Guide de la Tudor Snowflake Sub 7016/0 : la “mini-Sub” encore sous 6 000 € qui grimpe(2025)

Longtemps considérée comme l’alternative bon marché à Rolex, la Tudor Submariner 7016/0 “Snowflake” a connu une trajectoire financière qui défie toute logique horlogère. De simple outil militaire à graal des collectionneurs, son histoire mérite qu’on s’y attarde.

Imaginez une montre achetée 3 000 € en 2014 qui flirte aujourd’hui avec les 15 000 €. Non, ce n’est pas une Rolex Daytona ni une Patek Philippe Nautilus. C’est une Tudor. Oui, vous avez bien lu : une Tudor.

La référence 7016/0, surnommée “Snowflake” pour ses aiguilles en forme de flocon, était il y a encore dix ans la montre que les collectionneurs snobaient. Le “petit frère pauvre” de Rolex, disait-on avec condescendance. Sauf que voilà : pendant que tout le monde courait après les Submariner 5513, quelques visionnaires ont compris que cette Tudor cachait un trésor.

Adoptée par la Marine Nationale française dès 1968, testée dans les conditions les plus extrêmes par les commandos de combat, cette montre a une légitimité militaire que peu peuvent revendiquer. Et quand le marché s’en est rendu compte… l’explosion fut spectaculaire.

Aujourd’hui, dénicher une 7016/0 sous 6 000 € relève du miracle. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

Montre Tudor Submariner 7016/0 à cadran noir posée dans un élément d'équipement de plongée militaire, avec ses index carrés bien visibles
Issue du milieu militaire, la Tudor Submariner Snowflake 7016/0 incarne l’outil de plongée par excellence (ici une version Marine Nationale sur NATO noir) – Crédit : Bulang & Sons

Contexte historique : de la Tudor « rose » à la Snowflake militaire

La référence 7016/0, apparue en 1968, marque un véritable tournant dans l’histoire de Tudor. À l’époque, Tudor est encore dans l’ombre de Rolex, mais cette « mini-Sub » va prendre son autonomie. Ainsi, la 7016 succède à la Submariner 7928 et sert de chaînon manquant stylistique entre les anciennes Tudor « rose » et la nouvelle identité Snowflake qui va définir la marque pour toute une génération. On observe sur les toutes premières 7016 un mélange curieux : logo Rose Tudor et quatre lignes de texte comme sur la 7928 d’avant, mais déjà de grands index carrés et les aiguilles dites snowflake. Ces exemplaires de transition sont rares et très prisés des collectionneurs. Pour rappel, la plupart des 7016 arborent vite le nouveau logo écu (bouclier) à 12 h et seulement deux lignes de texte (étanchéité et modèle). Bref, Tudor assume enfin sa propre identité visuelle.

Pour les curieux, des exemplaires de la Tudor Submariner 7928, l’ancêtre de la Snowflake, apparaissent parfois sur Catawiki (une référence clé pour comprendre l’évolution de la marque).

Cette évolution s’est accompagnée de changements de boîtier. Les toutes premières 7016/0 conservent les protège-couronne semi-pointus hérités des dernières 7928 – un détail subtil que les puristes traquent sans relâche. La plupart des 7016 adopteront rapidement des épaulements arrondis plus classiques. On notera aussi que le diamètre reste de 39-40 mm, typique des Submariner de l’époque, un format qui demeure très portable de nos jours. Question : fallait-il y voir une volonté de continuité ou un simple usage des dernières pièces Rolex en stock ? Difficile à dire, mais ces spécimens à protège-couronne « SPCG » (semi-pointus) incarnent le charme des débuts de la Snowflake.

