Chez JamaisVulgaire, je mets un point d’honneur à ce que vous ayez une vision plus claire des différentes marques et de ce qu’elles proposent (en évitant un seul test terre à terre et technique d’une pièce, qui ne raconte pas grand chose).
Dit comme ça, ça paraît vague. Pourtant, il y a plus de marques sur le marché, qui parfois font fabriquer par les mêmes ateliers, et avec les mêmes tissus.
Il est donc primordial pour vous aider à bien choisir de mettre en avant l’identité et la valeur ajoutée qu’apporte une marque sur ses pièces.
Cette problématique, elle existe aussi pour les tailleurs: sur la confection en demi-mesure, on ne distingue que quelques ateliers en Roumanie, au Portugal, en Pologne et parfois en Italie. De même, pour les classiques liasses de tissus de drapiers italiens (VBC/Holland&Sherry), britanniques (Holland&Sherry) ou français (Dormeuil).
Julien Scavini, qui a démarré son activité depuis 2011 (et à propos de qui nous avions déjà écrit), était extrêmement bien placé pour discuter de cet état de fait.
Vous allez découvrir dans cet article, et le podcast qui l’accompagne, une synthèse de notre discussion avec une analyse lucide et extrêmement intéressante sur ce marché, en particulier si jusqu’à présent vous aviez du mal à choisir un tailleur.
Sommaire
I De l’architecture au sur-mesure: le parcours de Julien Scavini, et son analyse du marché
C’est après une formation en architecture que Julien Scavini entame sa formation de tailleur, à la recherche d’une expérience plus concrète.
1 La formation de tailleur chez l’AFT par André Guillerme Guilson
Julien suit une formation de deux ans de tailleur-apiéceur chez l’Association Française des Tailleurs AFT fondée et dirigée par André Guillerme (dit Guilson): beaucoup de tailleurs en demi-mesure ont suivi la même formation à l’époque, d’autres se sont directement dirigés vers les ateliers de Smalto, Cifonelli ou Lanvin.
S’il s’agit d’une formation qui théoriquement permet de proposer de la grande mesure, elle est en pratique pour Julien insuffisante pour proposer d’emblée des costumes à plusieurs milliers d’euros, avec toute la nuance et l’expérience que le bespoke requiert normalement.
Deux voies sont ensuite possibles après la formation:
– s' »enfermer » des années dans un grand atelier pour apprendre le métier
– proposer de la demi-mesure, pour progresser techniquement et apprendre sur le terrain la relation client et la compréhension de leurs attentes. C’est ce que choisit Julien, en commençant dès 2011 à travailler avec son atelier italien près de Trévise, Sartena.
2 Les débuts, Stiff Collar et l’atelier en Italie
Stiff Collar, qui a récemment fêté ses 11 ans, n’est au départ pas conçu comme un blog mais plutôt comme un journal personnel, qui permet à Julien d’imprimer plus efficacement ses connaissances.
Il est aussi à l’époque enthousiasmé par des forums de passionnés, comme De Pied En Cap, mais remarque que l’information vraiment utile n’est pas si facile à trouver. Et peut même se retrouver noyée au milieu de topics de 50 pages (c’est le même constat que j’ai pu faire).
A travers Stiff Collar, Julien voulait également faire une synthèse des informations vraiment pertinentes de ces forums et démystifier simplement les codes.
Le site marche assez rapidement en étant relayé par Parisian Gentleman et Le Chouan des Villes.
Il est enfin accompagné des fameuses illustration. Pour la petite histoire, il s’agissait simplement au départ d’un moyen pour Julien d’archiver des tenues qu’il trouvait intéressantes sur les mannequins vitrines d’Hackett.
Retenons en tout cas à quel point il est exceptionnellement détachée de la boutique: en quelques années, on remarque à peine une allusion au lancement des pantalons, et une annonce de la nouvelle gamme tarifaire.
Au début de son aventure, Julien collabore avec un atelier italien, Sartena, en demi-mesure et y propose des costumes entièrement entoilés, d’une qualité comparable à Kiton. Collaboration qui continue d’ailleurs sur demande
3 La confection en Roumanie
Julien Scavini commence à travailler avec l’usine française en Roumanie en 2013: celle-ci, en partenariat avec un tailleur italien de renom, se dote alors d’une nouvelle chaîne de montage pour confectionner des costumes traditionnels entoilés intégralement, un savoir-faire inconnu à ce moment là en Roumanie.
