Un des éléments de style auxquels on ne pense jamais pour son mariage ? Probablement les lunettes, et c’est bien dommage.
C’est en tout cas ce que j’ai demandé à la maison l’Ingénieur Chevallier: des lunettes au style assez fort pour un mariage, pour ma fiancée et moi, et que nous pourrions porter au quotidien.
Un cahier des charges audacieux donc, auquel nous avons en plus de ça rajouté la contrainte de verres photochromiques (ces verres à transition qui peuvent se porter en lunettes de soleil) qui peuvent être un sacré challenge au niveau de la morphologie.
Nous voulions des verres polychrome pour pouvoir porter les mêmes lunettes pour les discours ainsi qu’au dîner pour ne pas à avoir à changer de paire lors de notre journée de mariage déjà très chargée.
Avec cette maison âgée de plus de 280 ans, rachetée par Maison Bonnet (une référence de la lunetterie française), vous allez voir que nous étions plutôt entre de bonnes mains.
Sommaire
L’Ingénieur Chevallier: une maison historique depuis 1740
L’histoire de la maison Chevallier est un fascinant voyage à travers l’évolution de l’optique parisienne, mêlant innovation technique, stratégie commerciale et transmission familiale.
Tout commence en 1740 avec François Trochon, grand-père maternel de Jean Gabriel Augustin Chevallier, qui ouvre une boutique dans la tour de l’Horloge. Ce lieu emblématique deviendra le berceau d’une dynastie d’opticiens.
JGA Chevallier, né en 1778, reprend l’affaire familiale en 1796. Brillant entrepreneur, il développe son activité en alliant expertise technique et sens aigu du marketing. Son immense thermomètre en façade attire les badauds, tandis que ses relations avec le monde scientifique assoient sa crédibilité. Il s’entoure de figures éminentes comme l’astronome Lalande ou le naturaliste Cuvier.
La maison Chevallier se distingue par ses innovations : microscopes dès 1807, lunettes « garde-vue », jumelles de théâtre… Son excellence lui vaut les faveurs de la cour et de prestigieuses distinctions, dont la Légion d’Honneur. Chevallier publie également des ouvrages techniques, renforçant son statut d’expert.
Les jumelles d’Opéra
En 1863, L’Ingénieur Chevallier dévoile sa dernière création : le monoculaire d’opéra, une véritable révolution dans les salles de spectacle parisiennes. . Cet instrument ingénieux, pratique et raffiné devient rapidement l’accessoire incontournable des puristes. L’accessoire pour mieux voir, avec lequel il fallait être vu.
Quinze ans plus tard, en 1878, le monoculaire d’opéra évolue pour devenir une véritable jumelle de théâtre. Cette métamorphose s’accompagne d’un souci du détail porté à son paroxysme. Les matières les plus nobles sont convoquées pour sublimer cet accessoire : nacre, ivoire ou encore écaille. Chaque jumelle devient ainsi une pièce d’exception, où le luxe des matériaux le dispute à l’élégance du design.
À la mort de JGA Chevallier en 1848, l’entreprise passe aux mains de sa fille et son gendre, les Ducray-Chevallier. S’ensuit une période de confusion avec la maison rivale Chevalier (sans « r »), autre opticien renommé (qui invente la première chambre photographique).
En 1883, la maison est rachetée par les frères Avizard, qui possèdent déjà la maison rivale Chevalier. Ils fusionnent en 1901 les différentes boutiques, tout en conservant les noms d’origine, gage de prestige.
L’entreprise déménage plusieurs fois, s’installant finalement avenue de l’Opéra vers 1914.
Le rachat par Maison Bonnet
À la tête de Maison Bonnet, Franck Bonnet incarne à merveille l’expertise qui a fait la renommée de la maison. Son « œil d’expert » lui permet de déceler en un instant les subtilités d’un visage : la courbe gracieuse d’un sourcil, la ligne distinctive d’un nez, l’asymétrie imperceptible des oreilles. Ces détails qui passent au premier abord inaperçus sont pour lui autant d’indices précieux pour concevoir des montures sur mesure idéales.
