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Test&Avis SNS Herning: les pulls emblématiques des marins danois

Je vais vous faire une confidence sur ma vie de bloggeur: ce n’est pas forcément facile de rester enthousiaste ou excité sur tous les tests, surtout lorsqu’il s’agit de tests de basiques comme des chemises blanches ou des costumes bleu marine deux boutons (même s’ils ont le meilleur rapport qualité/prix du monde et qu’on se doit de vous en parler).

Par contre, je suis littéralement comme un enfant au pied du sapin lorsqu’il s’agit de tester une marque icônique, que je suivais même avant de lancer JamaisVulgaire. Et c’est encore mieux quand il n’y a pas tant de tests que ça sur le sujet.

Il s’agit cette fois-ci de la marque SNS Herning, que j’ai découvert en 2010 sur les forums de passionnés grâce à son mythique cardigan Stark, et c’est même probablement une des pièces que j’ai le plus recommandé en relooking.
J’en ai également parlé à l’époque où j’écrivais sur BonneGueule, en 2011, dans deux guides ultimes sur la maille.

Lorsqu’il a fallut organiser l’expédition sur les mers du cercle polaire Arctique, c’était une évidence de faire appel à elle, qui est née en équipant les marins danois au début du siècle.

 

SNS Herning, une marque héritage qui vit avec son temps

La marque est fondée par Søren Nielsen Skyt (SNS donc) à Herning, au Danemark.

Coup de théâtre cependant (c’est rare que ça arrive aussi tôt dans u article !): on pensait (y compris la marque elle-même) que SNS Herning avait été fondée en 1931. Les descendants du fondateur ont en fait retrouvé récemment une licence de vente du fondateur, datant de 1919:

 

Bref, Soren Nielsen Skyt vendait en réalité déjà des pulls de sa propre confection depuis 1919. C’est riche de cette expérience qu’il devient un véritable expert sur le tricotage et la texture et qu’il conçoit son produit phare, le Fisherman Sweater en 1923.

La marque célèbre donc ses 100 ans. 

Un pull marin avec un grand plus

On connaît bien les marques françaises comme Armor Lux ou Saint-James, dont les pulls se distinguent par un maillage très serré. Ces pulls étaient déjà portés par les marins depuis le début du 20è siècle. C’est ce que j’ai constaté au musée des expéditions polaires, à Tromso (que nous avons pu visiter pendant le voyage):

SNS Herning est allé encore plus loin, avec des mailles épaisses, serrées et avec une texture bien spécifique.

Le Fisherman Sweater, modèle phare de la marque

Qu’est- ce que ce pull avait de différent ? Une méthode de tricotage bien spécifique: le motif bulle. Il permet d’obtenir une maille beaucoup plus dense et robuste, et qui isole davantage.

Sur le modèle d’origine, on retrouve 12 rangée de bulles par segment, sur trois segments.

Cette texture est d’ailleurs tellement associée à la durabilité et à la résistance aux éléments que la mention « søvandsægte »(qu’on pourrait traduire par « résistant à l’eau de mer » est visible sur les étiquettes depuis les années 60.

Avec un succès fulgurant, c’est ce modèle qui incarne le plus l’esprit de SNS Herning et de ses textures exclusives et qui donne à la marque ce statut icônique (au même titre que Levi’s et son jean 501 par exemple).

Des techniques protégées, qu’on ne retrouve pas ailleurs

On est d’accord, le mot exclusif est complètement galvaudé de nos jours. Il est pourtant bel et bien à prendre au sérieux dans le cas de SNS Herning dont les « Trademark Design », caractérisés par des techniques de tricotage spécifiques ne se retrouvent pas ailleurs.

Et, c’est ce qu’on va voir plus bas, quand vous allez voir à quel point ces pulls sont chauds et cette texture prend bien la lumière

La production: du Danemark à Riga

Les pulls SNS Herning étaient produits au Danemark jusque 2019 avec Holger H. Sky, le fils du fondateur, qui gérait encore une grosse partie de la production. Il prenait aussi et surtout en charge l’entretien de machines vintages exigeantes qui permettent ce tricotage spécifique: certaines sont les mêmes qu’en 1931. D’autres ont été renouvelées entre les années 50 et 80.

Le photographe Alastair Philip Wiper en a photographié une bonne partie:

Avec presque 100 d’expérience et afin de répondre à une demande croissante, SNS Herning a déplacé sa production, avec justement ces machines vintage, dans leur nouvel atelier à Riga, en Lettonie avec toujours la même exigence de qualité.

