Kramas, pashmina, bijoux: certains d’entre vous ont déjà peut être eut la chance de faire un échange universitaire à l’étranger et d’y découvrir une myriade de petits objets, accessoires et vêtements typiques de la culture locale, et qui pourraient probablement faire un carton en France.
Vous êtes nombreux à y penser, et j’ai moi même beaucoup réfléchi au sujet.
Parmi ces projets plein d’enthousiasme, j’ai constaté deux camps:
-ceux qui choisiront un produit classique, acheté localement à bas prix (par exemple des kramas) et qui le vendront à un prix élevé, adapté surtout au marché parisien, en misant non pas sur la qualité mais sur le caractère exotique du produit. La grosse différence entre le prix d’achat et le prix de revente servira en partie à reverser un profit à une ONG locale.
Mais la qualité du produit final est faible pour le consommateur au regard du prix élevé versé.
–ceux qui mettront l’accent sur un produit de qualité, vendu au prix juste et qui met en valeur au maximum la culture locale et ses savoir-faires (le produit vaut alors vraiment le coût d’être importé en France, du fait d’une matière unique et de technologies de confection locales originales et pointues).
Je vais vous évoquer plus en détails ces deux voies à travers mon expérience du Cambodge, et vous expliquer ensuite comment j’ai choisi de procéder.
Les écharpes sont disponibles, en quantités limitées ici:
Sommaire
I Le cas des krama en coton cambodgien
1 Les marges
C’est vraiment un cas d’école de la première voie: sachez qu’un krama en coton s’achète au Cambodge entre 1 dollars, et 1,75 dollars.
Si l’on regarde les principaux revendeurs de kramas en France ( Krama Héritage et Krama Krama), le prix de revente en France est d’environ 35 euros (soit 44 dollars).
C’est en fait un produit symbolique peu qualitatif (pour 35 euros): la stratégie est ici de vendre un produit peu cher, avec une grosse marge, et de redistribuer à une association (PSE dans le cas de Krama Héritage, Ecole Sala Bai pour Krama Krama).
La démarche reste extrêmement louable, puisqu’elle bénéficie directement à l’éducation du pays avec des ONG très sérieuses, et s’inscrit donc dans le long terme.
PSE, une ONG très sérieuse et impliquée au Cambodge
Le reste de la marge ira dans l’investissement sur la conception des sites e-commerces et dans les agences de presse.
Si vous voulez surtout acheter l’impression rapide d’immersion dans une culture, de la bonne conscience avec l’argent reversé aux ONG et la satisfaction d’avoir aidé ces jeunes start-ups, c’est une bonne solution.
Par contre, vous ne vous y retrouverez pas sur la qualité du produit final.
2 Le Made in Cambodia: favoriser l’achat condescendant au détriment du produit
Si ces modèles de commerce équitable sont utiles pour le pays lorsqu’on finance l’éducation, il l’est moins lorsque l’objet vendu est peu intéressant, et cher à produire.
Simple exemple: une ONG a récemment levé 50000 dollars pour faire des bijoux à partir d’anciennes mines antipersonnelles. Et si on avait plutôt utilisé cet argent pour qu’une cinquantaine de fermiers cambodgiens s’achètent chacun un tracteur ?
Ce cas de figure est très malsain sur la durée: on valorise un business model basé non pas sur la qualité des produits, mais plutôt sur les besoins de ceux qui les fabriquent. Et ça ne peut pas vraiment durer dans le temps.
Même si je trouve très louable de payer plus pour un produit fait par des enfants unijambistes et aveugles des montagnes cambodgiennes, si la qualité du produit ne suit pas, ça coincera forcément à un moment.
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à visiter l’excellent blog Vivre Au Cambodge, pour un regard drôle et critique sur l’expatriation au Cambodge.
II L’alternative: repérer et mettre en valeur les véritables savoir-faire (moins évident, et plus coûteux)
C’est la voie que j’ai choisi: il s’agit de trouver un produit caractéristique du Cambodge qui exploite à 100% tout le savoir-faire de sa population, et ce que le pays a de mieux à offrir en termes de matières. Et aussi être prêt à y mettre le prix, tout en vous proposant un prix abordable.
Je peux affirmer avec confiance que l’écharpe en soie que je vous ai dénichée coûte 10 fois plus cher à l’achat qu’un krama classique, et deux fois plus cher qu’une écharpe en soie traditionnelle (vous savez, celles qui sont fines, brillantes, et donc forcément un peu fragiles). Pourtant, le prix que je vais vous proposer lundi restera complètement abordable.
C’est du coup un produit complètement inexploité par les distributeurs traditionnels, qui devraient pratiquer un prix de revente astronomique pour rentabiliser une structure et une communication coûteuses.
Comme toujours dans JamaisVulgaire, depuis la création du blog, vous retrouverez une offre basée avant tout sur la qualité du produit: j’ai préféré vous fournir la meilleure écharpe possible, quitte à y mettre le prix, pour être certain que des talents vraiment uniques soient rétribués à leur juste valeur, parce que leur produit final est bon et non pas parce qu’ils en ont besoin.
C’est pour moi un enrichissement plus sain pour le pays, qui en plus vous apportera un produit bien plus qualitatif et durable. C’est également une vraie mode ethnique, qui mets en valeur des compétences rares et locales, et une matière typique et de qualité.
Fabriquées à Phnom Srok, le berceau de la soie, ces écharpes sont entièrement fabriquées à la main, et colorées à l’aide d’une teinture naturelle, directement à partir de l’écorce d’arbre.
Le résultat est une écharpe en soie à la texture ultra travaillée et qui prend bien la lumière, mais plus rugueuse et brute (typique du fait main): elle sera aussi plus épaisse, et donc plus adaptée à des basses températures. La fabrication est malheureusement longue, et les matières premières rares: pour pouvoir vous livrer d’ici fin novembre, je ne peux en commander qu’une trentaine. (je vous donne le prix juste après les photos)
(merci à Jessica Bordeau pour les photos)
Je n’ai pu trouver qu’une écharpe en soie comparable (en terme d’épaisseur de la soie, mais loin derrière sur la finesse des motifs), et elle est vendue 99 euros (sur le site d’accessoire ethnique Folkdays, vous pouvez voir ça ici).
Les écharpes sont disponibles, en quantités limitées ici:
Très jolie. Quel entretien ?
Lavage a la main, eau chaude ou eau froide, c’est parfait
Salut Valéry ! Merci pour cet article et pour ce joli accessoire que tu nous proposes !
Pourrais-tu indiquer les dimensions s’il te plait ? Merci d’avance !
Salut Nicolas,
170 cm de longueur et 40 cm de largeur.
N’hésite pas si tu as d’autres questions
merci pour l’article … je suis en partie d’accord avec ton point de vue. Mais si je suis ton raisonnement, il faudrait toutefois que tu nous dise comment les 50eur de ton écharpe sont répartis: achat d’une matière première de qualité, coût de production, coût d’acheminement … sans cela, on sait simplement qu’on paie une echarpe en soie bien plus chère qu’au marché, mais sans savoir à qui revient les pepettes!
Sans rentrer dans les détails, je peux te dire que si tu achetais directement à mon fournisseur et qu’on te l’envoyait par un transporteur fiable (fedex/ups/dhl) en France, tu en aurais pour le même prix.
T’as oublié que l’on a changé d’heure 😉 ?
Je viens d’envoyer l’e-mail, je croyais qu’il était bien planifié pour 19H30 mais ça a buggé