Cette quête de perfection a attiré au fil des années une clientèle prestigieuse: Le Corbusier, Yves Saint Laurent, Jacques Chirac… Autant de personnalités iconiques qui ont succombé au charme et à la qualité irréprochable des créations Bonnet.
Loin de se reposer sur ses lauriers, Maison Bonnet continue d’écrire son histoire. En 2021, l’acquisition de L’Ingénieur Chevallier, considéré comme le plus ancien opticien de Paris, est venue enrichir son patrimoine. Une démarche qui illustre parfaitement la philosophie de l’enseigne : honorer un héritage artisanal d’exception tout en l’inscrivant résolument dans la modernité.
Une sélection de marques pointue
Au-delà de ses propres créations, L’Ingénieur Chevallier propose une curation méticuleuse de marques de lunettes, alliant grands noms du luxe et créateurs confidentiels :
Lazare Studio : Née en 2017 à Paris, Lazare Studio marie élégance vintage et modernité épurée. Ses montures aériennes évoquent les sixties avec une touche contemporaine. L’acétate japonais soyeux et les formes légères créent une esthétique intemporelle. La marque se distingue par ses silhouettes minimalistes et sa palette de couleurs douces, captivant les amateurs de design raffiné.
Notre paire préférée: Le modèle Newton de Lazare Studio puise son inspiration dans l’esthétique des années 40. Sa forme anguleuse et son iconique pont haut, caractéristiques de cette collection, offrent une relecture contemporaine des codes rétro.
Cette monture en métal, disponible en version optique et solaire, se décline dans une palette de finitions soigneusement élaborées. Du sobre noir sablé à l’étonnant « Wabi Sabi » – un placage or noir patiné sur base argent 925 – chaque variante apporte sa touche d’originalité.
Oliver Goldsmith : Fondée en 1926 à Londres, Oliver Goldsmith est une icône de l’audace britannique. Ses formes sculpturales défiant la gravité et sa palette vibrante inspirée du pop art ont séduit l’élite hollywoodienne depuis des décennies. Pionnière des lunettes de soleil de mode, la marque continue d’innover avec des créations extravagantes qui repoussent les limites du design.
Notre paire préférée: La monture Lord, créée en 1963 et popularisée par Michael Caine, est sans conteste l’un des modèles phares de la maison Oliver Goldsmith. Ses lignes anguleuses, son épaisseur prononcée et sa forme légèrement incurvée capturent à merveille l’essence des années 60.
Matsuda : Créée en 1967 par Mitsuhiro Matsuda, cette marque japonaise incarne l’excellence artisanale. Ses montures sont de véritables joyaux, alliant titane aérien et acétate nacré. Chaque paire, fruit d’un processus de 250 étapes, arbore des ciselures délicates et des ornements floraux gravés. Matsuda se distingue par ses finitions d’orfèvrerie et son souci maniaque du détail.
Notre paire préférée: Le modèle emblématique de Matsuda, rendu célèbre par le film « Terminator 2 », réaffirme l’expertise exceptionnelle de la maison. Cette pièce solaire, produite en série très limitée, témoigne d’un savoir-faire artisanal incomparable.
La monture en titane arbore un délicat guillochage, rehaussé par des coques en acétate évoquant les lunettes de glacier. Cette alliance de matériaux nobles et de techniques ancestrales confère à ce modèle un caractère unique.
Amaury : Fondée à Paris en 2012, Amaury incarne la haute couture oculaire française. Ses silhouettes raffinées évoquent l’élégance des salons parisiens huppés. La marque se démarque par son approche bespoke, offrant une personnalisation poussée jusqu’au moindre rivet. Chaque paire est une création unique, digne des ateliers de la rue du Faubourg Saint-Honoré.
Notre paire préférée: Ses lignes épurées et sa forme ronde évoquent subtilement les lunettes d’architectes des années 50, tout en apportant une touche résolument contemporaine.
La particularité de cette monture optique réside dans son nez clé ajusté et ses tenons déportés, éléments techniques qui soulignent l’attention portée aux détails.