Par quel levier se différencie t’il des autres tailleurs qui fabriquent eux aussi dans cet atelier ?
a Elaboration des patronages
Le patronage exclusif développé par Julien Scavini avec son atelier se ressent dès l’essayage des patronages: ils sont beaucoup plus structurés au niveau des épaules. Celle-ci est beaucoup plus volumineuse et charismatique, dans le style des épaules de chez Cifonelli, avec une cigarette très affirmée.
Parmi les cols uniquement pour la maison Scavini, on trouve le cran parisien (qui sera sur le costume testé): mine de rien, il a demandé un an de développement avec l’atelier en Roumanie pour obtenir un résultat correct en terme de hauteur, largeur et angle droit.
Il est d’autant plus difficile à réaliser que tout dépend d’un coup de ciseau réalisé à la main, en toute fin du processus de production, et qui détermine toute l’allure du col (avec ici la volonté de se rapprocher du style très parisien du défunt Arnys).
Les cols plus classiques (à crans et en pointe) ont aussi bénéficié d’un travail particulier.
Enfin, le gilet a également été retravaillé: le patronage est plus classique et anglais, proche de Ralph Lauren. Voici d’ailleurs un article intéressant sur le vision du gilet de Julien Scavini.
Entre ce cran parisien et cette épaule affirmée, on retrouve en tout cas une très belle interprétation du style français (qui est d’ailleurs bien décrit dans cet article)
2 Le type de service
On peut aussi choisir, de toutes évidences, un tailleur pour son service. Deux conceptions du service peuvent exister:
– un service rapide, souvent pour un costume de travail classique pour lequel on ne se posera pas vraiment de questions (avec souvent un prix plus abordable, mais ça ne va pas toujours de paire). Je trouve ça pour ma part dommage vu que c’est ma passion, mais je peux aussi concevoir que certains préfèrent ne pas y passer trop de temps, et ne recherchent pas l’originalité
– un service plus poussé, avec un rendez-vous exclusif dans un salon feutré où on prend plus le temps de faire les choix (sans que ça soit forcément plus cher par ailleurs)
3 Artisan tailleur ou preneur de mesures ?
Même s’il est important techniquement de bien faire la différenciation, il n’y a dans l’absolu pas de bon ou de mauvais choix. Vous pouvez très bien avoir un artisan tailleur avec peu d’empathie, peu d’écoute et de sens du service et qui n’aura pas réussi à cerner vos attentes.
Et dans le cas contraire, vous pourrez aussi avoir un preneur de mesure (qui n’a donc pas suivi de CAP Tailleur) à l’oeil acéré, efficace, à l’écoute et avec de belles propositions à vous faire en termes de style (en montrant par exemple beaucoup de tissus différents).
Bref, il s’agit aussi d’un échange et d’une interaction entre vous et le tailleur, c’est aussi cette relation là qui compte à la fin.
Heureusement, la plupart des enseignes proposent maintenant des rendez-vous découvertes d’au moins une demi heure, sans engagements afin de vous aider à vous décider.
II Mon expérience chez Julien Scavini
Au-delà du produit en lui-même, c’est aussi par l’expérience que le tailleur peut se différencier. Voici ce que propose Julien Scavini.
1 Le choix des tissus et des matériaux
J’ai voulu ici un tissu d’hiver qui fasse bien écho au côté structuré très français, et à ce cran parisien. Et aussi qui convienne à un trois pièces.
Je n’avais justement pas encore de costumes marrons dans ma garde-robe et, après 10 ans dans le domaine et au total une vingtaine de costumes réalisés, je me suis dis qu’il était temps d’enfin sauter le pas (malgré la réputation difficile qu’on connaît au costume marron).
J’ai donc opté pour un tissu marron rayé de chez Holland&Sherry qui remplit bien deux fonctions:
– il donne un léger côté costume de campagne qui va bien avec la flanelle et le 3 pièces
– les rayures quant à elles en font tout de même un costume habillé pour la ville, et dans un registre d’élégance cohérent avec cette épaule marquée et surtout ce cran parisien.
Bref, voici une belle photo d’inspiration tirée du film Gastby le Magnifique original qui me fera un peu rêver d’ici la réception du costume final:
Evidemment, avec le cran parisien on restera sur un gilet classique, sans revers, histoire de ne pas surcharger l’ensemble.
