Le chino homme, une pièce essentielle du vestiaire
J’avais déjà écrit l’année dernière quelques mots sur le chino homme avec son histoire et une petite sélection. Il était temps d’aller plus loin et de réunir toutes ces bonnes informations pour qu’en un seul article, vous retrouviez tout ce qu’il vous faut.
Désolé pour la fréquence un peu aléatoire des articles, l’objectif en ce moment est d’écrire peu mais de vous fournir des articles vraiment qualitatifs, et qui soient une vraie référence sur le sujet, plutôt que de faire des articles plus superficiels qui sortent plus souvent.
Je vous conseille de bien tout lire en détails, je vais vous évoquer plusieurs marques qui vont vraiment plus loin en terme de construction et de tissus que celles que vous connaissez déjà.
Elles ont très peu été abordées (je ne les avais jamais vues) et elles sont pour la plupart américaines.Pourquoi américaines ? Car c’est justement ce pays qui les a le plus intégré dans leur culture à travers les mouvements preppy et workwear, et des marques comme Dockers.
Je vais aussi parler des différents types de chinos: certains sont habillés et peuvent quasiment se porter comme des pantalons de costume, tandis que d’autres ont bien plus de caractère et font davantage penser à l’univers du workwear.
Bref, pour des chinos increvables, avec du coton épais et bien patiné, c’est par ici:
I L’histoire du chino
C’est plus de 8,3 millions de soldats que comptait l’armée Américaine à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. Il fallait forcément une quantité impressionnante d’uniformes pour les habiller et donc d’autant plus de surplus qui ont, après la guerre, envahi le marché Américain et Européen en touchant d’un coup des millions de consommateurs.
D’origine militaire, le chino est avant tout un vêtement fonctionnel, durable et solide. Il est à l’origine confectionné à partir d’un cotton twill (avec les fils cousus en diagonal) et de couleur khaki. Il est de coupe droite ou légèrement fuselée (large en haut, plus étroit en bas) avec une poche latérale et une ou deux poches arrières. Les surplus militaires ont amené les adolescents de l’époque à en faire leur uniforme : c’est ainsi que le chino beige devint un des symboles de la tendance preppy (celle des étudiants de l’Ivy League).
Ils avaient un avantage par rapport au jean : en plus d’être décontracté, ils étaient aussi habillés.
Mais les chinos ne viennent pas de la Seconde Guerre Mondiale : ils remontent en fait à la deuxième moitié du 19è siècle.
C’est en 1848 qu’Harry Lumsden, officier de l’armée britannique, réalisa que son régiment, situé à la frontière entre l’Inde et l’Afghanistan, serait logiquement mieux camouflé dans des couleurs sobres plutôt qu’avec une tenue rouge flamboyante et des pantalons blancs
C’est avec un savoir-faire local qu’ils ont teint le coton des uniformes avec du jus de mûre pour obtenir une teinte terne jaunâtre qui se fait baptiser Khaki, ce qui signifie poussière en Hindi
Les uniformes Khakis sont ainsi portés à partir de 1848 par les troupes indiennes et britanniques en particulier dans les zones de guerre désertiques, par exemple en Ethiopie en 1867-1868 et à la guerre des Boers de 1899 à 1902 où les Britanniques étaient surnommés « Khakis ».
Ce teint beige fût rapidement remarqué par les militaires étrangers pour ses capacités de camouflages.Par exemple lors de la courte guerre hispano-américaine de 1898 de 4 mois, les Etats-Unis furent conquis par les qualités de ces pantalons khakis qu’ils ont alors baptisé « chinos ».
L’origine de ce nom a différentes théories : soit les pantalons étaient fabriqués en chine, soit le coton y était tissé, ou encore certains soldats se sont fournis en Chinos auprès de tailleurs et de marchands chinois aux philippines.
Il devint l’uniforme officiel de l’armée américaine en 1902. Le grand public s’y intéressa d’abord pour son aspect fonctionnel : Levi’s y consacra une ligne en 1906 et Brook Brothers, la marque phare du preppysme, commença à en vendre en 1942. Ceux de la seconde Guerre Mondiale utilisaient du tissu Cramerton, repris par Levi’s après la guerre.
