Il y a peu de temps je vous présentais et vantais (ici) les mérites du techwear, non seulement pour le sport mais aussi pour le voyage et la vie de tous les jours. J’en avais profité pour faire le bobo écolo en poussant un coup de gueule contre l’hypocrisie de la plupart des grandes marques outdoor qui polluent sans vergogne.
Cette deuxième partie (plus courte rassure toi :)) sera consacrée aux conseils et à la présentation des pièces que j’utiliserais lors de mon voyage en Asie.
Sommaire
BIEN CHOISIR SES VÊTEMENTS LORSQU’ON PART EN VOYAGE EN SAC A DOS
Quand on part à l’étranger durant une longue période, la question de ce qu’on doit impérativement emporter se pose forcément, à fortiori lorsque c’est en backpack.
Pas de superflus, il faut du pratique et du léger. C’est pourquoi, il est essentiel de se poser les bonnes questions.
La principale : de quoi ai-je réellement besoin ?
Cette interrogation est cruciale lorsqu’on part uniquement avec un sac à dos ou un bagage à main car si les vêtements techniques sont une bonne option, il faut faire attention car l’offre est pléthorique et le choix cornélien.
Les technologies en la matière évoluent extrêmement rapidement et il est facile de s’y perdre et de dépenser une fortune inutilement.
Dans cette partie pratico-pratique je vais te donner quelques pistes afin de partir en voyage serein.
Je commence par un principe de base de vieux briscard du trekking que tu dois connaître absolument : le système des 3 couches (non ce n’est pas un système te permettant de faire pipi dans ton froc tout en restant au sec :D).
Plus sérieusement, ce système très connu des randonneurs permet d’optimiser la façon de s’habiller (rester au sec, alléger son sac) et de pouvoir affronter toutes les conditions météorologiques.
Il y a une couche de base, une intermédiaire et une externe. (Je pense d’ailleurs que ça doit pouvoir s’appliquer à des tenues plus formelles, en hiver par exemple lorsqu’on est confronté aux différences de température. A méditer pour un test l’hiver prochain).
La couche de base :
En gros il s’agit du t-shirt ou autrement dit de la couche qui sera au contact de ta peau. L’erreur que la plupart d’entre nous commettent est de porter une couche de base en coton. Hormis dans le désert, il faut éviter de porter du coton en première couche car celui-ci absorbe l’humidité sans l’évacuer vers l’extérieur.
Comme le préconise François de « Randonner malin » : « il faut que vous compreniez que quand de l’humidité est en contact avec votre peau, cela demande énormément d’énergie à votre corps pour faire évaporer cette humidité. Et c’est de cette dépense d’énergie que provient la sensation de froid quand votre peau est humide ou mouillée ».
Pour la couche de base il faut donc miser sur le synthétique ou la laine mérinos qui évacue la transpiration vers l’extérieur. (Gregory de I-trekking m’a cependant déconseillé la laine mérinos pour l’Asie du Sud-Est car elle moins adaptée aux chaleurs humides).
Par ailleurs, outre le fait que le synthétique soit léger et respirant il a l’avantage de sécher très vite ce qui est pratique lorsqu’on doit laver son linge et qu’on dispose de peu de temps.
En résumé : Une bonne couche de base doit absorber faiblement l’humidité, évacuer la transpiration rapidement et sécher vite.
La couche intermédiaire :
Il s’agit généralement de la fameuse polaire qui possède bien plus d’avantages que ton sweat à capuche préféré ;).
En effet, composée en polyester elle est très respirante, compressible, résistante, légère, isole même humide, et enfin, elle sèche très vite et elle est facile d’entretien ! Alors convaincu ?
Non, évidemment non. Tu as encore en tête la polaire de nos aînés :
Non tu ne peux pas lire jamais vulgaire vêtu de cette serp.. polaire!
Rassure-toi, il y a des polaires beaucoup plus stylées aujourd’hui et même en polyester recyclé. Que demander de plus ?
Tu peux également opter pour la laine ou la doudoune en duvet.
En résumé : Une bonne couche intermédiaire doit tenir chaud, transférer l’humidité à la couche externe et sécher rapidement.
