Omega Seamaster Vintage 1948-1970 : Guide d’Achat 2025

Omega Seamaster vintage (1948–1970) : Guide d’achat exhaustif

Avez-vous déjà imaginé porter la même montre qu’un plongeur de combat ou qu’un astronaute? Celle qui a survécu à 1500 plongées successives sans broncher? Une Seamaster 300 militaire, vendue à quelques milliers de francs dans les années 90, peut aujourd’hui atteindre le prix d’une berline allemande. Derrière ces chiffres vertigineux se cache une histoire fascinante, celle d’une montre née en 1948 pour le centenaire d’Omega, puisant ses racines dans l’équipement militaire de la Seconde Guerre mondiale.

La première Seamaster n’était pas destinée aux abysses, mais conçue comme une « montre pour la ville, la mer et la campagne » – un concept révolutionnaire à l’époque. D’un modèle habillé étanche à 30 mètres en 1948, elle évolue vers la mythique Seamaster 300 de 1957, adoptée par les forces spéciales britanniques et les compagnons de Cousteau. Entre ses boîtiers « fat lugs« , ses lunettes bakélite fragiles et ses cadrans tropicalisés, chaque détail raconte un chapitre de l’aventure horlogère du XXème siècle.

Découvrons ensemble ces garde-temps d’exception, leurs évolutions techniques et esthétiques, et surtout comment éviter les pièges du marché vintage où le moindre détail peut faire basculer le prix du simple au triple.

Genèse de la Seamaster : une montre née du centenaire et de l’héritage militaire

Crédit : Omega (publicité 1948) – Pour son centenaire en 1948, Omega lance la première Seamaster, inspirée des montres militaires étanches de la Seconde Guerre mondiale. Cette publicité d’époque souligne la fiabilité « que le monde a appris à respecter » et vante une montre automatique chronomètre, habillée mais conçue pour résister « à la mer et aux chocs ».

Née en 1948 pour célébrer le 100e anniversaire d’Omega, la Seamaster trouve ses racines dans les montres robustes fournies aux forces britanniques pendant la guerre. Dès 1940–45, Omega avait acquis un savoir-faire crucial en produisant plus de 50% des montres étanches de la Royal Air Force. Fort de cette expérience, Omega crée la Seamaster CK 2518 pour le marché civil, dévoilée lors du Salon de Bâle 1948. Son concept ? Une montre « pour la ville, la mer et la campagne » : élégante de prime abord, mais dotée d’une étanchéité et d’une robustesse héritées du militaire.

Crédit : Omega (publicité 1948) – Pour son centenaire en 1948, Omega lance la première Seamaster, inspirée des montres militaires étanches de la Seconde Guerre mondiale. Cette publicité d’époque souligne la fiabilité « que le monde a appris à respecter » et vante une montre automatique chronomètre, habillée mais conçue pour résister « à la mer et aux chocs ».

Les premières Seamaster de 1948 reprennent ainsi la technique des montres militaires (joint en caoutchouc, boîtier étanche à 60 m) tout en soignant l’esthétique. Omega les propose en versions centrale secondes ou petite seconde (subtile à 6 h) pour plaire aux gentlemen civils. Le design « fat lugs » (carrure aux cornes larges) de ces références CK 2518 et CK 2577 leur confère une présence classique de Calatrava tout en abritant le premier calibre automatique Omega. En effet, elles embarquent le calibre à bumper (masselotte) 30.10 – décliné en 343 (chronomètre) sur la CK 2518 – assurant un remontage automatique fiable malgré sa masse oscillante à course limitée. Avec leur boîtier en acier de 34,5 mm et leur étanchéité garantie à 30 m, ces Seamaster originelles s’avèrent être des montres « habillées-sport » avant l’heure : elles accompagnent en costume comme en plein air. C’est cette double identité – élégance urbaine et robustesse marine – qui va définir l’ADN de la Seamaster pour les décennies suivantes.

Crédit : Omega (photo presse) – Deux Seamaster de la fin des années 1940 illustrant le dualisme de la collection. À gauche, un modèle à petite seconde (sous-cadran à 6 h) issu de la référence CK 2518 chronomètre ; à droite, une Seamaster à seconde au centre (réf. CK 2577). Toutes deux affichent un style épuré de 34 mm de diamètre, avec index en or et aiguilles dauphine, dans un boîtier étanche inspiré des montres militaires (joint torique en caoutchouc).

Mouvements, verres, étanchéité : innovations techniques marquantes (1948–1970)

Calibres phares : du 30T2 manuel au 565 à stop-seconde

Derrière le succès technique des Seamaster vintage se cachent quelques mouvements emblématiques d’Omega :

Crédit : mrjoneswatches.com – Vue du célèbre calibre Omega 30T2 dans le boîtier ouvert d’une Omega militaire 1945. On distingue son architecture simple et robuste (grand balancier, ponts anglés) ainsi que l’inscription « Ω 30T2 SC » sur le pont du barillet. Réglé aux normes chronométriques de l’époque, ce mouvement à 16 rubis a établi les bases des calibres automatiques Omega qui suivront (notamment via sa version 28.10 convertie en bumper).
  • Omega 30T2 : ce calibre à remontage manuel (30 mm de diamètre) est le descendant direct des montres militaires « Dirty Dozen ». Dans les Seamaster civiles d’après-guerre, il apparaît dans certaines références simples (ex : CK 2759) où il excelle par sa précision. Sa robustesse légendaire a valu au 30T2 des déclinaisons chronomètre (30T2 RG) et même une adoption par l’armée – gage de sa fiabilité dans des conditions extrêmes.