Enfin, on a ensuite le choix de la doublure et des boutons. Scavini propose les liasses Narciso du drapier Carnet: le motif paisley traditionnel est un bon complément de cette flanelle rayée et les couleurs s’accordent bien.
On a également opté pour des boutons en corne assez sobres pour accompagner le tout.
2 Le choix des références, le livret personnalisé avec les illustrations de Scavini
Ca ne paraît rien comme ça, mais Julien Scavini propose un livret de tailleur personnalisées où il a intégré ses illustrations, plus représentatives de son style.
D’autres tailleurs proposent le livret générique fournit par leur atelier: celui-ci est souvent très correct mais je trouve ça dommage pour l’expérience client. En plus de rater une bonne occasion de se différencier.
3 La prise de mesures
Je ne vous apprends rien: après une prise de quelques mesures au corps vient l’essayage des gabarits. Ce qui change ici, c’est que, dès qu’on les enfile, on sent déjà la différence avec des gabarits d’autres tailleurs qui travaillent avec le même atelier.
On commence d’abord par le gilet:
Sur la veste, c’est en particulier au niveau de l’épaule beaucoup plus structurée, avec la cigarette plus marquée, que la différence est vraiment accentuée.
Julien va ici la retravailler au niveau du dos pour un cintrage parfait:
L’épaule marquée se voit très bien sur cette photo:
La prise de mesures a en tout cas été très minutieuse, et s’est concentrée sur de nombreux points de détails qui ne sont pas forcément abordés chez tous les tailleurs, comme ce discret collar gap:
Enfin, Julien dessine le fameux cran parisien que nous vous avons évoqué:
III Réception et test du costume
L’essayage intermédiaire
Cet essayage sert notamment à bien placer les boutons et boutonnières de votre costume pour des proportions idéales: cette opération est effectuée à Paris. C’est aussi ce qui permet de rajouter de multiples finitions et renforts faits main, comme vous allez le voir.
Elle est dans les faits assez rapides puisque le placement s’effectue simplement avec deux épingles:
C’est parfois Julien lui-même qui termine à la main les boutonnières: c’est ce qu’on voit ici avec un arrêt fait à la main à droite de chaque boutonnière.
Enfin, les costumes de cet atelier roumain ont parfois un très discret surplus de tissu sous la nuque, qui n’est pas forcément pris en charge par d’autres maisons:
Julien est un des rares à l’enlever (et il le fait lui-même avec une reprise au niveau du col):
Résultat à l’arrivée, un dos absolument irréprochable:
La réception du produit fini me permet enfin de vous montrer grandeur nature toutes ces finitions exhaustives dont on vous parlait pendant le podcast.
La veste
Le cran parisien
Il donne un côté encore plus habillé au costume. Je m’étais comme vous le savez habitué à des revers plus larges: Julien me l’a déconseillé car un cran parisien sur des revers larges donne un effet « pelle à tarte ».
Le cran parisien est en effet beaucoup moins ouvert qu’un cran classique: il a donc un rendu plus horizontal, ce qui élargit naturellement le revers. Et c’est aussi cette ouverture moins prononcée qui lui donne un côté plus précieux et élégant.
La milanaise a ici été réalisée à la main par Julien lui-même.
La poche poitrine
Il s’agit d’une poche barchetta, avec un bel arrondi et qui est ici renforcée par une travette « a mano ».
Les épaules
Tout comme sur le gabarit: elles sont ici prononcées grâce à du padding et à une cigarette affirmée. Après m’être habitué aux épaules napolitaines plus naturelles, j’avais peur d’une impression de rigidité à ce niveau.
L’essayage du gabarit m’a montré le contraire, et le résultat final le confirme: il s’agit au contraire d’un renfort plaisant et confortable qui marque bien les épaules et donne une carrure affirmée.
Le tissu: une flanelle rayée de chez Holland&Sherry
Sans surprise, le tissu est ici largement à la hauteur de mes attentes et joue habilement sur deux registres:
– campagne: il s’agit d’une flanelle marron légèrement mouchetée qui a donc toute sa place dans un registre Gentleman Farmer. Elle reste tout de même assez légère et fluide pour ne pas être enfermé dans ce style comme pourrait l’être un tweed épais.
– ville: cette légèreté couplée aux rayures en fait aussi un excellent costume business, surtout si on le décline dans un costume trois pièces sobre.
