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Guide de la chemise #1: Comment porter une chemise

Une version mise à jour de cet article existe ici.

Les chemises, c’est ce que vous portez probablement 70% du temps si vous travaillez.
C’est un des piliers de votre garde-robe qui est censé se combiner sans problèmes avec cravates, vestes, pulls et cardigans.

Pourtant, vous n’êtes pas toujours satisfait du rendu et vous avez l’impression que quelque chose cloche par rapport à ces photo de lookbook qui vous semblent ajustées au millimètre.

Pour vous aider à faire le point, et à acheter en cernant mieux vos besoins, nous allons décrypter chacun des éléments qui constituent une chemise.
Vous pourrez ainsi méthodiquement repérer ce qui va ou pas dans vos chemises actuelles et ce qu’il faudra surveiller dans vos futurs achats.

On va uniquement s’intéresser aux chemises dans un cadre formel: c’est là-dessus que l’erreur pardonne le moins.

Le col

Le col est avant tout une histoire de morphologie. Deux critères simples sont à prendre en compte:

-la largeur et la longueur de votre visage: le col est à considérer comme un cadre qui va équilibrer les proportions de votre visage.

S’il est particulièrement large et rond, il faudra opter pour un col aux points longues, et avec une fermeture étroite. Les pans devront être aussi larges pour être proportionnés.

rond

S’il est long, alors ça sera davantage un col court avec une ouverture plutôt large.

long

-la longueur de votre cou:  encore une fois de la pure logique, le col doit être plutôt montant sur des longs cous, et plutôt bas sur les autres.

cou

Deux types de cols existent pour le formel (on ne prend évidemment que les cols rigides, ceux qui peuvent être portés sans cravate sans pour autant s’affaisser).

Le col français: C’est le col de base, aux pans plutôt étroits et longs. Il est neutre et très polyvalent, peut se porter avec ou sans cravate et s’associe facilement avec la plupart des revers de veste.

L’ouverture étroite de ce genre de col favorise les visages ronds et larges.

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Le col italien (aussi appelé col cutaway): Il est généralement plus ouvert et disponible en différentes largeur. Il est traditionnellement porté avec une cravate et un noeud cravate particulièrement large pour bien le remplir.

Les chemises à col italien sont cependant de plus en plus adoptées aussi dans un contexte casual, portées sans cravates.
Elles sont particulièrement adaptées aux gens maigres car elles rajoutent de l’horizontalité à la silhouette.

Elles conviennent enfin aux visages plutôt allongés.

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Les autres cols:

le col rond: aussi appelé col club car il était au tout début exclusif des étudiants d’Eton. C’est un col très précieux et un peu féminin (qui fait un peu penser au col Claudine). Un peu décalé au bureau.


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le col anglais: il est long et remonte assez haut. Il est donc parfait pour les visages un peu ronds et larges avec un long cou.
A l’époque des cols détachables, il était porté avec une barrette de col pour le maintenir . Le style typique des pimps de Boardwalk Empire.
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le col boutonné, aussi appelé col américain: il est introduit par Brook brothers en 1896 qui s’inspire des chemises sportives portées par les joueurs de polo. Trop décontracté pour être porté au bureau.

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le col officier ou col mao: il s’agit simplement d’un col droit sans rabats

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Poignets

On distingue différents types de poignets

Boutonnés: c’est le plus courant, il existe en version 1 ou 2 boutons. Les chemises de qualité ont un autre bouton plus haut sur la manche pour que celle-ci s’adapte mieux à la forme du bras une fois les manches retroussées.

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Napolitains: ce sont des poignets boutonnés à deux boutons qui se replient sur eux même, avec des coins arrondis pour éviter de baver sur la manche de la veste.C’est un intermédiaire entre les poignets boutonnés ordinaires et les poignets mousquetaires plus habillés: on les voit par contre très rarement en prêt à porter.

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Mousquetaires: on les trouve sur les chemises business et haut de gamme. Elles sont ultra formelles et bien moins adaptés aux petits budgets à cause des boutons de manchette à acheter. Un détail en plus pointilleux sur lequel il est facile de s tromper.

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La matière

De multiples variations sont réalisées autour de la matière de base: le coton.
La popeline de coton: elle vient d’Avignon et c’est la plus utilisée. Elle alterne un fil en chaîne épais et un fil en trame fin pour mélanger souplesse et consistance. On dit qu’elle est en double retors lorsqu’on emploie  un double fil en chaîne et un double fil en trame. Cette technique nécessite des fils de coton plus longs et donc plus solides (qui ait moins de défauts sur une longueur plus importante).
C’est une matière polyvalente que vous pourrez porter toute l’année.
L’oxford est un tissage un peu plus grossier qui emploie une chaîne blanche et un fil de trame coloré, plus épais que pour la popeline.
Le twill: Elle fait bien ressortir les couleurs des chemises unies. La matière est plus isolante du fait d’un tissage en diagonal plus serré: pratique en hiver mais à éviter en été. Surtout le twill double retors.
La flannelle de coton: un tissage très léger qui utilise des fils plutôt fins, plutôt estival.