  • Calibre 3xx bumper (340/342/343/344) : Omega introduit très tôt l’automatique dans la Seamaster. Le calibre 343 à bumper équipe par exemple la CK 2518 (version chronomètre à petite seconde) dès 1948. Son rotor oscille sur ~120° et « rebondit » contre des butées (d’où le surnom bumper), produisant une légère secousse au poignet. Bien que moins efficace qu’un rotor 360°, ce mouvement – 17 à 19 rubis, 18 000 alt/h – offre ~40 h de réserve de marche et a permis à Omega d’entrer de plain-pied dans l’ère des montres automatiques de luxe.


  • Calibre 50x (rotor intégral) : Au milieu des années 1950, Omega améliore son offre automatique avec le cal. 501 (introduit en 1955). Doté d’un rotor à rotation libre sur 360°, 19 rubis et d’une fréquence de 19 800 alt/h, le 501 anime de nombreuses Seamaster « dôme » des années 1956–59 (réf. CK 2846 etc.). Il amène un gain de finesse et un remontage plus performant. Omega en produira des variantes (cal. 500, 502…) notamment pour les premières Seamaster 300 de 1957 : les CK 2913-1 à -3 ont ainsi un calibre 501 ou 500 selon les sous-séries.



  • Calibre 552 : Apparue en 1958, la série 55x va motoriser la plupart des Seamaster des sixties. Le calibre 552 (24 rubis, 19 800 alt/h) est la version sans date, réputée pour sa fiabilité exceptionnelle. Fin et modulable, il équipe tant les Seamaster 300 no-date (réf. 165.024) que des Seamaster « De Ville » plus habillées. Sa précision est telle que Omega en dérive une version chronomètre 551 pour la Constellation. Sur commande du MoD britannique, Omega dote même certaines 552 d’une fonction stop-seconde pour les Seamaster 300 « MIL » livrées à l’armée en 1967.



  • Calibre 565 : Lancé en 1965, il s’agit du 552 agrémenté d’un quantième à 3 h à changement rapide (par tirage de couronne). On le retrouve dans la Seamaster De Ville réf. 166.010 et de nombreuses Seamaster Date. Astuce : Tirer la couronne au premier cran entre 21h et 24h fait avancer la date instantanément, une innovation à l’époque où changer de date exigeait souvent de faire tourner les aiguilles sur 24 h. Le 565 possède 24 rubis, et Omega en a proposé une variante 563 (17 rubis) pour le marché US. Sa robustesse est avérée : de nombreux 565 tournent encore comme des horloges de nos jours. Sur les toutes dernières Seamaster militaires vers 1970, Omega intègre un mécanisme de hack (arrêt seconde) – fonctionnalité prisée pour les synchronisations, par exemple sur certaines 166.024 livrées à la Royal Navy (cal. “Omega (55)2 SC coupé” modifié).


En résumé, ces calibres Omega – du 30T2 au 565 – ont en commun une excellente tenue de l’heure et une construction soignée (vis bleuies, antichoc Incabloc, etc.). Ils apportent aussi des complications utiles : l’affichage de la date (à partir du cal. 503 en 1956) puis le quantième rapide (cal. 565 en 1965). À noter qu’aucune Seamaster civile de 1948–1970 n’a de complication sophistiquée de type chronographe ou phase de lune : Omega réserve alors ces fonctions à d’autres collections (Chronostop, Speedmaster ou Cosmic). La force de la Seamaster réside plutôt dans ses innovations d’étanchéité et de design que dans la complexité mécanique.

Verre hésalite bombé et étanchéité : de 30 à 200 m

Toutes les Seamaster vintage utilisent un verre en hésalite (plexiglas polyméthacrylate). Ce choix, étonnant face au verre minéral, s’explique par les avantages du plexi : il ne se brise pas en éclats (sécurité en plongée), se raye certes mais se polit facilement, et surtout assure une excellente étanchéité avec le bon joint. Omega a été pionnier en la matière, testant ses Seamaster 1948 à 60 m dans des conditions extrêmes de température (de –40 °C à +50 °C). Les résultats furent concluants : aucune infiltration, là où d’autres montres « Waterproof » de l’époque peinaient à survivre à un simple bain.

Omega garantit ainsi ses premières Seamaster à 30 mètres (suffisant pour la natation ou la voile). Mais la réalité dépasse le marketing : en 1955, un plongeur professionnel, commandant “Cousteau”, rapporte que sa Seamaster a supporté plus de 1 500 plongées sans faillir, évoquant une « solidité et précision extraordinaires, résistantes aux chocs d’une brutalité extrême, aux eaux froides et aux grandes profondeurs ».

Crédit : Cool Vintage Watches – Une Seamaster automatique vers 1954 au cadran tropical (brun chaud) : cette patine rare résulte de la transformation chimique du vernis et du radium au fil des décennies, souvent accélérée par le soleil. Ce modèle plaqué or à cornes larges illustre l’évolution esthétique de la Seamaster : initialement très proche d’une montre habillée des années 50, avec index dorés et petite seconde, il intègre néanmoins un joint de fond et une couronne étanche assurant 30 m de résistance à l’eau.

Dès 1957, Omega pousse plus loin les capacités subaquatiques avec la Seamaster 300 (réf. CK 2913) qui, malgré son nom, est officiellement garantie 200 m. Omega préfère sans doute rester prudent en raison des limites des bancs d’essai de l’époque, mais la construction de la Seamaster 300 – double joint de couronne, glace extra-épaissie, fond vissé – laisse entendre qu’elle pourrait atteindre 300 m sans encombre. En 1964, les références de Seamaster 300 évoluent (14755 puis 165.024), conservant cette étanchéité de 20 ATM (≈200 m). Des plongeurs célèbres comme les hommes de Cousteau lors de l’expédition Précontinent II (Mer Rouge, 1963) utilisent ces montres au quotidien en saturation, validant leur fiabilité en immersion prolongée.