Un des premiers chino Levi’s
Ils n’ont ensuite jamais été vraiment abandonnés aux Etats-Unis, comme le prouve la campagne publicitaire GAP qui met en scène des personnalités icôniques portant le fameux vêtement
C’’est à partir de 2010 qu’ils sont revenus sur le devant des podiums à travers les collections de Dries Van Noten
et Stella McCartney.
2. Le cas Docker’s
Cela fait plus de 25 ans que la marque Dockers incarne l’esprit des chinos, avec pour objectif initial d’en faire une alternative au jean. Polyvalent, le chino Dockers séduit le public au point de devenir également une alternative plus confortable au pantalon à pince formel.
Les années 1980 consacrent l’avènement des couleurs dans la mode masculine. La popularité croissante de films et de séries télévisés comme Miami Vice et Magnum incitent les hommes à imiter les vedettes de ces séries télévisées en portant des chinos colorés, souvent sans chaussettes avec des mocassins ou des chaussures bateaux.
Miami Vice, c’était quand même une autre époque
Le succès est tel qu’en 1995, la marque est présente chez 8 américains sur 10, malgré la compétition féroce de marques moins chères .
Les chinos deviennent une alternative de choix aux jeans, c’est le choix que font des célébrités telles que Justin Timberlake, Avril Lavigne ou Matt Damon. Ils sont ainsi adoptés par les adolescents et sont portés oversize et taille basse. Il représente l’esprit de rebellion de la même manière que le jean le faisait 50 ans auparavant.
L’évolution de cette demande amena une exigence pour des coupes et des tissus renouvelées: c’est ce qui amena à la création de l’Alpha Khaki, le modèle le mieux coupé et le plus polyvalent de la marque, décliné dans un grand nombre de couleurs.
Chronologie rapide de Docker’s
1986: Levi’s lance les pantalons Dockers pour offrir une alternative aux jeans aux Etats(Unis
1987: Dockers devient la marque de vêtement à la croissance la plus rapide de l’histoire
1992: Huit américains sur dix portent des dockers. L’innovation en matière de couleur et de tissus à l’entretien facile stimulent la demande.
1994: Dockers atteint 1 milliard de ventes et lance la marque en Europe Asie et Amérique Centrale
2000: Dockers devient en Europe la marque spécialiste des chinos
2005: La marque propose une gamme complète de prêt à porter et adopte le logo de San Francisco
2008-9: Les nouvelles campagnes marketing mettent en avant le lifestyle et des silhouettes plus élancées et contemporaines.
2010: Repositionnement de la marque avec retour au logo originel (les ailes et l’ancre)
2011: Lancement de l’Alpha Khaki, la nouvelle génération de chinos
II Les styles de chino
1. Le registre
1. Les chinos casual
Ce sont un peu les chinos entrée de gamme à tout faire, qui se distinguent d’abord par une couture visible à l’intérieur et l’extérieur, un tissu de moins bonne qualité et une taille basse.
Un délavage (parfois moyennement réussi) est aussi visible autour des genoux, des poches et des chevilles: ils se destinent à des tenues casuals avec des chemises à carreaux ou en oxford. Evitez les chemises habillées en popeline de coton qui contrasteraient trop avec ces chinos.
L’Alpha Khaki de Docker’s rentre dans cette catégorie.
Styles possibles
Le chino est ici porté dans un registre un peu plus brut et masculin avec d’une part le motif camo. Le chino khaki permet de calmer ce motif camo et de faire une transition efficace avec les sneakers montantes dont les couleurs rappellent le motif camo. Cette tenue est vraiment un exemple en matière de maîtrise des couleurs. Regardez aussi bienla manière dont le chino et les sneakers s’assemblent au niveau de la cheville. C’est globalement bien, malgré quelques plis disgracieux sur le pied gauche. La veste en jean bleue foncée rajoute enfin une bonne touche de masculinité à l’ensemble.
29: si vous voulez donc porter comme ici une veste et un noeud papillon, il faut absolument montrer que c’est une tenue décontractée, un peu fun mais en tout cas qui ne se prend pas au sérieux. C’est plutôt réussi ici avec la chemise en oxford et le noeud papillon en chambray, qui font un subtil dégradé de couleur avec la veste grise. Le bas est plus ordinaire, avec une touche de workwear au niveau du sac, qui fait beaucoup penser à un Filson. Bref, cette combinaison de matière montre bien qu’on est dans du casual recherché, mais pas dans du formel, tout va bien.