J’ai d’ailleurs trouvé sur le blog designforlongevity une belle citation de Soren, le directeur actuel de la marque et petit-fils du fondateur

« De mon point de vue, il y a deux extrêmes qu’on ne devrait jamais suivre aveuglément . L’un est une nostalgie exacerbée, où l’on croit vraiment que tout était mieux avant. L’autre est une idée utopiste que la technologie nous sauvera tous si on continue à la développer.
Je ne crois aucune de ces deux options.

Pour moi, la solution est de tirer parti du meilleur du passé, et de continuer à le rendre pertinent aujourd’hui. Je ne crois en tout cas pas à l’idée d’un âge d’or où tout était mieux qu’aujourd’hui. »

Søren Skyt, S.N.S. Herning

Bref, ayant testé les nouveaux modèles produits à Riga, je suis très confiant quant au maintien des standards de qualité de la marque.

La collection

Si vous découvrez la marque, on vous recommande de commencer par les basiques Stark et Fishermann. Les nouveaux modèles sont moins uniques, et moins faciles à porter.

Test du pull col montant Fischermann, du pull col cheminée et du cardigan Stark

Petite précision avant de passer au test à proprement parler: on a choisit de shooter tous les pulls à l’intérieur du bateau. Ca aurait certainement été bien plus beau en extérieur mais l’idée reste de vous montrer des photos réalistes. Et aucun pull, aussi chaud soit-il, ne peut vous permettre d’aller sereinement en extérieur à -10 degrés avec beaucoup de vent.

Test du cardigan Stark

Comme je vous l’ai déjà dit plus haut, il s’agit d’un des modèles préférés de la marque en France, en particulier grâce à sa petite notoriété sur les forums de passionnés.

Matière

Il s’agit là aussi d’une texture exclusive, mais qui n’est pas le tricot bulle. Il est selon moi un peu plus épais et tient un peu plus chaud.

Le point Stark

Il s’agit d’un point beaucoup plus récent, apparu en 1971 et qui rend le vêtement plus extensible. Pour éviter l’écueil des pulls marins qui grattent (plus une maille est serrée, moins elle est douce), les modèles Stark sont confectionnés avec de la laine mérinos extra-fine à l’intérieur du col (et de la laine vierge ailleurs

Coupe

Je fais 1m74 et 60kg et je porte du XS. Petite particularité: il est assez long, et le col remonte plutôt haut. Il conviendra donc particulièrement bien aux grandes tailles mais j’éviterais si vous faites moins d’1m65

Finitions

On remarque surtout les boutons increvables en fonte, qui s’associent bien à cette laine épaisse et texturée. On apprécie également les bords côtes au niveau du col, des poignets et du bas.

Conseils de style: la faute de goût à ne pas faire avec ce type de cardigan

Il s’agit d’un cardigan héritage: il doit donc de préférence se porter avec une pièce avec un minimum de caractère, par exemple une chemise en flanelle ou en oxford.

Pour l’hiver, une chemise flanelle à carreaux, au style un peu bûcheron est le complément idéal à ce cardigan.

En revanche, je déconseille fortement de le porter avec un t-shirt (ou, pire encore, un  t-shirt graphique): réservez-les plutôt à vos cardigans plus minimaliste en laine mérinos fine.

De la même manière, évitez les chinos classiques en twill de coton, ou les pantalons habillés en sergé de laine. Privilégiez plutôt un jean brut, un pantalon uni en flanelle de laine ou un tweed discret.

Conclusion

Un modèle mythique de la gamme avec cependant deux remarques:
– ce n’est pas le pull le plus épais et le plus chaud de la marque
– il est relativement long

Hormis ça, il reste une valeur sûre parfaite pour du layering entre deux pièces héritage.

Il est disponible ici à 275 euros (et 189 euros avec le code 1919JV).

Test du col cheminée Stark

Le col cheminée Stark est une bonne alternative au cardigan, en particulier au niveau de la coupe avec un col qui remonte moins et en légèrement plus court.

Je l’ai également trouvé beaucoup plus chaud (et c’est d’ailleurs le modèle le plus chaud que j’ai pu tester parmi les trois pulls reçus).

Finitions

A part les bords côtes, c’est surtout le col cheminée qui fait tout l’intérêt de la pièce.
C’est un col que j’affectionne particulièrement:
– il habille le cou bien plus qu’un col rond et permet de se passer d’écharpe lorsqu’il ne fait pas trop froid
– il reste assez bas pour faire légèrement dépasser la chemise
– il est plus facile à porter qu’un col roulé classique, qui souligne beaucoup plus la mâchoire.

A noter que, contrairement au cardigan Stark, le col du pull col cheminée n’est pas en laine mérinos mais en laine vierge.

