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Guide ultime de la cravate à rayures : histoire, signification et style

Grand guide de la cravate rayée: histoire, signification et style de la cravate à rayures, évolution de cet accessoire vers les rayures modernes

Introduction

Les cravates rayées – souvent appelées cravates régimentaires ou club ties – sont devenues un symbole intemporel de l’élégance masculine. Elles se distinguent par leurs bandes diagonales de couleurs variées, initialement portées pour afficher une appartenance à un groupe. Loin d’être de simples accessoires de mode, ces cravates portent une riche histoire, mêlant traditions militaires, scolaires et sociales. Nous étudierons ici en détail leurs origines, leur évolution, la signification de leurs motifs (couleurs comme épaisseurs de rayures), les différences d’interprétation selon les cultures, leur influence dans la culture contemporaine, ainsi que quelques exemples et anecdotes marquants.

Origines des cravates rayées

Bien avant l’apparition des motifs rayés, la cravate elle-même est née au XVIIe siècle. Elle tire son origine des mercenaires croates qui, pendant la guerre de Trente Ans, portaient un foulard autour du cou – appelé en français cravate d’après Croate – pour se protéger du froid. Ce n’est toutefois qu’à la fin du XIXe siècle en Angleterre que la cravate arbore ses premières rayures distinctives. La tradition aurait débuté dans un contexte estudiantin plutôt que militaire : en 1880, les rameurs du Exeter College à Cambridge nouèrent des rubans rouges et noirs autour du cou pour signifier leur appartenance à l’équipe, créant ainsi ce qu’ils appelaient leur « cravate d’école ».

Ces accessoires improvisés évoluèrent rapidement en véritables cravates à rayures diagonales aux couleurs du collège. On les nomma Old Boys Ties (« cravates des anciens élèves »), car les diplômés continuaient fièrement de les porter après avoir quitté l’école.

La cravate regimental

Par la suite, l’idée fut adoptée par d’autres communautés d’outre-Manche. Dès les années 1870-1880, il devint courant au Royaume-Uni de porter la cravate de son club sportif, de son association ou de son université afin d’en afficher les couleurs. Bientôt, même les régiments militaires britanniques y virent un moyen élégant d’arborer leurs couleurs régimentaires.

Chaque unité militaire britannique commença à concevoir sa cravate aux couleurs et motifs distinctifs – d’où le terme de cravate régimentaire – afin d’identifier ses soldats et de renforcer leur esprit de corps. Contrairement aux insignes ou médailles, cette cravate était un signe d’appartenance plus discret mais tout aussi chargé de fierté et d’honneur. Vers la fin du XIXe siècle, écoles, clubs et régiments possédaient donc leurs propres cravates à rayures, transformant un élément d’uniforme en symbole de cohésion communautaire.

Évolution historique des cravates rayées

À l’aube du XXe siècle, la cravate rayée quitte progressivement le strict cadre institutionnel pour gagner la garde-robe civile. Durant la Première Guerre mondiale, des hommes de tous milieux découvrirent les cravates régimentaires en servant sous l’uniforme. Après l’armistice, beaucoup continuèrent de porter la cravate de leur régiment une fois redevenus civils, par attachement et fierté envers l’unité dans laquelle ils avaient servi.

Autre changement majeur : un membre de la famille royale britannique, le prince de Galles Edward (futur Édouard VIII), joua un rôle décisif dans la popularisation de ces cravates hors du Commonwealth. En 1919, lors d’une visite officielle aux États-Unis, il apparut arborant sa cravate à rayures bleu et rouge du régiment des Grenadier Guards, suscitant l’enthousiasme des Américains.

Ce coup d’éclat lança outre-Atlantique la mode des cravates rayées. Dès les années 1920, des fabricants américains s’empressèrent d’adopter et d’adapter le concept, fabriquant des cravates aux rayures purement décoratives, sans lien avec un régiment ou une école précise.

C’est à cette époque qu’intervint une subtile transformation : la maison Brooks Brothers de New York, voulant proposer aux Américains ces élégantes club ties venues d’Angleterre, décida d’inverser le sens des rayures pour y apposer sa « patte américaine ». Ce simple renversement (les bandes diagonales étant orientées dans l’autre sens) n’avait d’autre but que de s’approprier la coutume britannique tout en la distinguant, afin de commercialiser des modèles « version américaine ».