Enfin, en 1970 Omega introduira la Seamaster 600 « Ploprof » (600 m) – au-delà du cadre de ce guide – puis la Seamaster 1000 en 1971, prouvant la capacité d’innovation constante de la lignée Seamaster en termes d’étanchéité extrême. Pour la période 1948–1970, retenons que les Seamaster offrent 30 m minimum sur les modèles habillés et jusqu’à 200 m sur les versions plongée, ce qui était absolument à la pointe de l’horlogerie de leur temps.

Boîtiers : du style classique aux cornes droites, puis les « lyre lugs » incurvées

Les Seamaster vintage connaissent également des évolutions notables de design de boîte. Deux grandes familles de cornes se distinguent :

  • Boîtiers style classique (1948–1956) : les premières Seamaster adoptent des cornes arrondies ou « épaulements larges » (fat lugs). Ces boîtiers en acier (parfois en or ou plaqué) de 34–35 mm présentent un fond vissé lisse (gravé Seamaster à partir de ~1952) et des cornes robustes. L’allure reste proche d’une montre de ville de l’époque, notamment pour les Seamaster Calendrier (réf. 2627) ou les Seamaster « Olympic » de 1956.


  • Boîtiers “toolwatch” à cornes droites (1957–1963) : avec la Seamaster 300 de 1957, Omega introduit un boîtier plus large (39 mm) aux cornes droites et anguleuses. La référence CK 2913 arbore ce style épuré sans protège-couronne, évoquant un instrument utilitaire. On parle parfois de boîtier Naiad lorsque la couronne n’est pas vissée mais utilise un joint spécial (sur certaines 2913). La continuité se fait sur les Seamaster 300 suivantes : la CK 14755 de 1961 conserve ces cornes droites et ajoute un léger épaulement de couronne, tout en amincissant la carrure. Ce design confère aux premières Seamaster 300 une silhouette identifiable : longues cornes effilées à 12h et 6h, presque dans le prolongement du bracelet.


Crédit : @Bazamu via Veblenist – La Seamaster 300 CK 2913 inaugure en 1957 un boîtier typé « outil » : large ouverture de cadran, lunette tournante graduée 0–60 et cornes droites saillantes. Ce modèle présente une couronne apparente non protégée (à 3 h) et un fond vissé. Les index luminescents triangulaires et les aiguilles Broad Arrow (grande aiguille des heures fléchée) le destinent clairement à la lecture en conditions difficiles. Étanche à 200 m, ce boîtier Naiad réussit le pari d’être fonctionnel tout en restant relativement fin sous manche (épaisseur ~12,5 mm).
  • Boîtiers “lyre lugs” à cornes torsadées (1964–1970) : Omega opère un tournant esthétique au milieu des années 60 en adoptant les cornes dites lyre (forme de lyre) sur plusieurs lignes. La Seamaster 300 en bénéficie avec la réf. ST 165.024 (lancée ~1964) qui emprunte les cornes incurvées et biseautées du Speedmaster « Professional » apparu la même année. Ces cornes lyre, facilement reconnaissables par leur profil twisté, confèrent au boîtier un style plus intégré et dynamique. Sur la Seamaster 300, elles s’accompagnent de épaulements de couronne pour une protection accrue (la couronne devenant vissée sur les versions tardives). Le diamètre passe à ~41 mm. Cette évolution rend la montre plus imposante visuellement, tout en améliorant le confort au poignet grâce aux cornes galbées.

Crédit : Hairspring – Une Seamaster 300 réf. 165.024 de ~1967, dans sa configuration dite « MilSpec » (index Tritium avec encart T). Le boîtier présente les cornes lyre lugs apparues au milieu des années 60 : on note le galbe poli des flancs de cornes et les arêtes vives, ainsi que les excroissances protégeant la couronne vissée à 3 h. Ce design, commun au Speedmaster 105.012 de la même époque, modernise la Seamaster en la rendant plus massive et sportive. Sur ce modèle, la lunette dite « épaisse » à gros chiffres et l’utilisation de barrettes fixes (spécification militaire W10) renforcent encore son caractère de montre-outil.

Bien entendu, les Seamaster habillées de la fin des années 60 (gamme De Ville) conservent des cornes fines classiques, souvent monobloc (unishell) sans fond vissé (ex : réf. BD 165.0020 or 14K, ouverture par le dessus). Mais même sur ces modèles de ville, Omega intègre dès 1958 un élément de design devenu iconique : l’hippocampe. Ce médaillon de cheval marin stylisé, gravé ou en relief sur le fond, apparaît sur les Seamaster à partir de 1958 pour symboliser leur vocation aquatique. Il deviendra la signature de la collection, visible sur la plupart des fonds de Seamaster vintage – un détail à inspecter lors d’un achat pour s’assurer que le fond n’a pas été poli à l’excès ou remplacé.

Crédit : Vintage Masters – Un fond de Seamaster vintage (ici un modèle Seamaster 30 de 1963) exhibant l’hippocampe Omega en relief au centre. Ce symbole, introduit en 1958, atteste l’identité Seamaster du garde-temps. La présence d’un hippocampe net et conforme (et non d’une simple inscription ou logo générique) fait partie des points de contrôle d’authenticité sur ces montres. Sur cet exemplaire, une gravure « H. Backman » personnalisée figure également, pratique courante à l’époque qui peut ajouter de l’histoire (provenance militaire, récompense, etc.) mais impose de vérifier que le numéro de référence à l’intérieur du fond correspond bien au modèle annoncé.

