Disclaimer: Je laisse la parole aujourd’hui à Christophe, un lecteur pointu et rigoureux qui va vous parler des vêtements techniques, qu’il aura l’occasion de tester à l’occasion d’un imminent voyage en Asie.
J’ai particulièrement apprécié les parties sur la respirabilité et l’imperméabilité. Valéry
Salut à toi ô doux lecteur,
Jamais Vulgaire me donne aujourd’hui la chance de pouvoir apporter ma modeste contribution à l’univers du style masculin. Ainsi, j’espère pouvoir t’apporter un éclairage, une vision, sur des sujets qui me paraissent utiles d’être traités.
De nombreux blogs et articles s’exprimant déjà sur la plupart des aspects de la mode, je vais essayer d’aborder ici ce sujet sous un angle différent.
Mes articles seront donc plutôt axés sur des thèmes comme le développement durable, le voyage ou encore le sport.
On y traitera de tailleurs thaïlandais, de textile en chanvre, de labels écoresponsables, ou encore de vêtements techniques pour le voyage ou le sport.
Vaste programme ! Le premier thème abordé sera consacré aux vetements techniques, ou dans la langue de Shakespeare, le techwear.
Mon envie d’étudier de plus près ce type de vêtements est née d’un besoin pratico-pratique : un futur voyage de 5 mois en Asie du Sud-Est. J’ai décidé de troquer mon petit boulot et une vie tranquille pour l’exaltant parfum de l’aventure !
Au programme de ce périple : visites, treks, plage, plongée, surf, éco-volontariat dans la jungle…
Destinations : Malaisie, Vietnam, Cambodge, Laos, Thailande (tu le vois venir l’article sur les tailleurs thaïlandais? ;)) et enfin Birmanie.
Certes, pas d’exploits sportifs extraordinaires de planifiés, mais afin de vivre confortablement et sereinement cette nouvelle aventure il me faut tout de même un équipement digne de ce nom : un bon sac à dos, une veste imperméable, légère et compressible, des t-shirts et shorts respirants et condensables, et enfin, une paire de baskets stylée de qualité me permettant de marcher pendant des heures sans pour autant être obligé de supporter d’affreuses chaussures montantes !
Partir en backpack à l’aventure, oui, mais avec style et panache !
Un autre facteur non négligeable s’est ajouté à ce désir naissant : les pluies diluviennes du mois de mai… et de juin… qui m’ont définitivement conforté dans l’idée qu’il est fort utile de posséder une vraie veste imperméable et pas simplement déperlante.
Nb : (Sac à dos se dit backpack en anglais. Les backpackers ce sont les voyageurs à sac à dos)
Sommaire
Pourquoi s’intéresser aux vetements techniques ?
Parce que ça peut être fort pratique tant pour le sport que pour les loisirs ou les voyages.
Mais d’abord qu’est-ce que c’est ? Ces vêtements sont conçus et prévus pour permettre aux sportifs de réaliser des performances dans les meilleures conditions possibles. Autrement dit, l’intérêt de ces technologies est d’obtenir le maximum de confort, de légèreté, de solidité, de respirabilité et d’imperméabilité. Et tout ça à la fois s’il te plaît Môsieur !
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le techwear est intéressant :
-Le confort
-La qualité des vêtements
-Des achats utiles, polyvalents et durables (utilisables pour le sport, la randonnée, le voyage ou encore en ville en mixant pour des tenues casual)
-Les progrès en matière environnementale
L’objet de cet article est de te donner les bases sur les caractéristiques, l’utilisation ainsi que les progrès réalisés dans ce domaine. Je te distille également quelques conseils et écueils à éviter si tu souhaites acheter des vêtements techniques sans porter atteinte au bon goût et à la décence ;).
De futurs articles seront consacrés au test des différentes pièces utilisées pendant le trip. Une sorte de retour d’expérience après 5 mois d’utilisation intensive.
Je précise que je ne suis pas un expert dans ce domaine, et ce, bien qu’ayant visionné tous les Man vs Wilde :D. Plus sérieusement, je pense qu’il n’est nul besoin d’être un professionnel aguerri pour se rendre compte, en l’espace de 5 mois, du rendu, de l’efficacité, de la solidité et de la technicité des différentes pièces.
