Back to basics..
Aujourd’hui nous allons parler de l’enseigne National Standard et de ses sneakers de luxe. Cependant il me semble important de revenir sur les basiques de la sneaker.
La définition des basiques vestimentaires n’est pas chose aisée. Les principales théories parlant du vestiaire de l’homme disent qu’une dizaine de pièces indémodables sont nécessaires au bon démarrage d’une garde robe bien alimentée et diversifiée.
Dans le lot de ces choses nécessaires, vient la paire de sneakers basses. L’intérêt ? Facile à dire, il s’agit probablement de la chaussure la plus utilisée, à tout âge et toute condition confondue. Que vous ayez un emploi qui vous force à vous habiller de manière élégante, ou que vous êtes plutôt du genre « casual friday », il n’y a même pas débat quant à la possession d’une paire de sneakers passe-partout.
Après une décennie pleine de Stan Smith pour les bourses les plus légères ou de Lanvin ou même Saint Laurent pour les plus aisés, la paire de chaussures blanches souvent contrastée, s’est imposée comme le nouveau meilleur ami de l’homme. Dans ce monde très concurrentiel, National Standard est venu s’installer dans une position plutôt confortable depuis quelques années. Portrait.
Sommaire
I NATIONAL STANDARD : BIENVENUE DANS LE MONDE DE LA SNEAKERS DE LUXE
Le luxe peut faire peur à plus d’un, d’autant plus dans la génération actuelle des 18 – 35 ans. Alors que les pontes du marketing parlent depuis quelques années de la fameuse « génération Y » à savoir, cette génération de jeunes actifs vivant dans un microcosme qui s’approprie les codes du luxe à sa manière, de plus en plus de marques viennent proposer des produits luxueux avec un « 0 » en moins sur le prix. National Standard fait partie de celles-ci.
De 2010 à aujourd’hui, la croissance d’une marque aux multiples facettes.
À l’origine, il y eut François Chastang et Arnaud de Louvencourt. Avant même de créer National Standard, les deux co-fondateurs se sont retrouvés en 2005 pour créer Showroomfa, une agence spécialisée dans le web-marketing, tout en étant spécialisés dans le monde de la mode (Arnaud a passé 8 années au service de Givenchy).
Alors que les deux compères travaillent avec des marques de références, ils décident de se lancer en créant National Standard, alors même qu’à cette période, les codes du luxe sont en pleine mutation, et le design des chaussures revient sur des lignes beaucoup plus minimalistes.
Crédit photo : Anola Pouthier
Le visuel parle de lui-même quant à la vision des créateurs de la marque : fonder une marque indépendante et créative, qui saura utiliser des matières nobles, robustes et qualitatives, pour créer des chaussures au design totalement épuré, avec un choix de modèles varié. Le tout est réalisé dans une usine au Portugal (comme le font de plus en plus de créateurs), contrôlée très fréquemment par les créateurs eux-mêmes, s’assurant ainsi une qualité de fabrication premium.
National Standard est née, entamant très rapidement une progression exemplaire. Forcément, lorsque sur le papier on propose des chaussures reprenant totalement les codes du luxe avec un prix premium, mais tout de même accessible, cette jeune génération Y a toutes les raisons de jeter son dévolu.
Le milieu très concurrentiel de la sneakers de luxe.
Il est bien évident que National Standard n’est pas la première marque de chaussure à s’être lancée à corps perdu dans le marché de la sneakers de luxe. Si nous prenions un panorama complet du secteur, il faut admettre que la plupart des grandes maisons (Dior, Chanel, Prada, Dolce & Gabbana etc..) on lancé successivement des paires sur le marché, histoire de toucher un panel plus large de consommateurs.
Oui mais voila : nous avons beau parler d’une jeune génération plus « fancy », très souvent métropolitaine et qui baigne très souvent dans un milieu aisé depuis l’enfance, tout le monde n’aura ni l’envie, ni la nécessité et encore moins le porte feuille pour acheter des baskets à 600 euros.
