Disclaimer: Nous profitons des soldes pour mettre à jour notre bibliothèque de guides ultimes. Certains comme ce guide des manteaux d’hiver n’avaient pas été remis au bout du jour depuis presque 5 ans: Gustave et moi-même l’avons ainsi bien rafraîchi avec de nouveaux conseils de style et une sélection très actuelle des dernières perles en date.
Après une lecture de ce guide approfondi, vous serez assez armés pour bien choisir votre manteau d’hiver: c’est pourquoi vous trouverez en fin d’article notre sélection spécial soldes.
Nous espérons que ce format guide + sélection vous plaira, et qu’il vous permettra de mieux choisir qu’une banale liste insipide.
Bonne lecture !
Valéry & Gustave
On doit bien avouer que ce guide ultime des manteaux d’hiver a pris un peu de retard, et nous nous en excusons pour ceux d’entre vous qui auraient aimé le consulter plus tôt. Il faut dire que, malgré notre présence à plein temps, nous avons été particulièrement sollicité cet hiver ( entre 2 à 3 articles en moyenne par semaine depuis Septembre) en plus d’une multitudes d’autres projets.
Mais comme le dit si bien le dicton, il vaut mieux tard que jamais ! C’est donc avec grand plaisir que nous entamons cette nouvelle année 2019 avec un bon guide ultime, bien costaud comme il faut. Au menu des réjouissances ? Vous trouverez trois parties : une première consacrée à l’histoire des manteaux incontournables du vestiaire masculin, une deuxième dédiée aux registres de styles dans lesquels ils s’insèrent, et pour finir une petite sélection de pièces pour préparer les soldes !
Sommaire
Un peu d’histoire : les pièces iconiques
L’intérêt des manteaux du vestiaire masculin, c’est qu’il en existe beaucoup ! Et que chacun d’entre eux possède ses propres avantages et inconvénients (que ça soit d’un point de vue esthétique ou pratique). Une telle pluralité permet aux hommes de trouver celui qui leur va le mieux, ou bien d’expérimenter des styles différents.
Personnellement je suis un grand amateur de manteaux, j’ai pu porter tous les modèles que nous vous présentons un peu plus bas, me permettant ainsi de pouvoir vous partager le fruit de mes différentes expériences stylistiques (plus ou moins réussies mais qui permettent de mûrir un avis sur le sujet).
Je tiens également à préciser qu’il s’agit d’un guide des manteaux d’hivers uniquement, on ne retrouve donc pas les blousons qui peuvent tout aussi bien se porter en hiver (il faudrait un article entier tant ils sont nombreux).
Le caban : le manteau d’hiver incontournable et facile à porter
Son origine n’est pas tout à fait claire et fait l’objet de plusieurs récits. La seule chose dont nous soyons sûr, c’est qu’elle nous provient de la marine britannique.
Si le caban était bel et bien utilisé par la marine britannique, certains affirment qu’il était conçu spécialement pour les marins qui voulaient grimper sur les mats, les « refeerers » ! D’où la création d’un manteau à double boutonnage (pratique car permettant de se boutonner du coté le plus adéquat en fonction du vent), cintré et court pour faciliter l’escalade.
Selon Camplin, fournisseurs de la marine britannique en 1850, le caban aurait été créé pour les officiers indigènes indiens. Ils étaient alors appelés “petty officer” et la marque a donc conçu un “petty coat”, qui deviendra plus tard “peacoat” (la marque Camplin existe toujours,avec la petite corde au cou en guise de signature).
Le magazine Tailor and Cutter (une référence sur les tendances et l’étiquette, en particulier sur l’actualité de la Couronne au XVIIIe siècle) en parle une première fois, en Octobre 1868. Ils évoquent une veste à double boutonnage à motif Prince de Galles.
Celle-ci est plutôt large, à double boutonnage, avec deux paires de trois boutons et deux poches en biais.
On distingue alors deux type de cabans :
- Un plutôt technique destiné à un usage en conditions climatiques délicates (réalisé dans un tissu bleu marine doublé en laine)
- un autre modèle, plus habillé qui lui se destine à un usage urbain avec des revers en soie et un col en velours.