Je termine cette intro en ne m’excusant pas de la longueur de cet article. J’ai conscience que la mode est au snapchat et aux articles concis mais je voulais quelque chose de complet, quitte à ce que ce soit un peu long. Voyez ça comme un « dossier de l’été » ou un « cahier de vacances » ;). Et puis zut, il n’y a pas que les youtubeurs, le lifestyle et pokemon go dans la vie ! (trentenaire réac 😀 ).
LA REVOLUTION DU TECHWEAR EST EN MARCHE (1/2)
Comme tous les gamins nés dans les eighties, j’ai été traumatisé par la cagoule (inadmissible) et le kway. Deux éléments indissociables de l’enfant.
Pour ne pas se mouiller on avait le choix entre le K-way, les bottes de pluie, le ciré ou encore son cousin hispanique, le poncho. Le point commun négatif de ces tenues imperméabilisantes ? La respirabilité sapristi ! Comme disait Danny Boon, « c’est le principe du k-way, c’est imperméable mais à l’intérieur t’es tout trempé ». Et de surenchérir par « tu peux pas tourner la tête avec la capuche, que quand tu la mets, même si t’as bac +10 t’as l’air d’un benêt ». Fin de citation.
Cela dit, les choses ont bien changé et je t’invite à lire ou relire l’article écrit par Aurélien sur la résurrection de la marque K-way.
Revenons au présent, c’est ici de confort, de technicité et surtout de réflexion dont on va parler ! Mais aussi de style car, avouons-le, c’est mieux de rester beau mec pendant l’effort (notamment pour la personne qui t’accompagnes, surtout si elle est amoureuse de toi :)).
J’aimerais attirer votre attention sur trois aspects qui démontrent les améliorations réalisées dans le domaine du techwear : les progrès techniques, écologiques et enfin stylistiques.
DES PROGRÈS TECHNIQUES CONSIDÉRABLES
Jamais Vulgaire n’est pas un blog de randonnée, je vais donc essayer d’être aussi concis que complet. Mais ce serait tout de même étrange de faire un article sur les vêtements techniques en omettant la partie… technique… (Il est toutefois fort possible qu’elle soit non exhaustive ; si c’est le cas, n’hésite pas à m’indiquer tes remarques en commentaire).
Cet aspect technique n’est pas à négliger car c’est lui qui va définir ton éventuel futur achat. Nombreux sont ceux qui se trompent dans le choix de leur matériel, ce qui peux gâcher en partie la randonnée, le trek ou le voyage. Les connaissances techniques te permettront de ne pas te fier uniquement à l’avis du vendeur (qui ne sont pas toujours bien renseignés).
Au niveau de la technicité, beaucoup de progrès ont été réalisés ces dernières années, notamment grâce à la hausse de la demande et à la concurrence acharnée que se livrent les géants du matériel outdoor. Cette course effrénée au toujours plus léger, compact, résistant, imperméable, respirant, nous a permis à nous, consommateur, tant amateur que pro, d’avoir une sélection de plus en plus large.
A tel point, que cette profusion de produits peut-être un véritable casse-tête à cause de la multitude de marques qui proposent des vêtements, à première vue semblables, mais à des prix pouvant passer du simple au double.
(Je dois dire qu’à ce sujet, les grandes marques mènent une véritable course à l’échalote faisant preuve d’une certaine hypocrisie à l’égard du consommateur. On peut admirer ici tout l’art de créer le besoin chez le client).
Qu’est ce qui fait la différence entre ton poncho à 10 euros et des vestes vendues 400 euros ?
C’est ce que je vais tenter de t’expliquer dans cette partie.
J’ai glané toutes les informations techniques qui vont suivre sur les blogs i-trekking, pêche et sac à dos et randonner malin. Si tu souhaites approfondir tes connaissances techniques, je te les recommande vivement.
La pièce phare : le t-shirt technique
Le t-shirt est certainement la pièce la plus vendue en matière de techwear. Normal, puisqu’il est très polyvalent et peut servir dans diverses activités sportives.
La majorité des t-shirts sont réalisés à partir de fibres textiles synthétiques de polyester, et dans une moindre mesure, de polyamide, connues pour leur capacité à évacuer l’humidité.
