A votre avis, quel est le vêtement que nous avons le moins testé pour le moment ?
Si je vous dis les sous-vêtements (et par extension les maillots de bain), vous ne serez pas vraiment surpris. Et c’est d’ailleurs la même chose pour la plupart des autres blogs masculins qualitatifs.
J’ai voulu franchir le pas aujourd’hui avec la marque Tom àdam, fondée entre Paris et Berlin en 2015, car rares sont les marques à cocher autant de cases sur ce vêtement : un minimalisme japonais wabi-sabi bien senti (avec de très belles couleurs pastel), de belles finitions tailoring sur certaines pièces et un engagement eco-responsable approfondi.
Le tout évidemment avec un excellent rapport qualité/prix.
Sommaire
Tom àdam: minimalisme et responsabilité sociale
Le wabi-sabi: une philosophie zen qui accepte l’imperfection
C’est au cours d’un voyage familial au Japon que Tom, co-fondateur de la marque avec son père, est inspiré par le minimalisme et la philosophie forte autour du design, en particulier le fameux wabi-sabi, qui marie habilement le brut et le naturel avec le minimalisme. Il s’agit vraiment dans cette optique d’aller à l’essentiel en terme d’esthétique. Il apprécie plus globalement l’attention au détail, le rythme de vie très différent et une vision globalement très différente.
Tom tombe malheureusement des nues en visitant les malls locaux, en particulier aux rayons sous-vêtement remplis de produits de mauvais goût, au design ostentatoire (avec souvent la marque apparente au niveau de la taille élastique, probablement une des pires fautes de goût possible ) et fabriqués dans des conditions douteuses, évidemment sans aucune notion d’éco-responsabilité.
Frustré, il décide avec son père de créer sa propre marque en 2015, Tom àdam (ses deux premiers prénoms).
L’idée est de revenir à l’essentiel, de proposer un produit qualitatif avec peu de déclinaisons (que de l’uni, aucun motifs mais des couleurs extrêmement bien choisies) pour limiter la sur-consommation.
L’offre : bien maîtriser les sous-vêtements pour élargir sa gamme ensuite
La marque se concentre au début sur les sous-vêtement pour s’y spécialiser autant en terme de matière que de confection, pour ensuite élargir sa gamme sur des produits plus techniques (comme les maillots de bain)
La démarche se voit en particulier sur les boxer shorts (malheureusement sold out au moment du texte) avec des couleurs sublimes et surtout des finitions tailoring soignées avec une patte de fermeture légèrement décalée ainsi que des pinces pour rajouter un beau volume. Ils sont réalisés à partir de tissus italien premium.
Une identité visuelle minimaliste mais réaliste
Tom était avant de créer sa marque graphiste à Berlin : une identité de marque de bon goût, avec des couleurs bien senties et des shootings sans fioritures allait donc de soit.
Gros point fort de la marque : elle est familiale, et tous les shootings sont réalisés sur les membres de la famille (qui ne sont donc pas mannequins) et qui permettent donc de se faire une bonne idée du rendu des pièces sur des physiques classiques.
On apprécie également la spontanéité et l’originalité de shootings qui ne se prennent pas au sérieux
C’est d’ailleurs aussi car j’adhère complètement à cette philosophie que j’ai shooté pour la première fois sur moi-même un maillot de bain.
L’attachement à la nature
C’est une des rares marques pour lesquelles on sent que l’engagement eco-responsable n’est pas qu’un argument marketing mais une authentique priorité.
Tom grandit en Lettonie, dans un environnement fait de grand air et de forêts verdoyantes qu’il a longtemps pris pour acquis (comme beaucoup d’entre nous au final).
C’est pour préserver ce cadre exceptionnel dans lequel lui et sa famille continuent à évoluer qu’il est indispensable de construire une marque durable, où tout est à la fois équitable, naturel, organique, recyclé et recyclable, traçable, certifié, économe en eau et local.
La reflexion va même plus loin que de simplement utiliser des matériaux recyclés : le pire cauchemar des fondateurs serait que les produits deviennent des déchets non dégradables, achetés sur un coup de tête et participant à la surconsommation.
Un sacré cahier des charges, surtout si l’on veut y rajouter des finitions poussées et un bon rapport qualité/prix.
Les matières
Elles viennent principalement d’Italie et du Portugal, deux sources d’approvisionnement qui remplissent bien le cahier des charges de Tom àdam en terme de responsabilité environnementale et de qualité.