L’idée fut un succès : ces cravates rayées lancées dans les années 1920 par Brooks Brothers devinrent un élément phare du style universitaire Ivy League, emblématique de l’élégance preppy sur les campus américains. En parallèle, au Royaume-Uni, les cravates rayées restaient prisées dans la vie professionnelle et associative, tout en conservant leur caractère codifié (porter les couleurs d’un club sous-entendait qu’on en faisait vraiment partie).

Après la Seconde Guerre mondiale, la cravate rayée s’était définitivement installée comme un classique de la mode masculine. Dans les pays anglo-saxons notamment, elle était portée aussi bien par les hommes politiques en déplacement officiel que par les hommes d’affaires lors de réunions, et même dans des contextes plus décontractés requérant néanmoins une tenue soignée.

Fait intéressant, malgré cette popularisation mondiale, la cravate rayée est demeurée considérée dans l’étiquette britannique comme un accessoire relativement informel : on évite par exemple de la porter lors de cérémonies très solennelles, au profit d’une cravate unie ou à blason. Quoi qu’il en soit, la diffusion planétaire des cravates à rayures a largement dépassé leur sens initial. De nos jours, on en trouve de toutes les couleurs dans le commerce, très souvent sans aucun lien avec une quelconque institution d’origine – simple motif classique dicté par la mode. Il n’en reste pas moins que ce motif continue d’évoquer inconsciemment la tradition et l’appartenance, héritage d’une histoire riche d’un siècle et demi.

Signification des couleurs et des rayures: décrypter le code vestimentaire des cravates rayées pour homme

Historiquement, chaque combinaison de couleurs sur une cravate rayée était porteuse d’une signification bien précise : elle représentait l’identité d’un groupe. Dans l’armée britannique, chaque régiment se distinguait par un code de couleurs unique tissé en rayures, symbole de l’honneur d’appartenir à cette unité. De même, les clubs sportifs, universités ou écoles choisissaient des teintes spécifiques pour leurs cravates, souvent reprises de leurs blasons ou uniformes.

La garde royale: rayures rouges et rayures bleu

Par exemple, la Household Division (garde royale anglaise) arbore une célèbre cravate à rayures bleues et rouges dont on dit qu’elle illustre le sang bleu de la royauté et le sang rouge des gardes.

Le club de cricket I Zingari; noir, rouge et or

De son côté, le club de cricket I Zingari (fondé en 1845) a pour couleurs le noir, le rouge et l’or, symbolisant sa devise « Out of darkness, through fire, into light » (« hors des ténèbres, à travers le feu, vers la lumière »). Ces exemples montrent que les couleurs n’étaient pas choisies au hasard : elles portaient du sens pour ceux qui les arboraient.

I Zingari. Illustration for one of a set of cigarette cards on the subject of Well-known Ties, Second Series issued by Churchman in 1935.

Au-delà des teintes, la disposition et la largeur des rayures pouvaient également varier et donner un style particulier à la cravate. Dans la tradition britannique influencée par l’héraldique, on distingue par exemple les barres et les bandes : une bande diagonale large allant de l’épaule gauche vers le flanc droit du porteur (sens « gauche-droite ») est appelée barre, tandis que son opposée (diagonale droite-gauche) est nommée bande.

Les fines rayures: les cotices

Quant aux petites rayures fines, elles sont désignées sous le terme de cotices. Ces termes anciens ne sont plus guère utilisés au quotidien, mais ils rappellent que le motif rayé puise en partie son inspiration dans la science des blasons et leurs codes.

Les rayures larges: les block stripe

En pratique, la largeur des rayures contribue surtout à l’esthétique : des rayures très épaisses donnent un style plus audacieux qu’une multitude de fines rayures serrées, par exemple. On parle de block stripe lorsqu’une cravate présente des rayures si larges qu’elles forment de véritables blocs de couleur – un style tape-à-l’œil, mais difficile à assortir.

