Vous connaissez la mission de JamaisVulgaire ?
C’est à la fois de vous aider à mieux vous habiller, et à découvrir des marques au bon rapport qualité/prix.
Et c’est aussi à l’inverse d’aider des marques qui en valent le coût à se faire connaître.
Car il ne suffit malheureusement pas d’avoir un bon produit pour réussir (ni même excellent) et, depuis la création de JamaisVulgaire, il y a 7 ans j’ai vu un sacré nombre de « crash and burn » de marques pourtant ultra prometteuses.
La raison est souvent la même : le manque de communication. Et si le savoir-faire derrière un produit est important, le faire-savoir l’est au moins autant.
Deux cas de figure se présentent alors :
– L’entrepreneur polyvalent: qui parvient à proposer de bons produits, mais qui saura aussi développer son propre e-commerce, et assurer une communication efficace sur les réseaux sociaux
– L’entrepreneur plus spécialisé: qui se concentrera par exemple quasi exclusivement sur le produit, mais qui devra déléguer d’autres aspects du business.
Le deuxième cas de figure est piégeux, car il est compliqué de bien déléguer sur un domaine précis quand on a pas un minimum de connaissances dessus. Et Gentlemenclover, la marque dont je veux vous parler aujourd’hui en est un parfait exemple.
Et ce n’est évidemment pas pour accabler son fondateur Romain, qui fait déjà un travail formidable sur son produit, sur les partenariats et sur l’univers de marque en général, mais qui était jusqu’à présent très mal entouré pour qu’il soit retranscrit correctement.
Pour en revenir.à notre mission, il s’agissait typiquement de la marque qu’on se devait d’accompagner.
Malgré son année et demi d’existence, Gentlemenclover est encore une marque de niche, très confidentielle et qui mériterait pourtant d’être beaucoup plus connue du grand public.
A mi-chemin entre le webmarketing et le test classique, j’ai voulu vous faire partager dans cet article les principaux axes de notre travail (qui serviront éventuellement à ceux d’entre vous qui veulent se lancer) et évidemment tout ce qui fait l’intérêt de l’offre de Gentlemenclover.
Si la partie webmarketing ne vous intéresse pas spécialement, vous pouvez directement passer en partie 2.
Sommaire
Le site Internet, ce qui peut faire ou défaire une marque
C’est pour moi le plus gros facteur différenciant. Et on peut distinguer trois cas de figures :
– L’entrepreneur polyvalent qui fera son e-commerce lui-même, à travers un CMS simple type Woocommerce ou Shopify
– L’entrepreneur avec plus d’investissements, qui prendra une agence de renom avec un e-commerce plus poussé type Prestashop (mais c’est très rare au début d’une marque)
– L’entrepreneur spécialisé indépendant, qui devra travailler avec un freelance ou une petite agence : c’est là où le choix du partenaire est crucial
Si cette tâche ultra stratégique est déléguée à un partenaire malhonnête, voici ce qui peut se passer.
1 La fiche produit, ce qui donne envie ou non d’acheter
Sur la plupart des e-commerces (en particulier ceux réalisés via Woocommerce), je vois souvent le même défaut: des fiches produits remplis superficiellement, qui ne rendent vraiment pas honneur aux savoirs-faire et aux matières utilisés.
Voici ce que nous avons intégré (avec une description complète pour la centaine de produits de l’offre):
L’idée est ici à la fois de mettre correctement en valeur la cravate, et de donner des conseils de style pour bien les porter.
2 L’optimisation des images
Vous connaissez l’aspect le plus sous-estimé d’un site e-commerce ? Sa rapidité, et plus exactement le temps de chargement d’une page qui doit idéalement rester en dessous d’une seconde (quand on y pense, c’est étonnant à quel point on peut quitter un site rapidement si tout ne se charge pas instantanément).
Pour un site rapide, un des premiers points à vérifier est la taille des images: sur l’ancien site de Gentlemenclover, on pouvait trouver des images dont la taille variait de 3 à 17mo (contre normalement de 100 à 300 ko, soit en moyenne 30 fois plus léger).
2 Navigation peu intuitive
La page boutique n’était pas forcément évidente à atteindre car survoler le bouton Boutique déroulait automatiquement un sous-menu (qui n’avait pas grand chose à faire là).
L’offre variée de Gentlemenclover n’était d’ailleurs pas divisée en catégories pertinentes: aucun tri par motif, selon le type d’offre (prêt à porter ou mesure) ou même par style (les cravates très fortes, ultra-sartorial ne visent pas le même public qu’une cravate sobre unie en grenadine de soie).
Voici le nouveau menu, plus logique et intuitif. L’idée est de pouvoir vous orienter le plus rapidement possible, surtout si vous cherchez des cravates simples à porter au bureau:
3 Des réglages SEO basiques non effectués
Le SEO, ou référencement naturel, c’est ce qui permet à un site d’être bien référencé sur les moteurs de recherche (en particulier Google).