La couche externe :
Cette couche c’est la veste et le pantalon qui doivent te protéger du vent, de l’humidité extérieure (pluie, neige etc.) et évacuer la transpiration. Evidemment, la couche est à choisir en fonction de sa destination. Pour l’Asie du Sud Est, il faut éviter une veste de type hardshell qui ne sera pas assez respirante. On a déjà parlé de ces caractéristiques dans la partie technique je n’y reviens donc pas.
En résumé : Une bonne couche externe doit protéger du vent, de l’humidité extérieure et évacuer l’humidité intérieure.
Bien maîtrisée, la technique des 3 couches te permet de voyager de façon optimale n’importe où dans le monde.
LE CHOIX DES VÊTEMENTS POUR UN VOYAGE EN SAC À DOS : LIER L’UTILE À L’AGRÉABLE
Le point suivant porte sur l’importance de définir tes besoins en fonction de ta pratique de la randonnée, du trek ou du voyage.
Une fois encore, si tu as peu de moyens ou si tu ne veux pas dépenser trop en prévision du voyage, Décathlon et Go Sport proposent des produits de bonnes factures. Ils sont certes moins bien finis, sans labels écologiques et moins stylé (encore que), mais peuvent tout à fait convenir pour la randonnée et le voyage.
Revenons à nos moutons, ici ce sera une pratique en pays chaud et humide durant la mi-saison, les pluies sont donc probables.
Voici la liste des pièces que je vais tester durant mon voyage et sur lesquelles je ferai un retour d’expérience.
La veste imperméable :
Que choisir ? Hardshell, softshell ?
Par exemple, si une veste de trail en gore tex pesant aux alentours de 200 grammes, ultra fine et ultra légère, est parfaitement adaptée pour courir sur une longue période sous la pluie, elle est cependant contre-indiquée pour la randonnée avec le port de sac à dos. En effet, la veste risque de s’abîmer au niveau des bretelles et se déchirer si tu t’accroches à une branche.
De la même façon, est-il nécessaire de mettre 500 € dans une veste hardshell ?
Après pas mal de recherches et de discussions sur le sujet, j’en suis arrivé à la conclusion que le compromis se trouvait entre les deux en ce qui me concerne!
La veste idéale pour mon voyage et qui pourra me resservir en France est une pièce légère (390 g) de 2,5 d’épaisseurs et très respirante.
Il s’agit de la Lierne Jacket de chez Vaude, proposée à 160 euros hors soldes.
Elle n’est pas totalement imperméable mais elle l’est suffisamment pour affronter pendant quelques heures une petite pluie fine par exemple. Elle est simple, pratique, PFC-free et facilement adaptable à une tenue plus casual.
La polaire :
Nous en avons discuté un petit peu plus haut, il y en a pour tous les goûts, des matières plus écologiques existent comme les modèles en polyester recyclé. C’est aussi le moyen de se faire plaisir avec une polaire originale que l’on pourra remettre avec un jean brut et des boots pour un look baroudeur.
Il est important d’en posséder une car pour avoir déjà tester les transports thaïlandais, ce n’est pas de trop.
La R1 Full-zip de chez Patagonia est un classique à 135 € hors soldes.
J’ai quant à moi opté pour une polaire à capuche en polyester recyclé de la marque Pyua (l’une des marques écoresponsables citées par Greenpeace). Elle est hydrophobe, PFC free et made in Europe (80 € soldée au lieu de 117 €). Idem, elle pourra aisément me resservir.
Le T-shirt :
Pour ceux qui le souhaitent, il existe des t-shirts en synthétique recyclé. Certains t-shirts techniques sont corrects en terme de style mais il ne faut pas s’attendre à ressembler à Marlon Brando.
Ils sont vraiment utiles lorsque tu sais que tu vas produire un effort ou transpirer abondamment. Pour le reste du temps, en soirée par exemple, des t-shirts en coton ou en lin suffisent.
J’ai choisi un modèle de chez North Face (25 € en solde).
Le Short :
Alors moi je suis un fanatique des fermetures éclairs sur les shorts ! Et oui c’est quand même super pratique quand tu veux emporter tes clefs etc. sans les perdre ou te les faire voler par un singe (true story)!
Si tu le prends rouge, tu pourras même t’en resservir pour les fêtes de Bayonne, ça t’éviteras de perdre ton portable… 😉
Sinon, le short en coton épais, oublie ! C’est l’horreur quand tu transpires.