Références rares et recherchées (1948–1970) : fiches techniques et estimations

Parmi l’abondante production de Seamaster sur ces deux décennies, certaines références se démarquent par leur rareté et l’attrait qu’elles suscitent chez les collectionneurs. Voici une sélection de cinq modèles particulièrement prisés, avec leurs caractéristiques clés et une estimation de leur cote en 2025.

1. Omega Seamaster CK 2518 « Centenary » (1948)

Profil : Première Seamaster lancée, produite dès fin 1948 (disponible en 1949). Boîtier « Calatrava » acier poli ∅34,5 mm, cornes larges. Cadran argenté bombé avec index or et sous-seconde à 6 h (version chronomètre). Fond vissé, étanche 30 m.

Mouvement : Calibre Omega 343 automatique à bumper, 17 rubis, 19 800 alt/h, certifié chronomètre. Réserve de marche ~40h. Alternativement calibre 340 non chronomètre sur versions standard (réf. CK 2577 à trotteuse centrale).

Production : ~1948 à 1951 (ensuite remplacée par Seamaster 352 bumper sur réf. 2767). Assez peu d’exemplaires (< 5000 estimés).

Particularités recherchées : Cadran d’origine non repeint (souvent « AM » pour Automatic Chronometer), présence du médaillon centenaire (certains coffrets marqués du 100e). La CK 2518 est surnommée “Century” car liée au centenaire Omega.

Évaluation 2025 : En bon état « porté » (patine, mais tout d’origine) : ~1 200 € (≈ 1 300 $). Exemplaire excellent (cadran immaculé, mouvement révisé) : ~1 800 €. Complet NOS (New Old Stock jamais porté, boîte/papiers) : pourrait atteindre 2 500–3 000 €, du fait de sa valeur historique en tant que première Seamaster.

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2. Omega Seamaster 300 CK 2913 « Broad Arrow » (1957–59)

Profil : Premier modèle de plongée Seamaster. Boîtier acier ∅39 mm, cornes droites effilées, lunette tournante graduée 60 min (inserts bakélite noirs sur premières séries). Cadran noir mat avec chiffres arabes (3-6-9-12) et index triangulaires radium, logo Ω appliqué ou peint selon série, mention « Seamaster 300 ». Aiguilles type Broad Arrow (heure en large flèche, minute fine) sur séries -1 à -3, puis aiguilles « nautilles » (heure bâton, minute fléchée) sur dernières séries -7/-8. Pas de date.

Mouvement : Calibre automatique Omega 501 (19 rubis) sur CK 2913-1 à -3, puis calibre 552 (24 rubis) sur CK 2913-7/-8 (transitoire, rares). Remontage bidirectionnel par rotor central. Seconde centrale (cal. 5xx SC).

Production : 1957 à 1961, en 8 “batches” (2913-1 à 2913-8). Quantité totale estimée ~10 000 ex. La référence évolue en CK 14755 en 1962. Les exemplaires les plus recherchés sont souvent les premiers (-1/-2, cadran radium « Swiss Made » sans T).

Particularités recherchées : Aiguilles Broad Arrow d’origine en laiton rhodié avec patine radium homogène aux index (beaucoup ont eu des aiguilles remplacées tritium dans les années 60). Lunette d’origine en bakélite – souvent éclatée ou remplacée ; une lunette originale avec sa perle radium jaunie peut valoir à elle seule plus de 1 000 € sur le marché. Fond gravé du hippocampe introduit en 1958 (les 2913-1 n’en ont pas toujours).

Crédit : Phillips – Une Seamaster 300 de fin de série (CK 2913-7) présentant une évolution du design d’aiguilles : l’aiguille des minutes adopte une petite flèche (« needle ») tandis que l’aiguille des heures devient simple bâton, et la trotteuse arbore une terminaison lollipop (rond luminescent). Cette configuration transitoire (1959–61) préfigure la génération suivante. Le boîtier reste identique à la première version de 1957, sans protège-couronne, étanche 200 m. Ces variantes tardives en bel état sont très rares.

Évaluation 2025 : La cote a fortement monté avec la mode des trilogy 1957. En état utilisable (cadran relumé ou aiguilles service) : 6 000 €. En état excellent tout d’origine : 10 000 à 12 000 € (parfois plus si documents). Les exemplaires exceptionnels (NOS complet) frôlent ou dépassent 15 000 € – un record de ~220 000 CHF a même été atteint aux enchères pour un modèle militaire issu d’un lot spécial Royal Navy, mais il s’agissait d’un contexte particulier. En règle générale, tabler sur ~11 000 $ pour une 2913 Broad Arrow bien conservée est réaliste en 2025.

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3. Omega Seamaster 300 CK 14755 « No date » (1961–62)

Profil : Successeur direct de la CK 2913, elle en reprend l’esthétique générale tout en apportant des ajustements. Boîtier acier ∅39 mm identique (cornes droites), mais épaisseur réduite (~1 mm de moins) pour une montre plus plate au poignet. Lunette tournante toujours en bakélite noir (gravée jusqu’à 50). Cadran noir tritium « Swiss Made T », aiguilles dites « sword hands » (en réalité minute flèche fine et heure bâton élargi) dès le début de production. Certaines versions tardives adoptent la trotteuse « lollipop » (grosse pastille lumineuse). Pas de guichet date.

Mouvement : Omega calibre 552 automatique, 24 rubis. Une évolution majeure du 552 sur ce modèle : il possède un stop-seconde expérimental, rare sur une montre civile de l’époque (cependant tous les 552 de 14755 n’en sont pas pourvus, on en rencontre sans hack). Le 552 améliore la fiabilité (roulements du rotor, etc.) par rapport au 501.