2. Les chinos workwear
Les chinos workwear ont un style similaire, mais avec une vraie qualité derrière: ils sont confectionnés à partir d’un twill de coton bien plus rigide et robuste. La coupe est probablement plus originale avec parfois plus d’espace au niveau des cuisses pour le confort (ils sont censés avoir un but utilitaire et servir pour le travail). La taille est généralement plus basse.
Ils se portent avec des chemises en chambray, de chemises à carreaux en flannelle, des combat boots et tout ce qui peut appartenir à ce registre du workwear bien défoncé. Ce n’est pas si différent de ce que vous porterez avec les chinos casual, mais le chinos workwear changera la donne.
Homecore est un bon exemple:
3. Les chinos habillés
Les chinos habillés se distinguent d’abord par des coutures invisibles à l’intérieur et à l’extérieur. Ils ont généralement une taille plus haute et un tissu plus qualitatif, avec un pli central.
Ils sont également les plus malléables en terme de longueur étant donné que l’ourlet n’est pas fait.
Ils peuvent se porter pour un look preppy avec une chemise oxford ou un polo et dans des tenues plus habillées, avec par exemple une chemise en popeline de coton.
Du fait de leur taille haute, ils ne vont par contre pas du tout avec les t-shirts et les chemises sorties du pantalon (évitez surtout les chemises en jean et en chambray).
Les Chats Perchés (la marque n’existe malheureusement plus) illustrent bien ce type de chino:
La taille des chinos Les Chats Perchés est haute. Ca ne se voit pas ici car le modèle est vraiment grand.
2. La taille: haute ou basse ?
Vous l’aurez compris, la taille est déjà plus ou moins associée au registre: il sera difficile de trouver et de bien porter un chino workwear taille haute, mais on pourra par contre bien porter un chino habillé taille basse (même si ils sont plus rares).
Une autre composante entre en compte: la morphologie, et en particulier votre taille.
Vous devez vous poser une question: votre but est il d’allonger ou de rétrécir vos jambes ?
Généralités: bien choisir en fonction de sa taille
Taille basse: en dessous des hanches, environ une dizaine de centiètres en dessous du nombril
Taille moyenne: pile au dessus des hanches, plus proches du nombril. La fourche est alors plus longue et mesure entre 8 et 12 pouces.
Taille haute: Tout ce qui touche atteint quasiment votre nombril
a. Taille haute
Les chinos taille haute désignent les modèles plus habillés, à porter généralement avec une chemise, une veste, un cardigan ou un pull formel.
A éviter: les chemises au tissage trop grossier, comme le chambray ou le denim, et plus généralement toutes les chemises destinées à être sorties du pantalon.
De même, vous ne pourrez pas vraiment les porter non plus avec un tee-shirt, généralement plus long.
Le parfait compromis: à la fois assez hauts pour justement rallonger les jambes mais assez bas pour pouvoir se porter sans une veste (un chino vraiment trop haut donne l’impression d’un petit torse, qu’il faut atténuer avec une veste casual).
Aparthé: La coupe Collegiate du look Ivy League
Objectif: correspondance entre bouton de la veste et taille
Cette coupe était populaire dans les années 60: elle a trois caractéristiques principales.
-une taille haute
-des cuisses plus larges
-une faible ouverture à la cheville
Il est très facile aujourd’hui de trouver des chinos taille basse slim fit. Mais des chinos avec une taille plus haute, qui mettent vraiment en valeur votre silhouette, pas trop serré aux cuisses et avec une ouverture à la cheville étroite, ça devient un vrai challenge.
Un pantalon qui remonte quasiment au niveau du troisième bouton: on voit donc peu la ceinture, la chemise et la cravate.
De nos jours, les pantalons sont rarement au niveau du premier bouton du costume, c’est ce qu’on voit sur cette photo de J.Crew
Les chinos taille haute allongent les jambes: ils sont utiles si vous êtes petit, ou si vous avez les cuisses musclées.
Des cuisses plus musclées donnent l’illusion de jambes plus tassées: il faut les affiner et redonner l’illusion de grandeur Avec des cuisses plus musclées, il faut rendre la silhouette harmonieuse et rallonger les jambes: un chino taille haute remplit ce rôle.
