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BRISTON WATCHES : LA MARQUE FRANÇAISE DE MONTRES QUI MONTE (+ TEST DE LA CLUBMASTER SPORT GENTLEMAN DRIVER)

 

Cela fait quelques années seulement que je m’intéresse d’un peu plus près à l’horlogerie. J’avoue franchement que c’est un ami collectionneur qui m’a mis le pied à l’étrier, me partageant souvent sa passion pour les belles mécaniques et le savoir faire très souvent accordé à la Suisse dans le domaine.

Depuis que j’ai acheté ma première montre, il y a maintenant 7 ou 8 ans de cela, je ne peux plus sortir de chez moi sans en avoir une au poignet. Qu’elle soit en tout en acier, ou avec un bracelet cuir noir ou marron, ou encore un bracelet NATO multicolore, la montre a été pour moi le point d’encrage à l’embellissement du poignet masculin.

Je vais vous parler aujourd’hui d’une marque française assez récente, qui par le savoir faire de son créateur, et sa créativité en terme de design, a su relever le défi d’entrer dans le cercle fermé des horlogers tendance, sans pour autant payer une tocante à plusieurs milliers d’euros. Cette marque, c’est Briston Watches.

I UNE INSPIRATION BRITISH POUR UN COEUR FRANÇAIS

L’inspiration est une chose très volatile. Elle peut venir d’une personne, d’un son, d’une culture ou d’une image, pour parfois prendre son origine dans un pays. Pour ne rien vous cacher, j’ai mis quelques temps à me rendre compte que Briston Watches ne sortait pas d’une usine outre-manche, pour en réalité venir de chez nous.

Des mastodontes de l’industrie horlogère à la création d’une marque

Derrière ce nom à la résonance anglaise, se cache Brice Jaunet. Sans être le descendant d’un vieil horloger suisse authentique, il est celui qui a réussi à monter de toute pièce sa propre marque de montres à partir d’idées originales, d’une longue expérience dans l’industrie et d’une certaine dose de culot, il faut bien l’avouer.

Remontons le temps de 20 années, à la belle époque de Gala, des 2 Be 3 et de la mode des vêtements plastifiés sauce MC Hammer. Au milieu des années 90, Brice Jaunet sort de son école de commerce nantaise pour s’orienter tout de suite dans le monde de l’horlogerie. Tour à tour manager des ventes, directeur de l’export et directeur marketing chez Cartier, Baume & Mercier ou encore Raymond Weil et Zénith, il se forge tout au long de sa carrière de solides connaissances sur l’horlogerie, tout en gardant une forte notion d’entreprenariat en tâche de fond. Forcement, quand on a un grand-père qui créa la marque NewMan dans les années 60, on garde quelques gênes d’entrepreneur à travers les générations futures.

Conscient de la vitesse avec laquelle le temps passe, c’est en 2009 qu’il quitte ses fonctions au sein du groupe LVMH pour se lancer quelques années plus tard à l’aventure, en créant sa propre marque. À croire que ses études à Oxford ont laissé des traces, c’est autour du style sport-chic, ou preppy pour les anglophones, que Brice Jaunet choisi de baser l’identité de sa marque. Briston Watches est née.

La collection Clubmaster : un pavé dans la mare.

Avant même de créer sa propre marque, Brice Jaunet a mis un certain temps à se décider entre le rachat d’une marque et le rêve fou qui lui tenait à cœur depuis de longues années. C’est en découvrant le monde de la lunetterie que lui est venu l’idée de la collection Clubmaster, sa première ligne de montres labellisées Briston.

Le terme « Clubmaster » vous dit forcément quelque chose si vous avez quelques notions dans le marché de la lunette. En effet, il s’agit d’une des modèles phares de la marques Ray Ban, relevant d’une identité visuelle assez vintage, mais encore aujourd’hui à la pointe de l’élégance.

C’est finalement en 2012 que le créateur français lance sa marque, et propose le modèle Clubmaster décliné dans 18 versions différentes, notamment par un choix de couleurs savamment étudiées.

Un style « preppy » assumé.

Dois-je redéfinir ce qu’est le preppy ? Fermez les yeux, et imaginez le stéréotype de l’étudiant anglais, venant d’une famille aisée, adepte du polo et du cricket, avec sa raie sur le côté et ses polos rentrés dans le pantalon. Vous le voyez ? Et bien même vulgarisé, c’est l’image qui se dégage du style preppy dans la conscience collective.

D’autres diront « sport chic » ou « rétro chic », mais il faut admettre que c’est l’image que le créateur a souhaité donner à sa marque. Personnellement, je parlerai plutôt aujourd’hui d’un genre « smart casual » (dont je parle dans 90% de mes articles), c’est-à-dire à la fois décontracté et élégant.