De nombreuses variantes de motifs rayés ont été cataloguées par les cravatiers au fil du temps, certaines portant même des noms spécifiques :

Style de rayuresDescription du motif
BengalRayures diagonales larges de même taille, dans deux couleurs contrastées alternées (évoquant le pelage du tigre du Bengale)
TitanUne seule séquence de rayures répétée de manière régulière (une ou plusieurs couleurs) sur toute la longueur de la cravate
AmbreRayures de différentes nuances d’une même couleur (motif ton sur ton dégradé)
MogadorMotif à trois bandes : une large rayure centrale d’une couleur, encadrée de deux rayures plus étroites d’une autre couleur
Block stripeRayures ultra-épaisses formant de grands aplats de couleur (variante audacieuse, dite aussi à larges bandes)
Tableau 1 : Quelques styles de motifs à rayures couramment rencontrés sur les cravates.

De gauche à droite: Bengal, Titan et Ambre

Mogador et Block stripes

Les cravates à rayures modernes

Si de nos jours beaucoup portent ces cravates simplement pour leur élégance, sans en connaître l’origine, les combinaisons de couleurs et de rayures conservent une charge symbolique. Arborer telle association de couleurs peut exprimer subtilement son attachement à une école ou un club (pour qui est au courant), ou plus largement ses goûts personnels.

Par exemple, une cravate à fines rayures sobres pourra sembler plus discrète et professionnelle, tandis qu’une cravate à larges rayures contrastées donnera une touche plus vive et affirmée à la tenue. En somme, chaque cravate rayée raconte une histoire par son motif : celle d’une institution précise dans le cadre d’une cravate régimentaire authentique, ou plus généralement celle d’un certain style et d’une certaine personnalité vestimentaire.

Différences culturelles d’interprétation

Bien que la cravate rayée soit aujourd’hui portée à travers le monde, son interprétation culturelle varie considérablement selon les pays, en raison de son origine très britannique. La première différence frappante concerne l’orientation des rayures.

En Europe (selon la tradition anglaise), les rayures descendent typiquement de l’épaule gauche vers le côté droit du porteur. On dit en Angleterre qu’elles vont « du cœur à l’épée » – le cœur étant du côté gauche et l’épée symbolisant la main droite du soldat.

Aux États-Unis en revanche, la majorité des cravates à rayures présentent l’inclinaison opposée (de l’épaule droite vers le côté gauche). Ce choix remonte aux premières repp ties commercialisées aux USA : en 1920, pour éviter de copier exactement les cravates de clubs britanniques, Brooks Brothers inversa le sens des bandes.

De nombreuses légendes ont circulé pour expliquer cette inversion – l’une prétend même qu’elle viendrait de la position du fusil, portée à gauche en Europe et à droite en Amérique – mais la réalité est qu’il s’agissait avant tout d’une astuce marketing sans raison militaire avérée. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui encore on repère souvent au premier coup d’œil cette différence : une rayure diagonale gauche-droite fera penser à une cravate britannique ou européenne, tandis qu’une droite-gauche évoquera un modèle d’inspiration américaine.

Au-delà de l’esthétique, la signification accordée aux cravates rayées diffère aussi selon les cultures. Dans le monde anglo-saxon, particulièrement au Royaume-Uni, ces cravates conservent un certain caractère exclusif : porter une cravate régimentaire ou d’école dont on ne fait pas partie est souvent mal vu. Par exemple, dans la haute société britannique, arborer les couleurs d’un régiment sans y avoir servi peut passer pour un faux pas voire un manque de respect. On évitera ainsi de porter la cravate d’un club sportif lors d’un de ses événements si l’on n’en est pas membre. Cette notion d’appropriation indue est moins prégnante ailleurs.

Aux États-Unis, les cravates rayées sont depuis longtemps un élément standard de la mode business et preppy, dépourvu de lien avec un quelconque groupe dans la plupart des cas. Un Américain choisira une cravate à rayures pour son seul attrait visuel, sans que personne n’y voie une usurpation d’appartenance. D’ailleurs, lorsque des organisations américaines (universités, clubs…) utilisent à leur tour des cravates pour marquer l’affiliation de leurs membres, elles emploient souvent le style britannique traditionnel, rayures inclinées gauche-droite, afin de respecter le code d’origine.

