Vous ne rêvez pas: nous sommes le 24 juin, vous êtes sur un blog de mode masculine et je n’ai pas fait de sélection soldes avec des liens affiliés bourrés de pas si bonnes affaires.
Vous allez plutôt dans cet article trouver une nouvelle grille d’analyse ultra-solide pour décortiquer un vêtement et être sûr que c’est ce que vous devez vraiment acheter.
J’ai été vraiment ravi de la quantité et de la richesse de toutes vos contributions sur l’article précédent, qui expliquait brièvement les concepts de formel et de casual. C’est pourquoi l’article suivant aura été beaucoup plus long à écrire que prévu, du fait d’une synthèse plus compliquée que prévue.
Voici les deux types d’avis les plus pertinents que j’ai retenu (et qui recevront donc les packs complets d’ebooks):
-les « Oui, très bien mais aussi… »: des avis positifs par rapport à cette nouvelle idée, mais pas que. Beaucoup de propositions pour enrichir encore plus le concept et proposer des informations vraiment complètes. J’ai retenu beaucoup de ces idées en plus, mais je vais aussi devoir en laisser certaines de côté sur les guides, pour des raisons évidentes de faisabilité (j’en reparle un peu après)
-les « Non car… »: effectivement, le fait de chiffrer et de quantifier le style est en soit un exercice un peu dérangeant vu qu’on essaie de rendre scientifique une notion assez abstraite. Et le fait de commencer d’abord par le casual et le formel semble rendre le concept limité.
On va tâcher de faire de cet article une grosse synthèse de texte (comme en classe prépa mais en fun à lire, et sur un sujet plus stylé que les toilettes de Marcel Duchamp) pour voir ce qu’il va en ressortir.
Beaucoup de recommandations seront prises en compte pour les tests produit sur le site, et d’autres seront appliquées pour les guides payants (mais d’une manière différente, car on parle de guides ultra complets qui proposent une quarantaine de marques en moyenne, et entre 70 et 100 produit, difficile d’être exhaustif sur la variété de produit tout en entrant dans les détails).
Pour chaque point, les conclusions seront différentes selon le support.
Je dois en tout cas avouer que je suis agréablement surpris: je voulais simplement commencer par le concept casual/formel pour démarrer doucement sur cette nouvelle mise en forme, mais beaucoup d’entre vous veulent déjà aller beaucoup plus loin et chiffrer davantage d’informations;
Sommaire
I Les suggestions d’enrichissement
1) L’univers du produit
Nikolas:
« – univers du produit (casual, business, formel, etc.) »
Antoine P
« A) Positionnement style
Echelle entre casual,et formel (on peut aussi se positionner entre casual et workwear, casual et street…)
– et peut-être des tags « preppy », « casual chic », « relax »
Difficile de dire au premier abord si les pièces de cette tenue sont du même univers ou pas (et pourtant elles le sont bien: entre la veste destructurée, la chemise camo et le chino ultra preppy, et les blucher Alden). Lookbook TheNextDoor
Les guides: l’univers sera indiqué pour chaque produit. C’est d’autant plus pertinent que dans un même guide une marque peut aussi bien proposer par exemple du formel ou du très habillé.
On est même allés jusqu’à parler de guides non plus consacrés à une pièce en particulier, mais plutôt à un style entier. C’est un peu la suite logique de mon travail, et effectivement je vais faire tout mon possible pour très bientôt vous proposer des guides du workwear, du formel ou encore du casual chic. (seul style que je ne peux pas garantir: le dark, surtout par gros manque d’intérêt)
Les tests: On en parle déjà mais on peut effectivement le remettre en fiche récapitulative
2) La notion de prise de risque
Antoine P:
« Une étoile : hyper basique à acheter les yeux fermés
Deux étoiles : basique avec petit twist
Trois étoiles : pièce forte, à adoucir avec des basiques
Quatre étoiles : pièce à risques, qui demande d’avoir le reste de la tenue au même niveauAu vu de ton oeil expert, tu peux facilement aider en évitant aux débutants ou intermédiaires d’acheter des pièces trop difficiles à porter. »
Le chapeau Etudes est un des must-have de la marque. Mais il vaut mieux avoir une tenue un minimum déstructurée pour le porter, étant donné qu’il joue beaucoup sur les volumes. Lookbook TheNextDoor
Les guides: L’objectif principal des guides JamaisVulgaire, c’est justement de vous permettre d’acheter en vous trompant le moins possible. Mais il ne s’agit pas non plus de vous limiter en ne vous proposant que des basiques ultra ennuyeux.
Beaucoup de pièces fortes sont ultra intéressantes, mais demandent justement comme Antoine P l’explique si bien des bases solides, et parfois une garde-robe consistante.
