Depuis quelques semaines, je vous propose des articles de conseils sur des sujets un peu plus lifestyle: ils correspondent à des questions que vous vous posez souvent de manière générale et devraient en aider plus d’un.
Aujourd’hui, j’ai voulu traiter du sujet des sous-vêtements homme: en particulier les facteurs qui vont vous conduire à choisir entre un slip, un boxer et un caleçon. Vous allez voir que tout est une histoire de morphologie, mais aussi d’usage.
On abordera enfin les matières et les signes de qualité: parmi les matières, on évoquera notamment une matière très estivale relativement délaissée pour les sous-vêtements (et c’est dommage).
Sommaire
I Types de modèles
Même si c’est un guide sur les sous-vêtements, il n’en reste pas moins que c’est un article sérieux: on ne traitera donc pas des strings pour homme, jockstrap et autres joyeusetés.
Boxer
Le boxer est sûrement le modèle le plus polyvalent : il est généralement dans une matière synthétique ou un mélange coton, d’où une matière plutôt fine qui se porte bien sous les pantalons ajustés.
Il s’arrête généralement au début de la cuisse et mettra en valeur les muscles.
Il s’agit historiquement du modèle le plus sportif : il a en effet été conçu dans les années 20 pour la boxe par Jacob Golomb, le fondateur d’Everlast (un équipementier très connu pour les sports de combats). Les boxers devaient en effet jusqu’alors porter des collants resserrés avec une ceinture en cuir, pas spécialement pratique pour les mouvements pendant les combats.
N’assurant pas le même maintien que les collants de l’époque, ils furent boudés jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale où les soldats ont largement apprécié le gain de mobilité qu’ils apportaient.
Caleçon
Ils sont beaucoup moins proches du corps que les boxers, et offrent donc un peu moins de maintien.
Ils ont l’avantage d’être:
– plus habillé (dans l’absolu on parle de sous-vêtements donc relativisons tout de même) en particulier car ils ont une fermeture à boutons
Ils se portent d’ailleurs très bien sous des pantalons habillés un peu sartoriaux, car ils occupent bien le volume à la cuisse permis par les pinces.
– plus aérés : l’ouverture au niveau de la jambe est droite, beaucoup plus large que l’ouverture d’un boxer classique. La fourche est aussi beaucoup plus longue. Ca en fait un sous-vêtement idéal pour dormir.
On n’est pas surpris qu’un sartorialiste averti comme Patrick Bateman dans American Psycho porte un caleçon, en revanche ce choix est assez douteux pour une séance de sport
En revanche, un caleçon sera :
– plus encombrant : il est moins près du corps et aura donc beaucoup plus de tissu qu’un boxer, à éviter donc sous des pantalons un peu serrés, ou sous des collants pour faire du sport
– inadapté pour le sport : d’une part à cause du maintien beaucoup plus faible à la taille, et d’autre part de la mobilité moindre qu’impliquent la fourche longue et l’ouverture large aux jambes.
Slip
Tout comme un boxer, un slip est lui aussi élastique à la taille, mais il ne couvre pas les jambes. C’est pour moi une esthétique un peu vieillote mais qui peut convenir dans certains cas :
– il met bien en avant les jambes donc allonge la silhouette si vous êtes petit
– il mettra en avant les cuisses musclées
En revanche, évitez le si vous avez un peu d’embonpoint. En voulant illustrer cet article, je me suis d’ailleurs rendu compte qu’il existait beaucoup de pubs vintage avec un homme portant le caleçon/boxer dénigrant celui portant le slip.
II Quel type de modèle choisir ?
C’est pour moi la partie de loin la plus intéressante de ce guide : tout comme la plupart des vêtements classiques, un sous-vêtement bien choisi doit mettre en avant votre morphologie, et cacher les éventuels défauts.