Les chinos taille haute sont parfaits pour allonger la silhouette, tout en étant malheureusement plus rares sur le marché. Les chinos de Ring Jacket, une marque japonaise haut de gamme sont un parfait exemple, distribués par l’eshop The Armoury. Ils ont trouvé le parfait compromis: à la fois assez hauts pour justement rallonger les jambes mais assez bas pour pouvoir se porter sans une veste (un chino vraiment trop haut donne l’impression d’un petit torse, qu’il faut atténuer avec une veste casual).
J.Press est une autre marque preppy américaine du début du 20è siècle, la taille est plus haute et la coupe plus large aux cuisses. C’est une des coupes traditionnelles les plus réussies, mais qui se portera tout de même plus facilement avec une veste.
Enfin Jack Donelly’s propose à la fois une coupe slim (comme The Armoury) et traditionnelle. Le tissu est cependant de moins bonne qualité, et la coupe un peu plus grossière. J.Hillburn et Luxire sont enfin de bonnes solutions en demi-mesure, avec la possibilité de faire copier un chino déjà existant chez Luxire.
Le principe du chino taille haute est bien illustré ici: il est censé être assez haut pour remonter jusqu’au premier bouton d’un blazer et occuper complètement l’espace.
Au début du 20è siècle et jusque dans les années 70/80, il n’était pas élégant de laisser apparaître la chemise et la ceinture en dessous du bouton avec la veste fermée. On voit par contre à droite que le résultat est un peu moins efficace avec la veste ouverte (surtout avec ce genre de tissus froissés). Et pour cause, il ne faut pas oublier que vous devez toujours fermer votre veste debout, et l’ouvrir seulement en vous asseyant. Et forcément, une fois assis, on ne voit plus ce déséquilibre entre le haut et le bas.
Les chinos taille haute sont vraiment destinés davantage à être portés avec une veste en haut pour réequilibrer la silhouette. Sans ça, voici ce que ça donne: des jambes rallongées démesuré – ment et un buste en conséquence beaucoup trop petit. Certes, ça donne l’impression que vous êtes légèrement plus grand, mais votre physique ne sera pas correctement proportionné.
b. Taille basse
Les grands, ou tout du moins les silhouettes minces et plus longues auront tout intérêt à prendre un chino slim, taille basse. La coupe slim sera adaptée à des jambes fines tandis que la taille basse permet d’allonger les jambes.
Le raisonnement est simple: allonger les jambes sert à donner l’illusion de grandeur, ce qui est forcément inutile lorsqu’on est déjà grand.
Si vous êtes petit (donc que vous avez un torse plus long que vos jambes), inutile d’acheter des pantalons tailles basses (ça raccourcirait visuellement vos jambes), vous ne pourrez pas non plus les remonter et les porter comme des pantalons de taille moyenne .
Vous serez beaucoup trop serré (ce qui définit un pantalon taille basse, c’est une fourche plus courte). Comme on l’a déjà expliqué pour les différents types de chinos, les pantalons taille basse conviennent mieux pour les looks casuals.
Ils sont bien adaptés aux grands car ils rétrécissent les jambes et rééquilibrent la silhouette. On regarde trop souvent les mauvaises indications en essayant des vêtements. En général, on peut retoucher la longueur de la plupart des pantalons pour peu cher, et la largeur aussi. Mais ça ne changera pas la manière dont votre pantalon tombe à la taille (ce qui est une retouche beaucoup plus coûteuse).
3. La question du pli central
Le pli central permet d’amincir la silhouette assez facilement. Le raisonnement est plutôt logique: le relief crée par le pli donne l’impression qu’il y a moins de matière par rapport à du plat. Seul souci: de profil, le chino aura du coup l’air plus large. Ce qui est un peu moins grave vu que ça se voit largement moins.
Ce pli central est aussi caractéristique de la formalité et accompagne parfaitement un blazer: il permet de faire passer un chino d’un registre décontracté à un registre business quasi adapté pour le bureau si la couleur et sobre et la veste qui l’accompagne bien choisie. Evitez par contre au repassage ce pli central pour le week-end: votre chino aura l’air beaucoup trop formel.