Bref, les bases sont posées. Briston a donc démarré avec ce fameux genre preppy. Mais en quoi au juste ? Entre son bracelet NATO et son boitier de forme carré, (rappelant les Panerai Radiomir) de couleur écailles de tortues, dans lequel s’insère un cadran arrondi, il ne s’agit ni de la montre clinquante type Rolex, ni de la montre vintage Frédérique Constant de votre grand-père. C’est d’ailleurs ce fameux boitier en acétate couleur écailles qui est devenu un signe distinctif des Briston Watches.

Des écailles en provenance d’Italie.

Donnant un effet de braise incandescente, c’est l’acétate de couleur écaille de tortue qui accorde aux Clubmasters de Briston l’effet désiré. Comme indiqué plus haut, c’est à partir de ce point que Brice Jaunet a eu le déclic, en observant attentivement le marché des lunetiers. Et en effet, si il y a bien un marché dans lequel la matière a connu un succès immense, c’est celui ci.

Petit florilèges de lunettes « tortoise », « turtle shell » ou tout simplement, écaille de tortue.

Et pour ceux qui s’y connaissent un peu plus, vous constaterez d’ailleurs qu’une très grande partie des marques de lunettes qui marchent, produisent en Italie. Et devinez à quel endroit Brice Jaunet a choisi d’aller chercher l’acétate qui lui est cher ? En Italie bien sûr. C’est chez un des meilleurs en la matière (sans jeu de mot) que Briston Watches fait produire son boitier : Mazzucchelli, une entreprise familiale artisanale née en 1849, qui a servi les plus grandes marques de lunetiers en acétate.

Cette vidéo présente le modus operandi utilisé par Mazzucchelli pour créer son acétate.

Le côté attractif de l’acétate de cellulose, c’est la diversité de coloris ou de formes sur lesquels un produit peut-être décliné. Il faut d’ailleurs préciser que la création d’un boitier est si complexe, qu’elle peut prendre entre 1 et 4 mois selon le travail que l’on veut apporter à la matière. Un vrai travail d’orfèvre !

Un peu d’histoire autour du bracelet NATO.

Fortement populaire ces dernières années, le bracelet NATO (G10) (ou OTAN pour les français), était à l’origine un bracelet utilisé par l’armée anglaise, et répondant ainsi à un cahier des charges très particulier. À la fois ultra-résistant et pratique, il est devenu ces dernières années un must have dans la collection de montres d’un homme. À y regarder de plus près, les amateurs de Rolex Submariner ou d’Omega Speedmaster ont déjà vu passer des bracelets NATO devant leur nez.

En plus de sa résistance, ce bracelet a pour avantage d’être interchangeable et disponible dans des coloris quasi infinis à l’heure actuelle. C’est d’ailleurs la raison qui permet à Briston de proposer en plus du bracelet d’origine qui équipe ses montres, d’acheter d’autres bracelets de coloris différents.

Miyota, quand tu nous tiens..

Côté technique, les montres Briston sont toutes équipées de calibre Citizen Miyota à quartz. Bon, je préfère vous épargner les détails trop techniques, que nous laisserons aux spécialistes de l’horlogerie. Pour faire, court, il s’agit d’un mouvement fabriqué au Japon, qui équipe une bonne partie des montres milieu de gamme (le haut de gamme préférant des mouvements suisses).

Voici le mouvement Citizen Miyota OS21, présent sur les modèles Clubmaster Sport Gentleman Driver des montres Briston 

Pour résumer, il s’agit d’un mouvement industriel qui s’est globalement généralisé, gage tout de même de qualité et de fiabilité. Certains diront qu’ils préfèrent investir dans une montre à mouvement automatique, mais pour la gamme de prix que propose Briston, on peut dire que les calibres Miyota font le boulot.

La participation au Baselworld 2016.

Tout d’abord, qu’est ce que le Baselworld ? Non, avec un nom pareil il ne s’agit pas d’un parc d’attraction (quoique pour les aficionados d’horlogerie..). Avec le SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie), il s’agit du plus grand évènement annuel autour des montres. Alors que cet évènement existe depuis 1917 dans la ville suisse de Bâle, c’est en 2016 que Briston compte mettre en avant son savoir faire au milieu de plusieurs centaines d’exposants.

C’est également à cette occasion que la marque a choisi de projeter un film publicitaire dans lequel nous découvrons son nouveau modèle, la Clubmaster Sport Gentleman Driver. Et à croire ce spot, Brice Jaunet compte dérouter un peu l’image preppy qui colle à Briston, vers des contrées plus « Badass », à base de barbus tatoués, Porsche Carrera et bécanes, sans oublier le côté « Dolce Vita ». Tout ceci, sur fond de retrouvailles entre amis quelque part en Méditerranée.

  

II TEST DE LA CLUBMASTER SPORT GENTLEMAN DRIVER

Comme son nom l’indique, la montre reprend les bases de la Clubmaster lancée il y a bientôt 3 ans, pour lui donner un petit coup de jeune. Disponible en 4 couleurs en sa version chronographe (rouge, vert anglais, gris et bleu), et également dans la version HMS (comprenez, sans la fonction chrono), j’ai préféré cette couleur, trouvant que le mariage avec l’acétate était des plus réussis. Et puis le bleu, c’est ma couleur préféré..