Aujourd’hui c’est le modèle technique, plus décontracté que l’on retient et qui a traversé les époques et les styles. Le caban est un des manteaux d’hiver les plus décontractés que l’on puisse rencontrer. C’est une bonne solution pour se donner un peu de carrure, grâce au boutonnage croisé qui apporte du volume au niveau du torse. La matière est généralement de la laine melton (80% laine et 20% polyamide): c’est la laine typique des manteaux de marins. C’est également un manteau idéal quand on est petit, car il ne descend pas trop bas et vous laisse une longueur de jambe visible plus généreuse que les autres manteaux.
Le duffle-coat : Le manteau d’hiver le plus polyvalent
L’héritage belge est le mythe le plus répandu sur le duffle-coat, qui viendrait de la ville de Duffel, dans la province d’Antwerp. La matière duffel était une laine noire et rugueuse
qui aurait donné son nom au manteau. Sauf que, manque de chance, il n’a jamais été produit dans cette ville, ni dans cette matière !
Un tissu Duffel utilisé aussi pour les week-enders, comme ce modèle par Filson
C’est en Angleterre (comme à peu près la grande majorité des pièces que l’on trouve aujourd’hui dans le vestiaire masculin) qu’apparaissent les tous premiers Duffle coat. Son origine remonte à 1887, alors que John Partridge, revendeur britannique de vêtements d’extérieur, le vendait en promotion.
Si l’allure était alors bien différente de ce qu’on connaît aujourd’hui, on y retrouver les brandebourgs caractéristiques. Le manteau était en revanche plus court, avec une coupe très droite et une fermeture légèrement assymétrique.
Si John Partridge est à l’initiative de la création du duffle-coat, il s’est bien inspiré du froc polonais (un manteau à capuche avec un système de fermeture similaire, horizontal, ce qui est particulièrement origianl sur les manteaux des 200 dernières années).
Le froc polonais
Le duffle-coat était dans sa version marine, particulièrement envahissant et ample. Cette coupe large permettait cependant aux marins une liberté de mouvement appréciée, notamment pour grimper aux mats.
Le problème d’une telle coupe, c’est qu’elle ne tenait pas chaud (l’air et la pluie qui s’infiltrent aisément dans ces grandes espaces libres entre les manches, les capuches …). Un tracas tel, que certains marins allaient jusqu’à nouer une corde autour d’eux pour resserrer le manteau !
Grâce au retour d’expérience des marins, la coupe fût revue, plus étroite, avec des doubles couches aux épaules et des attaches à la capuche pour l’ajuster au mieux.
Il était à la base plus court, et fut rallongé jusqu’aux genoux durant la seconde guerre mondiale.
Un manteau d’hiver qui trouve aujourd’hui sa place dans un style décontracté. Il est apprécié pour son confort et sa coupe plus ample que le caban. C’est un manteau qui offre une belle allure quand on est grand et mince (il permet d’étoffer un peu la carrure) mais également quand on est plus imposant (il uniformise la silhouette).
Le Chesterfield : L’ancêtre du pardessus qui incarne la formalité absolue
Le Chesterfield fut apparemment porté pour la première fois par Philip Stanhope, le 4e Comte de Chesterfield, au début du 18è siècle. Les pardessus n’existaient cependant pas encore.
La date exacte de conception du Chesterfield n’est pas vraiment connue, mais elle reviendrait au 6è Comte de Chesterfield, Georges Stanhope, qui inventa ce manteau au milieu du XIXe siècle.
Celui-ci fréquentait les cercles dandys, dont Lord Byron et le Comte d’Orsay faisaient partie, précurseurs d’un mouvement qui a transformé une mode ostentatoire en un style victorien plus minimaliste dont Brummel sera le chef de file. De celui-ci naîtra le costume masculin contemporain que l’on porte encore de nos jours (veste, pantalon, cravate et chemise).
Dans les années 1830, les hommes portaient habituellement une couche longue près du corps : une robe de salon faite pour être portée à la fois en intérieur et en extérieur ( une règle à laquelle aucun gentleman n’aurait dérogé à cette époque). Le Chesterfield vient bousculer les règles établies, car il est fait pour être porté en extérieur et retiré en intérieur. C’est la naissance du tout premier « pardessus ».
Le Chesterfield n’était pas fabriqué à partir d’un tissu particulier, mais de plusieurs types de tissus lourds, avec différents motifs.
La version la plus classique est lourde, unie et déclinée en bleu nuit ou charbon (khaki foncé). Il était sombre, avec un boutonnage simple et un col en velours.