Julien a en tout cas été d’un précieux conseil pour se décider sur ce tissu polyvalent, qui corresponde à la fois à mes goûts et qui soit aussi un vrai complément à ma garde-robe existante.
La doublure
Evidemment, le choix de la doublure relève d’un contraste subtil entre celle-ci et le tissu du costume: le rendu final n’est jamais une certitude absolue étant donné qu’on choisit sur de petits échantillons.
Elle est ici particulièrement importante car on est sur un trois pièces, et il s’agira donc également du tissu du dos du gilet.
Il s’agit de raisonner en termes de contrastes de:
– couleurs: ce bleu grisé est bien complémentaire de cette flanelle marron un peu mouchetée
– motifs: on évite évidemment les mêmes motifs, et on choisit des motifs de dimension différentes
– registres: je préfère jouer la cohérence. Une flanelle rayée marron se situe pile entre un côté campagne traditionnel et un côté ville/business. Ce joli motif Paisley s’inscrit sans problèmes dans les deux.
L’intérieur de la veste
Outre la classique poche téléphone et poche ticket, on y trouve évidemment des poches latérales des deux côtés, avec un rabat boutonné dans le tissu de la doublure. Elles ferment avec un bouton contrastant en bois d’olivier qui contraste bien avec le tissu et la doublure.
La parementure
Ici, des empiècements de tissus sont rajoutés pour placer les poches: c’est d’ailleurs ce qui permet ce si joli contraste entre le tissu, la doublure et les boutons en bois. Julien a écrit d’ailleurs un article très complet sur le sujet ici.
Les poches latérales à rabat
Je vais beaucoup vous parler de poches dans ce passage en revue des finitions: toutes les poches ont été dessinées par Julien, et ces dessins lui sont exclusifs.
Elles sont ainsi toutes subtilement arrondi, dans un esprit Hackett cher à Julien. La photo ci-dessous d’une poche à rabat latérale du costume en est un excellent exemple. Le choix des poches à rabat contribue évidemment à rendre le costume plus habillé et formel.
Les arrondis des poches à rabats se juxtaposent harmonieusement: cette forme plus subtile permet d’adoucir le côté normalement très formel de cette finition.
Si sur ces seules photos, un dessin original des poches peut vous paraître un détail, ça contribue lorsqu’on regarde le costume dans sa globalité à ressentir une vraie différence et à imprimer une identité forte par rapport aux autres costumes plus génériques réalisés dans ce même atelier de Roumanie.
Et ça se voit en particulier sur le pantalon.
Le pantalon
L’idée sur le pantalon est de retranscrire ce subtil équilibre ville et campagne: j’ai donc opté pour deux poches à rabats boutonnées à l’arrière et une poche gousset à l’avant. Elles contribuent à donner un côté utilitaire subtil à l’ensemble, pour rappeler le côté campagne.
Là encore le dessin des poches est très inspiré de pièces Hackett vintage.
L’avant du pantalon comporte une poche gousset à rabat boutonné.
Je suis normalement un grand fan de doubles pinces sur mes pantalons de costume, mais le rendu aurait été trop chargé avec la poche à rabats: je me contente donc ici d’une seule pince pour un résultat équilibré.
Le gilet
Le patronage choisi
Toujours dans un souci d’équilibre, l’idée était d’avoir un costume trois pièces qui mette bien en avant le travail effectué autour du cran parisien. Pas question donc d’y superposer des revers de gilet, et encore moins d’opter pour un gilet croisé.
L’originalité réside d’autant plus dans le contraste entre la flanelle de laine rayée et la doublure paisley dans le dos.
Le dessin des pans et des poches
Afin de proposer là aussi des détails plus personnels, Julien a dessiné une forme exclusive de pans avec de jolis arrondis, dans un esprit Ralph Lauren.
Les poches elles aussi sont plus travaillées: elles sont barchetta, avec un large passepoil et des coutures de renfort. On arrive donc à un rendu minimaliste, mais différent de ce qu’on peut voir d’habitude.
Conseils de style
La composition formelle est sans surprises: j’ai choisi une chemise à fines rayures avec une cravate et une pochette en soie aux motifs traditionnels. La texture un peu laineuse de la pochette Maison Bayle ressort d’ailleurs particulièrement bien et ses teintes sables font bien echo aux rayures?