La production
Dans une logique de responsabilité et de flexibilité, la production est réalisée en Lettonie, où Tom peut avoir la main facilement sur les produits. C’est aussi ce qui permet un excellent rapport qualité/prix.
Les couleurs
Sur un sous-vêtement, la réflexion sur les couleurs est primordiale, en particulier pour Tom àdam qui ne souhaite pas proposer une large gamme.
Il fallait donc à la fois des couleurs qui conviennent aux peaux foncées, comme aux peaux plus claires. Et c’est d’autant plus vrai sur un maillot de bain quand on tient compte du bronzage qui apporte pour la plupart d’entre nous une sacrée variations. A titre personnel, je ressemble du fait de mon côté breton à un cachet d’aspirine en temps normal, et j’ai la peau beaucoup plus foncée une fois bronzé, probablement du fait de mes origines cambodgiennes.
C’est toute la réflexion autour du wabi-sabi, de la nature, du coté brut et c’est aussi grâce au background de graphiste de Tom qu’on retrouve des couleurs extrêmement subtiles, qu’on ne retrouve pas ailleurs et qui conviennent à la plupart des teints.
Test des caleçons Tom Adam
Ils sont confectionnés à partir d’un modal doux et agréable à porter. Sa production demande 20 fois moins d’eau que du coton.
(ndlr: nous avons shooté le caleçon après un lavage, pour que vous ayez une idée du rendu normale. Evidemment on ne l’a pas repassé, car personne ne fait ça)
La matière: le TENCEL™ modal
Utilisation du Tencel : il s’agit de cellulose de bois, obtenu dans des forêts certifiés par la FSC (Forst Stewardship Council) (et pas de déforestations illicites et de trafic de bois, comme ça peut être le cas dans des pays comme le Cambodge).
Le Tencel est produit en circuit fermé : toute l’eau et les solvents utilisés dans le traitement de la matière sont ainsi réutilisés.
Evidemment, le Tencel est biodégradable.
La main est en tout cas extrêmement agréable et le porté très confortable.
Taille
Le produit taille petit : le S que j’ai retenu pour les deux produits est un peu un équivalent du XS, taille que je porte d’habitude.
Ils sont également assez courts, ce qui n’est pas idéal si vous avez des longues jambes. Mais ce qui visuellement allongera votre silhouette dans le cas contraire.
Nous ne l’avons pas shooté porté: d’une part car c’est déjà un sacré step de shooter en maillot de bain. D’autre part car j’ai un tronc assez court et de longues jambes. Pas vraiment une morphologie classique donc.
Les finitions
Tout est plutôt robuste, aussi bien du point de vue des coutures discrètes que de la bande élastique qui semble increvable.
Test du maillot de bain
La matière
Un plastique recyclé: plus de 28000 tonnes de plastique à usage unique est jeté chaque jour dans les océans. Seulement 9% des déchets plastiques à l’échelle mondiale sont recyclés.
Bref, il y a encore de la marge pour faire mieux, et Tom àdam souhaite justement contribuer à cette démarche.
Les maillots de bain sont ainsi confectionnés en fil de polyamide SEAQUAL, 100% recyclés à partir de plastique récupéré dans les océans. Il peut également être recyclé indéfiniment, sans se dégrader.
Cette matière est également optimisée pour le séchage rapide.
Les finitions
Ce qui pêche souvent en vacances, c’est le besoin de devoir se changer entre la plage et la ville.
Le maillot de bain Tom àdam s’inscrit justement dans la lignée de ces maillots de bain aux finitions tailoring (en particulier avec la patte de boutonnage décalée avec double boutons pression), qui peuvent être largement assez habillés pour se porter sans problèmes en ville, par exemple avec une simple chemise oxford blanche à rayures bleues.
Les finitions tailoring se voient également à travers les poches arrières, en particulier la poche gauche à rabat.
Le filet
C’est un des détails qu’on oublie trop souvent sur un maillot de bain : pourtant, il est souvent inconfortable (tissage trop lâche, réalisé avec un fil grossier et dans une matière bon marché) et irritants pour la peau (surtout si on envisage un port toute la journée).
C’est tout le contraire ici : le filet en mesh est extrêmement fin et doux et se porte sans soucis toute la journée.
Coupe
Rien à dire de particulier là dessus: le maillot de bain est pile à la bonne longueur et arrive bien au dessus du genou.