Disclaimer: une fois n’est pas coutume, cet article est un peu hors-sujet et plus orienté lifestyle. Je n’avais pas encore parlé de pyjama et vous allez voir que c’était une bonne occasion de le faire: c’est un des seuls articles qui traitera du sujet.
Lorsque je me suis passionné pour la mode masculine, j’ai eu plusieurs madeleines de Proust qui pouvaient être des vêtements, des textures ou des motifs qui ont marqué mon arrivée dans le milieu.
L’un d’eux fût la toile de Jouy, grâce à la marque française aujourd’hui disparue Marchand Drapier, qui proposait sur ses chemises un motifs assez osé.
Depuis, la toile de Jouy est un tissu que j’ai toujours trouvé intéressant mais que je n’ai jamais retrouvé car c’est forcément difficile à porter sur une pièce classique.
Mais ça, c’était jusqu’à ce que je découvre l’offre de pyjamas de la marque Gili’s en toile de Jouy balinaise: une occasion intéressante d’écrire un article sur comment bien choisir un bon pyjama, sur les origines de la toile de Jouy et sur plus spécifiquement la toile de Jouy balinaise.
L’article sera un peu plus court que d’habitude car la partie sur les conseils de style sera comme vous vous en doutez pratiquement inexistante
Sommaire
I Gili’s, la marque française pionnière du maillot de bain
L’histoire
Gili’s est initialement une marque de maillot de bain fondée par Clarisse et Aymeric en 2013: ils sont alors inspirés par les îles Gili’s en Indonésie.
L’idée est alors de proposer un maillot de bain homme bien coupé, avec des motifs adaptés à ce genre de pièces mais qui sont alors assez rares: l’Azujelos (sur lequel on va revenir).
Des maillots de bain bien coupés, avec un joli motif: ça peut vous sembler commun, mais ça n’existait pas vraiment (à un prix accessible) en 2013. Gili’s est la toute première marque française à le proposer, trois à quatre ans avant les autres.
Gili’s se diversifie ensuite dans les maillots de bain enfant puis femme en conservant un axe de développement précis: des gammes familiales dont les produits peuvent s’assortir entre parents et enfants. D’où des motifs qui seront forcément un peu plus fantaisie: c’est important à prendre en compte quand on analyse la marque.
Le motif Azulejos
Les azulejos sont au départ des carreaux de faïence portugais avec des motifs divers, aussi bien figuratifs que géométriques. Les motifs géométriques feront comme vous vous en doutez une excellente source d’inspiration pour la marque, en particulier pour les micro-motifs de maillots de bain.
Ce qui est plutôt intéressant, c’est que ces scènes figuratives sont généralement en bleu sur fond blanc. Un peu au final comme les toiles de Jouy, choisies pour la gamme de pyjamas que nous allons tester.
L’engagement éco-responsable de la marque
Outre ce parti pris créatif, la marque a aussi été pionnière dans l’engagement éco-responsable avec le soutien des associations « Colorie ma vie » (venant en aide aux enfants de Madagascar) et Project Rescue Ocean » (qui organise des collectes de déchets sur les plages).
Gili’s propose également un programme de recyclage de vos anciens maillots de bain (peu importe la marque) qui vous donnent le droit à tout de même 15% de réduction sur votre prochain achat.
Les chemises
Gili’s propose aussi des chemises qui sont justement complètement prévues pour se porter dans un cadre estival, avec un maillot de bain.
L’offre de chemises homme de Gili’s est extrêmement discrète et mériterait pourtant d’être un peu plus connue: on trouve par exemple des chemises en seersucker fabriquées au Portugal pour 95€.
Test&Avis du pyjama en toile de Jouy Balinaise
De la viscose pour un pyjama ?
Vous le savez, nous n’approuvons d’habitude pas les matières synthétiques, et en particulier la viscose. Pourquoi ? Car c’est une fibre qui n’absorbe pas l’humidité et ne retient pas la chaleur: du coup ça ne tient pas chaud et on peut très facilement transpirer dedans.
Bref, une fibre concrètement adaptée ni à l’hiver, ni à l’été.
Par contre, quand on y réfléchit, la nuit et le coucher sont des occasions où vous êtes a priori dans des dispositions idéales en termes de températures: vous n’aurez pas froid car vous êtes bien au chaud sous votre couette, vous n’avez pas d’efforts physiques intenses à faire.
Bref, dans l’absolu ce n’est pas du tout le contexte où vous avez besoin d’une matière thermorégulante.
Par contre, ce qu’on recherche alors c’est un tissu doux, fluide et agréable à porter.
Vu qu’on va également le porter souvent (à moins que vous désiriez avoir une garde-robe complète de pyjamas), vous voulez aussi qu’il soit résistant et en particulier que la couleur fixe bien.
Enfin, comme pour tous les vêtements d’intérieur, on préfère éviter d’avoir à les repasser, donc autant un choisir un tissu qui froisse peu.
Et c’est exactement ce que propose la viscose, qui offre au final le même confort que de la soie, mais la thermorégulation en moins (dont on a dans l’absolu pas vraiment besoin de toutes manières). Il s’agit ici d’ailleurs d’une viscose assez légère, et d’une collection de pyjamas plus destinée au Printemps/Ete.
Soulignons également que le prix aurait été tout à fait différent avec du coton ou de la soie: on peut trouver des designs similaires chez des marques spécialistes du homewear comme Derek Rose ou encore Bonsoir of London: le coton et des finitions correctes ne se trouvent pas sous les 190£ (soit à peu près deux fois plus cher que Gili’s). La soie, seule matière naturelle en mesure d’offrir la même douceur et fluidité, est quant à elle à partir de 500£: le calcul est donc vite fait.