Je me suis par contre un peu plus amusé par ailleurs sur le manteau: j’ai opté pour un trench coat en coton ciré Melinda Gloss. On a du coup une dichotomie intéressante entre la flanelle à rayures et le coton ciré.
Le côté rustique du coton ciré fait par ailleurs bien echo au style un peu Gentleman Farmer de la flanelle de laine marron légèrement mouchetée.
Il fallait des souliers de caractère pour accompagner ce costume, qui soient habillés mais qui aient assez de personnalité: j’ai donc opté pour les bottines balmoral Astoria de chez Malfroid, dont on va vous reparler très bientôt.
Je le porte ici avec:
– un trench coat en coton ciré Editions MR (ex Melinda Gloss)
– une écharpe en soie sauvage Krama Héritage (disponible jusqu’au 30/11)
– une chemise La Maison de l’Homme
– une pochette Maison Bayle
– une cravate Gentlemenclover
– des bottines balmoral Astoria Malfroid
IV L’évolution de la maison Scavini
La nouvelle ligne tarifaire: des costumes à partir de 700€
Depuis début Septembre, Julien Scavini propose une nouvelle grille tarifaire, que je vais vous résumer ici mais sur laquelle il écrit plus en détails sur Stiff Collar.
Deux évolutions sont à retenir:
– l’apparition d’une offre semi-entoilée qui est intégrée pour deux raisons : les progrès du semi-entoilage (et le constat que la durée de vie d’un semi-entoilage excède la durée de vie du tissu) et les besoins de ses clients existants de costumes plus classiques et utilitaires (et qui réservaient généralement leur costume Scavini à des occasions plus particulières).
Celle-ci débute ainsi à partir de 700€.
– une baisse générale des prix grâce à des tarifs négociés avec Loro Piana et Holland&Sherry qui permet des économies de volume. Les costumes entièrement entoilés sont maintenant disponibles à partir de 863€.
Les Pantalons Scavini
Nous avions déjà parlé des pantalons Scavini dans un précédent article, où nous avions testé la coupe S4 avec deux pinces.
Les gurkhas
La collection s’est depuis bien renouvelée, avec depuis la sortie de gurkhas hauts de gamme, produits dans un excellent atelier portugais. J’ai beaucoup aimé leurs pinces bien marquées.
Ceux-ci reviendront entre Octobre et Novembre avec des flanelles, un donegal et un velours côtelé blanc cassé.
La collection classique
Pour le reste de la collection (avec les coupes classiques), Scavini a notamment intégré pour le tweed donegal un drapier italien plus confidentiel: Di Pray.
Le choix d’un tweed italien peut paraître étonnant, mais il s’avère au final moins épais, plus lisse, plus fluide, et plus lumineux que les tweed anglais (qui ne sont pas moins qualitatifs, mais qui répondent à un besoin différent en termes d’épaisseur et de couleurs).
Je vous recommande en tout cas chaudement d’aller jeter un oeil au compte Instagram scaviniparis où vous trouverez de nombreuses inspirations avec gurkhas et pantalons habillés, notamment de la part du collaborateur de Julien, Quentin, qui intègre bien ces pièces dans des tenues originales.
Conclusion
J’ai eu l’occasion de tester beaucoup de costumes chez JamaisVulgaire, et à chaque fois mon rôle est de mettre en avant le plus possible ce qui différencie et ce qui fait la personnalité d’un tailleur pour vous aider à vous décider (sinon, je ne sers à rien :-)).
Et je dois vous avouer que ce n’est pas forcément chose aisée de le faire chez de nombreux tailleurs qui font fabriquer dans ce fameux atelier roumain sans y rajouter leur patte personnelle (je ne vous en parle d’ailleurs même plus).
Ca a donc été dans le cas présent un véritable plaisir d’écrire cet article, car chaque forme et finition racontent une histoire et ont été minutieusement pensées et dessinées avec passion par Julien (il suffit de lire toutes ses réflexions sur son blog Stiff Collar pour s’en convaincre).
C’est ainsi la première fois que j’ai le sentiment d’avoir un costume qui sort de cet atelier, mais qui ne ressemble à aucun autre, avec en prime l’expertise tailleur de Julien, et les nombreuses finitions faite main à Paris, parfois par Julien lui-même.
Avec la nouvelle grille tarifaire qui propose une offre semi-entoilée à partir de 700€, je peux vous dire que l’offre de Scavini vaut largement le coup.
(Crédits photo: merci à Léa Chamboncel et Quentin)