Profil de la carrure d’une Tudor Submariner 7016/0 de 1968, présentant un protège-couronne semi-pointu
Les toutes premières 7016/0 avaient des protège-couronne dits « semi-pointus » (à peine anguleux en bout) comme on le voit ici – un héritage de la ref. 7928 vite abandonné au profit de formes arrondies plus robustes – Crédit : Shiny Happy Objects

Plongée chez les commandos : la Marine Nationale et la naissance du design Snowflake

Le facteur-clé de la Snowflake, c’est son adoption par la Marine Nationale française. Tudor fournissait déjà la MN en Submariner 7928 dans les années 60, et les retours terrain de ces plongeurs d’élite ont directement inspiré le nouveau cadran 7016. La MN réclamait plus de lisibilité sous l’eau : Tudor répond en 1968 avec de gros index carrés enduits de tritium et des aiguilles bâton terminées par un losange (d’où le surnom « flake »). Le résultat est sans appel : sous 20 m de profondeur, la lecture est bien meilleure qu’avec les petites pastilles lumineuses et la trotteuse « Mercedes » des Rolex. Ce design n’était pas un caprice esthétique, mais une exigence fonctionnelle militaire – ce qui confère à la montre une authentique crédibilité de « toolwatch ».

Les exemplaires fournis officiellement à la Marine Nationale (MN) sont gravés sur le fond du boîtier « M.N. » suivi de l’année (ex : M.N.71, M.N.74). Ces gravures de dotation sont aujourd’hui un vrai sésame : n’importe quelle 7016 frappée M.N. vaut instantanément le double d’une civile équivalente. On voit même apparaître de faux marquages, c’est dire… Les modèles MN authentiques sont souvent accompagnés (quand la chance sourit) de papiers de sortie de service de la Marine ; ce graal absolu fournit une provenance béton. Naturellement, ces pièces ont eu une vie rude : destinées à être utilisées comme de véritables outils de plongée, elles ont souvent souffert (chocs, humidité, réparations avec pièces de service). Cela crée un paradoxe pour l’investisseur : la raison même qui rend la 7016/0 historiquement désirable (son service dans la Marine) est aussi son principal risque pour l’état de conservation. En clair, un exemplaire MN complet et encore 100 % d’origine, c’est une rescapée. Et nous autres collectionneurs sommes prêts à la payer très cher pour posséder cette survivante authentique… quitte à s’obséder sur des détails.

Fond de boîte d’une Tudor Submariner référence 7016/0 gravé M.N.74 avec barrettes fixes pour bracelet

Exemplaire livré à la Marine Nationale en 1974, avec la gravure réglementaire “M.N. 74” et ses barrettes fixes d’origine (soudées pour la fiabilité) – Crédit : Bulang & Sons
Gros plan sur la gravure M.N.74 sur le fond de boîte d’une Tudor Submariner, montrant la police de caractères frappée en usine

Détail rapproché de la gravure d’origine “M.N. 74” : une police fine et bien alignée, difficile à reproduire parfaitement (gare aux contrefaçons grossières sur le marché!) – Crédit : Bulang & Sons

Au cœur du mécanisme : le robuste calibre ETA 2483

Côté mouvement, la 7016 inaugure le grand virage de Tudor vers ETA. Fini les calibres maison ou autres Fournier des premières Submariner, place à un tracteur éprouvé : le calibre ETA 2483 automatique sans date, 25 rubis, fréquence 18 000 A/h et environ 42 h de réserve de marche. En 1968, ce choix d’un ebauche standard plutôt qu’un mouvement Rolex pouvait passer pour une économie, mais avec le recul, c’était un coup de génie pragmatique. Car aujourd’hui, ce calibre est apprécié pour sa fiabilité à toute épreuve et sa réparabilité aisée par n’importe quel horloger compétent (contrairement aux calibres manufacturés récents, plus capricieux et coûteux à entretenir). En somme, la 7016 représente la fin d’une époque : c’est la dernière Sub Tudor sans date à utiliser un calibre ETA ancienne génération, avant l’arrivée des mouvements à arrêt secondes (cal. 2776) sur la série suivante 9401 en 1975. Ce chapitre ETA chez Tudor est désormais clos depuis l’adoption de calibres manufacture en 2015-2016, ce qui rehausse l’aura « vintage » de ces montres. On ne les voit plus comme des « Rolex du pauvre » au mouvement bon marché, mais bel et bien comme des pièces historiques d’une ère révolue, avec un mouvement Auto-Prince emblématique de cette période. Opinion personnelle : la qualité d’un bon vieux calibre ETA fait aussi tout l’attrait d’une montre vintage qu’on souhaite porter sereinement sur le long terme. La 7016/0 ne vous fera pas de caprices mécaniques ; elle encaisse les années avec stoïcisme.

