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Test&Avis anoralp: la cape de pluie urbaine

Lorsque l’on pense à se protéger des éléments, on envisage souvent un manteau ou une parka.

Le problème c’est qu’il faut souvent faire un sacrifice: un beau manteau en laine ne vous protégera pas complètement et ne sera pas imperméable. Tandis qu’une parka, même la plus belle, et minimaliste ,sera tout de même toujours un peu moins belle et élégante qu’un manteau en laine.

La solution serait de pouvoir rajouter une couche imperméable par dessus votre manteau en laine et vous permettrait de vous passer de parapluie si vous avez besoin de vous déplacer en vélo ou en trottinette.

Formulé comme cela, cela peut sembler très technique voir futuriste.

Pourtant c’est ce à quoi nos ancêtres avaient déjà pensé il y a plusieurs siècles: cela s’appelle tout bêtement une cape. Et la marque anoralp a voulut la remettre au goût du jour.

I anoralp: une marque d’alpinistes réadaptée aux challenges urbains

Crée en 1972, anoralp est au départ une marque de vestes très techniques à destination des alpinistes professionnels, ceux qui allaient gravir les sommets les plus impressionnants dans les conditions les plus extrêmes, et surtout des changements extrêmement variables.

Car rappelons une chose, l’intérêt d’un vêtement technique n’est pas seulement d’être à l’aise face à une température extrême, mais de pouvoir être efficace face à un large éventail de températures.
Et vous vous doutez bien que ce cas de figure se présente forcément pendant l’ascension d’un sommet où l’on imagine facilement au moins un 20 degrés en journée et un -15 en pleine nuit.

Ainsi, c’est à l’époque l’alpiniste René Desmaison qui accompagne la marque: on l’appelle d’ailleurs l’alpiniste aux 100 premiers sommets, et plus précisément 144 premières parmi 1000 ascensions.

Au-delà de cette expertise, anoralp a l’exclusivité sur un tissu ultra-technique que vous connaissez bien: le Gore-tex, plutôt bien adapté donc à cet usage extrême en altitude.

Peu à peu, la marque arrête ses activités en 1985.

C’est Fabienne Gachet, la petite-fille du fondateur, qui décide de reprendre les rênes de la marque en 2020: il aurait été dommage de ne rien faire d’un tel savoir-faire, et surtout des valeurs de dépassement de soit propres aux alpinistes.

Fabienne a voulut transposer ces deux atouts sur des vêtements de ville: évidemment, la vie urbaine n’a rien à voir avec les challenges que devait relever un alpiniste. De nos jours, anoralp s’appuie sur un club d’expert alpinistes à Annecy qu’elle a crée pour tester et améliorer ses produits.

Pourtant, la ville est exigeante aussi, vu qu’elle demande à la fois d’être protégé contre des éléments certes plus cléments, mais aussi d’avoir une tenue soignée et d’apparaître sous son meilleur jour (question qu’on ne se pose pas vraiment pour gravir un sommet).
La technicité acquise par anoralp est donc complètement pertinente dans ce contexte.

La collection

La veste sans manches Numéro 2

J’avais à vrai dire déjà repéré anoralp l’année dernière à travers ses vestes sans manches Numéro 2, que j’ai par la suite pu essayer au pop-up Thunderstone à Montparnasse.

C’est surtout les contrastes de couleurs et de matières entre le col et les épaules en laine mérinos, et le tissu mat imperméable et respirant en polyester de chez Thermore (on en reparle plus bas).

Je n’ai pas été non plus indifférent au dessin des poches à rabat boutonnés qui ressort bien sur l’empiècement contrastant.

La Numéro 2 est disponible ici à 192€

La Numéro 1 icônique

Même si ce n’est pas l’objet de ce test, il était difficile de ne pas parler de la parka Numéro 1 icônique qui peut être un excellent choix par dessus un costume, entre +5 et +15 degrés: il s’agit donc d’une parka assez fine mais suffisante pour les grandes villes, hors périodes exceptionnelles de grand froid.
Ce qui fait la différence ici, c’est le tissu Loro Piana Storm System qui donne à cette parka un côté beaucoup plus habillé: gros coup de coeur en particulier pour la version bleue avec de très beaux reflets.