Autre particularité par rapport aux manteaux de l’époque : il ne possède pas de martingale. Il était conçu pour être porté pardessus d’autres couches de vêtements, avec donc une coupe droite voire légèrement oversize pour laisser de la place aux vêtements situées en dessous.
Le Chesterfield est le tout premier pardessus existant (qui se décline aujourd’hui en de nombreuses variantes). Il est probablement le plus vieux manteau formel porté de nos jours !
Le covert coat : Le manteau du gentleman farmer
Comme expliqué plus haut (et dans de nombreux autres articles), beaucoup de nos vêtements trouvent leur origine en Angleterre. Notamment des tenues de chasse des gentlemen britanniques, dont le covert coat fait parti ! En effet, « covert » désigne le fourrage dans lequel se cachait le gibier !
Ce manteau servait justement à pénétrer dans ces fourrages, ce qui nécessitait un tissu résistant aux broussailles, peu salissant et protégeant du climat britannique (qui n’est pas connu pour sa clémence et sa douceur).
La version que nous connaissons aujourd’hui, provient de la marque Cordings, une maison britannique de Picadilly. Le tissu était généralement khaki ou fauve, pour être camouflé en forêt, avec un aspect chiné pour cacher la salissure. La laine composant le manteau était duveteuse et dense.
Une longueur plus petite que les autres manteaux, pour pouvoir être porté à cheval (il n’était pas plus long que 86 cm) ce qui suffisait à couvrir la veste d’équitation en la dépassant de plus de 10 cm.
Il est aussi plus cintré qu’un chesterfield (les tenues de chasse étant plus minimalistes du fait d’un usage un peu plus aventurier). Il comporte aussi une fente centrale et un boutonnage frontal sous patte, pour éviter que les boutons ne s’accrochent aux broussailles..
Un covert coat typique possède enfin des rangées de surpiqûres aux poches et aux manches: c’était un détail surtout pratique au 20è siècle où le tissu était taillé en bords francs (sans finitions). Cela empêchait le tissu de trop s’effilocher. Les surpiqûres étaient aussi les marques de réparation du manteau d’un chasseur qui s’était trop aventuré dans les broussailles (prouvant ainsi son courage et sa détermination).
Enfin, le col en velours a aussi une origine pratique : les hommes de l’époque s’enduisaient les cheveux de gomina, qui salissait et graissait trop les cols en laine.
Il était compliqué de retrouver exactement la même laine que le manteau pour changer de col, donc on le remplaçait par un col en velours qui se salissait beaucoup moins vite.
Cordings, une marque référence pour les covert coat
Le manteau Raglan : Le plus confortable des manteaux formels
Le manteau aux épaules raglan ne fait, quant à lui aucun doute sur sa provenance. Il fut imaginé par Aquascutun à l’aube du XIXe siècle, sur une commande spéciale de FitzRoy James Henry Somerset (avoir 30 prénoms à la suite ça fait tout de suite plus chic), Baron de Raglan. Un lord britannique, qui venait d’être amputé d’un bras suite à la bataille de Waterloo (ou il fit preuve d’une grande bravoure). Handicapé par l’absence de son bras droit, il peine à dégainer son épée sous son manteau (les pièces d’époques sont très structurées et très lourdes) et il éprouve également des difficultés à se battre. La maison Aquascutun lui propose alors un manteau entièrement déstructuré (ce qui est original pour l’époque).
Lord Raglan se plaît beaucoup dans ce modèle qui lui est dédié. C’est une pièce très confortable, qui offre bien plus d’aisance dans ses mouvements grâce à son absence totale de structure. Petit bonus, le manteau est équipé d’une laine déperlante (une grande avancée technologique dans le secteur de l’époque) ! Ce manteau lui plait beaucoup, au point qu’il en fera commander pour ses troupes qu’il commande durant la guerre de Crimée (il s’est tellement distingué que l’armée anglaise passe son temps à le promouvoir).
Ce manteau sort du registre militaire et devient rapidement populaire en Angleterre, notamment à partir des années 20. Un succès qui n’a rien d’étonnant, il est bien plus confortable que les manteaux très structurés (comme le Chesterfield ou le Covert Coat) que proposaient jusqu’alors le tailoring british.
