pendant près de 10 ans, la marque va continuer d’être distribuée sur le marché étranger, exit son pays d’origine. C’est seulement en septembre 2013 que le k-way fait son grand retour en France.

On garde les mêmes, on augmente en gamme et on recommence.

Depuis son grand retour dans son pays d’origine, le crédo n’est plus le même qu’avant du côté de chez K-Way : la marque vise désormais un public plus haut de gamme. Comment est-ce que cela se traduit ? C’est simple, la marque se concentre aujourd’hui sur de la vente dans ses boutiques parisiennes, tout autant que dans une sélection de boutiques multi-marques qualitatives.

Niveau merchandising, les nouvelles boutiques n’ont rien à envier aux marques de haut de gamme.

Un des points qui a aidé la marque à retrouver ses galons, c’est également des collaborations réussies avec d’autres marques de prêt-à-porter phares, telles qu’APC, Petit Bateau, Maje, Marc Jacobs ou encore Colette. Malgré le fait que la marque soit devenue un nom générique pour un vêtement, et qu’elle reste connue par le grand public, elle a tendance à renier son passé pour recréer une nouvelle perception du produit, tout en gardant un côté sympathique.

Bien entendu côté prix, le constat est le même : le K-Way des années 90 qui coûtait à l’époque 65 francs à vu son prix augmenter de manière exponentielle. Pour une pièce basique, on commence désormais autour des 80 euros, pour passer au delà des 300 euros pour des doudounes plus épaisses, et plus de 500 euros pour certaines parkas.

Oui, mais on ne dégouline plus dans son K-way.

Qui dit montée de gamme, dit (encore heureux) amélioration technique. Le sketch de Dany Boon n’a plus vraiment de raison d’être, tant la marque s’est mise à jour des nouvelles matières respirantes et anti-transpirantes.

Bien sûr, le fabricant du mythique k-way n’oubli pas de spécifier les évolutions techniques de ses produits

C’est d’ailleurs ce qui fait monter le prix des vêtements : l’utilisation du nylon en guise de matière respirante, tout comme le rembourrage à base de plume et de duvet pour les doudounes (le même utilisé par Moncler); sans parler des coutures thermo-soudées. Forcément, il ne s’agit plus de la boule de tissu imperméable du siècle dernier.

Claude, Léon, Jacques, Jérémy et les autres…

Niveau identité, la marque ne renie pas ses racines. À l’instar du patronyme de son créateur, les modèles Léon et Claude restent les grands classiques, toujours présents dans les collections actuelles. Cependant, et ce qui est normal avec le temps, les collections ont été revues à la hausse.

Les coupes, les matières, les formes et les couleurs. Tout a changé. Non seulement nous retrouvons les classiques, mais on peut trouver aujourd’hui des doudounes (light down), des parkas épaisses, différents blousons et bombardiers (sans compter les polos, sweatshirts et … maillots de bains et toute une gamme d’accessoires). À bien y regarder, il y a de quoi se protéger pour tous les climats.

Concernant les couleurs, même constat : la marque n’a jamais eu peur d’utiliser des tons flashy et n’a pas oublié ce côté fun qui plaisait tant. On rajoutera aujourd’hui du camo, des motifs graphiques et autre mélanges multicolores.

 

II : TEST DE LA VESTE MANFIELD THERMO PLUS

La veste Manfield est une réinterprétation des vestes utilisées par l’armée française, dont les principales caractéristiques sont d’être résistantes et pratiques (notamment via le nombre de poches extérieures). Sur ce modèle développé par K-Way, on retrouve ces aspects, avec un grand nombre de rangement et une protection au froid, au vent et à la pluie qui rappelle les données majeures de la marque.

Le fit

Concernant la coupe de cette veste, je tiens tout d’abord à vous mettre en garde : je fais habituellement un S (ou 46), dans 90% des marques, et j’ai tout naturellement opté pour ma taille habituelle avec ce modèle. Quand bien même la Manfield est une slim fit, je vous recommande de prendre la taille au dessus si vous souhaitez la porter par temps froid, avec une maille ou un sweatshirt assez épais en dessous. J’ai beau avoir le haut du corps assez développé, j’ai tendance à être un peu serré au niveau des pectoraux (promis, je calme les pompes).

Raison pour laquelle vous devriez opter pour une taille supérieure à l’habituelle, il ne s’agit pas vraiment d’un modèle qui se porte près du corps, d’autant plus qu’un cordon de serrage est présent sur ce modèle, pour l’ajuster un peu mieux au niveau de la taille (dans mon cas, je n’en ai même pas besoin..).

Pour la longueur, pas de problème à déclarer : cette veste est faite pour s’arrêter au niveau de l’entre-jambe.