Un boitier élégant renfermant un cadran majestueux 

Photo 9

Commençons par l’extérieur. Fidèle au design initial de la Clubmaster, on retrouve évidemment le cerclage en forme de carré cambré, fabriqué avec ce fameux acétate turtle shell d’Italie. Jusqu’ici tout va bien. Le tout peut paraître légèrement imposant avec une taille annoncée de 42x42mm. Mais croyez moi, ça ne l’est pas tant.

Plus au centre, une fois n’est pas coutume, un cadran en acier poli inoxydable. La brillance est au rendez-vous, sans être pour autant tape-à-l’oeil. Sur le côté viennent s’installer une couronne relativement imposante sur laquelle figure le blason de la marque, ainsi que deux inserts en caoutchouc. Pour terminer avec le verre minéral légèrement bombé, utilisé sur tous les modèles de la marque. On regrettera peut-être un traitement sapphire, mais bon.. il s’agit d’un traitement réservé quasi-exclusivement au haut de gamme.

Et au centre de l’affaire, se trouve le cadran. Et la, c’est beau. D’un bleu marine à la finition soleillée, il est composé d’une graduation extérieure (tachymètre), d’un compteur 60 minutes à gauche et 24h à droite, pour terminer avec la date en bas de cadran. Petite précision : la trotteuse n’a pas sa fonction première de secondes, mais de chronomètre. Forcément, ça fait un peu moins « tic-tac ». Bref, le tout est vraiment harmonieux, et l’information est facilement lisible.

Au dos, rien d’inhabituel : on retrouve de manière assez classique toutes les informations techniques de la montre, notamment son numéro de série, la résistance indiquée de 100 mètres de profondeur, ainsi que la partie « made in » des matériaux et le mouvement utilisé. 

Un bracelet ultra-résistant

Il s’agit de la touche originale présente sur les modèles Clubmaster Sport Gentleman Driver : le bracelet NATO traditionnel (G10) est composé seulement de tissu, ce qui n’est pas le cas dans ce modèle ci. Comme vous le constaterez au premier coup d’oeil, il s’agit d’un cuir canvas noir qui a non seulement un certain charme, mais s’avère aussi très agréable à porter. Bien entendu, la boucle ardillon qui vient finir l’attache, est frappée du logo de la marque.

Comme a son habitude, Briston vous laisse le choix de changer à volonté de bracelet, grâce à un système de passants directs. On fait au plus simple.

Un fonctionnement simple et efficace

Habituellement, j’ai plutôt peur des montres qui d’une part, paraissent chargées visuellement, et d’autre part, possèdent diverses fonctions (ou complications pour les puristes). J’ai tendance à être vieux-jeu sur le sujet, mais à mon sens, une montre sert indiquer l’heure avant tout, sans qu’on ne se prenne la tête pour la régler.

Chez Briston, on a vu les choses plutôt de cette manière. La couronne sert à régler l’heure et la date, et les deux boutons poussoirs ne servent qu’à utiliser le chronomètre (le premier l’active, et le met en pause; le second permet un retour à zéro). Quoi de plus simple ?

Et sur un poignet, ça ressemble à quoi ? 

Dès le premier jour après réception de la montre, j’avoue l’avoir arboré fièrement dans l’heure. Outre le fait que j’apprécie la marque depuis quelques temps, je me posais la question simple, de la taille du cadran par rapport à mon poignet.

De ce côté là, pas d’inquiétude : elle n’est pas des plus discrètes, mais elle est très loin d’être surdimensionnée. Bon, avec une chemise et un pull, j’avoue qu’il est difficile de porter des bracelets en ornement supplémentaire (cf. la photo çi-dessous, et la souffrance de mon bracelet), mais la montre se dissimule assez facilement sous une manche de veste ou un pull. Du beau boulot.

 

III CONCLUSION

Briston est une marque qui, outre le fait de s’étendre à vu d’oeil, a le mérite de l’originalité. Je possédais déjà 4 montres avant de recevoir ce modèle, et j’avoue qu’elle a tout de suite supplanté le reste. Je suis agréablement surpris par l’esthétique ainsi que l’importance donnée aux détails, alors même que le prix annoncé de 300€ la situe dans un milieu de gamme, parfois peu reluisant.

Note formelle : 6/10 (Si vous sortez souvent affublé d’un costume/cravate, ça n’est pas forcément l’idéal, même si elle peut se prêter au jeu).

Note casual : 8/10 (Depuis ses débuts, le casual chic est le terrain de prédilection de la marque).

Prise de risque : 4/10 (Plutôt facile à porter, même si le coloris n’est pas neutre).

Rapport qualité/prix : 9/10 (J’attends de voir comment elle vieillira, mais je suis en plein confiance avec ce modèle, tant la qualité est au rendez-vous pour un prix plus que correct).

Aurélien Bellanger

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