Production : 1961–1963 seulement. Références millésimées 14755-61 et 14755-62 principalement (selon extraits d’archives). Volume plus limité que la 2913 : sans doute < 5 000 ex. Ce modèle évoluera en ST 165.014 (seconde itération Seamaster 300 en 1964, très proche extérieurement).

Particularités recherchées : Son statut de modèle transitoire fait qu’on cherche souvent les détails uniques : les premiers cadrans « Naïad » sans logo appliqué, les aiguilles “candlestick” (bâton) sur les toutes premières séries, ou au contraire les trotteuses lollipop très tardives. La mention du vendeur Meister sur certains cadrans (double signature) est un plus apprécié des collectionneurs. Comme toujours, lunette d’origine et patine tropicale du cadran (certains virent chocolat) peuvent doper le prix.

Crédit : analog/shift – Un exemplaire de Seamaster 300 CK 14755 de 1962. On remarque la lunette fine sans minuterie (spécifique aux 2913 et 14755), le cadran aux index tritium légèrement patinés couleur crème, et la trotteuse « lollipop » rarissime sur cette référence. Les aiguilles principales sont du type sword (épée) – minute à pointe de flèche et heure élargie –, assurant une lecture optimale sous l’eau. Ce modèle, équipé de son bracelet acier à maillons « plats », représente le chaînon manquant entre la Seamaster 300 originelle et la version modernisée de 1964.

Évaluation 2025 : La 14755 est très cotée car produite peu de temps et souvent cannibalisée pour pièces. Un exemplaire moyen (lunette refaite, plexi service) se vend autour de 5 000 €. Un bel exemplaire full orig. avoisine 8 000–9 000 €. Les pièces exceptionnelles (avec trotteuse lollipop d’origine, ou cadran tropic) peuvent atteindre 12 000 € et plus. (À titre d’exemple, un modèle 14755-61 double signé Meister s’est affiché à ~8 700 $ en 2022, déjà restauré). Comptez environ 8–10 k$ pour acquérir une 14755 no-date homogène en 2025.

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4. Omega Seamaster 300 ST 165.024 « Military » (1965–1970)

Profil : Troisième génération de Seamaster 300, adoptée par les forces armées britanniques. Boîtier acier 41 mm type lyre lugs avec protège-couronne proéminent (surtout sur les versions tardives à couronne vissée). Lunette rotative large à gros chiffres et repère luminescent big triangle à 12 h. Cadran noir mat « BT » (Big Triangle) avec index peints Tritium et un grand triangle à midi. Aiguilles « sword hands » larges entièrement recouvertes de Tritium (heure et minute de forme glaive). Pas de date sur la réf. 165.024 (la version 166.024 est identique avec guichet date).

Mouvement : Calibre Omega 552 automatique (24 rubis) – dans sa version militaire, souvent réglé chronomètre et doté d’un stop-seconde pour synchronisation. Mouvement incassable et précis, tournant à 19 800 alt/h. Sur la 166.024 date : calibre 565 à date rapide.

Production : 1964 à 1969 environ. D’abord vendue au public (vintage « civil » dit No T pour absence de marque T sur les tout premiers cadrans radium), puis fourniture aux militaires. En 1967–1970, Omega livre ~2 000 pièces à la Royal Navy (marquage 0552 ou ± sur le fond) et Army (marquage W10). Ces versions MilSpec disposent de barrettes fixes soudées (pour sangle OTAN) et parfois de légères différences de cadran (certains sans « 300 », mention T cerclée pour Tritium).

Particularités recherchées : Les Seamaster 300 civiles 165.024 de 1965–66 sont déjà cotées (elles conservent lunette et cadran big triangle tritium, sans gravure militaire). Mais le Graal est la MilSub Omega, c’est-à-dire une 165.024 délivrée à la Royal Navy ou RAF. On traquera alors : les gravures d’origine sur le fond (ex : 0552/923 7697 A/67… avec la flèche broad arrow), la présence des barrettes fixes, le cadran tritium d’origine (souvent rechargé en service par MoD, attention aux cadrans « fat T » repatinés), et l’Extract Omega confirmant la livraison militaire. Beaucoup de ces montres ont eu des pièces de remplacement (lunette service sans patine, aiguilles neuves) : trouver un exemplaire 100 % authentique est difficile et cher. À noter l’existence de « WatchCo 300 » (montages récents avec des pièces NOS Omega) : ce ne sont pas des fake, mais des montres assemblées dans les années 2000, sans vraie histoire vintage (leur valeur est moitié moindre environ).

Screenshot

Évaluation 2025 : Les prix se sont littéralement envolés ces 5 dernières années. Une 165.024 civile en bel état tourne autour de 12 000 € (avec big triangle d’origine) ; avec lunette service ou éléments remplacés : plutôt 7 000–8 000 €. Pour une authentique version militaire (ex : Royal Navy 1967 complète) on est dans des sommets : 30 000 € et plus n’est pas rare, surtout si accompagnée d’un extrait d’archive et non restaurée (une Royal Navy de 1967 s’est vendue ~258 000 $ lors d’enchères exceptionnelles, cas extrême). Comptez ainsi 15–20 k$ minimum pour prétendre à une Seamaster 300 « MIL », et 40–50 k$ pour les pièces historiques hors pair. L’écart est immense face aux ~1 000 $ qu’elles valaient encore dans les années 90, reflétant l’engouement actuel pour les « MilSub » Omega.