La toile de Jouy balinaise
Un peu comme pour le denim (De Nîmes), le nom toile de Jouy est assez transparent puisqu’elle vient de Jouy-en-Josas, à proximité de la Bièvre qui produisait les produits chimiques permettant de laver la toile. Cette manufacture était une indiennerie et la toile de Jouy était un tissu qualifié d’indienne: on les importait initialement des comptoirs des Indes et pouvaient être indiennes ou perses.
Leur importation fût interdite dès 1686 par Louvois, comte de Tonnerre et ministre de Louis XIV, afin de protéger les manufactures françaises, qui ont par conséquent appris à les produire elles-même.
Aujourd’hui, le terme toile de Jouy n’est pas une appelation protégée: cette toile peut être produite partout (un peu comme le denim qui est produit ailleurs qu’à Nîmes).
Nous ne sommes plus en 1686 et la production de toile imprimée a reprit là où se trouvait le vrai savoir-faire (et le meilleur rapport qualité-prix sur le sujet), c’est-à-dire en Inde. La toile de Jouy Balinaise désigne ici simplement une toile de Jouy avec des motifs inspirés de Bali.
Tissus et motifs
La viscose utilisée par Gili’s est assez légère: c’est un produit qui fait à la base parti de la collection été de la marque.
La flanelle de coton serait un peu plus adaptée pour l’hiver, mais ce modèle reste portable si vous dormez dans une pièce bien chauffée. J’ai en tout cas hâte de pouvoir le porter l’été vu la douceur et la légèreté de la pièce.
On se surprend en tout cas à examiner en détails la finesse et la précision de l’imprimé, et ça se voit déjà rien que sur la housse dans laquelle le pyjama est livré.
Gros point positif: il s’agit d’un imprimé exclusif dessiné pour Gili’s, inspiré de la vie balinaise et de la savane. Il a été dessiné à la main par une illustratrice nomade, Lucie.
Excellent choix donc si vous avez vous aussi des souvenirs à Bali ou en Indonésie: j’adorerais de mon côté avoir un pyjama avec ce type d’imprimé transposé à la vie à Phnom Penh ou aux temples d’Angkor.
On notera, en revanche que les motifs ne sont pas raccords au niveau des coutures, ce qui est avouons le assez normal pour un pyjama.
Les finitions
Deux points ont en particulier retenu mon attention, qu’on retrouve surtout sur les pyjamas haut de gamme:
– le col tailleur: attention, on ne parle évidemment pas d’un revers ultra-large ni forcément ultra travaillé, il est plutôt étroit et très décontracté avec un col d’ailleurs plus large que le revers
Le cran est légèrement arrondi et le tout est bien souligné par le piping jaune dont nous allons tout de suite parler.
– le piping jaune fluorescent: il est assez déstabilisant au premier abord mais ce jaune fluo qui tire légèrement sur le vert contraste au final assez bien avec le bleu et le blanc et rajoute une touche de modernité. Il fait en fait echo au piping jaune fluo présent sur tous les maillots de bain de la marque.
On s’aperçoit d’ailleurs ici que la boutonnière est doublée pour améliorer le tombé et la durabilité
Le pantalon
On y trouve une fermeture élastiquée qui permet un bon maintien, sans qu’on s’y sente trop serré.
J’avais l’habitude de dormir plutôt en sous-vêtement classique, et le côté lâche et aéré du pyjama apporte un vrai plus en terme de confort.
En bas, l’ourlet est déjà fait: ça n’aurait pas été idéal sur un pantalon d’extérieur, en prêt-à-porter mais on est ici moins exigeant sur le tombé. L’ourlet est plutôt généreux avec une largeur d’environ 4 cm.
Coupe et sizing
La marque est restée dans les tailles basiques: ma taille habituelle, le XS, est donc absente. Un pyjama n’aura en revanche pas tout à fait les mêmes exigences de fit et on pourra ainsi être un peu plus permissif.
Le S convient ainsi plutôt bien à mon 1m74 et 60 kg:
Conseils de style
Forcément, un pyjama en photo saute aux yeux par rapport à une tenue classique, encore plus si on ne s’intéresse qu’au registre sartorial où tout doit être réglé et mesuré.
Il y a deux écoles sur le pyjama:
– un pyjama ultra-sobre, comme au cinéma et instagramable: il sera uni ou à rayures et dans une matière luxueuse et rappelera les pyjamas portés par les acteurs icôniques. Si vous voulez suivre à la lettre la culture sartoriale, pourquoi pas
– un pyjama un peu plus fantaisie, avec des motifs, mais aux finitions soignées et avec des motifs qui ont une vraie signification et représentent un véritable savoir-faire: c’est le cas du pyjama en toile de Jouy que j’ai choisi
On parle ici d’un vêtement porté dans une sphère 100% privée: le choix vous appartient donc entièrement.
Je trouve de mon côté intéressant d’avoir pour l’hiver un pyjama en flanelle de la première catégorie, et pour l’été un pyjama plus fantaisie dans une matière légère.
Conclusion
Si je me suis intéressé à l’offre de pyjamas de cette marque, c’est surtout car je n’avais pas encore rédigé de guide sur les pyjamas, et que j’aime beaucoup le motif toile de Jouy.
Par rapport à un pyjama uni classique avec une matière plus noble, je vous recommande surtout ce pyjama si vous aimez comme moi les motifs un peu travaillés, si vous voulez profiter d’être chez vous pour porter des imprimés un peu affirmés, si vous êtes vous aussi dans l’esprit très famille de Gili’s ou si vous affectionnez l’Indonésie et Bali en particulier (j’aurais adoré le même produit pour Phnom Penh et les temples d’Angkor).
Le pyjama en toile de Jouy balinaise est disponible ici à 120€ (également en version femmes et enfants, de bonnes idées cadeau pour Noël)