Dans ce panorama luxuriant, quelques marques s’étaient déjà détachées du lot en proposant des modèles ultra qualitatifs à des prix plus … accessibles (et encore..). Lanvin et Common Project sont sans aucun doutes les marques les plus emblématiques, qui se sont partagées pendant plusieurs années, un monopole assez important dans le monde de la basket haut-de-gamme. Cependant à y regarder de plus près, pour acheter une paire de Lanvin il faut compter aux alentours des 400 euros, et plus ou moins 350 euros pour Common Projects.. Je ne sais pas vous, mais pour le jeune homme de 26 ans que je suis, la note est toujours plutôt salée.. Bon, je ne parle pas des Balenciaga et Margiela, le constat est plus ou moins le même.
Mais au final, qu’est ce qui caractérise le plus ce type de baskets, en mettant de côté l’image de marque ? Il s’agit très souvent de la qualité des cuirs, de la semelle et des finitions, qui justifient l’existence de la gamme.
Là ou National Standard a su se démarquer, c’est justement sur cette notion de prix : en baissant ses marges, et tout en ayant le statut de jeune marque, les parisiens sont arrivés à proposer des modèles très intéressants en terme de qualité, tout en créant leur propre design et ce, avec un prix moyen deux fois inférieur à ses concurrents.
Une belle variation de formes et de modèles.
Une des forces majeures de National Standard, est non seulement la qualité de ses chaussants, mais également la proposition de formes et de coloris différents. Les modèles sont déclinés sous des noms tout aussi minimalistes que leur design, les « Éditions ».
Quand bien même nous pouvons affirmer que la marque n’a pas vraiment réinventé de formes originales pour la sneakers basse, en passant par la slip-on ou la chaussure montante, le travail est tout de même joliment réalisé.
Crédit Photo : Anola Pouthier
À y regarder de plus près, les variations entre les modèles ne sont pas énormes, 8 formes se distinguant très clairement :
- Édition 1 : la plus haute, une chaussure bien montante qui vient assez largement couvrir les chevilles. C’est d’ailleurs sur ce modèle que s’est réalisé la déclinaison de la collab avec BonneGueule.
- Édition 2 : modèle montant également, elle est plus minimaliste que la première en terme de design, proche d’un design à la sauce chuck taylor en cuir. Bon, la comparaison reste un peu bancale entre nous.
- Édition 3 : il s’agit de la copie de l’Édition 2, mais version basse. Il s’agit d’un des plus gros classiques de la marque à l’heure actuelle, décliné dans divers coloris.
- Édition 4 : le modèle testé aujourd’hui.. Des sneakers basses qui présente des bandes latérales contrastantes.. Mais je n’en dis pas plus !
- Édition 5 : la version montante de l’Édition 4.
- Édition 7 : il s’agit de la seule et unique chaussure de running de la collection.. Bon en soit, je ne pense pas que beaucoup l’utiliseront vraiment pour courir, mais plutôt dans une utilisation quotidienne très casual.
- Édition 8 : une slip-on somme toute très classique, déclinée sur plusieurs coloris.
- Édition 44 : avec une semelle bien plus épaisse que les autres chaussures de la collection ainsi qu’une fermeture par scratch, la 44 est un peu l’originale de la bande.
En bref, National Standard propose une jolie diversité de produits, sans pour autant inventer quelque chose de très nouveau.. Mais à bien y réfléchir, lorsque l’on travaille des formes très populaires, à quoi bon prendre des risques à recréer complètement des modèles qui ne séduiront qu’une infime partie de la population ?
Comme son nom l’indique, National Standard prend le parti des formes basiques, et en prime, elle le fait très bien. Et puis comme l’expression le dit si bien, « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures »!