Mais il doit aussi être confortable et être adapté à votre rythme et vos besoins : qu’on soit extrêmement sportif, ou alors carrément sédentaire, on ne choisira pas les mêmes sous-vêtements.
Ainsi, voici les trois critères à prendre en compte:
– votre morphologie globale
– la musculature de vos jambes
– votre rythme de vie
De manière générale:
– un sous vêtement long (qui recouvre les jambes) est adapté à des grandes tailles, et à des jambes plus fines
– un sous vêtement court (qui montre les jambes) est quant à lui adapté à des petites tailles, et mettra bien en valeur des jambes (et en particulier des cuisses) plus musclées.
Les différentes morphologies
Vient ensuite la morphologie globale, qu’on soit sec, musclé, maigre ou avec un peu de ventre, on ne choisira forcément pas la même chose
Maigres/Élancés
Slips et boxers peuvent convenir. Le caleçon en revanche, du fait d’une matière plus épaisse, risque par contraste d’affiner inutilement votre silhouette.
Corpulents
Raisonnement inverse. On privilégiera les caleçons, ou les boxers avec un peu de longueur qui allongeront visuellement la taille.
Evitez les slips et boxers classiques.
Musclés/Athlétiques
C’est comme vous l’imaginez la morphologie la plus avantageuse dans ce cas de figure, pour laquelle tous types de sous-vêtement pourra convenir. A vous de voir ensuite en fonction de votre usage.
Voici une brève infographie récapitulative sur les sous-vêtements à choisir en fonction de votre morphologie :
L’usage
Forcément, on ne choisira pas le même sous-vêtement pour une pratique sportive intense ou pour passer la journée devant son ordinateur.
De la même manière, et ce quelle que soit votre morphologie, il est intéressant de porter un caleçon la nuit car il est beaucoup plus aéré.
Pratique sportive : boxer et slip feront très bien l’affaire. Boxer car il est près du corps, et a d’ailleurs été inventé pour la boxe. Slip car il permet une grande liberté de mouvement.
Vie quotidienne/bureau : le caleçon est idéal. Même s’il est un peu plus long et épais, il est aussi plus aéré grâce à une ouverture plus large au niveau des jambes.
III Les différentes matières
Les matières naturelles
Coton
Le coton est sûrement la matière à privilégier (surtout pour les peaux sensibles), en particulier pour les caleçons : il est respirant mais va aussi bien absorber la transpiration.
Tous les sous-vêtements en coton ne se valent pas : c’est surtout la finesse et la longueur du fil qui vont faire la différence et assurer une belle douceur.
Le coton Supima vous garantit un bon haut-de-gamme, tandis que le must est de loin le coton Sea Island.
On ne trouvera le Sea Island que sur le très haut-de-gamme, par exemple ce Boxer Turnbull&Asser à tout de même 120€
Il est cependant assez rare de trouver des sous-vêtements 100% coton: les mélanges sont assez communs, par exemple coton et lycra ou coton et modal. Là encore, tous les mélanges ne se valent pas.
Comme pour tout vêtement en coton, attention à ne pas le faire rétrécir en machine ou déteindre.
Le lin
La pagne en lin portée par les Egyptiens est le premier sous-vêtement de l’Histoire, pourtant c’est une déclinaison assez rare sur le marché français ( à l’exception notamment de la nouvelle gamme de boxers en lin du Slip Français).
Si vous avez une chemise, un pantalon ou du linge de lit en lin, vous savez que ce tissu apporte une belle sensation de fraîcheur au contact avec la peau, et qu’il devient de plus en plus doux et confortable au fur et à mesure des lavages. et des ports. Bref, vous n’aurez pas forcément le côté rigide.
Les matières synthétiques
Lycra
Le lycra est très courant dans l’industrie du sous-vêtement, en particulier grâce à sa grande élasticité. On le trouvera généralement dans des mélanges coton/lycra.
Microfibres
Il s’agit d’une fibre extrêmement fine, qui sera soit synthétique, soit extraite d’un arbre ou d’une plante (comme le tencel et le modal).
