Quand on pense écharpe, on pense forcément à l’hiver.
Pourtant, on peut aussi trouver des écharpes en soie ultra légères, qui apportent une véritable valeur esthétique aux tenues d’été, que ça soit en terme de couleur, de lumière de superposition. C’est ce qu’on va voir dans la première partie de cet article.
Je tiens aussi à m’excuser du manque d’articles sur Juin: j’ai vraiment voulu me concentrer sur le Cambodge et sur tout ce qu’il y avait à offrir pour ne vous en ramener que le meilleur. Cette écharpe en soie en fait parti, et l’histoire autour est plutôt originale (sauf si vous avez déjà vu l’équivalent d’un Jésus cambodgien).
Si vous n’avez pas le temps de parcourir tout l’article, je vous invite au moins à visualiser cette vidéo qui vous fera faire un petit bout de chemin avec moi en à peine une minute 🙂
Sommaire
I Bien porter une écharpe en soie l’été
En été, on porte forcément un peu moins de couches, et les styles sont donc un peu plus limités qu’en hiver.
Ca a aussi ses avantages: vous avez beaucoup moins besoin de vous prendre la tête avec les règles et les combinaisons de couleur vu que vous avez moins de critères à prendre en compte.
Une écharpe bien portée sera surtout un détail en plus, qui apporta soit de la couleur, soit de la consistance à votre tenue.
Merci à Oty Inn (le mannequin) et à Christelle Lafosse (la photographe) pour les photos des conseils de style
Avec une veste
Pour comprendre l’intérêt de porter une telle écharpe alors qu’il fait chaud, il suffit de raisonner en terme de matières.
La transposition est très simple par rapport à cette tenue de l’année dernière, où tout est un peu plus dense et épais.
On passe d’une veste en tweed de laine à une veste légère en coton et lin Barena. On retire le cardigan en couche intermédiaire (n’abusons tout de même pas) et on passe à une chemise en popeline COS au tissage moins serré.
Un joli jeu de matière et de couleurs, entre le mélange coton et lin de la veste Barena et la soie dont on aperçoit les motifs subtils
Comme sur la première écharpe JamaisVulgaire, les rayures sont toujours là, et prennent tout leur sens avec ce port de l’écharpe, en marquant bien la taille.
La solution la plus simple et nonchalante reste de la porter complètement dénouée. La couleur en fait une transition parfaite entre du gris, du bleu marine et du blanc.
Rien ne vous empêchera ensuite plus tard de la porter en mi-saison pour apporter de la consistance à votre tenue.
Attention, il s’agit quand même beaucoup plus d’une écharpe été/mi-saison que mi-saison/hiver (d’autres modèles sont là pour ça). Je vous déconseille de la porter après Octobre en dessous des 10 degrés.
Par dessus un tee-shirt
Vous pouvez la porter de manière beaucoup moins lisse et l’enrouler simplement. Elle a assez de volume pour apporter de la consistance à un simple tee-shirt, et mettre en valeur facilement votre carrure.
Oty porte ici un t-shirt Daily Mekong, on peut difficilement faire plus minimaliste comme t-shirt, et la coupe est particulièrement soignée.
Les rayures sont plus discrètes avec cette tenue, mais apportent une touche de contraste bien sentie
Une bien bonne solution pour protéger votre nuque des coups de soleil et évacuer facilement la chaleur.
II L’écharpe Takeo: une version estivale mais increvable de l’écharpe Jamais Vulgaire
Pour tout vous dire, je ne m’attendais pas vraiment à ça lorsqu’on m’a proposé d’aller à Takeo,, une province au sud de Phnom Penh.
C’était un endroit sur lequel je ne m’étais jamais vraiment arrêté, qui se situe un peu sur la route des vacances, entre Phnom Penh, Kep, Kompot et Sihanoukville, les destinations typiques des habitants de Phnom Penh une fois le week-end arrivé.
Nous n’étions pas à Takeo même mais plutôt dans un petit village adjacent.
Et forcément, la première chose qu’on remarque, c’est cette église catholique, ici, en plein milieu de la campagne khmère.
La tradition, dans les pagodes, c’est de retracer sur les murs la vie de Bouddha, de sa naissance à sa mort.