Rien que visuellement, on remarque vite l’absence de padding et de cigarette au niveau de l’épaule. Des finitions qui assurent un confort maximal, comme si l’on posait simplement un drap de laine sur soi. Une construction particulièrement fluide et légère qui donne une allure empreinte de volume, permettant ainsi de mettre en valeur sa carrure, qu’elle quelle soit (si vous êtes mince elle aura l’air plus massive et si vous êtes fort elle sera atténuée). Le manteau Raglan se porte un peu plus large que d’ordinaire, afin que le volume et le tombé des matières soit cohérent de haut en bas. Il faut également que le grammage du manteau soit généreux, pour que le tissu tombe bien.
La Parka : le manteau d’hiver le plus confortable
La parka fut à l’origine créée par les Inuits et les Eskimos pour se protéger de la brise glaciale et de l’humidité des régions arctiques. Les parkas traditionnelles étaient portées par des femmes, et elles contenaient une poche avant pour porter les enfants, en plus de la capuche fourrée bien connue.
Les parkas sont arrivées sur le devant de la scène occidentale lors des années 50 : grâce à une réinterprétation de l’armée américaine, la N-3B Snorkel Parka.
A l’origine composée d’une matière en soie et en nylon, elle comportait une capuche fourrée qui pouvait être zippée pour ne laisser qu’une petite ouverture. La parka en queue de poisson fut ainsi conçue dans les années 50 pour protéger les soldats américains des intempéries lors de la guerre de Corée. Le nom queue de poisson vient de la longueur supérieure à l’arrière qu’à l’avant.
Ces parkas sont devenues populaires après la guerre dès qu’elles furent commercialisées pour les civils. Les parkas doublées en fourrure étaient surtout portées par les écoliers lors des années 70 et 80 du fait de leur solidité et de leur design neutre et intemporel. Elles tombèrent en désuétude lors des années 90 car trop associées aux nerds. Elles firent leur retour au début des années
2000 grâce à des célébrités comme David Beckham. Les parkas furent aussi portées en Grande-Bretagne avec la culture Mod (à travers notamment le film Quadrophenia).
La doudoune
La doudoune étant une version modifiée de la parka, avec une coupe très différente, très arrondie. C’est à mes yeux une aberration stylistique. C’est si moche qu’il vaut mieux ne pas en porter du tout !
Je ne vais donc pas m’attarder plus sur ce modèle car il n’a aucun intérêt. En effet, la parka fait le même travail sur le plan chaleur/confort/résistance à l’eau et c’est beaucoup plus stylé et la coupe ne vous fait pas ressembler à un pneu Michelin.
Quel manteau pour quel style ?
Comme pour toutes les autres pièces du vestiaire masculin, les manteaux se portent selon différents contextes et familles de style. Je tiens tout de même à vous rassurer, ce n’est pas une codification très rigide et vous verrez que la plupart des pièces sont polyvalentes et peuvent s’inscrire dans différents styles. Ceci étant dit, il y a quand même quelques règles à respecter pour que votre style soit le plus cohérent possible. Je pense (humblement) que mes quelques petits conseils (basés simplement sur du bon sens et l’expérience) vous permettront de marquer des points faciles vis à vis des autres.
Les manteaux formels
Pour ceux d’entre vous qui ne le savent pas (et il n’y a aucun problème avec ça), le registre du style formel, c’est celui du business. Attention à ne pas confondre avec le faux ami « formal style » en anglais, qui est destiné aux cérémonies très codifiées (black tie, white tie et mariages). En France le style formel, c’est lorsqu’on vous demande de porter un costume (avec ou sans cravates). C’est le style le plus classique et on préfère privilégier la sobriété.
Dans cette catégorie on peut porter plusieurs modèles, chacun ayant un degré de formalité différent (et donc plus ou moins adaptable dans d’autres tenues).
Le polo-coat
Il était à l’origine prévu pour patienter entre les manches des matchs de polo: on l’appelait donc au départ Waiting Coat puis il gagna son surnom de Polo Coat.
Il se distingue par une laine lourde (généralement 600 grammes et plus), un col tailleur très large qu’on peut porté relevé ou rabaissé.
C’est surtout le dos qui se démarque avec son soufflet en haut qui se prolonge en fente boutonnée en bas: le tout donne une charisme et une prestance qu’on retrouve chez peu d’autres manteaux.
Si vous avez déjà quelques manteaux plus simples dans votre garde-robe (des pardessus par exemple), c’est le manteau idéal pour aller un peu plus loin et obtenir une pièce plus charismatique qui dégage une sacrée prestance.
