Nous avions déjà testé William L 1985 en été 2017 avec leur chronographe (s’inspirant à l’époque des montres suisses vintage).
La marque s’est depuis attaqué à l’ancêtre des montres, la Field Watch avec sa nouvelle Three Hands proposée à 89 euros.
C’est donc pour nous l’occasion d’un rappel historique complet sur la Field Watch (ou montre militaire), qui est tout de même la première vraie montre à bracelet, puis nous analyserons plus en détails la Three Hands.
Sommaire
William L 1985 : Une entrée de gamme idéale pour une belle montre
Ce n’est pas notre premier article concernant William L 1985, et pour cause, ses toutes premières montres étaient déjà une petite révolution sur le marché de l’horlogerie. Il y a un an et demi de cela, nous avions rencontré son fondateur : Guillaume Laidet. Passionné d’horlogerie depuis son plus jeune âge, il travaille pour plusieurs grands noms de l’horlogerie du luxe avant de se lancer dans sa propre aventure.
Je ne m’attarde pas plus sur son parcours, non pas qu’il ne soit pas passionnant, mais simplement parce que nous avions déjà écris dessus lors de notre précédent article.
Des montres au design et aux finitions soignées
La marque William L 1985 propose des montres à un tarif vraiment abordable, elles ne manquent pourtant pas d’intérêt, bien au contraire. On y retrouve des finitions qui font pâlir ses concurrents directs comme Daniel Wellington.
La comparaison est un peu insultante pour William L 1985, tant le soin apporté aux produits est différent. Néanmoins, en termes de prix on est sur quelque chose de très similaire. Voici la liste des finitions que l’on peut retrouver dans les différentes collection de la marque de Guillaume Laidet.
Le Design
Sa toute première collection était fortement inspirée par le chronographe Suisse que lui a légué son arrière grand oncle. À l’époque, il fallait compter quelques milliers d’euros pour s’offrir une pièce de ce genre, il n’y avait aucun modèle similaire à un prix bien plus accessible. En effet, il est alors étudiant et il ne conçoit pas de pouvoir mettre plus de 200€ pour une montre. D’ailleurs, sur ce segment de prix on s’aperçoit rapidement que l’on tourne en rond question design de montres. On ne trouve pas de look chrono ou difficilement une vrai plongeuse pour cette gamme de prix là. On retrouve dans la marque des allures travaillées qu’on ne retrouve que sur des gammes de prix supérieures.
Le mouvement
Considéré comme le coeur d’une montre, c’est la pièce centrale qui assure le bon fonctionnement de la bête. La marque se fournit chez les japonais Miyota et Seiko, qui sont des références dans leurs secteurs. En effet, ils sont réputés pour offrir des mouvements automatiques et à quartz d’une grande qualité, à un prix compétitif. A titre d’exemple, le modèle que nous testions l’an dernier, possède un mouvement à quartz Miyota conçu pour tenir dix ans de fonctionnement avant de devoir changer quelques composants à l’intérieur. Cela étant dit, personne n’est à l’abri d’un tracas ou d’un défaut, c’est pour cela que chaque montre William L 1985 est accompagné d’une petite carte permettant de garantir et d’identifier votre modèle.
Le boitier
Si le mouvement est considéré comme le coeur d’une montre, alors nous pouvons dire que le boitier correspond à la cage thoracique ! Pour ses montres, William L 1985 est aux petits soins, il sont tous en acier inoxydables, brossés (et polis pour les modèles premium). Un traitement de faveur qui fût longtemps l’apanage des montres suisses et françaises. Peu de ses concurrents sur la même gamme de prix peuvent se targuer d’autant d’attention sur leurs propres modèles.
Le cadran
La plupart des modèles affichent un cadran dont le diamètre est de 40 mm (parfois un peu plus sur les modèles sportifs). C’est ni petit, ni trop grand, et cela convient pour la grande majorité des poignets. Moi même possédant un petit poignet, je la porte facilement autour du poignet (enfin pour les modèles classiques, car les modèles sports sont un peu larges mais comme je le signalais, j’ai vraiment un petit poignet).
Le verre
Le verre est minéral et il est légèrement bombé (c’est plus joli en termes de volume). particulièrement résistant, c’est un verre qui a subit un traitement anti reflet. Ça permet de lire l’heure en toute circonstance, même si le soleil tape très fort !
Les trotteuses
C’est le nom qu’on donne aux fameuses aiguilles qui vous indiquent l’heure. Elles sont traitées au Luminova : comme son nom le laisse penser, cela permet aux aiguilles d’être fluorescentes lorsqu’il fait nuit noir. On en trouve trois : une pour l’heure, une pour les minutes et une dernière qui peut être celle associée aux secondes ou au chronomètre (selon les modèles).