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Tudor Submariner Snowflake 7016/0 cadran noir sur bracelet NATO bleu-blanc-rouge, lunette fanée teinte lavande
Une “Snowflake” 7016/0 au look typiquement militaire sur NATO tricolore : notez la lunette virant au violet clair – très prisée des collectionneurs pour son aspect ghost unique – Crédit : HQ Milton
Mouvement automatique Tudor calibre ETA 2483 avec rotor gravé Tudor Auto-Prince visible à l’intérieur du boîtier ouvert

Le calibre automatique ETA 2483 équipe la 7016/0 : ici, boîtier ouvert, on voit son rotor doré signé TUDOR AUTO-PRINCE – un mécanisme simple et fiable, encore facile à entretenir aujourd’hui (et dont le discret bruissement du rotor ravit nos oreilles de passionnés) – Crédit : HQ Milton

Beauté et défauts du cadran : l’épisode du « bubble dial »

Un problème bien connu des collectionneurs de Snowflake concerne la laque du cadran. Sur certaines séries de débuts (cadrans 1969-70 environ), la peinture noire mate a eu tendance à se décomposer en cloques avec le temps, formant de petites bulles sous la surface. Ce défaut, indépendant même de toute infiltration d’eau, a valu aux exemplaires atteints le surnom de bubble dial. Il se manifeste souvent autour du centre du cadran. Il faut bien distinguer cela d’un cadran ravagé par l’humidité (taches brunes, peinture qui s’écaille) : le bubble dial crée plutôt une texture en relief, comme une peau d’orange localisée. Un cadran très boursouflé n’est évidemment pas esthétique, mais la plupart ont été remplacés en service par Tudor, réduisant dramatiquement le nombre de cadrans d’origine parfaits. Par conséquent, un 7016/0 avec cadran d’origine intact se vend aujourd’hui beaucoup plus cher. C’est bête à dire, mais moins il y a de peinture qui cloque, plus le prix décolle. Faut-il craindre une bulle spéculative sur ces cadrans intacts ? Probablement pas, car cette rareté est bien réelle et non artificiellement créée par le marché. En tout cas, l’investisseur avisé inspectera toujours à la loupe l’état de la laque d’un exemplaire vintage. Personnellement, je trouve qu’une très légère patine granuleuse n’enlève rien au charme d’une Snowflake – au contraire, cela raconte son âge avec élégance.

Cadran noir Tudor Snowflake avec de grands index carrés et aiguilles flake, montrant une patine granuleuse du tritium

Phénomène du « bubble dial » : sur ce cadran noir Snowflake, on devine une texture légèrement bosselée due à la peinture qui a travaillé avec le temps. Ces cadrans intacts (ou subtilement bubblés comme ici) sont devenus rares – Crédit : Bulang & Sons

Dynamique du marché et valorisation (2014–2025)