Pour un site comme Gentlemenclover, apparaître dans les premiers résultats sur les requêtes type « cravate homme » permet d’avoir de la visibilité gratuite et constitue un levier stratégique pour grossir sans avoir à investir des milliers d’euros en publicité.
C’est la raison pour laquelle il est d’une part important d’avoir un contenu un minimum travaillé quand on est une marque, par exemple des articles de conseils « Bien porter une cravate » ou « comment bien faire son noeud de cravate.
Deux étapes clefs sont aussi nécessaires (parmi tant d’autres):
– la meta-description: c’est la description du site qu’on donne à Google pour qu’il la retranscrive dans les moteurs de recherche
– l’indexation par les robots
Aucune de ces deux opérations n’était effectuée, et pour cause même cette case était cochée:
C’est normalement une case qu’on coche lorsqu’un site WordPress est en chantier et qu’on ne veut pas le montrer au grand public, on la décoche donc normalement à son lancement.
Bref, le site n’aura malheureusement même pas été référencé pendant plus d’un an et demi, ce qui est catastrophique lorsqu’on lance sa marque.
4 Newsletter
Même si on parle énormément des réseaux sociaux, l’e-mail reste le meilleur canal pour une marque pour vendre ses produits. Mais pour avoir des inscrits sur sa newsletter, il faut d’abord apporter de la valeur, et plus exactement des conseils pertinents, applicables immédiatement.
Bref, on ne risque pas forcément de passionner les foules avec ça:
Lorsqu’on ne travaille pas dans le domaine, ce n’est pas forcément évident à voir : un utilisateur lambda trouvera simplement que le site manque cruellement d’ergonomie .
Bref, Romain remarque rapidement que quelque chose cloche : les ventes après le crowdfunding effectué en 2018 se rarifient, et les quelques ventes sur l’année viennent d’Instagram.
Ce n’est pourtant pas sa faute : il travaille sur une offre béton, avec de superbes tissus madder et des grenadines de soie aux contrastes bien pensés, noue des relations avec des influenceurs qui comptent dans le milieu, et des partenariats pour faire parti de trunk shows pointus.
Pourtant, sans un site internet efficace (qui est un peu la colonne vertébrale quand on vend en ligne), tout ça a un impact limité.
Un dernier problème de positionnement
Lorsqu’on est passionné, on veut souvent aller jusqu’au bout des choses, et montrer tout de suite ce que l’on a de plus beau.
Ce qui n’est pas forcément une bonne idée quand on est sur une pièce normalement formelle comme la cravate. Les trois quarts d’entre vous travaillent en effet dans un environnement plus ou moins codifié, dans lequel il convient de faire preuve de sobriété et de retenue.
Bref, de telles cravates, davantage destinés aux puristes et au Pitti Uomo, peuvent faire peur:
Pourtant, ce sont elles qui étaient le plus souvent mis en avant sur le site et sur l’Instagram.
Et c’est bien dommage, car l’offre de Gentlemenclover ne manque pourtant pas de cravates qui seraient assez sobres pour le bureau, tout en permettant de se différencier efficacement. Passons donc à présent à l’offre de la marque en elle-même.
II Les cravates Gentlemenclover: ce qui m’a séduit
C’est la première fois qu’on s’engage avec une marque au point de lui refaire son site: c’est dire si on croit à son produit.
Vous pouvez donc légitimement vous demander ce que ces cravates ont de si spécial.
1 Finitions et construction
En plus d’être souvent perçue comme une obligation, la cravate est impopulaire car on l’associe au manque de confort: soit car on a pas l’habitude, soit car ce qu’on trouve en général sur le marché est de mauvaise qualité.
Pour une cravate agréable à porter, deux critères sont essentiels:
– la construction: une cravate comporte une enveloppe extérieure, une triplure et parfois une doublure (ce n’est pas systématique).
La triplure est à l’intérieur (comme l’entoilage d’un costume) et assure le tombé de la cravate, c’est ce qui lui donne toute sa main.
Sur des cravates de mauvaise qualité, la doublure et la triplure seront trop épaisses et rigides. Résultat: une cravate qui sert beaucoup trop le cou, vraiment oppressante et qui ne permet que des noeuds plats, beaucoup trop fades.
Ce qui m’a vraiment séduit chez Gentlemenclover, et que je n’ai pas trouvé chez la plupart des autres marques, c’est que toutes les cravates sont non doublées (même les trois plis), et pour sont certaines sans triplures.
C’est par exemple un vrai plaisir de pouvoir porter des cravates en grenadine non doublées: on obtient tout de suite très facilement un noeud avec beaucoup plus de volume et une fluidité extrêmement rare pour cette texture.
Les modèles 5 et 7 plis permettent également de se passer de triplure: il y a beaucoup plus de matière donc l’enveloppe extérieur suffit à donner le tombé nécessaire, avec encore une fois une très belle fluidité.