En Europe continentale et ailleurs dans le monde, où l’histoire des regimental ties est moins connue, la cravate rayée est généralement perçue simplement comme un motif classique et distingué, d’inspiration britannique.

En France par exemple, porter une cravate à rayures ne signalera pas nécessairement une appartenance précise (sauf dans de rares cercles d’initiés) mais plutôt un certain goût pour l’élégance formelle « à l’anglaise ». De nombreuses écoles hors du monde anglo-saxon n’utilisent pas de cravate dans l’uniforme, ou n’emploient pas de code couleur aussi codifié.

À l’inverse, dans d’anciennes colonies britanniques, la tradition persiste : on retrouve des cravates d’uniforme scolaire à rayures en Inde, en Afrique du Sud, en Australie, etc., héritage direct du système anglais. Chaque culture a donc développé sa propre lecture de la cravate rayée – objet chargé de sens pour les uns, simple élément esthétique pour les autres. Cette diversité d’interprétation contribue au charme particulier de cet accessoire, à la frontière du vêtement et du symbole.

Influence dans la culture contemporaine

Grâce à son histoire prestigieuse, la cravate rayée exerce encore aujourd’hui une influence notable en politique, dans les affaires et dans la mode.

Dans la sphère politique : Le choix de la cravate n’est jamais anodin pour un homme d’État, et les modèles à rayures occupent une place de choix dans la garde-robe de nombreux dirigeants. Associée à l’origine aux militaires et aux élites éducatives, la cravate rayée véhicule une image de pouvoir et d’autorité, ce qui la rend attrayante pour les politiciens. Des rayures affirmées sur une cravate sombre confèrent au porteur une allure sérieuse et traditionnelle, inspirant confiance. On la voit régulièrement au cou de parlementaires, de ministres ou d’ambassadeurs lors d’occasions officielles. Par exemple, au Royaume-Uni, il n’est pas rare qu’un député arborant la cravate de son ancienne université ou de son régiment envoie ainsi un message implicite à ses collègues initiés.

Aux États-Unis, bien que les cravates unies (rouge républicain ou bleu démocrate) soient courantes, on aperçoit aussi des cravates à rayures repp dans les meetings ou débats, symbole d’un classicisme patriote à la Ivy League. Bref, en politique, la cravate rayée demeure un accessoire stratégique, mariant élégance et symbole d’appartenance à l’establishment.

Dans le monde des affaires : La cravate rayée est un pilier du dress code professionnel. Porter une telle cravate en réunion d’entreprise ou devant des clients renvoie une image de sérieux et de réussite. Historiquement prisée dans les milieux de la finance et du droit (on pense au costume trois-pièces du banquier londonien, complété de la sempiternelle cravate rayée club), elle s’est répandue à l’ensemble du secteur professionnel. Son motif dynamique attire modérément l’attention tout en restant sobre, ce qui convient bien au contexte business.

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De nombreux chefs d’entreprise et cadres supérieurs la plébiscitent pour son allure sophistiquée et intemporelle, synonyme de confiance en soi. À tel point qu’elle est souvent vue comme un symbole de statut dans le milieu professionnel moderne. Certaines entreprises entretiennent même leurs propres cravates institutionnelles à rayures pour leurs employés ou comme cadeau d’affaires, perpétuant l’idée d’équipe soudée. Enfin, l’omniprésence des cravates rayées dans la panoplie de l’homme d’affaires prospère est telle qu’on la considère comme un incontournable de la garde-robe corporate aujourd’hui.

Dans la mode et les tendances : Au-delà des cercles traditionnels, la cravate rayée continue d’inspirer les créateurs. Son motif a été largement repris, réinventé, détourné au fil des décennies. Dans les années 1960-70, par exemple, certaines icônes du style Mod britannique arboraient des cravates rayées fines avec des costumes étroits, brouillant les codes entre uniforme d’élite et mode urbaine. Plus tard, des marques comme Ralph Lauren ont bâti une partie de leur esthétique sur l’imaginaire preppy universitaire, multipliant les cravates reprenant des motifs régimentaires anciens pour les intégrer à des tenues contemporaines.