II TEST DE LA NATIONAL STANDARD ÉDITION 4
Entre nous, j’avais repéré la marque depuis 3 ans, en gardant un oeil sur ses créations saisons après saisons. Le modèle Édition 4 ne date peut-être pas d’hier, mais il est pour moi un des meilleurs compromis que j’ai vu jusqu’à aujourd’hui dans le monde des sneakers. Un mélange de matières de qualité, un design et des finitions des plus raffinées, sans parler de cette fameuse semelle Margom que nous commençons à voir passer de plus en plus fréquemment sous notre nez.
Le design : fer de lance de la marque
J’ai tendance à me répéter sur le sujet, mais je ne suis pas vraiment du genre à prendre beaucoup de risques dans mes choix vestimentaires. Oui, pour un rédacteur de mode je suis plutôt classique, et j’assume ce choix. C’est une des raisons majeures qui m’a conduit à présenter ce modèle de la marque plutôt qu’un autre.
En terme de design, nous retrouvons un choix très simple qui vise à mixer une semelle et une tige blanche, avec une bande latérale contrastante bleue, que l’on retrouve également au dessus du contrefort à l’arrière de la chaussure.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la question du mariage des couleurs ne se pose pas vraiment. Si vous avez l’habitude de porter des jeans en denim bleu brut, vous pourrez porter ces chaussures avec une facilité presque déconcertante.
La forme
Je l’ai énoncé plus tôt dans ce papier : National Standard tape dans les grands classiques. Si vous avez entendu parler des « Stan Smith killers », cette chaussure en fait partie sans le moindre doute : même si contrairement à la paire classique d’Adidas, l’Édition 4 possède 6 oeillets de laçage et non 7, il s’agit d’une base très similaire.
Vue de haut, on constatera de nouveau cette similitude dans la forme. Il est parcontre assez agréable de constater que malgré une hauteur plus importante due à l’utilisation d’une semelle épaisse, ces sneakers ont un profil assez fin. Non, vous n’aurez pas des pieds de clown.
La semelle
Quand je parlais de la hauteur de semelle, je faisais évidemment référence à la fameuse Margom qui équipe toutes les chaussures de la marque. Je ne m’étalerai pas trop sur cet élément que j’ai déjà développé récemment avec le test des sneakers Axel Arigato.
Je noterai cependant qu’il s’agit exactement des mêmes semelles utilisées entre les deux marques.. Gage de qualité indéniable, d’autant plus que nous retrouvons de nouveau cette aspect « strié » en dessous de la semelle, fort agréable par temps de pluie. Fini les glissades.
Les finitions
J’ai eu beau inspecter la paire sous tous les angles, je n’ai absolument rien trouvé qui dépasse concernant les coutures ! Les points semblent vraiment solides au niveau de l’assemblage entre la semelle et la tige, ainsi que toutes les coutures de propreté. (bon, pour une paire qui coûte 210 euros, cela semblait presque évident).
À l’arrière du talon, on retrouve un ajout de matière apportant une dose de confort supplémentaire. Je ne m’inquiète que très rarement des premiers ports d’une nouvelle paire de sneakers (contrairement à des derbies ou des bottines), mais il est toujours agréable de constater que tout a été fait pour vous assurer une utilisation des plus confortables.
Le cuir
De ce que j’ai pu constater, c’est du costaud. Après avoir porté la paire plusieurs jours, il y a très peu de traces d’usures, telles que des rides ou des plis. Le cuir en provenance d’Italie fait très bien son boulot. Même chose pour le cuir utilisé sur les bandes latérales, qui contraste très joliment avec son aspect grainé légèrement flashy.
Le conseil de style
Fait assez cocasse : j’ai reçu durant la même journée les pièces de chez Maison Standards, avec lesquelles j’ai réalisé un test il y a peu.. Soit, certains diront que je n’ai pas pris beaucoup de risques en la jouant « ton sur ton », mais il faut admettre que cette Édition 4 se marie à la perfection avec un chino bleu marine et une chemise blanche. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, il y a fort à parier qu’il s’agira de mon look de l’été. Jugez-en par vous même !