Viennent souvent s’y ajouter l’élasthanne ou l’acrylique ou encore le polypropylène, qui permettent l’effet stretch, doux ou encore résistant.
Ces t-shirts sont très pratiques car en plus d’évacuer la transpiration, ils ont la faculté de sécher vite, d’être léger, compressible et infroissable (ou presque).
L’imperméabilité des vêtements techniques : le nerf de la guerre
Je vais de suite et à regret évacuer certaines technologies, toutes intéressantes sur divers points mais qui allongeraient encore l’article. Mais sache que pour imperméabiliser des vêtements il est possible d’utiliser : le polypropylène microporeux (marque comme Frogg Toggs) – le Pile & Pertex – la combinaison poncho en silnylon + veste déperlante – le Nikwax Analogy de la marque Paramo (très intéressant comme alternative à la membrane, je te reparle de cette marque un peu plus bas)
Les deux techniques permettant d’imperméabiliser un vêtement sont l’enduction et la membrane.
L’enduction consiste à mélanger de la pâte (résine, vinyle etc.) à de la fibre textile pour la rendre imperméable ou déperlante. Cependant, cet enduit disparaitra au fur et à mesure avec le temps et à cause des lavages.
La deuxième solution : la fameuse membrane ! Cette fine couche est composée de « pores » permettant à la vapeur du corps générée par l’effort de s’échapper sans pour autant laisser entrer l’eau de pluie. En effet, les trous de la membrane sont plus petits qu’une goutte d’eau (20 000 fois !!) mais plus gros qu’une molécule de vapeur d’eau (700 fois). Cette membrane fonctionne presque comme une deuxième peau.
Je t’épargne les indications en schmerber qui exprime le niveau d’imperméabilité : plus le nombre est grand plus le vêtement est imperméable… tu trouveras toutes les informations sur les blogs spécialisés.
Comme les membranes sont assez fragiles, elles sont associées avec d’autres couches de tissu, pour former ce que l’on appelle des laminés. Le laminage est l’opération qui consiste à coller plusieurs types de couches dans un vêtement. Un laminé peut comporter plus ou moins de couches (2, 2,5 ou 3).
La couche extérieure est ensuite recouverte d’un apprêt déperlant « DWR » (Durable Water Repellent) qui permet à l’eau de glisser sur le tissu.
La membrane la plus connue sur le marché est bien évidemment la Goretex mais il en existe d’autres comme l’eVent ou la Pertex.
Si seulement Léo avait eu ce sac de couchage dans Titanic….
Le vrai défi technique, et qui va faire la différence entre ton poncho et ses vestes « membranées », c’est la respirabilité !
Le succès de ces « vestes imper-respirantes » vient du fait qu’elles offrent non seulement une excellente protection face au vent et à la pluie mais aussi qu’elles permettent d’évacuer la transpiration.
La respirabilité ce n’est pas le fait de laisser circuler l’air mais bien la capacité d’un tissu à évacuer la vapeur d’eau. Elle se mesure en Résistance Evaporative Thermique (RET). Plus cette dernière est faible, plus le tissu évacue la transpiration. On ne s’en sert cependant pas pour mesurer la respirabilité des t-shirts mais uniquement des vêtements imperméables.
Attention : plus un vêtement est imperméable, moins il est respirant et vice versa. Il faut donc trouver le bon compromis entre respirabilité et imperméabilité et c’est vraiment la pratique pour laquelle tu l’utiliseras qui déterminera ton choix.
Il faut se méfier de l’argument respirabilité comme le fait remarquer Benjamin du blog « Pêche et sac à dos » « Attention monsieur cette veste possède un RET de 5 qui sera beaucoup plus respirant qu’un RET de 8 blablabla… sachez que 80% de la respirabilité d’une veste dépend du nombre et du type d’aération « mécanique ».
C’est pour cela qu’il faut privilégier des vestes qui ont des ouvertures sous les bras.
Enfin, concernant les membranes, deux inconvénients sont à noter :
– leur fragilité ; il faut faire attention car si jamais il y a un accroc il sera difficile de le réparer.