Le pardessus : Le grand classique du business
C’est le modèle le plus classique, le plus formel et le plus sobre du vestiaire masculin. Il incarne parfaitement le style formel. Selon moi, c’est une pièce incontournable qui assure toujours d’être élégant pour celui qui le porte.
Le pardessus se présente sous deux grandes formes :
- En boutonnage simple
- En boutonnage croisé (le modèle Chesterfield)
Dans sa forme la plus formelle, il se porte bleu marine ou gris avec un col en velours et croisé avec un boutonnage invisible.
Voici deux exemples de pardessus formels :
Un pardessus simple à motifs chevrons. Il est porté au dessus du costume gris anthracite et d’accessoires bleus avec une paire de souliers noirs. Une tenue formelle simple, facile à porter et efficace. Par @thenordicfit
Un pardessus croisé bleu nuit uni provenant de chez Buzoni, porté au dessus d’un costume bleu, sur une paire de souliers marrons foncés. Une tenue sobre et sans fioritures pour le business. PS : la pochette dans le manteau c’est une mauvaise idée, après avoir essayé quelques temps j’ai fini par arrêter, c’est trop excentrique.
En revanche, si vous en voulez un plus polyvalent qui s’intègre facilement dans une tenue décontractée, je vous conseille de faire sauter le col en velours et d’en prendre dans un ton plus vif ou une couleur plus permissive. Voici deux exemples de pardessus plus polyvalent mais qui reste adapté à une tenue business :
Un très joli pardessus camel porté sur un pantalon en denim et une paire de mocassins en veaux velours marrons. Une tenue décontractée très habillée certes, mais décontractée quand même (on est bien loin du code couleur très sobre du formel). Par @beckettrobb
En voici un autre pardessus croisé (modèle hulster coat) orné d’un très beau motif Prince de Galles. Une pièce forte à laquelle on ajoute un beau pantalon en velours marron, un col roulé crème pour générer du contraste sur une paire de brogues ! La parfaite illustration du style gentleman farmer. par @mathiaslefevre
Le manteau Raglan : une approche plus habillée et plus confortable du style classique
Le manteau Raglan est une pièce que l’on a pas l’habitude de voir en France (nous préférons le pardessus). C’est donc une pièce forte qui peut surprendre au début, et pourtant elle possède tout les atouts de la formalité, et est particulièrement confortable à porter pour les raisons énoncées plus haut.
Voici deux exemples très formels:
Dans sa version la plus sobre en bleu marine. La pièce créé un fort contraste avec le costume gris clair et la chemise bleu ciel. Malgré le fait que le manteau soit simple, la pièce en jette, tant la construction déstructurée offre de superbes volumes. Si vous craquez pour ce genre de pièces, je vous recommande fortement d’en prendre une qui est équipée d’une ceinture. Cela permet de créer une cassure à la taille, formant ainsi un V flatteur sur votre torse. Sans ceinture, la coupe est un peu trop large à mon goût.
Une pièce réalisée par @lopezaragon.
Deuxième option, nettement plus risquée. Avec un motif pied de poule noir et blanc, ce manteau raglan devient une pièce forte très imposante dans votre tenue. Je la porte au dessus de mes costumes bleu marine pour créer du contraste et concentrer le regard dessus. J’ai poussé le vice jusqu’au bout, en portant une cravate colorée pour proposer une tenue vraiment très habillée. C’est à la limite du formel et ce genre de composition est faite pour ceux qui aiment prendre des risques.
Voici une pièce plus forte, presque mode (et donc plus polyvalente) qui s’inscrit parfaitement dans une tenue décontractée habillée avec ce bel exemple de chez Dopiaa:
Décliné en beige et en marron, ces deux manteaux raglan proposent une version nettement plus décontractée. Elle se porte aisément avec une tenue habillée aux couleurs vives. Attention, là encore on est sur une tenue qui a du caractère et qui s’adresse aux plus audacieux.
Le covert coat : de la chasse au business
Bien que conçu pour la chasse, le covert coat est une pièce très sobre et possède un col en velours, ce qui fait qu’il se prête très facilement au style formel, comme le montre ce manteau de chez @manolocostanewyork:
Voici un modèle croisé à chevrons que je trouve tout de même superbe. Une pièce de caractère qui apportera une touche d’élégance prononcée dans vos tenue. Idéale pour compléter une tenue dans le style gentleman farmer.