En somme, un style très simple, minimaliste, mais qui me semble être très efficace. Je vous recommande de prévoir votre stock de chaussettes invisibles pour les beaux jours !
III CONCLUSION DU TEST NATIONAL STANDARD
Dire que National Standard propose de très belles chaussures, d’une qualité exceptionnelle avec un prix correct ne tient plus vraiment de la surprise. Avec seulement 6 années d’existence, la marque a déjà accompli un très joli chemin.
Alors qu’elle n’étais distribuée que par des sites de e-commerce ainsi que quelques boutiques triées sur le volet, la marque s’est offert une boutique flambant neuve dans le 3ème arrondissement de Paris au 38 rue de Saintonge. Un réel signe de bonne santé !
Concernant le test de l’Édition 4, il est vraiment très satisfaisant : un cuir bien solide, un design simple et efficace avec des finitions parfaitement respectées.. Que demander de plus ? Quand bien même la marque n’a pas innovée, les formes qu’elle utilise sont devenus de grands classiques des sneakers de luxe.
Note formelle : 6/10 (Forcément, il ne s’agit pas de chaussures très formelles, cependant elles peuvent apporter un très joli twist avec un costume bleu nuit).
Note casual : 10/10 (C’est simple, il s’agit pour moi des chaussures casual par excellence).
Prise de risque : 2/10 (À contrario de la note casual, il n’y a strictement aucune prise de risque concernant le port de ces chaussures).
Rapport qualité / prix : 8/10 (Elles sont un poil chères, avec un prix retail de 210€, mais avec une qualité pareille, elles restent un choix de premier ordre).
Tiens, c’est amusant. Je passe de temps en temps sur Jamais Vulgaire, et je tombe sur cet article, alors que j’ai acheté exactement ce même modèle il y a quelques semaines (sans doute juste avant que l’article soit publié). Il m’avait bien tapé à l’oeil en magasin, et je l’avais trouvé avec une petite promo sur internet.
Ce sont mes premières « sneakers » blanches, et j’ai tenté, pour ma première paire, de taper assez haut. Je n’avais jamais eu ce genre de chaussure avant (petit je portais plutôt des grosses chaussures type randonnée, et plus tard, plutôt des sneakers dans les marrons ou des souliers type Grenson, j’avais un peu peur du style blanc, que je réservais au tennis). Pour le moment, j’en suis hyper content ! Ca remplit exactement son office de sneakers blanches, ça va avec tout, même avec des tenues un peu formelles (qui du coup, à mon avis, ne sont plus du tout formelles, mais c’est le but). Vraiment une chouette chaussure, et elles ont l’air de bien tenir, mais j’ai du les porter environ 5-6 fois, donc faudra voir sur plus de durée.
Gouhouf
Bonjour Gouhouf ! Merci pour ton commentaire et je confirme qu’après plusieurs journées de port (sans doute un peu plus que toi), elles réagissent très bien avec le temps.. Maintenant en effet, on saura sans doute un peu mieux comment vieilli le cuir sur du plus long terme, mais je suis très confiant de ce côté là !
À bientôt !
Bonjour Gouhouf ! Merci pour ton commentaire et je confirme qu’après plusieurs journées de port (sans doute un peu plus que toi), elles réagissent très bien avec le temps.. Maintenant en effet, on saura sans doute un peu mieux comment vieilli le cuir sur du plus long terme, mais je suis très confiant de ce côté là !
À bientôt !
Je possède l’édition 3 en gris et en blanc. Je n’ai rien à redire. Elles conviennent en toute circonstance dans un style casual chic. Et elles sont confortables.
La grise a pris quelques coups de soleil un jour d’été où je l’avais laissé en plein soleil sur la plage de Royan. Du coup la couleur est un peu passée sur le bout mais ça n’a en rien entamé la qualité du cuir. C’est pas mal aussi de porter des sneakers qui ont vécu.