– l’apprêt déperlant demande de l’entretien. Si la veste est sale, ou si elle est saturée d’eau, la respirabilité ne sera plus assurée.
Que ce soit l’enduction ou la membrane il faudra tôt ou tard que tu réimperméabilises tes vêtements.
Nikwax, dont je te parlais plus haut, propose une gamme de produit de nettoyage et d’entretien permettant de réimperméabiliser les vêtements et, ainsi, d’allonger leur durée de vie.
Harshell VS Softshell
Pour clore cette partie technique je vais te parler de la différence entre les vestes « hardshell » et « softshell ».
Hardshell se traduit par « coquille dure » en anglais. Ce sont des vestes 3 couches totalement imperméables et respirantes incontournables pour des périples en montagne ou des treks de longue durée. Il faut compter entre 300 et 500 euros pour une hardshell de qualité.
530 € tout de même pour cette veste haut de gamme de chez Arc’Teryx
A contrario, les vêtements softshells sont plus souples, respirants et polyvalents, idéal pour des activités de plein air à la journée. Ils ne sont cependant pas imperméables et très diversifiés, avec ou sans capuches/manches, plus ou moins isolant etc. Les prix sont très variés, oscillants entre 100 et 300 euros environ.
François du blog « randonner malin » le résume très bien :
« Une softshell n’est généralement pas imperméable, alors qu’une hardshell l’est.
Une softshell est souvent moins coupe-vent qu’une hardshell.
Une softshell possède souvent une isolation thermique alors qu’une hardshell classique non.
Une softshell est généralement plus respirante qu’une hardshell. »
Veste softshell de chez North Face, un « super » hoodie
En ce qui me concerne, j’ai jeté mon dévolu sur une veste de la marque Vaude que je te présenterais dans la deuxième partie.
Sur ces trois blogs spécialisés, le message qui revient fréquemment est de ne pas céder au chant des sirènes. Il s’agit clairement de confort, inutile de dépenser une fortune si ce n’est pas nécessaire. Ils rappellent d’ailleurs que les pratiquants les plus passionnés sont souvent ceux qui possèdent le matériel le plus basique.
C’est d’ailleurs pourquoi je parlais de réflexion et de l’hypocrisie de certaines grandes marques qui incitent le consommateur à acheter des produits aux capacités surdimensionnées par rapport à l’utilisation qu’il en a. Je pense par exemple au coureur du dimanche qui possède une veste de trail en goretex…
Et ce serait encore acceptable si le seul à pâtir de cette fourberie était le client mais malheureusement cette surconsommation à des effets nocifs à bien d’autres égards.
EMPREINTE ÉCOLOGIQUE : LES VÊTEMENTS TECHNIQUES SONT-ILS TOXIQUES ?
Industrie outdoor : un rapport Greenpeace accablant
Un aspect, souvent méconnu des consommateurs, porte sur la composition de certains matériels outdoor (tentes, chaussures, sacs de couchage ou encore veste) qui serait ultra polluante et nocive pour la santé.
Je ne vais pas faire de grande leçon de morale, je veux juste apporter ici les informations que j’ai accumulées afin que chacun puisse se faire son avis et opter pour ce qui lui semble le plus approprié.
T’es prêt pour la partie « cash investigation » de cet article ? C’est parti !
La polémique date de 2012 lorsque Greenpeace a dévoilé au grand public un rapport sur la dangerosité des vêtements techniques qui contiendraient des produits néfastes pour l’environnement et la santé.
Polyester, polyamide, élasthanne, acrylique, polypropylène etc. toutes ces matières sont issues de la pétrochimie et nécessitent beaucoup d’eau, d’énergie et l’utilisation de produits dangereux et persistants dans l’environnement (métaux lourds, formaldéhyde,…). Les nanoparticules d’argent utilisées dans les traitements anti-odeur ne sont pas en reste…
Ceux par qui le scandale est arrivé répondent au doux nom de perfluorocarbures, ou plus couramment, PFC. Ces derniers interviennent dans le procédé de fabrication du Teflon (le PTFE) utilisé dans les revêtements antiadhésifs (sur les poêles de cuisine entre autres) et soupçonné d’être cancérigène.