Tissus

 (crédits: l’Exception )

Les autres matières sont plus destinées aux chemises plus décontractées, on les abordera dans un autre article.

La couleur

Le blanc: une couleur surévaluée ?

En visualisant la chemise formelle par excellence, c’est probablement du blanc que vous voyez. Et pourtant c’est loin d’être la couleur la plus adaptée à de nombreux teints de peaux, en particulier les plus clairs qui auront l’air encore plus pâle.

D’autres défauts sont à signaler: elle est souvent perçue comme trop formelle, et donc inadaptées aux environnements plus décontractés.  De même, elles se portent mal avec le vestiaire casual (évitez surtout le combo atroce jean délavé cheap et chemise blanche) et les textures un peu brutes style tweed ou grosse maille.

Elles se salissent facilement et sont difficiles à nettoyer.

Enfin, le blanc est loin d’être une couleur si neutre avec laquelle on peut tout combiner et se marie difficilement avec le jaune, le violet ou le bordeaux qui se marient bien mieux avec du bleu

Envisagez le bleu

Le bleu, selon ses tonalités, est une couleur qui flatte la plupart des teints de peau: au fur et à mesure des essayages, vous trouverez la nuance précise de bleu qui met en valeur votre visage, sans pour autant en détourner l’attention.

Le bleu est en plus disponible dans davantage de matières: en lin et en voile de coton pour l’été, en chambray pour les cadres plus casuals et en oxford ou twill pour l’hiver.

En bref, la plupart des hommes ont souvent tendance à choisir le blanc par défaut alors que dans 90% des cas le bleu est bien plus approprié, surtout si l’on ne porte pas de costume

Le fit: comment savoir si la chemise est à vos mesures ?

Deux écoles de pensée s’affrontent.

D’abord ceux qui portent leur chemise sous un costume, une veste ou un pull: ils ne laissent apparaître que les poignets, le col et un peu du corps de la chemise. Ils considèrent donc qu’il ne faut surveiller que ces trois éléments et qu’un fit approximatif sera dissimulé par les couches supérieures

La deuxième école a une vision plus stricte du fit: ses défenseurs gardent en tête que dans les pays chauds, et lors des saisons chaudes, il est difficile de porter quoi que ce soit par dessus une chemise et que la moindre erreur sera tout de suite apparente.
L’autre argument, c’est aussi qu’une coupe mal ajustée peut rapidement faire des plis indésirables sur le devant de la chemise que la veste ne pourra pas cacher.

On va donc se fier à cette deuxième école qui semble bien plus prévoyante et étudier les principaux éléments à vérifier: col, poignets, tour de poitrine et de taille, longueur et emmanchure.

Le col

On doit pouvoir glisser deux doigts avec le col fermé intégralement. Et n’oubliez pas qu’une chemise neuve rétrécit forcément après quelques lavages: prévoyez donc environ un centimètre de marge.

Les poignets

Les poignets doivent être assez serrés pour que la manche reste à la base du pouce, sans glisser en bas quand vous levez les bras.
Pour ceux qui portent une montre énorme , la manche est un peu élargie et on s’assure qu’elle est pile à la bonne longueur pour ne pas qu’elle recouvre trop la main.

 Le tour de taille et le tour de poitrine

Pour la taille, pensez surtout tour de poitrine pour vos achats sur internet et, si vous avez un peu de ventre, tour de taille.
Prevoyez au moins 2 à 3 cm d’écart car votre chemise rétrécira forcément avec les premiers lavages.
Essayez sinon en boutique puis prenez les mesures : vous ne devez pas avoir de tension sur les boutons et pas de tissu en trop au niveau des hanches.

La longueur

Vous devez pouvoir lever vos bras sans faire sortir la chemise de votre pantalon. Dans l’éventualité où vous souhaitez aussi la porter en dehors du pantalon, elle ne doit pas dépasser de plus de 10 cm. Voici un ordre d’idée:

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L’emmanchure

L’emmanchure, c’est l’ouverture de la manche au niveau de l’épaule: est-elle large et basse ou étroite et haute ?
Dans le prêt à porter en France, elle est souvent malheureusement large et basse: lors de l’essayage cela se manifeste à travers un surplus de tissu sous les aisselles.
Lorsque vous portez vos vêtements près du corps, elle est la plupart du temps étroite et haute pour mieux s’adapter à la forme de vos bras. Et c’est aussi ce que vous trouverez sur des vestes et pulls bien coupés.
Soyez donc vigilant à éviter la combinaison qui tue (votre confort): une chemise avec une emmanchure large  et une veste avec une emmanchure étroite.