Haffmans & Neumeister : Haffmans & Neumeister, fondée en 2016 par les frères Haffmans et Jean-Pierre Neumeister, est une entreprise de lunetterie innovante basée à Berlin. Leur particularité réside dans une technique révolutionnaire de fabrication de montures, inventée il y a plus de 20 ans. Les lunettes sont découpées dans une seule feuille d’acier inoxydable de 0,5 mm, puis formées et assemblées sans vis, créant des montures légères et robustes.Leur philosophie de design s’inspire de l’origami, privilégiant le minimalisme et la précision.
La production est entièrement réalisée en interne, utilisant des technologies avancées et des pratiques durables.Haffmans & Neumeister propose trois collections principales : Ultralight, Ultralight Plus et Bold, toutes inspirées par la typographie. L’entreprise se distingue par son approche innovante, combinant technologie de pointe, design minimaliste et engagement envers la durabilité, offrant des produits à la fois esthétiques et techniquement avancés.
Notre paire préférée: Le modèle Casper de Haffmans & Neumeister incarne parfaitement l’essence de la collection Ultralight. Sa forme ronde, subtilement réinterprétée, bouscule les codes traditionnels pour offrir une esthétique à la fois épurée et technique.
Cette monture en métal se distingue par ses lignes pures et sa légèreté remarquable. Disponible en version optique et solaire, elle se décline dans une palette de coloris soigneusement sélectionnés, allant de l’argent classique au noir mat plus audacieux.
Lunor : Fondée en 1991 en Allemagne, Lunor incarne la quintessence de l’élégance teutonne. Ses lignes pures semblent taillées dans le marbre, fruit d’une fabrication artisanale évoquant l’horlogerie suisse. La marque se distingue par son minimalisme zen et son souci maniaque du détail, attirant une clientèle en quête de perfection discrète et intemporelle.
Notre paire préférée: La monture A6 de Lunor incarne l’alliance subtile entre rigueur et douceur. Ses lignes franches et ses angles prononcés sont adoucis par une courbe inspirée d’une ligne de sourcil souriante, lui conférant une élégance affirmée.
Ce modèle optique, dit anatomique, puise son inspiration dans les esthétiques des années 50 et 70. Façonné dans un acétate italien de haute qualité, il intègre les charnières techniques signature de Lunor, gage de robustesse et de précision.
Yuichi Toyama : Lancée en 2010 au Japon, la marque de ce designer visionnaire fusionne tradition séculaire et futurisme. Ses formes asymétriques s’inspirent de l’origami, mariant techniques ancestrales et impression 3D. Yuichi Toyama est reconnu pour ses créations avant-gardistes aux accents cyberpunk, repoussant constamment les frontières du design optique.
Notre paire préférée: La particularité de cette monture réside dans sa face avant, constituée de deux fils de titane soudés au niveau du pont. Cette prouesse technique, alliée à des courbes harmonieuses, en fait une pièce à la fois raffinée et épurée.
Le designer Yuichi Toyama démontre ici sa maîtrise du travail du métal, en l’occurrence le titane, matériau de prédilection pour sa légèreté et sa résistance. La palette de coloris proposée joue sur des nuances subtiles : de l’argent à l’or champagne, en passant par des teintes plus chaudes comme le cuivre ou le caramel foncé. Pour les amateurs de sobriété, une version en noir mat est également disponible.
Gernot Lindner : Pionnier danois de l’apesanteur oculaire depuis les années 80, Gernot Lindner révolutionne l’industrie avec ses montures en titane. Ses silhouettes éthérées défient la matière, offrant un confort comparable à une seconde peau. La marque se démarque par ses créations futuristes qui semblent flotter sur le visage, alliant innovation technique et esthétique minimaliste.
Cette monture signée Gernot Lindner réinterprète avec finesse le classique rond. S’inspirant des années 80, elle insuffle un dynamisme néo-rétro à ce modèle intemporel.