Certes, on est dans une église catholique, mais on est aussi au Cambodge, on a donc droit à une reconstitution de la Bible dans le plus pur style khmer.
De l’Arche de Noé à la naissance de Jésus, en passant par le dernier repas. Tout y passe.
Adam et Eve
L’Arche de Noé
Le Déluge
La naissance de Jésus, avec en haut à gauche un joli buffle d’eau typique des campagnes khmères
Ca ressemble à ça en vrai, et ça passe son temps dans les rizières
Le quotidien au village, avec des couleurs et un style typiquement khmer
Voici ce que donnent les arbres du fond en vrai
Des maisons sur pilotis, pour faire face à la montée des eaux en saison des pluies
Le procès et la crucifixion
Quel rapport avec les écharpes en soie ?
C’est justement une ONG catholique appelée Passerelle qui a contribué à la construction de l’Eglise et de l’atelier. Il ne s’agit pas d’une ONG simplement intermédiaire qui se contente de distribuer: elle est un véritable chef de projet (qui coordonne donc les différentes étapes de la fabrication, notamment le tissage et la teinture) et qui forme les employés. Elle apporte donc une vraie valeur ajoutée.
[cta id=’14915′]
L’écharpe Takeo
Matière et texture
Tout comme les écharpes précédentes, l’écharpe Takeo est réalisée en soie sauvage. C’est le nom qu’on donne à la première extraction de soie des vers à soie.
Elle permet d’avoir à la fois les fils les plus solides et les plus rugueux, qui autorisent un travail de la matière vraiment élaboré.
Afin d’avoir une écharpe qui soit portable quand il fait chaud, on a pris les fils de soie sauvage les plus fins possible et un tissage un peu plus aéré.
Si celui-ci est plus aéré, il affiche tout de même un travail fouillé, avec une texture en losange identique à la toute première écharpe Jamais Vulgaire.
Le poids: Même si on est sur du fil de soie sauvage, l’écharpe reste hyper légère et j’ai facilement pu la porter au Cambodge, par dessus un simple tee-shirt.
La couleur
L’atelier de Takeo propose un compromis idéal en terme de savoir-faire: on est pas tout à fait sur des machines en bois entièrement manuelle, ici le retour des navettes (ces petites rames de bois qui parcourent la machine en largeur) est automatique. On a ainsi toutes les qualités du fait main, avec légèrement moins d’imperfection mais tout autant de caractère, et surtout des produits confectionnés plus rapidement et à moindre coût.
L’autre grosse partie de ce savoir-faire repose sur la teinture naturelle: on a ici de la teinture d’arbre de noix de coco, dont on a prélevé et fait bouillir l’écorce. La procédé prends une vingtaine de jours pour arriver à ce résultat.
C’est cette teinture naturelle qui explique en grande partie la rareté de la pièce: elle est longue à préparer et devient de plus en plus rare à cause des déforestations massives.
J’ai été bluffé par la couleur de ce modèle: les deux faces ont des reflets légèrement différents, et vous pourrez facilement jouer sur cette alternance en la portant.
Malheureusement, les teintures naturelles sont de plus en plus rares à cause des déforestations massives et du trafic d’arbre et sont donc de plus en plus longues et coûteuses à trouver.
J’ai moi-même constaté la différence rien qu’entre Novembre et Mars sur les délais de livraison.
J’espère au moins pouvoir faire un réassort de ce produit d’ici la rentrée, mais rien ne le garantit et il y a fort à parier que la teinture naturelle sera introuvable dans les deux à trois prochaines années.
Les écharpes sont disponibles, en quantités limitées ici:
- Bien choisir des charentaises: vente flash de charentaises et mules made in France par Maison Amos - 11/11/2024
- Lancement de notre nouvelle capsule de souliers avec Fratelli Mocchia di Coggiola: La Grande Chasse - 10/11/2024
- Guide ultime de la Jungle Jacket: de l’armée américaine à la guerre du Vietnam jusqu’au au soft tailoring - 03/11/2024
Bonjour,
L’écharpe est magnifique !! Elle est classe sans trop
l’être, la texture, la couleur, le dessin, … c’est du superbe travail
!! Elle a vraiment un coté unique. En gros, tout ça pour te remercier de ce
que tu as pu dénicher au Cambodge et nous en faire profiter !!