Avec le pli central
Sans le pli central, une ligne tout de suite un peu moins pure
Comparatif
La tenue de gauche a plusieurs points d’amélioration:
-rajouter un pli central sur le chino: car on est dans une tenue formelle
-plus de contraste avec les chukkas: les couleurs sont beaucoup trop proches de celles du chino
-remplacer les chukkas trop casual par des richelieu ou des derbys double boucle pour rester dans le même ton que le haut.
Il aurait sinon fallut prendre un haut beaucoup plus décontracté en remplaçant:
– le blazer croisé par un blazer simple
– la chemise formelle par une chemise oxford
Il aurait aussi fallu éliminer la cravate.
La tenue de droite est quant à elle bien plus cohérente, on a bien:
-le pli central sur le chino qui correspond bien à une tenue formelle
-des chaussures beaucoup plus formelles, avec un contraste de couleur plus important et un vrai matching avec la ceinture.
4. Ouverture à la cheville et coupe en bas
L’ouverture à la cheville est une question variable: sa largeur dépend surtout de la taille de votre chaussure (et du coup de votre pointure). Si vous êtes plutôt traditionnel: le pantalon est censé recouvrir les lacets de votre chaussure dans un cadre formel, ce qui fait quand même une sacré ouverture.
Un ourlet avec des dimensions raisonnables, et aussi un bien beau pli central
Si vous n’êtes pas ultra rigide là-dessus, prenez simplement une ouverture qui mette un minimum en valeur vos chaussures. La règle principale, c’est qu’elles aient pas l’air aussi grandes que des pieds de clown.
Quant à l’ourlet, 2 cm font généralement l’affaire. Restez léger à cet endroit.
III La sélection
On évitera les chinos casual, qui sont un entre deux d’entrée de gamme qui ne seront jamais aussi résistant que les chinos workwear, et forcément moins habillés que les chinos formels.
Les fabricants américains sont un peu la base du chino: j’en ai sélectionné un avec un excellent rapport qualité/prix, vous en trouverez beaucoup d’autres dans le guide.
NN 07
Le tissu est plutôt doux tout en étant robuste et durable. Ils ont plusieurs couches de tissus au niveau du ourlets pour leur donner une vraie forme, qui tient bien dans le temps.
NN signifie No Nationality: la marque se veut ouverte et sans frontières. Elle propose des basiques intemporels, des jeans aux pulls, en passant justement par les chinos. Chaque collection est généralement dédiée à un pays dont elle tente de reprendre les codes. Après avoir abordé notamment Paris, le Maroc, l’Argentine ou le Kenya, la marque s’attaque à la Suisse pour la prochaine saison hiver
On a que deux coupes: Marco, la coupe habillée et Simon, la coupe plus casual. Ce qui n’empêche pas cependant d’avoir une belle diversité au niveau des couleurs.
Deux chinos sont disponibles : le modèle Marco et le modèle Simon. Ils sont disponibles sur Cultizm.
Le chino Simon (le modèle plus original, avec un léger délavage et un twill de coton 360g double retors)
Ce chino vous fait envie? On a justement écrit un bel article sur comment porter le chino beige pour homme.
Le chino Marco (la taille est un peu plus haute)
Epaulet
L’offre d’Epaulet se développe de plus en plus, mais les chinos et les pantalons restent l’un des objets les plus traditionnels, vendus depuis le début. Ouverte depuis mai 2008, Epaulet est une boutique de prêt à porter située à Brooklyn, fondée par Adèle Berne et Michael Kuhle.
Environ 70% des produits distribués sont sous la marque en propre, avec une production réalisée en Amérique du Nord et en Europe. Les intermédiaires sont vraiment réduits: Adèle et Michael font tout eux-même: de la réalisation des pièces jusque la supervision de la production et (forcément) la vente.
L’objectif: des coupes taillées au scalpel, des tailles faciles à comprendre et qui varient peu, des tissus originaux et un bon rapport qualité/prix.
La taille est parfaite: assez légère pour les porter l’été mais suffisamment chaude pour l’hiver. Les pantalons ont environ 2 cm d’aisance à la taille et toutes les coutures sont recouvertes d’une fine couche de coton
Modèle phare: le Rivet chinos, disponible ici
Le modèle Duck Canvas propose un coton plus lourd et résistant que pour les autres modèles de la marque. Le tissage est beaucoup plus lourd, avec une texture bien plus visible. C’est surtout leur rigidité qui va vous marquer au début, mais n’oubliez pas qu’ils vont bien s’adoucir au fur et à mesure des lavages. C’est justement ce genre de matière bien rigide qui est le plus à même d’avoir un délavage unique avec un caractère bien prononcé.