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5. Omega Seamaster De Ville réf. 166.010 (1963–1967)

Profil : Représentante du versant habillé de la gamme, la Seamaster De Ville 166.010 est une montre de ville robuste. Boîtier acier ou plaqué or 35 mm au style classique (cornes courtes légèrement galbées, carrure « bombée »). Fond vissé arborant l’hippocampe. Cadran généralement argenté soleil ou champagne, avec index bâton facettés appliqués et guichet date à 3 h (certains cadrans sans date sur la variante 165.002). Logo Omega appliqué, mention « Seamaster De Ville ». L’esthétique est épurée, proche d’une Rolex Datejust de l’époque, mais avec des cornes plus larges et un profil plus sportif. Livrée le plus souvent sur bracelet cuir ou « grains de riz » acier.

Mouvement : Calibre Omega 562 (24 rubis, 19 800 alt/h) – automatique à date semi-rapide (avance rapide en tournant les aiguilles 21h→Minuit→21h). Existe en version chronomètre (cal. 561) sur certains exemplaires, mentionnée alors par « Chronometer Officially Certified » sur le cadran. Mouvement de la famille 55x, réputé pour sa fiabilité et doté d’une roue de date sautoir.

Production : 1963 à 1967 environ, moment où la mention « De Ville » devint sa propre collection (à partir de 1967). La référence 166.010 succède aux Seamaster Calendrier 50x et se retrouve assez couramment sur le marché vintage, en de multiples déclinaisons de cadrans (noir laqué rare, texturé, index chiffres…).

Particularités recherchées : Étant moins « outil » et plus dressy, l’intérêt se porte sur l’état cosmétique : un cadran méritera d’être sans retouche ni taches majeures, la carrure non polie (angles des cornes encore nets). Les exemplaires avec certificat chronomètre d’origine ou gravure de récompense (offerte pour 20 ans de service, etc.) ajoutent de la valeur historique. C’est une montre dont la beauté réside dans la simplicité : bien vérifier que les aiguilles dauphine et la couronne signée soient bien d’origine Omega.

Crédit : Amsterdam Watch Co / Fratello – Une Seamaster De Ville réf. 166.010 en acier (1966). Son cadran argenté présente de fins index bâtons avec un encadrement facetté du guichet date, typique du souci de raffinement d’Omega. Le boîtier garde des épaules larges (cornes épaisses) lui donnant une prestance sportive malgré sa vocation habillée. Montée ici sur un bracelet à grains de riz d’origine, cette Seamaster De Ville illustre l’alliance de l’élégance et de la robustesse : une montre étanche (30 m), automatique, mais suffisamment chic pour un usage citadin quotidien.

Évaluation 2025 : Moins spéculative que les Seamaster de plongée, la De Ville 166.010 reste abordable. En bon état d’usage, on la trouve vers 1 000 €. Les plus belles (cadran « linen » texturé rare, full set) peuvent approcher 1 800 €. En or 18K, comptez entre 2 500 € (jaune simple) et 4 000 € (versions ultra-chronomètre rares). Aux USA, une 166.010 plaquée or vaut environ 1 500–2 000 $, reflétant son statut de bonne vintage « starter » Omega. C’est sans doute la Seamaster vintage offrant le meilleur rapport qualité-prix pour qui cherche une pièce polyvalente des sixties.

La polyvalente Omega Seamaster De Ville 166.010 se trouve également sur Catawiki (excellent rapport qualité/prix vintage)

Tableau comparatif des 5 références présentées

Modèle (Réf.)Années prod.DiamètreCalibre (remontage)ÉtanchéitéCote 2025
Seamaster CK 2518 (centenaire)1948–195134,5 mm343 (Auto bumper, Chronomètre)30 m (joint torique)1 200–2 500 €
Seamaster 300 CK 2913 (Broad)1957–196139 mm500/501 (Auto rotor)200 m (réel ~300 m)8 000–15 000 €
Seamaster 300 CK 14755 (NoDate)1961–196339 mm552 (Auto rotor)200 m6 000–12 000 €
Seamaster 300 ST 165.024 (Mil)1964–196941 mm552 (Auto rotor, stop-seconde)200 m12 000–30 000 € (*)
Seamaster De Ville 166.0101963–196735 mm562 (Auto rotor, date rapide)30 m (fond vissé)1 000–1 800 €

(*) Les versions livrées militaires surpassent fréquemment 30 000 € en ventes publiques.

Tendance du marché et facteurs de valorisation

Comment ont évolué les prix ? Depuis 10 ans, le marché secondaire des Seamaster vintage est en forte hausse. Longtemps dépréciées face aux Rolex Submariner, elles ont rattrapé une partie de leur retard. Par exemple, une CK 2913 qui valait ~2 000 € en 2010 peut aujourd’hui dépasser 10 000 €. De même, les modèles militaires Omega autrefois sous-estimés explosent tous les plafonds : la tendance initiée par la vente Phillips de 2017 (où une Seamaster 300 « MIL » a atteint un record) a entraîné une revalorisation générale de la lignée.

Plusieurs catalyseurs de valorisation expliquent ces envolées :

  • Rareté et provenance : Les séries limitées ou spécifiques (ex : CK 2518 centenaire, exemplaires livrés RAF) suscitent de vives convoitises. Une Seamaster possédant son historique traçable (archives Omega, nom du propriétaire original – parfois un plongeur ou un pilote) vaudra toujours plus qu’une montre anonyme sortie de nulle part.


  • État « tropical » et patine désirable : Paradoxalement, un cadran défraîchi peut valoir plus cher qu’un neuf. Si le cadran a vieilli de façon homogène en prenant une teinte brune ou dorée (tropicalisation due au radium ou à l’humidité contrôlée), cela devient un argument de prix : les collectionneurs adorent ces teintes uniques. Idem pour les aiguilles Broad Arrow d’origine avec radium intact (même noirci) : c’est bien plus prisé que des aiguilles SuperLuminova neuves, car cela raconte l’histoire de la montre.


