Je suis heureux de m’être intéressé aujourd’hui à la mode et aux bons vêtements.
Pourquoi ? Car il y a encore seulement une dizaine d’années, il était non seulement compliqué de trouver de bons vêtements (on salivait sur The Kooples à sa sortie), et en plus les e-shops étaient bien plus rares.
Et c’était encore une autre histoire pour les marques qui nécessitaient des investissements énormes, et souvent des points de vente physique très tôt.
Aujourd’hui, le crowfunding permet à ces marques de se lancer bien plus rapidement (on vous en a déjà parlé dans cet article).
Une autre forme de commande est apparue, cette fois-ci pour les consommateurs: la commande groupée. Celle-ci permet aux consommateurs d’avoir un vrai pouvoir de négociation avec les marques pour négocier des prix qui peuvent être jusqu’à -30% inférieurs.
On va donc cette semaine s’intéresser à ces deux moyens de consommation et en sélectionner les quatre meilleurs projets.
Sommaire
I Le kickstarter de la semaine: Out of Town
J’ai choisi de commencer par ce projet car je me sens particulièrement concerné: j’ai été pendant plus d’un an entrepreneur nomade. Ce qui implique donc de péniblement transporter son ordinateur aux 4 coins du même pays lors d’interminables voyages en bus, train et autres bateaux.
Comme les vols à l’arrachée sont courants dans des pays comme le Cambodge, il n’est pas prudent (pour ne pas dire complètement impensable) de se promener avec un sac en cuir et une poignée qu’on peut vous chipper à tout moment.
Il faut donc absolument un bon sac à dos qui tienne bien le choc, et qui soit un minimum élégant.
J’avais du coup un très beau sac à dos en cuir de buffle qu’une amie m’avait confectionné, mais force est de constater qu’au fur et à mesure des usages, il s’est bien vite abîmé et les lanières se sont détachées les unes après les autres. (peu importe la qualité, si vous le surchargez avec des objets un peu lourds comme un ordinateur portable, ça finira fatalement par arriver).
En attendant de trouver mieux, je me promène du coup avec un sac Eastpak qui ne déçoit pas niveau solidité, mais qui n’est pas vraiment à la hauteur niveau style. (rebonjour les années lycées).
Loin d’aller dans des cas aussi particuliers, Out of Town se concentre surtout sur le moment un peu flou qu’est le vendredi, où l’on doit parfois partir à l’aventure une fois la journée terminée mais où il faut bien aussi amener ses dossiers, et le faire de manière la plus sobre possible. (exit donc le gros sac de randonnée).
La poignée est donc la première caractéristique esthétique la plus notable: c’est elle qui permet un port adapté au bureau. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus surpris: un sac entièrement en synthétique, et portable par une poignée, mais qui n’ait pas l’air cheap pour autant grâce à des formes et des contrastes de couleurs bien pensés.
Celui-ci est paré pour quasiment tous les petits imprévus de la vie quotidienne: il pense aux photographes avec un petit crochet sur les bretelles permettant d’y fixer son encombrant Reflex, la petite poche avant ainsi que sa fermeture est complètement imperméabilisé et permet d’y mettre tous ses objets précieux (clefs, smartphone etc).
Enfin, il est extensible pour permettre différents volumes grâce à un ingénieux système de scratchs.
Les sacs Out Of Town sont disponibles sur Kickstarter.
II Escarcelle, la maroquinerie Made in France
J’avais vu ce projet il y a quelques temps, et j’avais franchement été rebuté par le nom de marque apparent sur les produits, ainsi que par certains choix de contrastes de couleurs: par exemple les surpiqûres oranges avec le cuir noir, ou encore l’association noir/bleu.
Le crowdfunding Ulule est sorti il y a quelques jours et j’ai remarqué les modèles marrons, déjà bien plus sobres.
La qualité est par contre bien présente:
-la matière: les produits Escarcelle utilisent des peaux entières de cuir pleine fleur: pas de chute de cuir ni de morceaux de cuir vaguement arrangés entre eux donc
-la fabrication: tout est géré par la fondatrice, Stéphanie Jimenez, une ancienne de chez Louis Vuitton ayant aussi travaillé chez un sous-traitant d’Hermès.