Je ne m’étends pas plus sur cette pièce, car je la trouve difficile à porter et moins pertinente que les deux autres manteaux formels (c’est mon avis et ça n’engage que moi).
Les manteaux casuals
Dans cette catégorie de style, les choix sont nettement plus permissifs. J’irais même plus loin, en théorie on peut porter tout les manteaux qu’on veut ! Cependant, il faut faire attention à quelques détails qui ont leur importance. Premièrement il faut éviter que la pièce comporte des finitions trop formels (notamment le fameux col en velours). On évite également de porter du gris anthracite (qui est une couleur qui se réserve plutôt au style formel).
Le caban : Une pièce stylée et facile à porter
Selon moi, c’est le manteau casual le plus cool à porter. C’est la seule pièce décontractée qui est structurée, elle embellie votre carrure et embellie toutes les morphologies (notamment les plus petits d’entre nous). Idéalement il se porte bleu marine ou vert foncé, pour rappeler ses origines maritimes et militaires.
Voici un exemple de tenue simple et stylée d’@andreasweinas:
J’adore cette tenue parce qu’elle est super accessible et sans prise de risque. Un beau jean brut allié à un beau caban bleu marine très sobre (notamment les boutons fondus), le tout tranché par un pull à col roulé crème qui possède une texturé à motif affirmé. Je ne suis pas un grand fan de baskets (de manière générale) mais ça marche bien, tout comme une paire de bottines ou de derby perforée ferait l’affaire.
Le Duffle-coat : Une alternative plus colorée que le caban
Le duffle-coat est une autre pièce emblématique du style décontracté. Il est tout aussi simple et facile à porter qu’un caban, ce qui en fait une alternative très intéressante pour ceux qui n’aiment pas les cabans. Il est plus long, plus large et est nettement plus permissif en termes de couleurs et de motifs. En effet, contrairement au caban qui est plutôt limitée (pas de motifs, et peu de couleurs), le duffle coat se porte plus coloré et peut facilement arborer un motif (notamment les carreaux).
Bien que je n’aime pas du tout les jeans abimés et délavés, il faut bien avouer que dans ce cas ça lui va à merveille ! L’ensemble de la tenue est plutôt excentrique (j’adore les chaussettes rouges dans les mocassins) et le Duffle Coat bleu marine permet de calmer l’ensemble grâce à sa sobriété.
Le manteau technique
Dans cette dernière catégorie, vous trouverez le manteau d’hiver qui vous permettra de supporter des conditions climatiques particulières. Un vêtement plus techniques donc, dans lequel le style et la coupe sont moins important (même si on observe une nette amélioration ces dernières années). Je trouve qu’il n’apporte pas spécialement de plus value en termes de style, ce manteaux se porte plutôt quand les condition climatiques l’imposent (une journée très pluvieuse, ou lorsque les températures descendent en dessous de zéro).
Attention, je ne dis pas que cette pièce d’hiver est moche, je dis simplement que le parti pris stylistique et l’allure donnée est un peu moins intéressant que les pièces présentées plus haut.
La Parka : le manteau technique et stylé
La parka est LE manteau technique de référence dans le vestiaire masculin. Les modèles les plus intéressants sont ceux issus du techwear (des vêtements techniques qui permettent d’affronter les conditions climatiques les plus extrêmes). Certaines pièces permettent de vous tenir au chaud jusqu’à -20 degrés, et c’est l’un des rares manteaux qui est potentiellement complètement imperméable (hydrophobe au point que l’eau se contente de glisser sur le tissu).
Personnellement j’en possède une, que je suis ravi de trouver lorsque le thermostat flirte avec les températures négatives. C’est également une pièce qui m’enchante lorsqu’on annonce des pluies torrentielles. En effet, même si la plupart des manteaux d’hiver sont traités pour être déperlant, la plupart d’entre eux ne résisteront pas aux averses. Je déconseille de sortir votre plus beau pardessus lorsque la pluie tombe à verse, la laine en prendrait pour son grade à coup sûr.
Comme je le disais dans la partie historique, c’est une pièce d’autant plus intéressante qu’aujourd’hui les marques spécialisées font de vrai efforts au niveau de la coupe et du design. Ainsi, elles deviennent plus belles et tout à fait portables en milieu urbain.