Ce qui nous ramène justement au second critère.
– la matière: sur une cravate d’entrée de gamme 100% soie, vous trouverez une soie assez grossière, et donc un rendu plus épais et rigide. Pour avoir un rendu fluide, des noeuds travaillés et une belle main, il faut une soie fine: elles sont chez Gentlemenclover de 24 momme (sachant qu’1 momme = 4,31g/mètre carré)
C’est cette souplesse qui permet d’avoir des constructions aussi déstructurées (c’est par exemple très rare de voir une triplure qui s’arrête aussi haut), tout en maintenant une belle main.
2 Des cravates qui sortiront du lot au bureau (sans offusquer votre n+1)
Voici les cravates qu’on a trouvé intéressantes dans l’offre:
Les grenadine de soie
La grenadine de soie est sûrement le tissage idéal pour le boulot: il permet d’ajouter de la texture à votre tenue, en restant relativement discret.
Nous avons à la fois des cravates unies, et des cravates avec des motifs faciles à porter dans un cadre formel.
Si vous avez déjà de la grenadine de soie, on vous invite tout de même à essayer nos modèles non doublés: vous verrez, ça change tout.
On vous recommande ces modèles:
La cravate bloc bronze bordeau bleu (pour ses couleurs innovantes)
La cravate à pois blanc larges, en grenadine de soie (excellent basique pour le boulot)
La cravate unie en grenadine de soie à motifs medaillon jacquard (un peu plus poussé)
La cravate unie en grenadine de soie Garza Fina (autre basique très classique)
Les micro motifs et motifs floraux
Les cravates à motifs sont sûrement celles qui font le plus peur pour aller au bureau: il faut cependant bien faire la différence entre les motifs un peu imposants (la gamme Medaillon par exemple) et les micr-motifs plus subtils, qui peuvent parfois presque se fondre dans la matière.
On vous recommande en particulier:
La cravate jacquard en soie, motif floral (celle qu’on a le plus porté sur les derniers tests, pour la manière dont les motifs se fondent dans le tissu)
La cravate en soie jacquard motif diamant (pour la manière dont le motif diamant ressort, optez pour la version à motifs marron pour ne pas prendre de risques)
Les cachemires unies
Ce qui est intéressant avec les cravates en cachemire, c’est d’abord qu’elles tiennent plus chaud (duh !). Au-delà de ça, elles prennent la lumière d’une manière très différente, et ne sont pas aussi uniformes que la soie en terme de couleurs de fil.
On arrive du coup à des teintes plus profondes, mais aussi beaucoup plus nuancées.
Autre intérêt: le cachemire utilisé est ici particulièrement fin. La texture reste donc assez polyvalente pour se porter sans soucis avec des tissus 4 saisons classiques. Elles ne recquierent pas de gros tweed comme cela peut-être le cas pour certaines cravates en laine.
A gauche, une cravate en laine, avec une texture nettement plus visible. Au milieu et à droite des cravates en cachemire, à la texture plus lisse mais avec de jolis reflets de couleurs.
On vous recommande:
La cravate en cachemire unie (disponible sur mesure)
Les twill
En terme de texture, le twill est la plus sage qu’on puisse trouver sur une cravate. C’est donc plutôt pertinent de proposer des motifs assez formels comme ces rayures dites « Bloc » (il s’agit en gros de rayures épaisses).
On trouve une série de contrastes avec du bleu marine, qui permettent d’avoir certaines couleurs dont on a pas forcément l’habitude sur une cravate, en particulier le beige.
Le twill peut parfois être un peu épais: sur les cravates classiques, on peut donc souvent arriver à une cravate trop rigide, difficile à nouer. Ce n’est pas le cas ici, d’une part grâce à la finesse de la soie et d’autre part du fait de cravates non doublées.
On vous recommande:
La cravate en twill de soie à rayures « bloc » (excellent basique pour le bureau)
Aller plus loin: les cravates Shantung
L’idée, c’est aussi profiter de cette offre pour sortir de votre zone de confort, sans prendre de risques. C’est l’offre des cravates Shantung qui m’a particulièrement marquée pour ça:
Du fait d’une soie plus fine que la normale, les irrégularités des cravates Shantung Gentlemenclover sont plus discrètes, et donc pas forcément évidentes à percevoir pour les néophytes. Comme vous pouvez le voir sur les deux photos ci-dessus, elles peuvent en fait plutôt bien s’intégrer dans des tenues formelles, dans un environnement de bureau.
Il suffit simplement d’équilibrer avec des couleurs, des textures et des motifs simples pour que ça passe (donc pas forcément avec un costume bespoke croisé avec des revers aussi ostentatoires, bien évidemment).
On vous recommande:
La cravate en soie Shantung rayée (les rayures donnent un côté très formel, qui font presque oublier la texture)