Qu’il s’agisse d’une membrane imperméable ou d’un enduit polymère déperlant, l’imperméabilisation, la résistance à la chaleur ou encore à la saleté, est généralement obtenue grâce aux PFC.
Les produits analysés par Greenpeace contenaient des PFC mais également, en moindre proportions, de l’acide perfluorooctanoïque (PFOA). D’après le rapport de Greenpeace, « Des PFOA ont été retrouvés dans les produits de la plupart des grandes marques. Il s’agit d’une catégorie de PFC à chaîne longue, considérée comme une substance extrêmement préoccupante par l’Agence européenne des produits chimiques ».
Le problème est que ces PFC sont très persistants dans l’environnement et extrêmement volatiles. On en retrouve d’ailleurs des traces dans les lacs, les glaciers et même jusque sur l’Himalaya. Il y en a également dans le foie d’espèces comme les dauphins et les ours polaires.
Début 2016, Greenpeace a prélevé des échantillons d’air dans des magasins de cinq pays européens (Allemagne, Suisse, Italie, Suède et Norvège) appartenant à des marques leaders dans les équipements de sports de plein air (The North Face, Mammut, Haglöfs et Norrona).
Les résultats des analyses révèlent que les concentrations de PFC volatiles peuvent être jusqu’à 60 fois plus élevées que celles rencontrées habituellement dans une pièce close, et jusqu’à 1 000 fois supérieures aux niveaux observés en extérieur.
Attends ce n’est pas fini l’ami ! Ces PFC sont aussi hyper toxiques pour nous ! En effet, ils sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens impliqués dans l’apparition de cancers, de problèmes thyroïdiens ou encore d’être nocifs pour la reproduction.
Tout ceci n’est pas très enthousiasmant, on en vient à se demander si ça vaut le coup d’acheter ces vêtements… D’autant plus que ces marques, à travers leur marketing, utilisent des valeurs liées à la nature, sa beauté et sa préservation. Ça l’a fout un peu mal tout ça.
Le changement c’est maintenant ?
Rassure-toi, tout n’est pas noir et le point positif c’est que les choses sont entrain de changer de ce côté-là ! Enfin doucement… (la quasi totalité des marques continuent de fabriquer en Asie).
En effet, plusieurs marques ont flippé de perdre des clients pris conscience du problème et se sont engagées à éliminer toutes traces de PFC de leurs vêtements d’ici 2020 (et même de tous les produits chimiques dangereux pour Vaude qui s’est engagé, dans une déclaration du 13 juillet dernier dans le cadre de la campagne Greenpeace Detox).
L’ONG a mis à jour en 2016 les résultats de la campagne greenpeace detox : detox outdoor
Les résultats sont assez surprenants non ? La plupart des grandes marques continuent tranquillement d’utiliser des PFC pour leur membrane alors que d’autres, petites et méconnues, arrivent à faire sans.
C’est pourquoi je parlais d’hypocrisie de la part des grandes marques ; continuer, voir inciter, les clients à acheter du matériel polluant pour une marque comme Patagonia, qui a fait de l’écologie son fer de lance, est tout de même assez indécent…
Nb : Patagonia était la marque que je préférais et que je pensais exemplaire, d’où mon agacement. Cela dit, elle fait tout de même de nombreux efforts sur ces aspects éthiques et environnementaux, il est dommage qu’elle refuse de supprimer les PFC pour le moment.
On achète quoi alors ?
Si toi aussi tu es pressé et que tu n’as pas envie d’attendre 2020 pour rester au sec en voyage, sache qu’il existe des alternatives et même des vestes imperméables sans PFC.
Vaude, Paramo, Fjällräven, Radys, Rotauf et Pyua sont les marques citées dans le rapport Greenpeace. Elles affichent une vraie politique de développement durable avec la volonté de responsabiliser l’impact social et environnemental de leurs productions. L’ONG a d’ailleurs testé ces vestes dans des conditions extrêmes lors de ses expéditions et a été apparemment satisfaite.
Il y a également des initiatives comme le label Bluesign, qui est une démarche volontaire de l’industrie textile de respecter un cahier des charges éco-responsable très stricte.
Les alternatives comme le polyester et le nylon recyclé, le chanvre, la laine recyclée, le lyocell, le yulex (sorte de caoutchouc), le coton bio ou encore la laine mérinos sont de plus en plus courantes.
