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Vous avez été nombreux l’été dernier à plébisciter notre collaboration avec Maison Singulier, la marque de prêt-à-porter de la maison de tailleurs Blandin&Delloye.
Cette collaboration portait sur un pantalon gurkha: c’est pantalon sartorial exigeant en prêt-à-porter car on joue sur des proportions inhabituelles par rapport aux standards de l’industrie. En particulier avec une taille plus haute et avec plus de volume aux cuisses.
C’était un vrai risque pour nous et pour Singulier: même avec leur expérience de près de 8 ans en demi-mesure, il n’est jamais facile d’adapter en prêt à porter une forme aussi particulière.
Vous l’avez en tout cas très largement plébiscité, et c’est pourquoi nous avons très rapidement envisagé un pantalon habillé plus simple: le pantalon à onglet étendu et fermeture deux boutons.
Sommaire
I Notre vision du pantalon à onglet étendu
Comme je vous en parlais dans le guide des pantalons habillés, l’idée est d’aller plus loin que ce qui existe déjà sur le marché et de vous proposer un modèle impossible à trouver en prêt à porter actuellement.
Pour ça, c’est d’abord sur la matière que nous avons voulu nous différencier
La matière: une flanelle 290/m2 Loro Piana 95% laine et 5% cachemire
Le pire qu’on aurait pu faire, c’est un sergé de laine super 110’s comme on en voit un peu partout, et pour lequel l’offre est déjà pléthorique.
Nous voulions un tissu qui remplisse bien ce cahier des charges:
– avec un motif, mais qui reste facile à porter
– qui tombe bien
– qui reste fluide
– doux et confortable
– et polyvalent: qui puisse se porter au Printemps, au début de l’été et dès les premiers froids de la rentrée
Pour ça, c’est la flanelle qui remplissait le mieux ce cahier des charges: son côté duveteux est confortable et protègera lors de la mi-saison et au début de l’hiver.
Nous n’avons pas choisi n’importe quelle flanelle: nous voulions un drapier italien prestigieux, qu’on ne retrouve normalement qu’en mesure et qu’il est difficile de trouver en prêt à porter sur des pièces sartoriales à un prix accessible.
Nous avons sélectionné la liasse Favola de chez Loro Piana: une flanelle légère 290g/m2 et réalisée à partir de 95% de laine et 5% cachemire.
Et si elle prend bien la lumière, c’est encore mieux 🙂
On ne trouve normalement pas une flanelle aussi luxueuse sous les 200 euros en prêt-à-porter.
Un micro-motif avec du caractère
On voulait éviter un tissu uni, mais aussi un motif un peu trop imposant: il faut dans cette logique toujours raisonner en termes de micro-motifs.
De loin, on les distingue à peine mais on apprécie une couleur pleine de richesse, comme si elle était chinée. Ils se révèlent ensuite de près.
Ils sont parfaits pour une tenue plus riche et plus travaillée, qui reste facile à porter.
Et surtout, ils sont polyvalents: assez texturés pour l’automne/hiver tout en étant assez lisses et défini (grâce à cette flanelle fine et légère) pour le Printemps (sans le côté très voyant d’un Prince de Galles ou le côté rugueux d’un tweed).
Le patronage: un pantalon habillé à onglet étendu deux boutons
Nous n’en sommes pas peu fier: c’est le tout premier pantalon habillé, à onglet étendu et avec une fermeture deux boutons avec un excellent rendu de notre atelier roumain (celui à l’expertise sartoriale, et aux chaînes de montage élaborées par Alberto Caruso).
C’est grâce à cet atelier que nous pouvons à la fois vous proposer une confection haut-de-gamme ET une matière luxueuse en restant à un prix plus raisonnable qu’une confection italienne ou portugaise.
Tout comme pour le Gurkha, c’est le premier pantalon habillé sur le marché qui propose cette configuration très avantageuse.
Le ceinturage est généreux en termes de largeur, ce qui permet de bien marquer la taille. Nous y avons rajouté un passant pour un meilleur maintien de l’onglet, et pour valoriser le ceinturage (le passant rajoute de la verticalité et l’allonge visuellement).
Nous avons été particulièrement vigilant sur la longueur de l’onglet, qui s’étend ici jusqu’aux ajusteurs latéraux (ceux-ci sont cousu au milieu du ceinturage).
La coupe
Tout l’enjeu de ce type de pantalon très sartorial, c’est de l’adapter à une logique de prêt à porter de manière à ce qu’il aille à un maximum de morphologies possibles.
Une taille semi-haute
Comme pour le pantalon Gurkha, nous avons choisi une taille semi-haute, avec un peu plus d’amplitude aux cuisses: il va ensuite se resserrer progressivement au niveau des mollets.