L’ascension des prix : de petit budget à pièce de collection haut de gamme

Il y a dix ans, une Snowflake 7016/0 se dénichait presque au prix d’une Tudor moderne. Un collectionneur me confiait avoir acheté la sienne autour de 3 000 € en 2014… Incroyable quand on voit la situation actuelle. Au début des années 2020, la cote a littéralement explosé. En 2022, on voyait des annonces entre ~8 000 et 12 000 $ (soit 7 500 à 11 000 €). Aujourd’hui (2024/25), la fourchette s’est encore élargie : comptez environ 9 000 à 15 000 € pour un exemplaire standard sans particularité, et jusqu’à 20 000–25 000 € (voire plus) pour les pièces les plus premium (provenance militaire, état exceptionnel, détails rares). Autant dire que l’objectif de trouver une 7016/0 sous 6 000 € est désormais très ambitieux. À moins de tomber sur une vente entre particuliers avec un gros travail de vérification, la barre des 6k € correspond à des exemplaires bien fatigués ou frankenwatch (pièces de rechange, cadran abîmé, etc.). Pour être franc, un budget réaliste se situe plutôt à 8 000–10 000 € minimum pour un exemplaire correct. Oui, on est loin de la « belle affaire oubliée » des années 2010.

Qu’en est-il de l’avenir ? Certains évoquent un potentiel de +85 % d’ici fin 2025. Pour une montre déjà revalorisée autant, cela semble optimiste. Plus plausible, à mon avis, est une hausse modérée de l’ordre de +15 à +25 % par an sur les 1–2 prochaines années, ce qui est déjà excellent. Seule exception : l’acheteur malin qui déniche une variante sous-cotée et réalise un arbitrage de connaissance (trouver par exemple un cadran tropical naissant sur une montre vendue prix normal). Dans ce scénario, oui, un +85 % est envisageable sur la pièce spécifique une fois le marché conscient de sa rareté. Mais globalement, la 7016/0 a déjà accompli une bonne partie de son rattrapage de valeur.

En bref, le train est en marche et il devient difficile de monter dedans sans payer son billet au prix fort. La mini-Sub Tudor n’est plus un secret d’initiés : c’est maintenant une blue chip (pour oser un jeu de mot) de la collection vintage.

Points chauds selon les régions : US, Hong Kong, Singapour

Le marché mondial des montres de collection a ses épicentres, chacun avec ses tendances. Historiquement, Hong Kong a été un énorme hub pour la revente de montres suisses ; après des années difficiles (troubles politiques, Covid), la région est redevenue numéro 2 des importations horlogères en 2023, juste derrière les US. C’est une véritable mecque pour collectionneurs asiatiques, avec moult revendeurs et ventes aux enchères. Singapour également montre une demande soutenue en montres de luxe. Cependant, certaines données récentes indiquent un ralentissement du neuf en Asie (surtout en Chine continentale et HK) en 2023-2024. Est-ce un mauvais signe pour la Snowflake ? Pas nécessairement. Le profil de l’acheteur d’une Tudor Black Bay moderne (4–5k €) n’est pas le même que celui d’un collectionneur vintage prêt à mettre 15k € dans une Tudor de 1969. La valeur d’une 7016/0 repose sur la rareté, la provenance et l’importance historique, autant de facteurs relativement décorrélés des aléas économiques à court terme. On voit même un phénomène intéressant : alors que le marché spéculatif des Rolex neuves ou hype s’essouffle un peu fin 2023, des collectionneurs chevronnés redirigent leurs fonds vers des pièces vintage plus stables. Et devinez quoi ? La Tudor Snowflake en bénéficie directement. Un collectionneur averti à Hong Kong ou Paris qui vend sa Nautilus hors-cote pourrait très bien réinvestir dans une MN74 vintage, considérant qu’elle a encore du potentiel. En somme, les cycles économiques affectent peu les montres patrimoniales comme la 7016/0 : leur valeur vient d’ailleurs (histoire, rareté) et les vrais connaisseurs maintiennent la demande même en cas de coup de mou du marché global.