Cette dernière est d’ailleurs une excellente alternative au synthétique car elle est naturellement thermorégulatrice et anti-odeur (La marque Icebreaker propose de très beaux t-shirt). Le seul hic : son prix ! Comptez 75 euros pour un t-shirt, 45 euros pour un boxer en mérinos.
T-shirt en laine mérinos de la marque Néo-Zélandaise Icebreaker
Etrangement, je n’ai vu aucune marque utiliser le lin qui a pourtant des propriétés avantageuses : thermo régulant, séchage rapide, légèreté, évacuation de la transpiration…
En conclusion cher internaute, tu commences à comprendre où je veux en venir : la grosse veste en goretex pour te balader avec tes parents le week-end en forêt de Fontainebleau, et ben elle est peut-être pas nécessaire.
Tout ceci pour te dire que notre consommation a un impact, et que, si tu peux, choisis l’alternative la plus écologique et éthique.
Fin de la partie « j’accuse » 😉
DES VÊTEMENTS TECHNIQUES DE PLUS EN PLUS TENDANCE
Un peu de légèreté dans ce monde de brute !
Une évolution remarquable en matière de style
Avant, les vêtements techniques c’était plutôt moche… mais ça c’était avant. Parce que ces dernières années, les designers des marques outdoor (Haglofs, Under Armour, The North Face, Vaude, Millet, Deuter, Patagonia, Montura, Mammut et consorts) ont fait de gros efforts pour rendre plus sexy leurs tenues.
Les stylistes ont bien compris l’intérêt de rendre attrayantes et utilisables dans un contexte urbain certaines de leurs pièces. Dans une société où le beau est omniprésent, l’homme moderne se doit de rester stylé même quand il fait du sport.
Il faut savoir qu’en matière d’outdoor, les grandes enseignes achètent à d’autres marques spécialisées les composants nécessaires à la création de leurs pièces (par exemple les membranes goretex ou la technologie polartec pour les polaires). C’est pourquoi les vestes équipées de membranes goretex sont si chères, le simple fait d’incorporer cette membrane à la veste fait grimper le prix.
La marque n’a donc son importance que pour sa qualité de fabrication, ses finitions, sa coupe ou encore son style. C’est d’ailleurs ce qui fera la différence entre une veste Quechua, à l’excellent rapport qualité/prix, et une veste de marque supérieure.
Revenons au style avec ces quelques coups de cœur dénichés pendant mes recherches :
Sac à dos Millet « Vertigo » 25 L est très urbain
Veste de la marque Suédoise Haglofs
Hoodie polaire de la marque Suédoise Fjallraven
Il y a même des marques, un peu plus confidentielles, souvent japonaises, qui se sont spécialisées dans l’urban techwear. Ça donne ce genre de chose très minimaliste et stylée :
J’espère que cet article sur les vetements techniques vous a plu, notamment le traitement des aspects techniques tels que la respirabilité et l’imperméabilité.
La suite dans le prochain épisode!
Les conseils et écueils à éviter lorsqu’on part en backpack au bout du monde.
Christophe
Très intéressant. Je suis aussi déconcerté que toi vis à vis de Patagonia au passage…
Merci! Ils ont annoncé qu’ils utilisaient désormais des PFC à chaîne courte à la place des chaînes longues… elles sont censées être moins toxiques. Mais ils ont conscience du problème, espérons qu’ils se reprennent en main parce que ça reste une marque cool quand même:)
Surprenant effectivement pour la marque Patagonia, je pense que leur responsable « comm » n’a pas pris la bonne décision. Cette histoire de PFC va prendre de l’ampleur dans les années à venir donc autant prendre le virage le plus tôt possible. Etant un adepte de la marque Ortovox pour le ski, j’ai fait une rechercher rapide et on dirait qu’elle fait parti des bons élèves. http://www.schoeller-tech.com/en/presseinfos/pfc-free-is-becoming-the-trend/
Merci pour cet article très intéressant.
Très bonne article. A quand la suite ?
Dans le registre Urban Techwear je vous conseille la marque française SEAGALE (www.seagale.fr).
Produits performants et élégants à prix raisonnables.