La matière

Oui, il s’agit bel et bien d’un pull noir: j’ai dû le choisir notamment car il n’y avait pas de XS disponibles dans les autres coloris.

Après l’avoir porté régulièrement pendant deux semaines, j’en suis extrêmement satisfait, et ça confirme bien ce que je pensais sur cette couleur.

Evitez le noir avec les matières cheap et insipides, par contre ça ne pose aucun souci avec cette matière de caractère très texturée.

Conseils de style

Le col cheminée permet pour moi une très belle polyvalence, on peut le porter soit:
– avec une chemise en dessous, dont le col va légèrement dépasser. On choisira évidemment une chemise un minimum texturée pour rester dans un registre héritage. Exit donc les chemises en popeline de coton, trop formelles
– sans chemise en dessous, avec un t-shirt manche longue par exemple. Grâce à sa texture très riche, le pull se suffit à lui-même et permet d’avoir un torse très habillé, sans avoir besoin d’en rajouter.

Dans les deux cas, ce type de col s’associe parfaitement avec les larges revers qu’offre mon pardessus vert Johnston of Elgins.

Je porte ici le pull avec le pardessus Johnstons of Elgin, le pantalon cargo Abensia Paris et les bottes Gingko de chez Heschung. 

Conclusion sur le pull col cheminée Stark

C’est mon gros coup de coeur de ce test: tout d’abord grâce à la grande flexibilité qu’offre le col cheminée, combiné à la texture travaillée de la gamme Stark.

Il s’agit aussi de loin du pull le plus épais (bien plus que le cardigan Stark d’ailleurs) et le plus chaud de la sélection.

Si vous cherchez un pull grosse maille de caractère, facile à porter et plus original qu’un col rond, je ne peux pas vous recommander mieux.

Même en noir, il s’intègre vraiment facilement dans la plupart des tenues casuals, à tel point que la tentation est fort de le porter quasi tous les jours.

Il est disponible ici à 260 euros (et 179 euros avec le code 1919JV).  (et il en reste encore sinon en bleu marine)

Test du col montant Fisherman

Il s’agit de la déclinaison col roulé du fameux pull Fishermann.

La texture

On voit bien le tricot bulle caractéristique de la marque, bien répartis en trois segments de 12 rangées de bulles. J’avais quelques appréhensions en terme de couleurs, mais elle est en fait plus facile à porter qu’il n’y paraît, et mets plutôt bien en valeur la matière.

La coupe

J’ai encore une fois choisi du XS, ce qui allait pile poil.
On notera que la couture de l’épaule ne se situe pas du tout au niveau de l’épaule: ça ne veut pas dire que le pull est trop grand à ce niveau, et on le voit bien au niveau de l’emmanchure.

La coupe est sinon bien étudiée en terme de longueur des manches: la longueur de base conviendra bien aux grandes tailles et elles se replient facilement pour les bras moins longs.

Conseils de style

Je ne suis d’habitude pas très fan des cols roulés, en particulier car ils soulignent vraiment la mâchoire, ce qui favorise forcément les visages plus carrés. C’était donc le moment d’essayer un trick qu’on voyait beaucoup sur Instagram l’année dernière, et qui est timidement réapparu cette année: la chemise col relevé sous le pull.

Ca tombe bien, le blanc cassé du pull est propice à beaucoup de combinaisons différentes: aussi bien des carreaux classiques, qu’un tartan blackwatch (ce que j’ai choisi icie), ou même une chemise en oxford bleu.
La chemise permet par ailleurs de rajouter du contraste à une couleur de pull pas forcément évidente au premier abord .

On l’a notamment vue sur une illustration d’Andrew Mashanov.

On l’aperçoit plus régulièrement sur le feed de Paul Lux (qui joue d’ailleurs très finement avec les textures).

Conclusion sur le pull col roulé Fisherman

La déclinaison de la texture Fisherman col roulé fonctionne vraiment bien et donne un pull extrêmement chaud, qu’on peut facilement porter en ville sans écharpe, surtout si on porte une chemise en flanelle col relevé en dessous.

Je n’ai pas encore pu le shooter dans une vraie tenue de ville, je vous rajoute ça très rapidement (spoiler: ça passe très bien sous un blouson en cuir A2).

Comme pour les autres pulls de la gamme, on voit une vraie différence en terme d’isolation thermique et de robustesse de la laine.

Ce modèle est disponible en bleu marine, gris et noir ici à 230 euros ( et donc à 158 euros avec le code promo 1919JV, un rapport qualité/prix imbattable).

 

 

Valery

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