Cette coupe permet de bien respecter et mettre en avant la silhouette tout en couvrant le maximum de morphologies: elle conviendra même à des genoux arqués (c’est mon cas) ou cagneux.
On vous recommande évidemment pour ce type de pantalon un ourlet entre 4 et 5 cm.
Une pince et un pli frontal
Toujours pour s’adapter au maximum d’entre vous (et ne pas surcharger le rendu), nous avons choisi une seule pince tournée vers l’extérieur.
On préfère un pantalon sobre et qui tombe bien en prêt à porter plutôt qu’un pantalon à double pinces qui essaie de trop en faire.
Les finitions
En plus de l’usine de costumes haut de gamme situé à Botosani, le fabricant avec qui nous travaillons possède également un atelier spécialisé dans le pantalon.
On le remarque facilement à l’intérieur:
– une doublure intérieure entièrement en coton
– des points de renfort en demi-lune sur les poches passepoilées arrière
– des points de renfort a travetto le long des poches latérales.
II Conseils de style
Pour l’hiver
Le pantalon habillé se porte très bien avec des grosses mailles, par exemple avec le cardigan col châle laine/cachemire que nous avons développé avec Paris-Yorker: je le superpose ici soit par dessus une simple chemise, soit par dessus une autre maille.
Voici les différentes combinaisons possibles:
Avec un col roulé
Avec un col cheminée
Avec une chemise
Pour la mi-saison
De la flanelle en mi-saison, ça peut paraître contre-intuitif: nous vous avons pourtant proposé deux tenues avec des matières d’été et dans laquelle elle s’intègre parfaitement.
Voici deux règles de base à respecter pour ne pas se tromper:
– éviter les flanelles lourdes avec texture ou motifs trop marqués: privilégier des flanelles légères, fluides, et avec des micro-motifs bien nets.
Exit donc les Prince de Galles voyants, les donegal mouchetés ou les tweed très laineux: c’est la raison pour laquelle nous avons choisi une flanelle légère avec un micro-motif pied de poule.
– privilégier pour le reste de la tenue des matières polyvalentes: évidemment, un pantalon en flanelle ne se portera pas avec une chemise en seersucker, ou alors des espadrilles. Les deux sont beaucoup trop connotés été.
Le conseil est aussi valable pour du solaro, mais il ne s’applique pas forcément au lin.
En tenant compte de ces deux recommandations, voici les deux tenues que nous vous proposons
1è tenue Baroudeur
Blouson en cuir de chèvre et chemise denim (en coton et soie): une association qui marche bien pour une tenue décontractée, et qui peut donner des allures de baroudeur un peu habillé.
Ici, le cuir de chèvre et le denim coton/soie sont plutôt des matières de Printemps/Ete, mais elles ont assez de consistance et de texture pour bien s’assortir avec la flanelle du pantalon.
L’association fonctionne également en bas avec le cuir suédé des mocassins Morjas. Les chaussettes vanisées Maison Baylé rajoutent un peu de couleur en l’ensemble tout en permettant une bonne transition.
Ma seule crainte: un rappel trop évident (voire vulgaire) entre les mocassins et le blouson en cuir. Heureusement, en pratique ça passe plutôt bien et ça ne fait pas trop forcé (probablement car les teintes de marron clair du blouson et du mocassin sont très légèrement différentes).
Je porte le pantalon Maison Singulier x JamaisVulgaire marron foncé avec:
– une veste en cuir de chèvre Atelier Bertrand
– une chemise en coton et soie Swann&Oscar
– des chaussettes Maison Baylé
2è tenue: Sartorial inter-saisons
Si la flanelle peut se porter dans une tenue habillée de Printemps-Ete, elle ne tolère pas l’approximation sur les matières.
Il convient ainsi d’éviter:
– les matières trop lisses et brillantes (donc le solaro)
– les textures estivales (donc le gaufrage du seersucker)
Le lin, et plus particulièrement le laine/lin/soie convient par contre plutôt bien: la texture est très marquée, sans être forcément estivale (on peut aussi porter des mélanges coton/lin en hiver)
On voit bien ici que le blazer laine/lin/soie Blandin&Delloye a assez de consistance pour bien faire echo au pied de poule du pantalon en flanelle et à son micro-motif pied de poule.
Un tissu d’hiver plus marqué (comme un tweed ou un donegal épais) aurait par contre été en décalage avec cette matière.
J’ai choisi pour cette tenue une chemise blanche à rayures rouges qui s’assortit bien avec le vert et le marron clair.
Enfin, j’ai opté pour une paire de mocassins Paire&Fils: il s’agit du modèle l’Homme Arrogant en cognac. Une couleur cognac de base aurait été un peu trop lisse et insipide à côté de la flanelle pied de poule.
Ici, ils sont légèrement patinés à la main, ce qui donne tout de suite à l’ensemble beaucoup plus de consistance.
En quelques mots
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