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Duel de sous-marins : Tudor 7016/0 vs Rolex Submariner 5513

Historiquement, la Submariner Tudor coûtait une fraction de la Rolex Sub sans date équivalente (la référence 5513). Il y a 10 ans, on trouvait des 5513 mat’ vers 7–8k $, tandis que la Tudor Snowflake stagnait à 3–4k €. La donne a changé. Aujourd’hui, un bel exemplaire 5513 (fin 60s/début 70s, cadran mat, pas de particularité majeure) vaut aux alentours de 15 000 à 20 000 €. La Tudor 7016/0, elle, flirte avec les 12 000 à 18 000 € dans les mêmes conditions. On a donc un resserrement spectaculaire de l’écart de prix entre les deux cousines. À mes yeux, c’est la preuve que le marché a réévalué Tudor à sa juste place historique. La Snowflake n’est plus vue comme l’alternative cheap à Rolex, mais comme un modèle de plongée vintage unique en son genre, au design que certains préfèrent même à celui des Sub Rolex classiques. Le fait que Tudor (avec sa Black Bay) et Rolex (avec la Sub « Hulk » puis « Kermit ») se soient chacune orientées vers du vert ou du bleu ces dernières années a mis en lumière l’héritage Tudor. Question : la Tudor 7016 finira-t-elle par dépasser la 5513 en valeur ? C’eût été impensable autrefois. Mais si la tendance continue, pourquoi pas ! En tout cas, la convergence est réelle. Encore un signe que la 7016/0 avait été sous-estimée pendant trop longtemps, et qu’elle comble ce retard à grands pas.

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Rareté et demande : peu d’élues sur le marché

Un autre facteur clé de valorisation, c’est la disponibilité ultra-limitée de ces montres. Les Submariner Rolex 5513 ont été produites pendant presque 30 ans en quantité industrielle. La Tudor Snowflake 7016, elle, n’a été fabriquée que ~5 ans (1968-1975) avant d’être remplacée par la 9401. Et parmi cette production modeste, combien ont survécu en bel état d’origine ? Très peu. On l’a dit : utilisation militaire, cadrans détruits ou changés, pièces de service Rolex montées lors des révisions (adieu cadran flake remplacé par un « service dial » Mercedes, horreur ultime !). Résultat, sur le marché aujourd’hui, quelques dizaines tout au plus de 7016/0 sont en vente dans le monde. Et la majorité sont soit franchement dégradées, soit modifiées. Les exemplaires top (full-set d’origine ou MN à papier) se comptent sur les doigts d’une main à l’échelle mondiale, souvent vendus sous le manteau entre collectionneurs. Cette offre famélique rencontre une demande en plein boom, nourrie par le succès des Tudor modernes. Effet de halo : la popularité des Black Bay et Pelagos actuelles (qui empruntent largement à l’esthétique Snowflake) pousse les nouveaux amateurs à s’intéresser aux ancêtres. On veut la source du design, l’originale qui a inspiré le revival Tudor. Et quand ces acheteurs se ruent sur les Snowflake vintage, les prix grimpent… Ce qui renforce encore la légende de Tudor, et par ricochet l’attrait de ses modèles actuels. C’est un cercle vertueux d’auto-alimentation : le passé fait vendre le présent, et le présent rehausse le passé. En définitive, la 7016/0 profite d’un vent arrière peu commun : elle est portée par une hype contemporaine et par sa rareté historique. La tempête parfaite pour un investissement durable.

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Le portefeuille du collectionneur : six variantes smart-buy de la 7016/0

Toutes les Snowflake ne se valent pas aux yeux de l’investisseur. Identifions six déclinaisons particulièrement dignes d’intérêt, avec leurs atouts, leur rareté et leurs pièges. L’idée ? Savoir où placer ses 6 000 € (ou plutôt 10 000 €…) intelligemment, en ciblant la version qui a le plus de potentiel de hausse.

