Le renouveau du maillot de bain a commencé il y a de ça quelques années, avec d’une part une coupe remise au goût du jour, des motifs de bon goût et une matière confortable.
Quelques marques commencent à changer notre conception de cette pièce, en y rajoutant également une dimension éco-responsable et éthique. Parmi elles, la marque Rivea dont nous allons parler aujourd’hui.
Sommaire
I Rivea: histoire et engagement
Comme son nom l’indique, Rivea fait référence à la passion des fondateurs pour le paysage très particulier, ensoleillé doux et insouciant des rivieras. Ils grandissent en particulier entre la riviera à l’eau limpide du lac Léman et celle des côtes italiennes.
Ils puisent aussi leur inspiration des univers photographiques et cinématographiques lié à cet imaginaire insouciant et désinvolte dont Alain Delon est un parfait exemple à travers ses apparitions dans les films « La Piscine » ou « Plein Soleil ». Son raffinement sans efforts et sa nonchalance donnent forcément beaucoup d’idées pour une ligne de vêtements, et en particulier de maillots de bain.
Des photos de Stuart Cantor ou Slim Aarons achèvent de nous imaginer en vacance avec la même désinvolture sous l’ombre des pins et des parasols.
C’est à travers des imprimés icôniques que Rivea parvient à nous immerger dans cet univers insouciant avec lesquels on s’imagine déjà se délasser: en attendant de les voir en détail plus bas, voici déjà un aperçu.
Parce que cet amour des rivieras est sincère est authentique, la démarche de la marque devait forcément être la plus éco-responsable possible afin que ses maillots de bain contribuent à la protection de ces environnements. Surtout dans un contexte assez alarmant (on ne va pas se mentir) où l’ONU prévoit d’ici 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans.
Ainsi, les maillots de bain sont produits en circuit-court en Europe à partir de déchets plastiques issus des mers et des océans: ceux-ci sont recyclés en tissu en plastique marin, en granule océanique pour le bouton du ceinturage et enfin en TPU pour le pochon étanche (une matière biodégradable).
Le sourcing fût évidemment mis en place après un tour d’Europe exhaustif des références du domaine pour une production qualitative et axée sur la R&D.
Le tissu en plastique marin Seaqual
Nous vous avions déjà parlé de Seaqual, une des entreprises de référence du tissu en plastique marin. Elle est constituée d’un réseau de plus de 400 pêcheurs en mer Méditerranée qui vont collecter les déchets plastiques sur les plages ou dans les fonds marins pour que l’entreprise espagnole les transforme ensuite en fibres de polyester.
Ainsi, plus de 600 tonnes de déchets ont pour le moment été récoltées, dont 99 ont été recyclées.
Au-delà d’un tissu recyclé, il s’agit également d’un tissu confortable: très doux, qui résiste bien au lavage, au soleil et avec un séchage bien plus rapide qu’un tissu naturel.
Le bouton en Rpet
Rivea n’est pas la première marque à travailler avec Seaqual. Pour aller plus loin et montrer encore plus son engagement éco-responsable ainsi que son souci du détail, elle collabore également avec l’artiste joaillière genevoise Elisa Pantazopoulos à qui la marque a demandé d’imaginer le bouton idéal pour un maillot de bain.
On obtient un bouton dessiné à la main sur de la cire perdue (une technique qui permets un trait raffiné et précis) orné du logo et des vagues signature de la marque. Toujours dans l’idée d’un produit qualitatif et en circuit court, ce bouton est moulé manuellement en Suisse à partir de Rpet, avec toute la précision que l’on connaît à l’artisanat helvétique.
Le choix d’un moulage à la cire perdue n’est pas anecdotique: il sublime les imperfections organiques propres au travail manuel et à l’art joaillier.
Lorsqu’on obtient l’esthétique voulue, on coule la forme en cire du bouton dans du métal puis on la transforme en moule dans lequel sera reproduit le bouton en Rpet.
Elisa utilise également cette technique pour les bijoux de sa propre marque: vous imaginez donc bien le degré de précision du procédé et grande délicatesse du résultat.
Le Rpet est un autre matériau technique issu de la collecte des déchets de plastiques en Asie du Sud-est (en particulier autour des îles de la mer Andaman). Une fois la portion recyclable de ces déchets triés, on les achemine en Suisse (avec un coût carbone neutre) pour en faire un nouveau matériau, le Rpet, traçable et éco-responsable et qui est utilisé pour les cordons et boutons. C’est aussi en étant vigilant sur ce genre de finitions (et non pas seulement sur le tissu du maillot de bain comme d’autres marques) que Rivea maximise son engagement pour la préservation des océans.
L’engagement associatif aupres de oceaneye
Pour chaque maillot de bain vendu, 1 franc suisse CHF (donc environ 1 euros) est reversé à l’association Oceaneye.
Cette association à but non lucratif joue un rôle dans la sensibilisation du grand public aux enjeux environnementaux, mais aussi dans les recherches scientifiques à travers des campagnes de collecte et l’analyse d’échantillon d’eaux. Elle milite ainsi auprès des pouvoirs publiques et économiques pour limiter le plus possible les dégâts de la pollution plastique.
II Rivea: la collection
1 Les classiques: la collection icône Riviera
C’est la collection à travers laquelle Rivea parvient bien à véhiculer cette esthétique d’élégance sans efforts et de style nonchalant.
Je retiens en particulier la gamme Amalfi:
J’aime également beaucoup le modèle Mongibello, inspiré par la veste à large rayures bleues et bordeaux portée par Alain Delon dans « Plein Soleil »:
2 La collaboration avec l’artiste Cédric Bouteiller
En complément à cette collection de classique, Rivea a voulu également une collection encore plus créative avec l’artiste Cédric Bouteiller, dont on connaît le travail pour son mélange unique de photographie moderne, de peinture contemporaine, street art, collage et retouche numérique.
Son travail sur les matières est également en complète adéquation avec la démarche éco-responsable de Rivea: il aime jouer avec l’oxydation de la matière, le durcissement d’un plastifiant ou encore l’évaporation d’une peinture.
Ainsi, trois de ses oeuvres ont été reprises sur un maillot de bain pour, au contraire de la collection classique légèrement twistée, complètement sortir des standards esthétiques des motifs de maillot ordinaires et proposer de vraies oeuvres d’art.
Conclusion
Rivea se distingue par l’élégance désinvolte de ses motifs, le souci du détail dans ses pièces et son engagement éco-responsable et enfin une vraie prise de risques en termes de créativité. La marque est prometteuse et j’ai hâte de voir comment elle va se développer !