Crédit : Veblenist – Gros plan sur un cadran de Seamaster 300 Broad Arrow de 1957. Le texte OMEGA AUTOMATIC et le script Seamaster 300 ressortent nettement en blanc, tandis que la matière luminescente radium des index et aiguilles a pris une teinte beige poussiéreuse. Cette patine dite « radium burn » est très recherchée, car signe d’authenticité et de charme vintage. Un cadran uniformément trop neuf ou aux couleurs qui jurent est souvent perçu comme moins attractif (suspicion de restauration ou de pièce remplacée).
  • Versions militaires et série limitée : L’attrait pour les military watches ne faiblit pas. Le surnom “MilSM300” (Military Seamaster 300) fait saliver car ces montres racontent une histoire (équipement de plongeurs de la Royal Navy dans les sixties, par exemple). De plus, leur production fut confidentielle : la rareté alimente la surenchère. De même, la toute première Seamaster CK 2518, produite en séries limitées pour le centenaire, voit sa cote croître car les exemplaires restants en bel état se raréfient.

  • Effet d’entraînement des anniversaires et rééditions modernes : Omega ayant sorti en 2018 des rééditions Seamaster 1948 et régulièrement des hommages (ex : Trilogy 1957 en 2017), cela a braqué les projecteurs sur les modèles originaux. Les collectionneurs qui achètent la réédition se prennent souvent d’envie pour la vintage correspondante, faisant monter la demande. Par exemple, la sortie de la Seamaster 300 60th anniversary a engendré un regain d’intérêt pour les CK 2913 d’origine.

    En somme, les Seamaster vintage connaissent une valorisation soutenue. Faut-il pour autant acheter n’importe quoi à n’importe quel prix ? Non, bien sûr. Chaque modèle a ses spécificités et son public : les plongeuses mythiques attirent les gros collectionneurs (et gros budgets), tandis que les Seamaster habillées restent d’excellents choix « plaisir » encore raisonnables. Il convient d’identifier ce qui compte le plus pour vous (historique, look, investissement) afin d’orienter votre achat sur le bon segment de cette riche famille.

Conseils d’achat et checklist d’authentification

Acheter une Seamaster vintage peut sembler un défi tant il y a de variations et de pièges. Voici une checklist et des conseils pour faire un achat serein :

  • Vérifier l’authenticité du boîtier et du fond : Le fond doit être vissé (sauf sur quelques De Ville monobloc) et idéalement présenter un hippocampe en relief net à l’extérieur. À l’intérieur, on doit trouver la référence de boîtier (ex : “CK 2913” ou “166.010”) et le logo Omega. Méfiez-vous des fonds génériques ou trop polis (hippocampe effacé). Sur les modèles militaires, les gravures réglementaires (W10, 0552…) doivent être présentes et d’aspect conforme (largeur, police, profondeur). En cas de doute, comparez avec des photos de référence ou sollicitez l’extrait d’archives Omega (service payant mais précieux pour confirmer l’histoire d’une montre).
  • Examiner le cadran à la loupe : Rechercher la mention “Swiss Made” (souvent de part et d’autre de l’index à 6 h). S’il y a du Tritium (montre post-1963), on doit voir un “T Swiss T” ou “Swiss Made T”. Si c’est absent sur une montre censée être de 1965, le cadran a peut-être été repeint. Inspecter les index luminescents : sont-ils homogènes en couleur et en texture ? Une teinte uniformément crème ou légèrement verdâtre est bon signe (Tritium vieillissant). Des plots de couleur trop blanche ou inégale trahissent souvent une relume moderne. Idem pour les aiguilles : une différence flagrante de teinte entre aiguilles et index (ex : aiguilles vert vif, index beiges) indique que l’une des deux parties n’est pas d’origine. Sur les Seamaster de plongée, notez que les aiguilles sont souvent changées en entretien : ce n’est pas forcément rédhibitoire si le prix le reflète, mais sachez qu’une montre full tritium d’origine vaudra sensiblement plus.
  • Lunette et couronne : Ce sont deux éléments souvent remplacés, car soumis à rude épreuve. Une couronne signée Ω est souhaitable. Parfois, les modèles très anciens (années 40) avaient des couronnes sans logo d’usine ; renseignez-vous sur la référence visée. Pour les plongeuses Seamaster 300, l’insert de lunette original fait une énorme différence de valeur : un insert bakélite patiné (avec sa perle radium ou tritium d’époque) est gage d’authenticité. Au contraire, une lunette paraissant neuve sur une montre de 1965 doit vous faire poser des questions : est-ce un service part ? Est-ce cohérent avec l’état du reste ? N’hésitez pas à demander au vendeur. À défaut d’insert d’époque, une lunette « Aldo » de reproduction haut de gamme est acceptable si clairement mentionnée (et le prix ajusté).
  • Calibre et numéro : Exigez des photos du mouvement. Le calibre doit correspondre à la référence (par ex. un cal. 501 dans une CK 2913-3 est normal, un cal. 552 ne le serait pas). Omega a produit énormément de calibres proches : un vendeur peu scrupuleux pourrait mettre un cal. 550 (pas cher) à la place d’un 552 dans une Seamaster 300 – visuellement similaire mais moins coté. Repérez aussi le numéro de série sur le mouvement et comparez-le à l’année supposée : ex : série 17 millions ≈ 1960, 24 millions ≈ 1966. Si un vendeur prétend qu’une Seamaster est de 1957 mais que son mouvement porte un n° 28 millions (1970+), il y a incohérence : sans doute un assemblage tardif (ou un swap de mouvement). Les ressources en ligne ou livres vous aideront à situer les plages de numéros par année.
  • Montre complète ou assemblage Frankenstein : Le cauchemar du collectionneur est le “Franken-Seamaster”, c’est-à-dire une montre assemblée avec des pièces d’origines diverses. Exemples typiques : un cadran de Seamaster 300 reprinté mis dans un boîtier de Seamaster 120 modifié, ou une De Ville dont seul le fond est Omega et tout le reste générique. Ces montages hétéroclites sont difficiles à repérer pour un œil non exercé. Pour se protéger : privilégier les vendeurs expérimentés et documentés, et recouper chaque élément avec la littérature (références de cadrans, formes d’aiguilles…). Si la montre vous plaît malgré tout (cas d’une WatchCo 300 montée avec pièces d’origine Omega mais pas d’époque), sachez ce que vous achetez et négociez le prix en conséquence. Mieux vaut une Seamaster authentique un peu usée qu’une « trop belle pour être vraie » qui s’avère être un puzzle de pièces.
  • Vendeur et documentation : Privilégiez si possible un achat avec un historique clair. Par exemple, un vendeur qui fournit l’extrait d’archives Omega, ou la facture d’origine, ou ne serait-ce qu’un récit crédible (montre du grand-père achetée neuve) offre plus de gages qu’une montre sans provenance. Recherchez le sérieux du vendeur : a-t-il de bonnes évaluations ? Appartient-il à une communauté reconnue (Chrono24 Trusted Seller, modérateur Omega Forums, etc.) ? Posez-lui des questions pointues : un connaisseur y répondra volontiers, un incompétent pourra se révéler par des réponses floues. Enfin, inspectez la montre en personne si possible ou passez par une plateforme sécurisée offrant un retour si la montre n’est pas conforme.