Fixer un budget: Combien investir ?

Une chemise n’est pas synonyme de longévité: c’est un vêtement en coton qui est porté près du corps, qu’il faut laver au moins une fois tous les 3 ports.
Peu importe sa qualité, le coton finira forcément par se dégrader au fur et à mesure des lavages: ce qui ramène son espérance de vie à maximum 3 ans, à raison d’ 1 ou 2 ports par semaine.
Ce n’est donc pas forcément une bonne idée de dépenser plus de 100 euros sur une chemise en sachant qu’une veste ou un manteau en laine sont des investissements bien plus durables qui ne sont pas directement en contact avec la peau (enfin, c’est vous qui voyez) et dont la matière a besoin d’être lavée moins souvent du fait de ses propriétés hydrophobes (elle s’humidifie beaucoup moins).

Investissez en gros dans une chemise le quart de ce que vous seriez prêts à payer pour une belle veste ou un manteau.

Valery

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YanouSefirosu
11 années il y a

J’attends de voir la fiche PDF qui pourrait être très utile en magasin mais l’article est très intéressant! Le bleu>blanc, j’avoue que je n’y avais pas vraiment fait attention…(je porte justement une chemise bleue donc j’ai pu vérifier ça de suite)

Au niveau du fit, va falloir que je fasse des tours en boutique pour assimiler tout ça…
Merci!

Max Caron
11 années il y a

Il y a beaucoup d’imprécisions au niveau des cols, le col claudine, par exemple, n’est pas le même que le col club …

Valéry Khung
11 années il y a
Répondre à  Max Caron

J’ai volontairement fait ce raccourci un peu facile pour montrer que ce col plutôt rond avait un rendu plus précieux et féminin que les autres. Mais effectivement ce n’est pas la même chose.

Pierre
Pierre
10 années il y a
Répondre à  Max Caron

Idem pour le col mao et le col officier

sebastien
sebastien
11 années il y a

Un article sur les basiques en chemises bien utile. Rien de nouveau non plus mais un rappel des essentiels important. Bonne continuation

Hadrien Frissac de Beynol
11 années il y a

Merci énormément , bel article!

tom
tom
11 années il y a

Le col claudine ou col club va très bien au bureau, avec ou sans cravate. Son avantage principal est qu’il n’a pas de pointes qui se roulent vers l’intérieur ou l’extérieur et qui est du plus mauvais goût. Un veston aura la fâcheuse habitude de favoriser ce roulement.

Alligator
Alligator
11 années il y a

Très bon article; il ne cite pas le col anglais à barrette, très élégant.

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
10 années il y a
Répondre à  Alligator

Merci, exact je vais remédier à ça dans un prochain article

Black_Mesa
Black_Mesa
11 années il y a

Pour ce qui est du nombre de bouton ouvert sur une chemise accordée avec une veste en mode week end vous conseillez combien ? 1, 2 ou 3 ?

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
10 années il y a
Répondre à  Black_Mesa

Plutot 2

sirpinpin
sirpinpin
10 années il y a
Répondre à  Black_Mesa

Un foulard, mais jamais le cou nu….

Lothringen
Lothringen
10 années il y a

Intéressant, mais où est le col à barrette? Quel est son origine?

ana maria
ana maria
10 années il y a

sil vous plait explique moi : le long pans coupés en U, que ce que cest? merci

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
10 années il y a
Répondre à  ana maria

C’est la forme des pans en bas de la chemise 🙂

Sophie F
10 années il y a

Je suis complètement d’accord sur le blanc: cette non couleur est loin d’aller à tout le monde, mais beaucoup de vendeurs de boutique semblent ignorer ce point…

jamaisvulgaire
jamaisvulgaire
10 années il y a
Répondre à  Sophie F

Effectivement Sophie, n’hésitez pas à me contacter pour votre marque Le Chemiseur qui semble vraiment intéressante. Valéry

lol mp
lol mp
9 années il y a

Bonjour, j’ai une question, es que cette havit porte un nom: ce qui recouvre la chemise de simon backer

cedric C
cedric C
9 années il y a

Perso chemises en mesure, plus de 10 ans de longévité. Certes j’en ai pas mal dc une bonne rotation.