Les finitions 

Aspect pratique rappelant la veste militaire, vous trouverez 4 poches à rabat avec boutons pression sur la face avant de la veste. Vous constaterez sur cette photo, que l’on retrouve les fameuses couleurs chères à K-Way, présentes également sur le zip. Parcontre au niveau de la qualité des boutons, on aurait préféré des boutons métalliques à ceux en plastique, leur assurant une meilleure longévité.

La couleur du zip est pour le peu, assez originale sur ce modèle. Propre à l’identité de la marque, il s’agit du petit twist que l’on retrouvera dans une grande partie des pièces de chez K-way. On n’oublie pas le côté fun et sympathique de la marque.

Concernant le zip, il reprend le logo de la marque, est semble assez solide. Si il y a par contre un point sur lequel je suis un peu déçu, c’est à propos des fameuses coutures thermo-soudées : je ne dis pas qu’elles semblent mal finies, mais plutôt que les points ne sont pas trop rapprochés, et que j’ai du couper pas mal de petits fils qui dépassaient ci et là. J’attends de voir ce que ça donnera sur le long terme, mais je m’attendais à mieux de ce côté là.

Léger détail qui se veut amusant : un petit ruban aux couleurs du drapeau français entoure une des épaulettes de la veste. La marque aurait-elle voulu rendre hommage à son pays d’origine ?          

L’intérieur

Ce que l’extérieur de la veste ne laisse pas voir, c’est que la doublure est plutôt bien matelassée. La marque annonce 90% de duvet de canard dans sa composition, et pour avoir porté la veste avec une température proche du 0° avec seulement un t-shirt et un sweatshirt en dessous, rien à déclarer. On se sent bien dedans, l’intérieur est plutôt confortable, et j’admet que l’on ne sent ni le vent, ni le froid.

Seule et unique rangement à l’intérieur de la veste, une poche dite « technique », cousue par dessus le matelassage. Entre nous, sa taille me semble un peu juste, mis à part si vous y glissez seulement un porte-carte ou vos clés. (Cependant, avec 4 poches extérieures, ce point n’est pas si dérangeant).

Niveau détail, on retrouve le lien de serrage élastique sur les deux pants de la veste. Raison de plus pour choisir une taille supérieure à celle que vous mettez habituellement : selon ce que vous portez sous une Manfield, on a tendance à sentir le système auto-bloquant contre soi.

Le col et la capuche invisible

Pour terminer avec les détails, n’oublions pas que la caractéristique légendaire de K-Way, est de protéger de la pluie. Pour cela, non seulement le tissu extérieur de la veste est waterproof et wind-stopper, mais les stylistes de la marque ont choisi de glisser une capuche dépliable dans l’extérieur du col. Le procédé est très fréquent, mais avouez qu’une veste K-way sans capuche perdrait de son charme.

À l’instar du zip frontal, celui sous lequel la capuche est cachée revêt les couleurs chatoyantes qui font le charme de la veste.

Conseils de style

Comme à mon habitude, je porte la veste Manfield Thermo Plus avec un style plutôt smart casual. Libre à vous de lui donner une utilisation quotidienne ou non, mais de mon côté, elle est devenue ma veste du week-end, avec laquelle je porte volontiers un sweatshirt unicolore, un jean brut et des sneakers. En bref, il s’agit à mes yeux de la veste parfaite pour se balader le week-end, qu’importe si les éléments se déchaînent ou non.

III : CONCLUSION

Entre nous, c’est un plaisir de voir revenir la marque K-Way en France, et en grandes pompes qui plus est. Malgré l’image un peu « difficile » qui lui a été donnée le siècle dernier, la marque a su retrouver ses galons, et proposer des produits originaux de qualité.

Quand bien même la montée des prix peut faire peur à certaines personnes (surtout les anciens aficionados), il ne faut pas oublier que la marque est revenue seulement depuis 3 ans, et qu’avant cela, nous achetions ses modèles en francs et non en euros.. Personne n’a oublié que tous les prix ont augmenté de manière exponentielle depuis le changement de devise. Cependant j’ai tendance à penser que le prix est parfaitement en corrélation avec l’aspect qualitatif que la marque possède aujourd’hui.

La veste Manfield me semble être le parfait choix de l’homme qui souhaite avoir une veste pratique pour le week-end. Avec ce modèle, pratique rime avec élégance. Même si je trouve qu’on peut faire un peu mieux au niveau des finitions, je ne suis pas inquiet pour autant vis-à-vis de la longévité de la veste.

Note formelle : 3/10 (entre nous, elle n’est pas faite pour briller au bureau).

Note casual : 9/10 (Parfaite pour un style casual, sans tombé dans le trop décontracté).

Prise de risque : 4/10 (De couleur bleue marine, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un modèle difficile à porter, bien au contraire).

Rapport qualité/prix : 7/10 (Prix réaliste, qui mérite cependant un niveau de finitions un peu plus soigné).

Aurélien Bellanger

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Hykay
Hykay
7 années il y a

article bien détaillé et neutre, comme d’hab