Quand on travaille dans un domaine, on peut avoir l’impression que tout à déjà été fait et qu’il n’y a plus rien à inventer.
C’est en tout cas ce qu’on se disait en discutant avec Benjamin, le créateur de Supercut.
Pourtant, même dans cette industrie de la mode masculine où de nouvelles marques fleurissent chaque jour, et où des milliards d’euros de vêtements sont produits chaque année, il est toujours impossible de s’habiller facilement (c’est à dire en achetant une taille standard de prêt à porter en ligne, et sans avoir à faire de retouches) si on fait moins d1m70, ou plus d1m90.
C’est de ce constat qu’est parti Benjamin pour créer Supercut, dont le premier produit est un chino avec pas moins de 195 tailles.
Sommaire
I Supercut, une marque pour les habiller tous
Benjamin est au départ ingénieur dans le domaine de l’énergie: né en Corse, il s’installe à Paris en 2012. Il est bien conscient qu’à moins d’habiter Paris ou une grande ville de province, il reste encore très difficile de bien s’habiller, sans trop dépenser, si on achète pas en ligne.
Seul souci: les tailles standard du prêt-à-porter ne couvrent en fait que 30% des morphologies, et c’est surtout vrai sur le pantalon.
Les problèmes de fit courants sur un pantalon
C’est la pièce la plus exigeante de la garde-robe en terme de fit, et c’est notamment ce que j’avais remarqué en coaching et relooking où le meilleur conseil que j’avais à donner était d’essayer de trouver le plus de marques possibles, jusqu’à trouver le fit parfait. Une tâche pas forcément agréable quand on sait que ça prend parfois une après-midi entière (quand on sait où chercher), voire une journée. Et forcément impossible si on habite dans un endroit un peu reculé.
Même si on s’appuie sur la bonne taille et la bonne longueur, une donnée est souvent mise de côté par les marques: la coupe. Du coup, ça ne va pas au niveau des fesses, des cuisses ou l’entrejambe lâche très vite.
Si l’on regarde ce qui se fait dans le prêt-à-porter, certaines marques proposent différences coupes: on pense notamment à APC et à ses jeans New Standard, Petit Standard ou encore Petit New Standard.
A moins de connaître par coeur la marque ou d’essayer toutes les coupes, il n’est pas forcément facile de s’y retrouver.
Pire encore, ce n’est pas que la largeur aux cuisses ou aux fesses qui varie, mais aussi la taille qui peut être normale, basse etc.
Et malheureusement, c’est le cas pour toutes les marques de prêt-à-porter dont l’offre est large.
La coupe
Pour rendre l’offre la plus limpide possible, même si l’on a jamais commandé de pantalon en ligne de sa vie, Supercut s’est appuyé sur un concept de « coupes morphologiques » décliné en trois variations:
– Slim: bassin étroit, cuisses fines
– Regular: bassin moyen, cuisses moyennes
– Athlétique: bassin large, cuisses larges
En plus de cette offre très clair, et qui couvre une large part de morphologies, celle-ci est aussi scientifique puisque les coupes ont été développées à partir de scans 3D de plus de 10000 personnes.
Ce travail de modélisme s’est réparti sur plus d’un an en commençant par un questionnaire sur 300 personnes, puis par une analyse d’une base de données morphologiques déjà existante.
La longueur
Par longueur, on sous-entend traditionnellement longueur de jambes. Chez Supercut, la notion est plus riche puisqu’elle prend en compte également la longueur d’entrejambe.
Pour quelqu’un comme moi qui ait une taille relativement standard, la retouche de la longueur de jambes est une étape souvent indispensable. Mine de rien, ça demande tout de même:
– entre 10 et 15 euros
– un aller retour chez le retoucheur
– une attente de 3 à 4 jours
Pour d’autre dont la taille est plus atypique: par exemple, si vous êtes grand et fin, un pantalon avec une bonne longueur (aussi bien jambe qu’entrejambe) sera trop large, et inversement un pantalon avec une bonne coupe sera souvent trop court.
A travers ces quatre études de cas, la marque a parfaitement résumé les problèmes souvent rencontrés (et auquels j’ai moi-même été confronté à de nombreuses reprises lors de mes coachings et relookings):
Le choix de la taille
Vous l’aurez compris, le choix de la taille est limpide et intuitif: il s’agit d’abord de choisir votre taille habituelle dans le prêt à porter, ensuite de choisir la coupe qui déterminera la largeur au bassin et aux cuisses, et enfin la longueur.
Néanmoins, vous n’avez pas vraiment à vous poser la question au moment de la campagne Ulule: Benjamin vous recontactera le moment venu.