La délicatesse de ses lignes lui confère une élégance naturelle, sublimée par la noblesse de l’argent 925. Ce métal précieux, décliné en diverses finitions allant de l’argent poli à l’or champagne brossé, offre un panel de nuances subtiles.
La collection Ingénieur Chevallier IC1740
Autre conséquence du rachat par Maison Bonnet: la conception d’une ligne de lunettes en propre pour l’Ingénieur Chevallier, avec tout le savoir-faire de Maison Bonnet sur le bio-acétate et corne de buffle.
L’avantage par rapport aux autres marques, c’est la mise à la taille et les possibilités très étendues de choix de montures.
Une selection personnalisée
Mais ce qui fait véritablement la différence chez L’Ingénieur Chevallier, c’est son approche dans la sélection des lunettes. Chaque client bénéficie d’une analyse morphologique approfondie, prenant en compte :
- La forme du visage et ses proportions
- Les traits spécifiques comme la ligne des sourcils ou la forme du nez
- Le style personnel et le mode de vie
Ici, il n’y a pas de scan 3D du visage ni d’essayage virtuel. Tout se fait grâce à l’expertise des conseillers et à la sélection très variée et pointue, aussi bien en termes de forme que de montures.
Ainsi, même si vous aviez des marques de préférence, ce n’est pas forcément vers celles-ci que vous serez dirigés si ça n’est pas forcément pertinent. Pour Melissa et moi, nous avons d’ailleurs finalement opté pour des paires que nous n’aurions jamais choisies par nous-même. C’est ce qui fait d’ailleurs pour moi toute la valeur ajoutée d’un bon conseiller.
La boutique
La boutique est à l’image de l’approche particulière et personnalisée d’Ingénieur Chevallier: c’est en effet le seul opticien à ne pas exposer toute son offre, mis à part quelques icôniques qui donnent le ton.
Pour éviter que nos sens soient submergés d’une multitude de possibilités (pas forcément toutes pertinentes) le lieu est dépouillé et minimaliste, afin qu’on puisse se concentrer uniquement sur les formes que les conseiller vont vous suggérer.
Les paires sont ainsi soigneusement rangées par marques et par univers dans une très belle commode : une manière assez pratique de faire une préselection pour se concentrer seulement sur ce qui est pertinent.
Même si une paire se démarquait clairement, nous avons pu prendre le temps d’essayer en tout six formes, avec une grande variété de designs différents.
La paire que j’ai choisie n’est pas celle que j’aurais retenue au premier abord, mais il était clair après l’essayage qu’aucune autre monture ne cochait autant toutes les cases. J’ai ainsi au final pu faire mon choix en toute confiance, sans aucune hésitation ni regrets.
Comment bien choisir ses lunettes en fonction de son visage ?
La plupart des conseils qu’on va trouver facilement sur ce sujet ne vont parler que de la forme du visage (rond, carré ou oval notamment). Il n’y a pas que ce critère qui rentre en compte puisqu’il serait étrange de ne pas prendre compte des sourcils, nez ou encore de l’écart entre les yeux.
Ingénieur Chevallier a eut la bonne idée d’écrire un article complet sur comment bien choisir ses lunettes en fonction de son visage. Je vous invite à le lire.
Voici sinon un rapide résumé du propos:
Sourcils
Leur forme influence le choix de vos montures :
Épais et foncés : préférez des montures fines pour ne pas alourdir le visage
Fins : osez des montures plus épaisses pour équilibrer vos traits
Nez
Sa forme dicte le type de pont à privilégier :
Court ou épais : optez pour un nez clé qui découvre la racine et le rallonge
Long : choisissez un nez chaussant qui va le masquer en partie et le raccourcir
Ecart pupillaire (entre les yeux)
Essentiel pour un regard harmonieux et éviter tout effet de strabisme :
Centrez l’œil dans la monture, en largeur comme en hauteur
Teint et couleurs
Votre carnation influence le choix des teintes de monture :
Peaux mates/foncées : toutes les options sont envisageables
Peaux claires : évitez les teintes trop pâles qui peuvent ternir
Attention aux tons rouges si vous rougissez facilement
Yeux et couleurs
Ces éléments guident le choix des couleurs de monture :
Yeux clairs : privilégiez les couleurs complémentaires, comme l’écaille contrastée
Yeux foncés : toutes les options sont possibles
Cheveux : une monture assortie crée une harmonie naturelle, mais attention à l’excès de monotonie
Processus de sélection et essayages: Valéry
Je voulais spécifiquement pour mon mariage (et au final pour le quotidien), une paire avec verres photochromiques (ces fameux verres qui s’assombrissent à la lumière du soleil, on y revient plus bas).
