C’est plus de 8,3 millions de soldats que comptait l’armée Américaine à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. Il fallait forcément une quantité impressionnante d’uniformes pour les habiller et donc d’autant plus de surplus qui ont, après la guerre, envahi le marché Américain et Européen en touchant d’un coup des millions de consommateurs. Et dans ces surplus se trouvaient les chinos.
D’origine militaire, le chino est avant tout un vêtement fonctionnel, durable et solide. Il est à l’origine confectionné à partir d’un cotton twill (avec les fils cousus en diagonal) et de couleur khaki. Il est de coupe droite ou légèrement fuselée (large en haut, plus étroit en bas) avec une poche latérale et une ou deux poches arrières.
Les surplus militaires ont amené les adolescents de l’époque à en faire leur uniforme : c’est ainsi que le chino beige devint un des symboles de la tendance preppy (celle des étudiants de l’Ivy League).
Ils avaient un avantage par rapport au jean : en plus d’être confortables, ils étaient aussi plus formels et habillés.
Mais les chinos ne viennent pas de la Seconde Guerre Mondiale : ils remontent en fait à la deuxième moitié du 19è siècle.
C’est en 1848 qu’Harry Lumsden, officier de l’armée britannique, réalisa que son régiment, situé à la frontière entre l’Inde et l’Afghanistan, serait logiquement mieux camouflé dans des couleurs sobres plutôt qu’avec une tenue rouge flamboyante et des pantalons blancs.
On passe effectivement de ça
A ça:
C’est avec un savoir-faire local qu’ils ont teint le coton des uniformes avec du jus de mûre pour obtenir une teinte terne jaunâtre qui se fait baptiser Khaki, ce qui signifie poussière en Hindi
Les uniformes Khakis sont ainsi portés à partir de 1848 par les troupes indiennes et britanniques en particulier dans les zones de guerre désertiques, par exemple en Ethiopie en 1867-1868 et à la guerre des Boers de 1899 à 1902 où les Britanniques étaient surnommés « Khakis ».
Ce teint beige fût rapidement remarqué par les militaires étrangers pour ses capacités de camouflages. Par exemple lors de la courte guerre hispano-américaine de 1898 de 4 mois, les Etats-Unis furent conquis par les qualités de ces pantalons khakis qu’ils ont alors baptisé « chinos ».
L’origine de ce nom a différentes théories : soit les pantalons étaient fabriqués en chine, soit le coton y était tissé, ou encore certains soldats se sont fournis en Chinos auprès de tailleurs et de marchands chinois aux philippines.
Il devint l’uniforme officiel de l’armée américaine en 1902. Le grand public s’y intéressa d’abord pour son aspect fonctionnel : Levi’s y consacra une ligne en 1906 et Brook Brothers, la marque phare du preppysme, commença à en vendre en 1942. Ceux de la seconde Guerre Mondiale utilisaient du tissu Cramerton, repris par Levi’s après la guerre et toujours largement distribués.
Ils n’ont ensuite jamais été vraiment abandonnés aux Etats-Unis, comme le prouve la campagne publicitaire GAP qui met en scène des personnalités icôniques portant le fameux vêtement.
D’autres affiches, forcément moins officielles:
On se retrouve dans le prochain article pour une présentation approfondie d’une marque qui a ramené le chino sur les devants de la scène, et une sélection d’autres marques qui se le sont appropriés à leur façon.
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Génial cet article. Et la théorie la plus répandue, c’est que les soldats se sont fournis aurpès des chinois.
Maintenant la question c’est comment ils sont passés de chinois à chino. Ca pourrait faire une belle anecdote d’ailleurs !