En suivant cette checklist, vous réduirez fortement les risques. Il ne faut pas hésiter à être tatillon : une Seamaster vintage est un investissement (affectif autant que financier), mieux vaut perdre un peu de temps en vérifications que beaucoup d’argent en déconvenues plus tard.

Plates-formes recommandées pour l’acquisition

Pour dénicher la perle rare, plusieurs canaux s’offrent à vous :

  • Ventes aux enchères prestigieuses (Phillips, Sotheby’s, Christie’s) : Vous y trouverez parfois des Seamaster exceptionnelles (prototypes, lots militaires complets). Phillips en particulier a mis en avant la Seamaster 300 lors de ventes record. Avantage : authenticité généralement garantie et pièces d’élite. Inconvénient : prix stratosphériques et frais acheteur (~25%) à prévoir. C’est le lieu pour un collectionneur chevronné en quête d’une pièce musée, moins pour une première acquisition modeste.
  • Plates-formes d’enchères en ligne (Catawiki, eBay) : Sur Catawiki, des ventes hebdomadaires de montres vintage proposent régulièrement des Seamaster des années 60. On y voit de tout : du superbe et du douteux. L’avantage est la variété et la possibilité d’affaires correctes, le tout en français et avec un intermédiaire (Catawiki) qui sécurise la transaction. L’inconvénient : il faut être expert soi-même car l’expert Catawiki valide parfois des descriptions sommaires. EBay offre encore plus de choix, mais attention aux vendeurs exotiques – appliquez scrupuleusement la checklist ci-dessus. Sur ces plateformes, fixez-vous un budget et n’en démordez pas : l’enchère peut être grisante, mais n’oubliez pas la prime à ajouter et les éventuels frais de douane si la montre vient de l’étranger.
  • Marchands spécialisés (vintage Omega) à Bienne et ailleurs : La ville de Biel/Bienne en Suisse, siège d’Omega, compte quelques antiquaires horlogers rompus aux produits de la marque. Par exemple, la boutique du musée Omega propose parfois des vintages certifiées (mais les prix s’en ressentent). Des revendeurs comme Somlo Antiques (Londres, partenaire Omega Vintage) ou des experts indépendants sur les forums sont d’excellents contacts. Certes, acheter auprès d’un pro coûtera un peu plus cher qu’une enchère entre particuliers, mais vous payez le sérieux : montre authentifiée, souvent révisée, avec garantie de quelques mois. Pour une première Seamaster, cela peut valoir la tranquillité d’esprit de passer par un spécialiste établi plutôt que de jouer à la loterie en ligne.
  • Forums et communautés : Le forum Omega Forums (section Private Sales) ou le forum français Chronomania/CDA peuvent recéler des trésors. Les passionnés y vendent parfois des pièces de leur collection à prix ami. L’ambiance y est généralement bienveillante, on pourra vous fournir moultes photos et détails sur la montre. Il faut s’inscrire, participer un peu, et bien sûr rester prudent (privilégier les membres actifs connus). Mais acquérir une Seamaster via une communauté de passionnés est souvent une expérience enrichissante et rassurante – qui plus est, vous aurez un interlocuteur pouvant vous conseiller pour l’entretien futur.

En conclusion, prendre son temps est la clé. Étudiez le modèle qui vous attire, épluchez les archives, discutez avec d’autres amateurs. Quand vous aurez trouvé la Seamaster vintage qui vous fait vibrer, vous saurez éviter les pièges et apprécier chaque détail de votre acquisition. Et quelle satisfaction que de porter au poignet un bout d’histoire d’Omega, témoin d’un siècle d’innovations et d’aventures ! Chaque rayure, chaque patine sur votre Seamaster racontera quelque chose – à vous d’en écrire le prochain chapitre, que ce soit au fond de l’océan ou au détour d’une soirée habillée. Bon achat et bonne plongée dans l’univers Seamaster !

Valery
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