La résistance à l’eau (ATM)
Les montres William L 1985 affichent différents degré de résistance à l’eau. La résistance la plus modeste démarre à 3 ATM : ce qui lui permet d’assumer la pluie, mais rien de plus (pas de piscine avec, pas de sport nautique….). Les modèles premium affichent une résistance 5 atm (on peut se doucher avec, voire nager en surface même si c’est pas à renouveler). Ils proposent également une gamme de plongeuse qui sera disponible très bientôt (le kickstarter vient d’aboutir et ils ont explosé les compteurs une fois de plus) avec une résistance qui grimpe à 10 ATM (elle peut tout supporter sauf la plongée sportive dans les eaux glaciales).
Une offre qui s’étoffe et propose désormais une collection plus complète
C’est bien tout le sujet de l’article d’aujourd’hui. La première fois que nous en parlions, la marque proposait trois ou quatre modèles, aujourd’hui la proposition a doublé, notamment en proposant une offre de montres plus sportives et casual. On trouve également quelques modèles automatiques à moins de 350€ comme la vintage Driver qui offre un look sportif imposant).
On retrouve également la ligne « chronograph », dont certaines modèles sont soldés à un prix particulièrement attractif (-40% sur ce genre de prix c’est presque un peu trop beau pour être vrai) et sont disponibles à moins de 100€. On y retrouve le modèle chronographe que nous avions testé l’an dernier.
On trouve également deux nouvelles gamme (qui sont testées juste en dessous) : la Three Hands disponible à partir de 89€ seulement, ainsi que sa future gamme de plongeuse dont les premiers modèles démarrent à partir de 99€ et jusqu’à 249€ pour un modèle automatique ! Je ne vous en dis pas plus, la suite est dans le test.
Test William L 1985 : La Three Hands
Comme nous connaissons bien le fondateur de la marque, il nous tient régulièrement au courant de ses nouveautés. Il faut bien avouer que ces derniers temps il travaille sur des projets qui nous intéressent beaucoup !
On a pu tester deux de ses dernières créations : la nouvelle ligne Three Hands (déjà disponible sur son site e-commerce) ainsi qu’un autre projet, plus ambitieux, concernant une plongeuse dont on vous parlera dès qu’elle sera disponible sur le site.
La Field Watch: rappel sur l’inspiration militaire de la Three Hands
Malgré une esthétique simple et épurée, l’héritage derrière la Three Hands est extrêmement riche et vient directement des Field Watch, ces montres confiées aux militaires au début du 20è siècle.
Avant d’aborder ces premières montres à l’usage des militaires, il convient de rappeler qu’on lisait auparavant l’heure sur des montres à gousset et que la première montre au poignet remonte à 1874: son invention est à attribuer à Constant Girard et Marie Perregaux qui créèrent Girard-Perregaux après leur mariage en 1856.
En 1880, l’empereur Prussien Guillaume 1er leur commanda la toute première version de ces montres: elles étaient à l’époque conçues pour qu’un officier de la marine puisse lire l’heure tout en ayant les mains libres.
Ainsi, une grille en acier protégeait le verre du cadran, à l’époque fragile: pas le plus pratique pour lire l’heure. Le bracelet en cuir était à l’époque en chaîne (pas très confortable).
Bref, on pouvait faire mieux: les montres à gousset furent donc pendant longtemps privilégiées, y compris au début de la Première Guerre Mondiale, où tous les soldats en étaient encore équipés.
Dites-vous par exemple que cette montre à gousset était destinée à l’aviation: on imagine alors bien qu’un cockpit d’avion de la Première Guerre Mondiale en pleine bataille n’est pas un environnement très pratique pour sortir sa montre et lire l’heure.
Ce n’est qu’au fur et à mesure du conflit, en s’apercevant qu’il n’y avait jamais vraiment de moment idéal pour sortir sa montre à gousset et lire tranquillement l’heure dans l’enfer des tranchées, que les officiers de tranchées ont commencé à acheter à leur frais des montres avec bracelet. En 1915, elles sont de plus en plus appréciées pour leur ergonomie et leur fiabilité et sont déclinées dans des boîtiers en argent avec bracelet en cuir.
On reconnaît le boîtier de montres pour bracelet avec les attaches en haut et en bas
Une des premières Field Watch de la Première Guerre Mondiale, avec un bracelet militaire Bund, conçu pour que le boîtier ne soit pas au contact de la peau (on en trouve chez Joseph Bonnie)
A la fin de la Guerre, elles sont chaudement recommandées à tous les officiers, qui en ont un besoin crucial pour coordonner de manière précise les manoeuvres de leurs armées: l’idée était d’être aligné à la seconde près notamment sur les tirs d’unités d’artillerie (situées derrière) pour ne pas subir de tirs amis.