On réfléchit très différemment pour de telles lunettes: il faut en effet une monture qui ait assez de présence pour se démarquer et contraster un minimum avec les verres une fois assombris. Par contre, il ne faut pas que cette même monture devienne trop envahissante lorsque les verres sont clairs.
Une monture de lunettes s’analyse sur trois aspects: épaisseur, couleur et enfin forme. Comme une image vaut 1000 mots, voici quelques paires que j’ai pu essayer, ainsi que les raisons pour lesquelles je ne les ai pas choisies, avant de me porter sur mon choix définitif, la paire Ange de chez Ingénieur Chevallier
.
Résultat: la monture Ange
Sur le papier, je n’aurais jamais essayé la paire Ange pour deux raisons:
Je la trouvais trop proche de la paire de Carlotti que j’avais déjà du fait de son côté très rectangulaire. Je cherchais une forme plus complémentaire
Ce même côté rectangulaire lui donnait un air très sérieux qui n’aurait pas spécialement convenu à un mariage
Pourtant, une fois portées, j’ai été rapidement convaincu par le rendu. Ca paraît cliché mais tout est dans les détails: les finitions de la monture viennent littéralement arrondir les angles.
Le pont est aussi très intéressant puisqu’il est placé plutôt haut, et a une légère forme de clefs: si vous avez bien lu les conseils juste avant, vous comprendrez que ce mélange s’adapte parfaitement aux nez courts asiatiques comme le miens.
La monture est également beaucoup plus épaisse et est idéale pour des lunettes de soleil car elle vient parfaitement contraster avec les verres une fois foncés. L’idéal est évidemment de ne pas prendre de verres qui vont trop foncer pour laisser un peu de marge.
Enfin, ce genre de monture épaisse peut être envahissante sur des lunettes classiques. Ici, Pierre, le designer que vous pourrez retrouver à la boutique de Pyramides, a spécialement étudié les proportions de la paire pour qu’elles se portent bien sur des petits visages comme le miens.
Les verres
Une fois la paire choisir, on va choisir la couleur de ses verres. L’enjeu est non seulement ici de retenir une couleur qui contrastera bien avec votre monture et votre carnation, mais aussi une couleur qui ne va pas vous lasser une fois dehors, lorsqu’ils se foncent.
Nous avons choisi ainsi les verres au milieu de la photo suivante, dont l’effet était assez léger et qui, une fois foncés, contrastaient bien avec la monture:
L’Ingénieur Chevallier propose des verres performants de chez Carl Zeiss dont la transition est particulièrement rapide (attention, elle prend un peu de temps à se faire cependant lors des premiers ports).
En revanche, ce type de verre n’apporte pas une protection aussi forte que pour des lunettes de soleil classique: évitez donc d’aller au ski ou de conduire votre voiture avec. Pour ma part, à pied et en vélo en ville, ça fait très largement le boulot.
C’est même d’ailleurs un sacré confort de ne plus avoir à penser à changer de lunettes.
L’ajustage morphologique
Ici, tout se fait en boutique à partir d’une monture existante: on va ajuster la paire en fonction de votre visage.
Cet instrument étrange (parmi d’autres) sert ainsi à mesurer l’ouverture des charnières nécessaire, la position des oreilles, la distance des verres aux yeux et la manière dont vient se poser la monture sur le nez. Ainsi, on arrive à un résultat avec un fit et un confort proche de ce qu’on pourrait obtenir en mesure.
Le polissage
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le polissage ne sert pas uniquement à donner cette fameuse finition brillante à la monture, mais aussi à ajuster ses mesures et son tombé en retirant les excès de matière.