  • 1. Le Graal militaire : MN71 bleue & MN74 noire
    Ce sont les reines de la famille : les Tudor Submariner 7016/0 délivrées à la Marine Nationale. Caractéristiques : gravure M.N. [année] au dos, souvent barrettes fixes. Ces montres atteignent les prix les plus élevés (20k€+). La qualification d’investissement est A+, évidemment. Attention toutefois : authentifier la gravure est crucial.
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    • 2. Le classique civil : production standard bleue & noire
      Elles forment l’épine dorsale du marché, représentant la majorité des pièces. Leur valeur courante se situe entre 10 000 et 16 000 € pour un bon exemplaire. Qualité d’investissement : B+ à A. C’est la porte d’entrée logique pour qui veut cette montre sans particularité ultra-rare.
    • 3. Trophée de patine I : la lunette « ghost »
      Un insert de lunette décoloré en un gris-bleu pâle. Une Snowflake avec une belle lunette ghost authentique se vend avec une prime non négligeable. Qualité d’investissement : A. Le risque : s’assurer que la patine est naturelle et non artificielle.
    • 4. Trophée de patine II : le cadran tropical brun
      Le nirvana pour beaucoup : un cadran noir virant au brun chocolat. Un véritable cadran tropical peut multiplier la valeur par 1,5 ou 2. Qualité d’investissement : A+. Le risque est la subjectivité de la beauté de la patine. Mais quand c’est réussi, le upside est énorme.
    • 5. La rareté subtile I : le rehaut argenté
      Certains cadrans présentent un anneau chapitre argenté en bordure. C’est très rare et peut indiquer une pré-série. Un détail qui fait tiquer le collectionneur averti. Qualité d’investissement : A. C’est une rareté plus subtile mais très signifiante.
    • 6. La rareté subtile II : le cadran « SWISS only »
      LA variante la plus rare. Les tout premiers cadrans Snowflake bleus (~1968) avec seulement l’inscription SWISS à 6 h. Qualité d’investissement : A++. C’est l’Artefact de musée, le jackpot assuré, The ultimate Snowflake.
    Tudor Submariner 7016/0 à cadran bleu avec index et aiguilles patinés crème, posée sur une table en bois
    Variante civile à cadran bleu Snowflake (ici un modèle 1968) : son esthétique unique et sa patine d’origine en font une pièce très prisée des amateurs de vintage Tudor – Crédit : Shiny Happy Objects
    Tudor Submariner 7016/0 cadran noir sur fond d’équipement de plongée, lunette décolorée grisâtre et index 50 avec empattement long
    Exemplaire à lunette « ghost » (d’origine) : le noir d’époque s’estompe en un gris lavande qui laisse apparaître les détails typiques, comme le 5 long sur la marque 50. Ce genre de patine homogène ajoute un charme fou – Crédit : Bulang & Sons

    Checklist de l’investisseur : authentification et originalité

    Avant d’acheter, tout passe au crible. Une seule pièce incorrecte peut ruiner la valeur. Voici la checklist indispensable pour ne pas se faire avoir.

    • Cadran & aiguilles : Doivent être du type Snowflake. Le tritium doit avoir vieilli uniformément. Sous lumière UV, le tritium d’origine brille faiblement et s’éteint quasi immédiatement. Un vert vif persistant = relume moderne (à fuir).
    • Boîtier & fond : Vérifiez les numéros de série et de référence entre les cornes. Fuyez les boîtiers trop polis : la 7016 avait de jolis chanfreins biseautés. Le fond de boîte doit avoir l’inscription “Original Oyster Case by Rolex Geneva”. Pour les versions MN, la gravure M.N. est LE point critique.
    • Lunette & couronne : L’insert de lunette doit avoir la typographie dite « Long 5 ». Une perle tritium d’époque jaunie ajoute du cachet. La couronne est signée du coronet Rolex avec un petit trait dessous (Twin-Lock).