Il s’agit d’un slim fit classique, avec une taille moyenne, une faible ouverture à la cheville qui convient à la plupart des types de chaussures. Les boutons de la fermeture et des poches sont en écaille et sont doublées en twill. La construction est aussi particulière et comparable à celle d’un jean selvedge avec les coutures latérales renforcées. La taille est aussi légèrement resserrée pour éviter que votre chemise ne ressorte.
Enfin, comme un jean selvedge, on observe une bande de coton en twill à chevrons sur les côtés, un détail bien pensé à mettre en valeur.
Left Field
La marque Left Field est un excellent exemple de chinos workwear, avec du coton dont le grammage commence à 12 oz, à peu près la même densité qu’un jean. Le délavage d’un coton aussi épais donne un résultat vraiment intéressant, proche du délavage d’un jean. Des acharnés de workwear sur Superfuture ont ainsi participé à un topic sur le délavage de leur Left Field. Certaines tenues sont vraiment inspirantes et d’autres sont à éviter à tout prix. Voici une sélection personnelle. Cliquez ici pour voir tout le sujet.
Incotex
Crée en 1951, la marque Incotex appartient au groupe Slowear (qui possède aussi les marques Zanone et Glanshirt). Leur philosophie est simple: chaque marque est hautement spécialisée et ne produit qu’un seul type de vêtements. Ils fabriquent aussi pour des marques haut de gamme, comme Ralph Lauren Le tout sans chichis et en se concentrant sur la qualité des coupes et la durabilité, pour lutter contre une idée de mode éphémère.
Ce qui est vraiment intéressant, c’est d’aller les acheter sur Yoox, car toutes ces marques sont peu connues et italiennes (le combo idéal pour Yoox). On va d’ailleurs faire un petit rappel des bonnes méthodes d’achat sur Yoox. La ligne Incotex Red fût lancée récemment et propose quant à elle des traitements originaux (souvent des effets délavés), tout en reprenant les coupes italiennes traditionnelles.
Voici une vidéo assez complète sur la fabrication d’un chino Incotex, réalisée par MR PORTER:
Le Pantalon
La marque de référence sans intermédiaires et avec des coûts comprimés et optimisés sur le chino. On en a déjà parlé ici.
Toutes les finitions qualitatives sont au rendez-vous : coutures gansées, doublure ultra soignée, ouverture à l’anglaise et ardillon au niveau de la ceinture.
Il s’agit du meilleur rapport qualité/prix si vous passez sous les 100 euros.
Gastby Paris
Gastby Paris est une griffe que nous suivons de très peu depuis plusieurs années maintenant. Leur offre de chino est elle aussi tout à fait pertinente. De belles couleurs filées sur de belles filatures anglaises !
Leurs chino sont en coton filés par deux maisons anglaises d’excellent à savoir Chapman (depuis le XIXème siècle elle est spécialiste dans la filature de lin, coton, laine, velours et de tissus en moleskine…) ainsi que Brisbane Moss créée par deux frères au nom éponyme (une filiale de Chapman) qui est aussi une filature très réputée.
Au point qu’elle reçoit la plus haute distinction du business au Royaume Uni en 2004 ! Il s’agit de la « Queens Award For Export » remise par le prince Andrew le Queens himself.
Louis Purple :
Ce chino se distingue par une belle gabardine de coton avec un effet un peu velouté, des coutures gansées à l’intérieur et une doublure imprimé fleuri.
L’ouverture anglaise s’accompagne non seulement d’une couture de renfort mais aussi d’un élastique supplémentaire.
Coupe slim et tailor fit qui conviennent à la plupart des morphologies ( cf relookings)
Gabardine de coton avec effet un peu velouté, finitions tailleurs, ouverture anglaise, coutures gansees, doublure travaillée.
Deux coupes sont disponibles:
– la slim fit qui conviendra à la plupart des morphologies
– la regular fit qui sera plus adaptée à ceux qui ont des cuisses un peu plus athlétiques
Bernad Zins
A quoi reconnaît on un pantalon Bernard Zins ?