La Numéro 1 icônique est disponible ici à 590€

Technicité et éco-responsabilité

Pour nous l’éco-responsabilité ne doit pas être mise en avant par une marque avant son produit, sinon c’est très mauvais signe quant à l’intérêt de celui-ci. Par contre, si le produit est digne d’intérêt ET que la démarche est éco-responsable, alors c’est tout bon.
Hormis évidemment un circuit court qui limite les émissions de CO2, anoralp utilise du polyester issu de bouteilles recyclés de chez Thermore en fait des rembourrages chauds, avec un fort rendement thermique pour une épaisseur et un encombrement limités.

II Test de la cape anoralp

Une cape ? En ville ?


Avant de commencer le test technique à proprement parler, une brève étude sociologique et historique s’impose sur le port de la cape qu’on réserve pour le moment plutôt aux soirées Halloween: elle fût en fait couramment portée de l’Empire romain jusqu’ aux Trentes Glorieuses. De nos jours, elle fait toujours parti de certains uniformes protocolaires, par exemple ceux des préfets.

Au-delà de cette rapide synthèse de la page Wikipédia, la cape est dans l’imaginaire populaire soit un symbole fort de pouvoir ou d’autorité, soit (surtout avec la capuche) un moyen de dissimuler son identité (difficile par exemple de ne pas l’associer à des jeux vidéos comme Assassin’s Creed).
Bref, c’est un vêtement qui évoque toujours un personnage ou des circonstances extra-ordinaires.


Ramener ce genre de pièces dans un vestiaire de tous les jours est un défi de taille et une très belle prise de risques. Fabienne a tout de même pris un risque mesuré en passant par un système de pré-commandes, et surtout en créant sa pièce avec la communauté anoralp à travers un premier questionnaire:

Je ne vous cache pas que depuis le succès d’Asphalte, on commence à être un peu saturés de questionnaires par de plus en plus de marques, avec un intérêt parfois discutable.

Ici en revanche, un processus de co-création est bien plus justifié pour une cape que pour une chemise blanche en oxford ou un chino en coton bleu marine.

Petit aparthé: Attention, il s’agit ici d’une cape technique, et non pas d’une cape habillée qui n’a pas de capuche et qui se porte ouverte. Julien Scavini parle de ce type de cape très bien dans cet article sur Stiff Collar. La référence absolue sur les capes habillées étant Tabarro, qui a habillé les figures de pouvoir italienne majeur (un peu le Gammarelli de la cape):

Revenons à nos moutons avec la cape anoralp: Fabienne partait tout de même d’une base de travail déjà bien établie au vu de ce moodboard:

On en déduit que la cape sera:
– adaptée aux mobilités douces
– technique avec de nombreuses coutures thermosoudées
– avec une capuche intégrée

Elle sera enfin inspirée des capes pélerine de chasseur alpins. C’est une pièce dont j’aurais aimé vous parler plus en détails mais sur laquelle on trouve malheureusement très peu d’informations.
Elle ne se retrouve que rarement dans les fripes militaires de luxe.

Le résultat: la cape de pluie urbaine

Evidemment, pour être un minimum en conditions, j’ai effectué le shooting sous une pluie légère qui m’a bien fait confirmer l’imperméabilité de la cape.

La fabrication

La cape est fabriquée en France en Isère, à quelques km de Voiron.

Quel intérêt par rapport à une parka ou un manteau imperméable classique ?

La cape est une pièce sans manches, que vous pouvez donc porter par dessus un manteau ou un blouson: c’est une couche supplémentaire à porter ponctuellement si votre manteau/blouson n’est pas imperméable et que vous ne pouvez pas forcément vous encombrer d’un parapluie comme c’est le cas si vous vous déplacez en vélo ou trottinette.

Pour l’usage en mobilité douce, anoralp a par ailleurs prévu des attache-poignets qui permettent une bonne amplitude de mouvement:

Coupe et dimensions

La coupe est forcément très minimaliste, sans coutures apparentes (mais tout est bien scellé par thermocollant).

Le prototype que j’ai testé arrivait juste en dessous de la cuisse: je l’ai trouvé un poil court mais Fabienne m’a indiqué que la version définitive serait plus longue de 7 cm (ce qui pour le coup devient largement suffisant).

Dans tous les cas, même avec une longueur supplémentaire de 7 cm, les jambes ne seront que partiellement couvertes en vélo. C’est une bonne configuration si vous avez par exemple un manteau long en laine en dessous qui apportera un peu de protection supplémentaire.