    En somme, la valeur d’une 7016/0 se joue sur l’intégrité de l’ensemble. Ce n’est pas juste la somme des parties : c’est un multiplicateur. Une montre full-original prendra une énorme prime, tandis qu’un seul élément erroné peut diviser sa valeur par deux. Nous le répétons, mieux vaut un bel exemplaire homogène avec quelques défauts d’usure qu’une « Frankenstein » rutilante aux entrailles douteuses.

    Thèse d’investissement : risques, récompenses et perspectives d’avenir

    Les écueils à éviter : identifier les risques

    Le plus grand risque se résume en un mot : l’originalité. Le marché est inondé de composants de rechange ou copies. Une 7016/0 vendue « pas chère » est quasi garantie d’avoir un loup quelque part. Autre risque majeur : les montres trop polies ou mal restaurées, qui peuvent perdre 30–40 % de leur valeur. Enfin, le prix d’entrée lui-même est un risque : à moins de 6 000 €, vous achetez sans doute un problème. L’âge d’or du « deal » sur la Snowflake est derrière nous.

    Le profil de récompense : les atouts pour une appréciation continue

    Malgré ces risques, la Snowflake 7016/0 présente une configuration quasi idéale pour une appréciation long-terme. Son lien militaire vérifiable (Marine Nationale) offre un récit et une aura dont peu de montres disposent. Cette histoire tangible lui donne un cachet indestructible. Ensuite, la rareté fondamentale de la 7016 crée un plancher de valeur élevé. Ajoutez à cela l’effet de halo Tudor moderne : la marque est plus forte que jamais, ce qui ne fait que tirer vers le haut l’intérêt pour les vintages. Tous ces facteurs combinés créent, selon nous, une « tempête parfaite » propice à une appréciation continue et saine.

    En conclusion : le pari de la « mini-Sub » pour 2025 et au-delà

    La Tudor Submariner 7016/0 Snowflake s’impose désormais comme un incontournable de la collection de montres de plongée vintage. Son prix n’est plus doux, mais elle offre encore un potentiel appréciable. L’objectif de croissance +85 % doit être pris avec recul, mais même une croissance plus modérée fait de cette « mini-Sub » un placement très intéressant, à la fois plaisir et patrimonial. Les risques existent, mais un collectionneur bien informé saura les naviguer.

    La Tudor Submariner 7016/0 est disponible ici sur Catawiki (beaucoup de modèles rares et de belles opportunités d’enchères).

    En 2025, on peut parier que la Snowflake 7016/0 aura encore le vent en poupe. C’est une montre à la croisée des qualités : histoire riche, design distinctif, rareté et robustesse mécanique. À ce stade, ce garde-temps n’a plus rien d’un « petit frère de Rolex » : il se tient fièrement à ses côtés. La Snowflake Sub a mis du temps à émerger, mais elle grimpe enfin sous les projecteurs – pour de bon.

    Et vous, succomberez-vous à l’appel de cette Tudor pas comme les autres ? La discussion est ouverte, car investir c’est aussi partager ses trouvailles et ses doutes. Rendez-vous dans quelques années pour voir si la vague Snowflake aura continué de monter… (on parie que oui ?)

    Tudor Submariner 7016/0 bleue posée sur une boîte Tudor vintage rouge avec le logo écu visible
    Certains collectionneurs puristes traquent même les accessoires d’époque pour un full-set ultime : ici, une Snowflake bleue repose sur sa boîte Tudor rouge des années 60 – petit luxe superflu, certes, mais qui fait partie du jeu passionnel – Crédit : Shiny Happy Objects
    Tudor Snowflake bleue de 1968 portée au poignet, sur bracelet Oyster, vue latérale mettant en valeur les cornes et la taille du boîtier

    Au poignet, la “Snowflake” 7016/0 offre une élégance fonctionnelle et un confort intemporel. Son boîtier ~39 mm, ici sur un poignet moderne, montre que Tudor était en avance sur son temps : un outil militaire, oui, mais portable au quotidien avec style – Crédit : Shiny Happy Objects


    Valery

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