Ses secrets de fabrication forment une multitude de détails minutieux et pratiques qui font toute la différence. On reconnaît un pantalon Bernard Zins à sa coupe, au choix des matières, à son aplomb (le tombé du pantalon tenu à la verticale), à sa finition, à tout un ensemble de détails essentiels et reconnaissables : les dos et les devants sont toujours placés en droit fil, ce qui évite aux pantalons de tourner. Tout est surjeté, pour éviter les effilochées. Rien n’est laissé au hasard : les lignes, comme les carreaux, et l’intercôte des velours, tout est raccordé aux poches côté et à la ceinture pour avoir une symétrie totale. A chaque opération, le pantalon est repassé. Tous les pantalons à plis sont précassés à la presse, avant le montage afin que l’aplomb soit rigoureux. Chaque ouverture de poche est consolidée par des points de sécurité. C’est tout cet ensemble, qui donne à Bernard Zins une nouvelle dimension du pantalon prêt-à-porter, proche de ce que l’on peut trouver en mesure.
Benard Zins propose une gamme de chinos avec un large éventail de belles couleurs adaptées aux différentes saisons.
Scavini
Vous l’aurez compris, j’ai été convaincu par le rapport qualité/prix de la maison et surtout son parti prit stylistique courageux et à l’image de ce que prône Julien Scavini : des proportions et coupes beaucoup plus classiques, qui feront peut-être peur à ceux qui sont habitués aux modèles slim visibles dans cette gamme de prix dans le commerce traditionnel, mais qui mettent aussi bien en valeur la silhouette et résisteront largement mieux aux effets de mode.
Il propose donc ses chinos au prix de 110€ et cela à travers un panel de couleurs très large et sur 3 coupes différentes :
Voici donc quelques exemples :
CARHARTT
La marque propose surtout des chinos workwear et casual (ce qui est plutôt cohérent vu l’identité de celle-ci). La collection propose des basiques très épurés dans toutes les couleurs et dans différentes coupes ce qui permettra à chacun d’y trouver son compte le tout à un prix tout à fait correct (79-89€) puisque la production est faite aux USA.
Attention cependant aux modèles à motifs que nous trouvons maladroits et inadaptés au chino.
Notre sélection : Le modèle SID qui est LE basique incontournable de la marque, sobre, bien coupé et sans fioritures il est à l’image de la marque.
Vous trouverez leur sélection de chinos ici !
ET VOUS ?
Si vous aviez deux minutes, j’aimerais vraiment avoir votre avis sur les chinos pour vous proposer une sélection encore plus pertinente:
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Salut!
Super article sur les chinos vraiment très complet et agréable à lire.
En plus tu as réussi à dénicher deux marques qui proposent des chino en L36 donc bravo.
J’aurais juste une question à propos de epaulet. Sais tu si il est distribué en Europe?
Merci
Salut Valery,
Il y’a aussi Spoke qui est un genre de Le Pantalon British et plus poussé (plus de coupes/ plus de tailles dispo…)
Je ne sais pas si tu l’as inclus dans ton examen d’autres marques
Le chino maison standard que vous aviez testé ici ( https://jamaisvulgaire.com/trouver-son-style-blog/marque-de-vetement-homme/maison-standards-la-transparence-au-service-du-meilleur-rapport-qualiteprix-test-du-chino-classic-fit-et-de-la-chemise-en-oxford/ )c’est bien un chino casual comme vous le dites dans le test (9/10 en casu et 0/10 en prise de tête) ? Parce qu’il a bien le fameux pli du milieu qui lui appartient à un style plus habillé selon cet article du coup je voulais savoir ce qu’il en était
Merci pour cet article.
Le chino est la base de mes tenues en été. J’adore le style élégant et décontracté, le confort, la polyvalence et les couleurs.
Récemment j’ai osé investir dans un cino couleur moutarde. Que me conseillez-vous comme association?
On va rajouter ça !
Merci de ton retour Vincent, effectivement c’est dommage qu’on s’attache autant aux coupes près du corps en dépit du bon sens même lorsqu’il fait chaud.
Bonjour,
QUe pensez-vous des chinos Chevignon ? ils sont soldes en ce moment.
SInon j’ai vu les chinos Maisons standards, ils ont l’air d’être top.
Merci