Conseils de style
Comme vous le savez, j’avais choisi un ensemble assez « sport’ (du lin et des coloris clairs) pour mon costume de mariage: il fallait donc une pièce qui apporte un peu de structure et de sérieux.
La paire Ange d’Ingénieur Chevallier convenait bien à cet usage au vu de sa monture foncée. Les verres photochromiques apportent toutefois une touche de décontraction avec leur coloris marron clair
Processus de sélection et essayages: Melissa
Le modèle Hep d’Oliver Goldsmith incarne l’élégance des années 60, sublimée par l’icône du cinéma Audrey Hepburn. Créée spécifiquement pour l’actrice, cette monture fait une apparition remarquée dans le film « Charade ».
Pour Melissa, chanteuse de jazz, ce style retro était au premier abord un choix évident:
Toutefois, ce n’était pas le meilleur choix au niveau des dimensions et de la forme de son visage.
Ainsi, le processus de sélection a été très similaire au mien: Mathieu, le responsable de la boutique rue de Vertbois, a tout de suite repéré la paire qu’il lui fallait (encore une fois une paire qu’elle n’aurait pas forcément choisie au premier abord).
Résultat: le modèle Pretty
Melissa avait essayé la monture dans un bordeaux cerise mais souhaitait une version plus claire et lumineuse pour le mariage afin de se porter avec deux tenues blanches.
Les tiges couleur châtaigne viennent équilibrer pour éviter un rendu global trop fade et transparent.
Enfin, la transparence sur l’avant de la monture ouvre le regard et ne cache pas le visage, ce qui est important pour un mariage et aussi bien utile sur scène.
Après l’essayage de quelques autres paires, celle-ci est devenue tout aussi évidente pour Melissa. Il s’agit du tout nouveau modèle Pretty, de la collection Ingénieur Chevallier avec une variation d’acétate crystal blush et des branches foncées chataîgne.
Le modèle Pretty est une autre nouveauté de la collection IC1740, pas encore visible en boutique. J’ai beaucoup apprécié ici le travail de réflexion qui a été fait sur le contraste entre la monture effet crystal blush, les branches chataîgne et les verres photochromiques bruns.
Avec deux vis, les charnières sont plutôt discrètes et laissent cette monture transparente claire bien s’exprimer.
Le pont est ici plus classique que sur le modèle Ange et convient bien au nez fin de Melissa.
Melissa a un visage fin: la monture crystal blush est assez discrète pour mettre bien en avant ses traits, tout en contrastant bien avec les verres une fois brunis.
La force de cette paire, c’est aussi de pouvoir se porter aussi bien avec une tenue de scène qu’avec une tenue du quotidien.
Conclusion
Au terme de cette expérience chez l’Ingénieur Chevallier, je ne peux qu’être impressionné par le niveau d’expertise et de personnalisation proposé. Loin des approches standardisées qu’on peut trouver ailleurs, chaque étape – de la sélection minutieuse des montures à l’ajustage morphologique – témoigne d’un savoir-faire d’exception.
Ce qui m’a particulièrement séduit, c’est cette capacité à nous guider vers des choix que nous n’aurions pas envisagés seuls, mais qui se révèlent parfaitement adaptés. Les modèles Ange et Pretty que nous avons retenus illustrent parfaitement cette philosophie : des pièces à la fois élégantes et fonctionnelles, qui subliment nos traits tout en répondant à nos besoins spécifiques.
L’attention portée aux détails – du polissage méticuleux à la sélection des verres photochromiques – démontre un engagement savoir-faire artisanal. C’est cette approche globale, alliant tradition et innovation, qui fait de l’Ingénieur Chevallier une adresse incontournable pour que je vous recommande pour des montures avec du caractère.
Au final, nous repartons non seulement avec des montures parfaitement ajustées pour notre mariage, mais aussi avec des pièces que nous aurons plaisir à porter au quotidien qui nous iront dans toutes les circonstances, de jour comme de nuit, en intérieur comme en extérieur.