Bref, on va intégrer ce critère supplémentaire dans les ebooks 🙂
Les tests: j’en parle déjà dans les parties conseils de style, mais ça a toute sa place dans une fiche résumé en fin d’article.
3) Le rapport qualité/prix
Nikolas
« – prix du produit, « rapport qualité prix » (note sur base de 5 étoiles par ex) et positionnment par rapport à d’autres produits similaires de marques différentes »
Antoine P »
C) Qualité/durabilité
Une étoile : entrée de gamme (monoprix, uniqlo, zara, gmarket, bexley…)
Deux étoiles : milieu de gamme bas (edwin, cos, balibaris, national standard, meermin)
Trois étoiles : milieu de gamme haut (Notify, comédie humaine, 7e largeur, MG…)
Quatre étoiles : haut de gamme (Balmain, Lanvin, Givenchy, John Lobb…) »
Les guides: Effectivement, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai écrit dans mes ebooks qu’un produit était probablement « un des meilleurs rapports qualité/prix du guide » ou qu’un autre était « passable à un prix normal mais intéressant en soldes ».
Au même titre que les notes sur le casual et le formel, on va effectivement intégrer également une note sur 5 sur le rapport qualité/prix. Peu de produits seront cependant en dessous des 3/5: pas très utile de vous faire un guide d’achat pour que vous gagniez du temps si ce n’est pas pour trier le grain de l’ivraie.
Les tests: j’évoque déjà le rapport qualité/prix. Celui-ci est toujours un minimum correct sur les produits testés sur le blog (pas très utile de faire des tests produits pour le seul plaisir de les descendre).
4) Les suggestions de produits similaires ou de style
Nikolas :
« – liens vers d’autres produits similaires pour pouvoir comparer
– liens vers des produits / catégories complémentaires pour composer une tenue (présentation d’un chino > lien vers une ceinture tressée Cavalier bleu ou vers la page des sneakers) »
La encore, ça dépend si on parle d’un test d’un produit en particulier sur le blog ou alors des guides d’achats. Difficile de faire une suggestion entière de tenue pour chacune des 70 bottes du guide des bottes, d’autant plus que ça deviendrait hyper répétitif et peu intéressant.
Les guides payants: ils ont déjà une partie conseil de style avec des suggestions de tenues. Pour chacune de ces tenues vous avez généralement trois alternatives pour s’y retrouver niveau budget: faible, moyen et intermédiaire.
Les tests du blog: on commence toujours par parler du style général de la pièce, on évoque les marques icôniques et on donne des suggestions de tenues. Le but n’est pas que de vous faire découvrir une pièce d’une marque en particulier mais plutôt de vous donner une culture générale sur l’univers.
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II Les objections
Les objections portent d’une part sur l’aspect trop scientifique de ce système de notation, mais aussi sur ses limites.
Voici celle que j’ai trouvé la plus intéressante, rédigée par Henry:
« -Le style n’est pas une devoir de maths.
-Plus sérieusement, dans la mesure ou le style est une chose implicite ( la plupart d’entre-nous saurait si une tenue est cohérente mais ne saurait l’expliciter). Certes, le vêtement possède des caractéristiques peut-être mesurables ( nombre de pts/cm des coutures, nombre d’opération à la main…) mais elles sont surtout qualifiables ( entoilage, cousu Goodyear, selvedge…)mais pas qualifiables à la manière d’une note qui comptera les critères (bien souvent subjectifs) que le vêtement présentent. De plus, ce qui nous plaît dans un vêtement est souvent implicite ( La façon dont il tombe, la main du tissu, comment il nous va au teint…).
-En plus, du fait qu’il existe plusieurs style casuals, il est possible de s’habiller de façon casual avec des vêtements très formels ( ex : Benoît Carpentier et sa veste de smoking, et toutes ces personnes au Pitti Uomo).
-Un sysytème de notation pousserait des personnes à tout faire pour atteindre le 10/10 de la tenue formel, à trop en faire pour un entretient, et de faire passer sa tenue avant sa personnalité.
-Apprendre à bien s’habiller prend du temps, et il est nécessaire de prendre son temps. Comme le dit Hugo Jacomet, il faut exercer son oeil, prendre le temps de créer sa garde-robe, de forger son style. Si l’on va trop vite en essayant de rationaliser le style, on risque de se tromper. De plus, allez demander à une personne comment bien s’habiller il vous répondra très souvent de prendre le temps d’apprendre à se connaître et connaître ce qui nous va. »
Le débat porte surtout sur l’imperfection du système: et je suis entièrement d’accord pour dire qu’il est incomplet, et qu’il ne vous apprendra effectivement pas à porter un smoking au Pitti Uomo. Il n’est pas fait pour les plus expérimentés, qui doivent connaître des concepts plus abstraits pour progresser.