Le meilleur exemple étant ma propre parka technique qui s’insère parfaitement avec le reste de ma garde robe d’hiver pour contrer le froid :
Un pantalon en flanelle beige, une paire de Chukka en veaux-velours, une simple chemise blanche (ou bien un pull) et le tour est joué ! La parka n’ajoute pas une touche de style, mais ça n’est pas pour autant qu’on ne peut pas l’inclure dans une tenue casual simple. Elle peut même permettre de calmer une tenue qui contient plusieurs pièces fortes (comme la tenue présentée juste au dessus avec le Duffle Coat).
Le manteau : pièce forte ou pièce lisse ?
Le manteau est une pièce très imposante, mais il peut occuper différents rôles ! Comme je le montre à travers les exemples plus haut, il est capable d’être la pièce centrale, tout comme il peut être la pièce lisse qui calme une tenue chargée. Il faut bien définir son rôle et on peut le déterminer selon les critères suivants :
- Le motif : C’est simple, un manteau uni aura plutôt tendance à être une pièce lisse, tandis qu’un tissu ornant un motif le range directement dans les pièces fortes.
- La couleur : S’il possède une couleur neutre (bleu marine, gris, beige, kaki) alors il est plutôt lisse.
- Les détails : Parfois les manteaux arborent des finitions qui sortent de l’ordinaire (comme une ceinture par exemple) qui peuvent rendre une pièce bleu marine (donc à priori lisse) devenir une pièce forte.
Si votre manteau est la pièce forte de votre tenue, je vous conseille de ne pas en ajouter une autre (du moins au début). Pour les plus audacieux d’entre vous, vous pourrez ajouter une pièce forte supplémentaire lorsque vous maîtriserez bien la pièce avec le temps et l’expérience de différentes tenues. Mon meilleur conseil ? Fiez vous à votre instinct, si votre tenue est trop chargée, vous ressentirez un doute en vous regardant dans la glace. Si vous avez un doute, c’est qu’il vaut mieux changer une pièce !
Guide ultime : Notre sélection des manteaux d’hiver
L’offre est pléthorique, difficile de faire des choix car j’aimerai vous en présenter des dizaines. Comme nous avons déjà consacré une partie entière de l’article au style des manteaux, je me suis dis qu’il vaudrait mieux axé cette dernière partie sur le rapport qualité/prix de ceux-ci. Vous trouverez donc deux produits pour chaque catégorie de manteaux : une proposition d’entrée de gamme et une proposition premium.
Chaque pièce sélectionnée apporte une belle plus-value. Que ça soit en termes de rapport qualité/prix, de parti-pris stylistique ou de technicité.
Le Pardessus (99-590€)
Pour le manteau incontournable du business, je vous ai sélectionnés trois pièces. Chacune proposant un bon rapport qualité/prix ou une proposition stylistique intéressante.
Le basique avec une belle matiere : pardessus laine & cachemire loro piana rain system
The Initialists est une nouvelle marque pour homme sans intermédiaires: elle arrive ici à proposer un manteau confectionné au Portugal à partir d’une laine Loro Piana (normalement plutôt coûteuse) pour 275€. Cette laine se paie en plus le luxe d’être technique puisqu’elle appartient à la gamme Rain System, légèrement déperlante.
Parfait pour ceux qui veulent un budget accessible, une bonne confection, une belle matière et une pièce simple. Ce manteau est disponible ici à 275€.
Plus travaillé mais accessible : le pardessus croisé Silbon
Nous avions testé il y a quelques semaines Silbon et étions surpris par le rapport qualité-prix et surtout l’audace des pièces proposées (comme un costume déstructuré à larges revers à moins de 300 euros). Ils proposent une gamme de manteau sartoriale très réussie en 100% laine à moins de 200€, dont pied de poule beige
Le pardessus casual très épais : Paname Collections
Si vous êtes plutôt frileux, et que vous avez un budget manteau qui ne doit pas dépasser 300€, le pardessus Paname Collection est fait pour vous. Pourvu de 750 grammes/m² de laine (deux fois plus généreux que les meilleurs du marchés), il vous tiendra au chaud cet hiver, quelque soit les températures.