Elle gère une production entièrement faite main, avec une cadence de production d’environ 50 exemplaires par mois.
Autre regret: la marque apparente, qui prends tout de même un peu de place. C’est un peu dommage d’avoir ce genre de défauts avec un si beau savoir-faire.
Seul le modèle 2 est vraiment concerné: le modèle 1 (porte-monnaie de base) n’a pas de marque apparente, et sur les modèles 3 et 4 seul le S est vraiment visible.
Modèle 1
Modèle 2
Modèle 3
Modèle 4
Ce n’est pas si grave que ça: il s’agit d’un projet fait main par la créatrice elle-même. J’imagine donc que vous pouvez lui demander des logos au moins un peu plus discrets sur vos créations.
Ca se passe sur Ulule.
III Monsieur Loup
Cette marque de prêt à porter sort tout droit de l’univers de Boris Vian: l’univers est plutôt intéressant, entre le streetwear (avec le teddy, le sweat-shirt et les t-shirts) et le casual chic (avec la chemise chambray).
Monsieur Loup – L’appel de la forêt – Le film from Monsieur Loup on Vimeo.
La chemise chambray est d’ailleurs mon gros coup de coeur de cette collection avec une matière impeccablement travaillée et une production au Portugal. Les motifs sont tissés, ce qui donne un très bel intérieur qu’on retrouve rarement ailleurs.
Tous les signes de qualité sont sinon bien présents: des hirondelles de renfort, des boutons cousus en croix (pas besoin des fameux zampa di gallina pour une chemise casual). J’ai beaucoup aimé le souci du détail avec les boutons en bois d’olivier cousus sur les poignets.
Ce sont des chemises qui me font honnêtement beaucoup penser à des marques comme Drapeau Noir (surtout sur la matière et la fabrication), avec cependant une exception: le col français avec baleine, qu’on ne retrouve pour le coup pas du tout chez Drapeau Noir.
Le col a du coup la même rigidité qu’une chemise formelle: ce n’est pas très grave et ça s’atténue au moins en ne portant pas les baleines. C’est en tout cas un excellent rapport qualité/prix à 90€
Joli sweat, mais un col de chemise bien trop rigide pour être porté dans une tenue casual
On retrouve en tout cas une combinaison de matières premières et de savoir-faire qui a déjà fait ses preuves:
–la matière: du chambray japonais, tout droit sorti de la fabrique de Kuwamura, fondée en 1928.
–le savoir-faire: les chemises sont confectionnés au Portugal dans la région de Braga
Ca se passe sur KissKissBankBank.
IV La serviette British Belt Co
British Belt Co est une entreprise familiale britannique qui opère depuis 1946. Cette serviette est confectionnée dans un cuir pour bride provenant de la très prestigieuses tannerie J & E Sedgwick&co. Ce genre de cuirs normalement destinés à l’équitation est généralement increvable (un cheval n’est pas tout léger: le cuir doit donc faire face à des forces de traction énorme, en plus de tenir des dizaines d’années pour rentabiliser le lourd investissement du cavalier).
Il subit un tannage long de plusieurs mois et est ensuite teint à la main et gorgé d’un mélange de graisses et de cires qui le rendent à la fois souple et résistant, en plus d’avoir un touché hyper agréable et une couleur profonde.
Cette serviette est disponible dans trois couleurs: elle dispose d’une doublure en coton et d’un compartiment rembourré pour l’ordinateur portable (c’est un peu la norme à présent). Il propose aussi une bandoulière détachable ainsi qu’un emplacement pour les étiquettes.
Seuls défauts: une doublure d’extrêmement mauvais goût (qui peut facilement se faire remplacer) et des coutures un peu grossières (sûrement du fait du Made in India).
Après, c’est sûrement un des meilleurs rapport qualité/prix que j’ai pu voir, surtout au niveau de la matière qu’on peut difficilement retrouver ailleurs dans ce genre de budgets.
Ca se passe sur Massdrop, une plate-forme spécialisée dans l’achat groupé.
On se retrouve dès dimanche soir pour vous faire une brève introduction à la future présentation des ebooks, avec un moyen simple et fiable pour ne plus faire de fautes de goûts.