Des finitions minimalistes et élégantes

Afin d’optimiser l’imperméabilité d’une pièce technique, le plus simple est de dissimuler toutes les ouvertures possibles (poches, fermetures éclaires etc): elles sont toutes ici sous des rabats.

Toutes les coutures sont thermocollées.

Qui dit vêtement technique de ville, dit aussi finitions discrètes:
– le zip principal et les boutons pression sont en métal mat
– les bandes réfléchissantes sur les épaules et dans le dos sont discrètes et se fondent dans les coloris de la cape.

Les finitions visibles sont les plus élégantes: ce sont surtout les entrées de poche et les pattes de maintien. Elles sont en laine Loro Piana Storm System (la même laine que la parka Numéro 1). Il faut dire que cette laine contraste vraiment bien avec le tissu technique.

Le tissu

Il s’agit d’un tissu trois couches avec une membrane imperméable, coupe-vent et respirante: elle est prévue pour résister à une colonne de 10 000 mm: c’est moins qu’une vraie parka (environ 30 à 40000 mm mais c’est très appréciable pour une pièce technique plus légère et bien moins encombrante.
Ainsi, ce tissu est globalement composé de 49% polyester, 43% polyamide, 6% élasthane et 2% laine (qui correspondent en fait aux empiècement en laine Loro Piana Storm System).

Le tissu en tout cas est confortable, permet une vraie liberté de mouvement grâce à sa fluidité et a un beau tombé lorsque vous êtes à pied.

Même s’il s’agissait d’une petite pluie légère, pas grand chose à dire sur l’imperméabilité.

Les poches

Deux grandes poches sont disponibles sur la cape: une poche avant type poche kangourou à laquelle vous pourrez accéder via les deux poches latérales, et juste au-dessus une poche avant zippée protégée par un rabat.

La capuche

La capuche s’adapte bien à la forme de ma tête: il s’agit d’une capuche classique de vêtement technique imperméable qui est conçue pour protéger le visage de la pluie, et surtout garantir un maximum de visibilité pour un usage en mobilité douce.
Elle n’est donc pas spécialement profonde (contrairement à une parka prévue pour tenir chaud) et est légèrement incurvée sur les côtés pour une meilleur vision latérale.

J’aime beaucoup le rendu légèrement ouvert:

Le rendu complètement fermé est plus classique:

III Conseils de style

Tenue 1: par dessus un costume

Pour des raisons pratiques, je n’ai pu shooter cette cape pour le moment que par dessus un costume, alors qu’elle est tout de même surtout très pratique par dessus un blouson ou un manteau.

Elle se porte tout de même très bien simplement par dessus un costume gris assez formel.

Le gris contraste logiquement avec le noir et le bleu marine de la cape, tandis que la chemise Butticé en coton et lin ainsi que la soie jacquard de la cravate illuminent avantageusement la tenue.

La couleur de la chemise rappelle bien les rabats en laine Loro Piana Storm System. Leur texture mouchetée s’assortit aussi bien avec la texture duveteuse du costume en flanelle.

Je porte ici la cape Anoralp avec:
– un costume en flanelle gris croisé Wicket
– une chemise rayée en coton et lin Butticé
– une cravate Gentlemenclover
– des derbies Cnes.co

Evidemment, je vous proposerai par la suite des tenues un peu plus représentatives de l’usage de la cape, en la portant par dessus de beaux manteaux en laine.

Conclusion

Vous le savez, j’aime beaucoup les marques qui prennent des risques et qui apportent de la valeur ajoutée sur le marché.

Difficile de prendre autant de risques qu’avec une pièce aussi romancée que la cape: anoralp l’a ainsi développée en bonne intelligence avec sa communauté (voilà une pièce assez originale pour justifier un questionnaire) pour arriver à un résultat sobre et facile à porter avec un vrai intérêt pratique si vous êtes comme moi adapte de mobilité douce, qu’il pleut mais que vous voulez continuer à porter votre beau manteau en laine.

Pour une pièce fonctionnelle made in France, avec un tissu technique efficace et de beaux empiècements Loro Piana Storm System, le prix proposé de 229€ au lieu de 249€ est vraiment intéressant.
La cape de pluie urbaine anoralp est disponible ici.

Valery

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