II Test du Chino qui va bien, par Supercut
Lorsqu’on crée une marque et un premier produit, il est tentant de vouloir tout faire, et de s’adresser à tout le monde. Malheureusement, quand on propose 195 tailles différentes, il faut choisir.
C’est ce qu’a comprit Benjamin: Supercut propose avant tout aux hommes de trouver un pantalon à leur taille, et le fait très bien. Vous ne trouverez pas ici pour le moment de coton japonais, ni de finitions selvedge qui auraient rendu le produit complètement hors de prix.
Le chino reste ainsi un basique bien fait.
La matière
Il s’agit d’un coton espagnol, très agréable au touché grâce à une finition émerisé qui lui donne un rendu peau-de-pêche, qui va légèrement se patiner au fur et à mesure des ports.
Côté technique, on a du 280g/m (pour un port 4 saisons bien polyvalent) et 2% de stretch pour le confort.
Confection et finitions
La confection est réalisée en Tunisie: si le chino n’a comme vous l’avez compris pas vocation à être une pièce pointue de puriste, le Chino qui va bien s’en sort très bien avec:
- une poche secrète zippée: une finition ultra pratique pour les clefs, la monnaie ou encore les tickets de métro, qu’on ne retrouve pas forcément sur des produits à ce prix
- couture ouverte et surpiqure en point de chaînette: de vraies finitions de puristes, là encore qu’on ne retrouve pas forcément sur des pantalons de cette gamme de prix et qui assurent une vraie durabilité
- trame contrastante: on a certes pas un tissu selvedge, mais une trame contrastante minimaliste qui permet de donner un peu d’allure à un ourlet apparent. Les fils contrastants sont par ailleurs particulièrement bien choisis par rapport au tissu (mention spéciale pour le fil bleu marine avec le tissu beige)
Conclusion sur le Chino qui va bien
Supercut s’est fixé un objectif: pouvoir habiller tout le monde, et s’est donné les moyens de bien le faire avec pas moins de 195 tailles avec un système transparent, et surtout qui s’appuie sur une vraie démarche scientifique, effectuée sur plus d’un an.
Il s’agit d’un chino basique, mais bien fini (avec des détails sympathiques comme la poche zippée), avec un coton émerisé agréable qui n’a, qualitativement, rien à envier à la plupart des marques vendues à ce prix.
III Bien porter un chino bleu marine: quelques rappels de base
Le chino bleu marine est une pièce basique, mais quelques rappels peuvent s’avérer utiles:
- Il ne s’agit pas d’une pièce habillée: ce chino arrive à peu près au niveau de la taille, et n’a pas de pinces: il s’agit donc d’un chino casual
- Evitez à tout prix de porter un blazer ou une veste sport bleu marine: sur ce genre de pièce ultra basique, ça serait probablement la faute de goût la plus grave car on aurait l’impression d’un costume improvisé
- Rester sur des chaussures casuals ou semi-formelles: le chino est décontracté, et la matière est un peu brut. Attention donc à éviter de porter à côté des chaussures trop sophistiquées: le pire choix possible serait d’opter pour des richelieu noir avec une semelle Blake toute fine.
En revanche, des derbys marron Goodyear ou des sneakers (comme c’est le cas ici) peuvent très bien faire l’affaire
Avec ce chino, nous avons choisi:
- Une chemise en laine mérinos Auteuil de chez Adresse
- Un gilet Lombards de chez Adresse
- Un blouson en cuir de chèvre de chez Atelier Bertrand
- Les sneakers Suede Series bordeaux de chez Belledonne.co
- Des bracelets Le Gramme
Etant donné que le pantalon est assez basique, on a voulu relever un peu la tenue autant en terme de couleurs que de textures et d’accessoires.
La couleur
Les sneakers Belledonne et le blouson en cuir de chèvre Atelier Bertrand permettent d’insérer un peu de couleur dans la tenue. Les chaussettes Mes chaussettes Rouges permettent aussi une bonne transition entre le chino et les sneakers.
En revanche, on a beaucoup de bleu marine entre le chino, le gilet et la chemise. Il a fallut donc jouer sur les textures pour rajouter un peu de contraste.
Les textures
C’était un peu risqué de combiner le chino Supercut avec le gilet Lombard tant les couleurs sont proches, mais la texture de celui-ci est tellement affirmée qu’il se démarque clairement du pantalon.
Le cuir suédé du blouson Atelier Bertrand et celui des sneakers Belledonne rajoutent là encore un travail de texture.
Les accessoires
On va très bientôt vous parler de la marque Le Gramme et cette tenue, un poil plus simple que ce qu’on vous propose d’habitude était une excellente base pour une accessorisation travaillée à partir des bracelets en argent Le Gramme et d’une montre D1 Milano.
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