En effet, cette matière est très résistante à la chaleur, tout en permettant à la peau de respirer.
Elle absorbe la transpiration et prodigue un grand confort durant vos séances de sport.
C’est également un tissu qui sèche très rapidement.
Le micro-modal
Le MicroModal est un modal dont les fibres sont extrêmement fines (microscopiques donc, vous l’aurez compris).
D’où vient exactement le modal ? Généralement de bois de hêtre, dont la pulpe est liquéfiée et à partir de laquelle on extrait un filament, qu’on transforme ensuite en fil. Il s’agit donc à l’origine d’une matière naturelle mais avec un procédé de fabrication extrêmement pointu (qui consomme tout de même 10 à 20 fois moins d’eau que le coton).
Le micro-modal a l’avantage d’être très léger et respirant. Il évacue mieux l’humidité que le coton, sèche donc plus vite et rétrécit moins au lavage.
Il est aussi beaucoup plus doux que le coton (j’ai pu lire ça et là 3 fois, mais je ne pense pas que ce genre de ressenti soit mesurable à ce point) et retiendra mieux les couleurs.
Il existe différents types de MicroModal, le plus haut de gamme étant le MicroModal Air : il s’agit de la déclinaison la plus fine, douce et respirante.
Le tencel
On a souvent tendance à la confondre avec le modal, surtout que cette matière vient du même fournisseur autrichien Lenzing. La différence, c’est qu’il s’agit d’une fibre de lyocell (cellulose d’eucalyptus et non pas de hêtre comme le modal).
Le tencel est plus résistant que le modal, anti-bactérien et doux (il sera en revanche moins doux, fin et respirant que les variétés les plus qualitatives de MicroModal comme le MicroModal Air).
III Et l’esthétique globale ?
Style, motifs et couleurs
Evidemment, on évitera les motifs et couleurs criardes. Vous pouvez jouer sur de très beaux unis, et aussi sur des matières avec un peu de reliefs et de texture (le lin est pour ça un excellent choix).
Si vous voulez un peu de fantaisie, vous pouvez éventuellement opter pour des ceintures contrastantes un peu plus originales.
La plupart des DNVB que nous avons testées comme Tom Adam ou Pétrone proposent des coloris unis ou chinés avec des coloris pastels intéressants.
Si vous voulez aller plus loin dans les motifs, il faut aller vers des marques spécialisées. Ici encore, le Slip Français propose notamment parmi ses boxers une sélection de motifs colorés.
Je profite de cet exemple pour rappeler que les rayures auront ici le même rôle que sur n’importe quel vêtement classique :
– horizontales : elles vont donner plus de largeur aux hanches, donc intéressant si vous êtes maigre
– verticales : elles vont vous affiner au niveau des hanches, parfait si vous avez de l’embonpoint
Les finitions
Tout comme pour un vêtement classique, vous pouvez examiner :
– la régularité des couture, en particulier au niveau de la ceinture.
Pour se faire une idée rapidement, vous pouvez retourner le sous-vêtement sur lui-même pour examiner la propreté des coutures: plus elles sont fines et discrètes, mieux c’est. L’idéal reste des coutures gansées qui ne seront pas en contact avec la peau et qui permettront un rendu beaucoup plus propre.
– la qualité de la ceinture élastique : et c’est encore mieux lorsqu’il est recouvert à l’intérieur
– le montage de l’étiquette : un point qu’on oublie assez rapidement mais qui peut faire la différence
Ensuite, en fonction du type de sous-vêtement, vous pouvez examiner :
– la qualité des boutons sur la fermeture du caleçon : des boutons en nacre par exemple
– l’éventuelle présence d’une ganse de maintien sur les boxers pour lui éviter de remonter le long des jambes au fur et à mesure de votre journée
La marque Pétrone que nous avions testée propose par exemple ces deux finitions.