Il n’y a en revanche pas de montre caractéristique de la Première Guerre Mondiale, car chaque officier en commandaient à titre privé: les Etats eux-mêmes n’ont donc à ce moment là pas lancé de commandes aux marques de l’époque de modèles standardisés
Ce n’est qu’en 1919 qu’Hamilton sort une première Field Watch.
Ainsi, pour la Seconde Guerre Mondiale, les soldats Américains disposent d’une version standardisée de cette montre: la A-11, robuste, précise et résistant à la fois à l’eau et la poussière. Elle permettait aux Alliés d’être coordonnés à la seconde près, en particulier entre l’aviation et les forces aux sols.
Elle est produite par quatre marques: Elgin, Bulova, Waltham et Hamilton.
La collection Three Hands : Une belle montre casual pour moins de 90€
Si on m’avait dit il y a 2 ans qu’on pouvait trouver une belle montre à moins de 100€, j’aurais probablement ri au nez de cette personne. À moins de 100€, on trouve plutôt des montres pour enfant, ou des choses affreuses en plastique. Puis j’ai entendu parler du nouveau projet de William L 985 il y a quelques mois, et je tombe sur ça :
De beaux cadrans foncés, de jolis boîtiers en acier, des bracelets en cuir … Pour ce prix là, à ma connaissance on ne trouve rien d’aussi travaillé, ni rien d’aussi cool. Une simplicité à laquelle on ajoute quelques finitions pour un résultat sans fioritures, c’est très efficace.
Les finitions
Bien que moins développées que sur les autres modèles de la marque, on retrouve tout de même un soin apporté plus qu’honorable pour ce prix-là.
Le mouvement
La collection Three Hands de William L 1985 fonctionne grâce à un mouvement à quartz. C’est une marque japonais de référence, qui propose des mouvements solides et endurants à un prix très compétitif sur le marché.
Le boitier
En acier inoxydable, il est brossé (il n’est pas poli en plus mais à ce prix là c’est plus que normal qu’on ne retrouve pas les mêmes finitions que sur les autres montres de la marque). Le diamètre total est de 40 mm, tout comme les premiers modèles. C’est une taille classique, qui conviendra à tout les poignets, même les plus fins.
Le cadran
On retrouve bien la présentation minimaliste des Field Watch, avec en particulier une police sans fioritures et facile à lire.
Noir ou bleu marine, il est très sobre et sans fioritures, ce qui fait tout son charme (contrairement à ce qu’on pourrait supposer, ce n’est pas chose aisé que de réaliser quelque chose de simple et de beau).
Les trotteuses
Dans le cadran on retrouve trois trotteuses qui indiquent l’heure, les minutes et les secondes. Elles sont traitées au Luminova, ce qui leur procure un effet phosphorescent qui permet de lire l’heure plus facilement lorsqu’il fait nuit.
Résistance à l’eau
La collection Three Hands affiche une résistance 3 ATM. Ce qui signifie qu’en dehors d’une averse, la montre n’est pas faite pour affronter des conditions plus rudes (nager, plonger, prendre sa douche avec…).
Un bracelet en cuir
Dernière finition qui a son importance, un joli bracelet en cuir. C’est joli, ça habille le boitier et vu le travail que l’on retrouve sur l’ensemble de la montre, ça aurait été bête de la gâcher en l’habillant avec un bracelet quelconque.
Conseils de style
Vous l’aurez compris, il s’agit évidemment d’une montre casual. De part son passé militaire, elle est idéale pour donner un côté baroudeur et aventurier à une tenue: elle s’intègre parfaitement ici avec une grosse maille et une chemise un minimum texturée.
Pour jouer l’héritage à fond, vous pouvez aussi la combiner à un authentique bracelet militaire de l’époque (ici un Bund de chez Joseph Bonnie) et une veste militaire. Voici une photo avec une autre Field Watch, à titre d’inspiration:
Conclusion
Un excellent rapport qualité/prix pour une première montre casual. Si celle-ci est simple en apparence, elle respecte pourtant scrupuleusement un héritage très riche. Les Field Watch ne sont qu’à porter avec un style casual et donnent facilement un côté baroudeur à une tenue.
N’hésitez pas à la personnaliser avec par exemple un bracelet Bund de chez Joseph Bonnie pour jouer encore plus sur le côté héritage.
La montre Three Hands est disponible ici à 89 euros
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