Le manteau de luxe au style italien Pini Parma
Ma marque de prêt à porter favorite à Paris (et pour le moment indétrônable depuis 1 an). Thomas Pini (le fondateur de la marque) emmène avec lui ce qu’on adore dans la grande famille du style napolitain. Une construction légère, des finitions de luxe et un parti-pris stylistique distingué (revers larges, coupe cintré mais point trop, encolure haute…). Il propose une gamme de manteaux , dans laquelle on trouve des pardessus et des manteaux raglan sublimes (j’en ai acheté deux pour cet hiver), ce qui ravira les amateurs de belles pièces. Les laines sont superbes, elles offrent une texture chinée impressionnante qui donne un cachet fou aux pièces (à voir en vrai c’est vraiment bien plus criant qu’en photo). Thomas a sélectionné des tissus plutôt clairs et originaux pour une saison d’hiver (un beau chevron bleu, un gris très clair et un marron). C’est mon coup de cœur pour le pardessus d’hiver !
Le Polo Coat (750€)
Pour ceux d’entre vous qui désire un manteau qui sort des sentiers battus en termes de style, le polo-coat est fait pour vous.
Nous en proposons justement un en demi-mesure à Paris, réalisé par la maison italienne d’Avenza avec vos mesures prises par Michael Ohnona: nous l’avons réalisé dans une laine bouillie gris souris avec des propriétés techwear (déperlante et stretch).
J’en parle plus en détails sur cet article.
Le Covert Coat 450€
Une pièce authentique qui plaira aux amateurs du style gentleman farmer. Sur ce terrain, on se fie à la marque de référence anglaise Cordings
Le covert coat Cordings
Une fabrication à domicile en Angleterre, une laine Donegal irlandaise … Ce manteau possède tous les atouts pour séduire les puristes du style anglais « sportswear ». Avec une telle armure, il est littéralement impossible d’attraper froid, même si vous passez vos vacances d’hiver dans les Highlands (remarque à moi même : qui serait assez fou pour passer un hiver là-bas ?). Proposé avec une belle réduction, c’est une belle affaire vu la qualité du tissu (et son épaisseur).
Le Caban (549-575€)
La pièce casual de référence, qui embellira quiconque la revêtira. Iconique du vestiaire masculin depuis un siècle, le caban n’est jamais très loin des collections actuelles, même si ces derniers temps il en est plutôt absent.
Le Caban sur demande Lopez Aragon
Après avoir fouillé dans toutes mes petites adresses, j’ai constaté qu’il était compliqué de trouver un vrai beau caban. C’est à dire un caban avec un tissu de qualité, sans finitions excentriques, et qui respecte l’héritage marin de la pièce. Sauf que, coup de chance, une de mes marques favorites en propose un superbe, et sur demande ! Les tissus sont superbes et j’ai un faible pour les trois tissus bleu marine, qui proposent notamment deux motifs fondus et discrets.
Le Duffle Coat
Autre pièce iconique du vestiaire casual, le duffle coat est une belle alternative au caban, surtout quand on est grand.
Le Duffle Coat made in England Gloverall
Une pièce pleine de caractère proposée par la marque de référence du Duffle Coat : Gloverall. Pour moins de 320£, on peut s’offrir une pièce réalisée en Angleterre, qui promet des finitions solides et un tissu qui tient la route. On note également une doublure en 100% coton, une matière plutôt originale pour une doublure.
La Parka technique (à partir de 400€)
La Parka étant également un vêtement de demi-saison, il était difficile de faire un choix, tant l’offre est pléthorique. J’ai donc décidé de proposer la parka la plus technique, offrant le meilleur rapport qualité/prix du marché actuellement sur ce genre de produit dit « techwear ».
La parka anti-froid AIM Expérience
Une pièce particulièrement agréable et chaud à porter, que nous avons pu tester cet hiver (ils étaient alors encore en campagne Ulule à un prix encore plus fou). Quand les températures descendent en dessous de zéro (et cela jusqu’à -20 degrés), je range les autres manteaux et je sors cette petite merveille de technologie. Un tissu technique qui vous tient au chaud et qui vous protège entièrement de la pluie (imperméable pour de vrai pas simplement déperlant), des finitions techniques (coutures thermosoudées, une dizaine de poches, une double fermeture, un système ventilant permettant d’évacuer la buée…) et une coupe réussie qui rend cette pièce tout à fait portable en ville sans avoir l’air d’un explorateur polaire ! Il y a quelques années, on trouvait ce genre de pièces pour 800€ minimum. AIM Experience offre une pièce technique à laquelle on a peu de chose à redire, surtout quand on voit le prix.