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Aujourd’hui, presque toutes les grandes maisons proposent des cravates à rayures dans leurs collections, tant cet imprimé est devenu synonyme d’élégance classique. On voit même des versions audacieuses – par exemple en soie tricotée rayée, ou ornées de fines rayures métallisées – preuve que le motif se prête à l’innovation tout en restant immédiatement reconnaissable. La culture populaire s’est emparée elle aussi du symbole : au cinéma, l’uniforme de Poudlard dans Harry Potter inclut fièrement une cravate rayée aux couleurs de chaque maison, clin d’œil aux traditions des internats britanniques.

De même, dans les séries télévisées ou les magazines, faire porter une cravate rayée à un personnage est un raccourci visuel fréquent pour signifier qu’il est issu d’un milieu huppé ou qu’il occupe un poste important. La cravate rayée est ainsi devenue un code vestimentaire universellement compris, à la fois indémodable et toujours réinventé par la mode.

Exemples notables et anecdotes historiques: inspirations pour bien choisir sa cravate

Pour terminer, illustrons cette riche histoire par quelques exemples et anecdotes marquants autour des cravates rayées :

Le club I Zingari et l’« œuf et bacon » : Le club de cricket I Zingari, fondé en 1845, est l’un des premiers à avoir utilisé des couleurs distinctives pour ses tenues. Sa cravate noire à fines rayures rouge et or était si reconnaissable qu’en 1860 le Marylebone Cricket Club (MCC) adopta des couleurs similaires (jaune et rouge) pour son propre blazer et sa cravate. Ce duo de couleurs vives fut surnommé egg and bacon par les Anglais, tant il rappelle les œufs au bacon du petit-déjeuner. Porter fièrement une cravate « œuf et bacon » du MCC reste aujourd’hui un signe d’appartenance au très sélect club de cricket basé à Lord’s.

Stephen Fry nominated as next president of the MCC | The Independent

Exeter College 1880 – la première cravate d’école : Comme évoqué plus haut, l’idée de la cravate rayée d’appartenance est née en milieu étudiant. La légende du Exeter College de Cambridge, où des rameurs attachèrent leurs rubans de chapeau autour du cou pour en faire des cravates improvisées, marque le début de la tradition des cravates scolaires. De ce fait divers serait née l’expression désormais courante school tie en anglais. Ces cravates d’écoles prestigieuses sont encore portées, notamment lors des réunions d’anciens élèves, perpétuant un esprit de camaraderie au-delà de la scolarité. L' »old school tie« , littéralement la « cravate de la vieille école », est d’ailleurs devenue une métaphore de la solidarité élitiste entre anciens camarades – synonyme de réseau d’influence dans le monde anglophone.

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Variations militaires originales : Toutes les cravates régimentaires ne sont pas faites de simples rayures droites. Certaines unités y ont incorporé des motifs spécifiques : par exemple, de nombreux régiments d’artillerie utilisent des rayures en zigzag plutôt que diagonales classiques, clin d’œil aux éclairs et explosions associés à leur arme. La Royal Navy britannique, quant à elle, arbore souvent des cravates à motifs de vagues ou de lignes ondulées rappelant la mer.

Enfin, quelques cravates régimentaires sont unies ou barrées de seulement deux ou trois larges bandes horizontales, sur lesquelles figure en répétition l’emblème du régiment (insigne, couronne, animal héraldique, etc.) – une alternative au motif rayé classique. Ces déclinaisons moins connues soulignent la créativité déployée pour différencier chaque corps tout en restant dans un registre sobre.

Conclusion

La cravate rayée est bien plus qu’un accessoire décoratif : c’est un condensé d’histoire sociale et militaire autour du cou. Des champs de bataille aux salles de conseils d’administration, du club-house au podium de mode, elle a su évoluer sans jamais perdre son aura originelle de symbole d’appartenance et de distinction. Que ce soit pour afficher fièrement ses couleurs ou simplement pour ajouter une touche de tradition britannique à une tenue, la cravate à rayures continue de traverser les époques avec élégance, portant en ses lignes obliques le récit de plus de cent cinquante ans de style masculin.

Valery

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