Ce genre de modèle en synthétique de chez Millet est très pratique (75 € hors soldes tout de même!).
Les chaussures :
Les baskets de trail et de rando en goretex sont très en vogue, cela dit le problème reste le même, en pays chauds, la respirabilité sera mise à rude épreuve.
Pour des destinations moins chaudes, ce peut être un bon moyen de garder les pieds au sec.
Pour ce voyage j’avais initialement acheté des chaussures de rando montante aigle en goretex pendant les derniers soldes d’hiver (oui oui…).
J’étais à côté de la plaque : lourdes, non respirantes, imposantes dans le sac, peu esthétiques…
Après réflexion et sur les conseils de Gregory d’I-trekking, je me suis aperçu qu’une bonne paire de basket de trail suffisait largement à affronter les contrées chaudes et humides de l’Asie du Sud-Est.
Attention toutefois à prendre des baskets robustes.
L’une des meilleures options : la Raptor de chez la Sportiva, prévue pour réaliser des trails de 180 km (100 € soldées au lieu de 130 €). Je ne sais pas si elles sont ok au niveau des PFC.
Trouvant les raptor un peu pataude, je leur ai préféré les baskets Hedgehog fastlite de chez North Face un peu plus fines et légères (88 € soldées au lieu de 110 €)
Mes critères : un savant mélange de légèreté/technicité/respirabilité/esthétisme
Je les avais achetées avant de mener mon enquête et découvrir les problèmes liés aux PFC. Je ne sais donc pas si elles sont « propres ».
Les sandales « d’Allemand » :
C’est la partie délicate du sujet… je ne sais pas si le boss validera une telle chose sur jamais vulgaire.
(Note de Valéry: pas trop mon truc en effet mais du moment que vous ne les portez pas en ville pourquoi pas)
Il est vrai que c’est très moche mais c’est terriblement confortable et pratique en pays chaud !
Les marques Teva, Keen ou Ecco font de bonnes sandales qui sont largement suffisantes pour des ballades à la journée.
Comptez entre 60 et 100 euros pour une bonne paire de sandale de marche. Je porterai des sandales de la marque Ecco (et non Ecko, la marque au rhinocéros).
A porter avec ou sans chaussettes blanches, au choix 😉
Le sac à dos :
Beaucoup de personnes font l’erreur de trop charger leur sac à dos.
Comme le dit François sur son blog « quand vous mettrez votre sac sur votre dos, vous vous direz probablement « oh c’est lourd, mais ça va le faire » et comme beaucoup, votre sac va devenir votre pire ennemi au cours de votre randonnée. Et il sera trop tard pour regretter d’avoir pris trop d’affaires et de ne pas avoir trop réfléchi au poids de votre sac ».
Pour le voyage je prévois deux sac à dos, un grand de 60 litres et un petit de 22 litres.
Lors de mes précédents voyages, j’utilisais un Millet d’entrée de gamme (20 litres) acheté il y a quelques années déjà.
Le problème est qu’il me tient très chaud et me fait beaucoup transpirer du dos car il n’y aucune aération.
Les spécialistes du sac à dos proposent des solutions géniales désormais et j’ai hâte de tester mon nouveau « Futura » 22 litres de chez Deuter ! (entre 60 €, collection 2015 soldée, et 100 € hors soldes collection 2016)
Prends une petite chemise en lin et un chino léger pour les sorties et le tour est joué !
Si tu n’es pas passionné de voyage au bout du monde, rassure-toi, j’ai en tête des tests pour plus tard de marques plus casual techwear.
Je te laisse sur cette citation de Saint Exupéry qui avait manifestement lui aussi été un backpacker un peu trop chargé ! 🙂
« Pour voyager heureux, voyagez léger »
Très bon post, très utile!
Vous qui êtes des consommateurs avertis, je suis sûr que cela va vous intéresser:
Kyle Parsons, fondateur de INDOSOLE (Marque de chaussure éthique qui utilise des pneus usagés comme semelles) a participé à un TEDx Talk: Redesigning our consumer habits.
Voici le lien: http://tedxtalks.ted.com/video/Redesigning-our-consumer-habits;search%3Akyle%20parsons
Enjoy 🙂