Son objectif est plutôt de vous donner un socle de départ: c’est de lui dont vous avez besoin pour passer de l’étape « je sens implicitement que quelque chose ne va pas dans cette tenue, mais j’ai du mal à dire quoi » à « cette tenue n’est pas cohérente, et je sais exactement pourquoi ». Et il vous suffira pour analyser l’écrasante majorité des tenues du quotidien (excepté effectivement celles hyper avancées).
Par contre la notion de note a été ici mal interprétée: il ne s’agit pas d’atteindre à tout prix le 10/10 en formel pour un entretien d’embauche.
Il s’agit plutôt de ne pas se tromper et donc de ne pas descendre sous un seuil critique qui entraînerait une faute de goût. Si vous prenez une chemise chambray très workwear, elle sera à 3/10 en formel et ne conviendra pas pour un entretien d’embauche.
Les notes formel/casual ne sont pas un indice de qualité, mais plutôt de registre: par exemple la présence de perforations sur une chaussure rends la paire plus casual, mais n’a aucun impact sur la qualité.
Pour le dernier point, bien s’habiller prends du temps et est effectivement une progression très personnelle. Mais beaucoup choisissent par exemple la voie du coaching ou du relooking pour aller un peu plus rapidement ou partir sur des bonnes bases.
Lors d’un relooking, je donne les conseils les plus concrets (et limite terre à terre possible) pour que le coaché puisse avoir des bases solides et continuer sur ses propres goûts.
Le système que je veux mettre en place est très similaire: vous guider dans votre progression à partir de repères concrets et objectifs, pour au moins vous permettre d’éviter les plus grosses erreurs, mais sans pour autant vous brider dans les possibilités.
Comme Antoine P l’explique dans son commentaire, le but de JamaisVulgaire est de vous permettre de passer du stade débutant au stade confirmé, en vous épargnant le plus d’erreurs possibles entre les deux:
« L’adéquation entre les moyens des lecteurs et leur niveau n’est pas simple: tu peux avoir quelqu’un qui recherche une pièce forte mais avec peu de budget, pour expérimenter, ou au contraire quelqu’un qui a 400€ pour sa première paire de sneakers blanches basiques.
Et là je pense au vu de tes références en guides que tu peux clairement avoir une très grosse valeur ajoutée face aux autres blogs et site qui séparent un peu trop les plus expérimentés qui ont des tenues complètes HDG et les débutants qui restent sur des basiques EDG. »
Il est par contre effectivement impossible de fixer des critères objectifs pour aider les plus expérimentés d’entre vous: c’est là que les goûts personnels et les contextes particuliers vont intervenir.
Au stade très expérimenté, je peux seulement vous aider en vous recommandant des marques hyper confidentielles auxquelles vous n’auriez pas pensé. Mais ça devient à vous de faire tout le travail d’évolution de style.
Lorsqu’on parle de tenues ultra pointues, on pense souvent par exemple à celle du Pitti Uomo. C’est très bien, et ça donne beaucoup d’inspiration en terme de style mais:
-beaucoup d’entre nous ne veulent pas forcément en arriver à ce stade là, et n’ont pas un style de vie qui va avec
-cette maîtrise avancée du style ne s’apprends pas vraiment sur le papier et passe effectivement par le vécu
Conclusion
Bref, je vais vous préparer du coup une nouvelle mise en page sur les tests du blog, et une légère refonte va être effectuée sur les guides pour inclure ces quatre nouveaux critères:
– note formel/casual
– rapport qualité/prix
– prise de risque
– univers
Elle visera surtout à aider ceux d’entre vous qui débutent ou qui sont à un stade intermédiaire à passer à un stade confirmé le plus facilement possible, avec des critères plus objectifs et plus rapides à assimiler.
Nikolas, Antoine P et Henry remportent chacun un pack d’ebooks 🙂
Je serais aussi ravi d’avoir votre avis sur cette synthèse, pour aller ensemble encore plus loin 🙂
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Salut Valéry ! Ô joie, ô bonheur que d’avoir été sélectionné 🙂 Mais surtout d’avoir pu (modestement) t’aider dans tes travaux.
Petit commentaire concernant les notes qui semblent refroidir certains : à défaut d’être (trop ?) « rigides », elles ont le mérite d’exister ! Une note seule ne vaut rien sans la présentation du vêtement/accessoire qui va avec. Il y a cependant des alternatives qui peuvent être intéressantes à étudier, comme par exemple l’instauration d’un baromètre de couleurs (du bleu – au rouge +) qui déciderait du positionnement d’un vêtement, sans jamais le noter.
Bonne continuation à toi et à ton équipe 😉
Nikolas