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Notre expédition en Arctique: bien s’habiller dans des conditions extrêmes

Disclaimer: j’ai pu écrire cet article au début du séjour, qui s’est terminé aujourd’hui. Du fait d’une connexion assez aléatoire, je n’ai pu vous le mettre en ligne qu’aujourd’hui

 

Il s’agit d’un article un peu spécial sur un projet que je vous dévoile à la dernière minute (et pour cause du fait des grèves je n’étais pas vraiment sûr de pouvoir partir): je suis dans la région Arctique depuis le 6 Décembre, et j’y reste jusqu’au 12 Décembre.

Ce voyage d’une vie est au départ de Tromso, au nord de la Norvège et s’effectue à bord du voilier Southern Star.

Il s’agit d’un voilier monocoque commande par le directeur de la Nasa dans les années 80, avec un design futuriste pour l’époque. Il a accueilli notamment des invités prestigieux comme Neil Armstrong et était un des bateaux les plus en avance sur son temps.

L’occasion était idéale pour répondre au principal challenge de l’hiver : rester au chaud, même dans des conditions extrêmes, tout en conservant une silhouette harmonieuse, qui ne détonne pas trop dans un contexte urbain.

L’objectif: proposer un mélange harmonieux avec d’abord des marques techniques, aux membranes développées pour être les plus chaudes et isolantes possibles sans être encombrantes pour autant.
Mais on a laissé aussi une part belle aux marques plus traditionnelles, qui confectionnent depuis des siècles, dans des matières naturelles, des vêtements prévus pour les conditions les plus extrêmes.

Cet article est avant tout un article général d’introduction à ce projet : on consacrera ensuite à chacune des marques un test à part entière.

Norwegian Rain : la parka sartoriale, conçue pour les froids extrêmes

Pour donner un côté hors du commun, exceptionnel à ce projet c’est Norwegian Rain qu’il nous fallait. Il s’agit de la première marque à proposer un vêtement ultra technique, avec un travail approfondi sur les codes sartoriaux, grâce au  co-fondateur T-Michael tout en pouvant faire face à des températures extrême (sur le papier, le manteau tient jusque-20 degrés)

J’ai choisi un Moscow Coat, de la collection Arctique, avec rembourrage en laine, fourrure de mouton islandais et une membrane coupe-vent et imperméable.
Pour renforcer ce côté sartorial j’ai pu sélectionner un modèle à chevrons bordeaux avec une texture travaillée et une couleur très habillée.

L’esthétique n’est par ailleurs pas sans rappeler les codes du style goth-ninja, avec un beau jeu de volumes, et de superpositions de couches qui masquent bien le visage.

Seul bémol, ce manteau n’était plus disponible en XS. Le S est cependant idéal pour accumuler en dessous les couches, mais le fit sera probablement beaucoup moins bon dans une tenue plus urbaine, par dessus un simple costume.
Sur le papier, il semble en tout cas bien remplir le contrat pour l’Arctique (mention spécial pour le col détachable en mouton islandais, particulièrement chaud).

SNS Herning : des pulls taillés pour les mers nordiques

Il fallait une maille résistante et qui tienne chaud pour ce voyage, idéalement conçue par une marque de marins. SNS Herning est une marque danoise qui confectionnait des pulls pour les marins de la région: c’était donc le partenaire idéal.

Vous connaissez peut-être la marque pour le cardigan Stark, une pièce mythique que je recommande depuis pratiquement le début du blog, qui impressionne par sa texture et ses larges boutons en fonte, mais qui reste relativement facile à porter grâce à des couleurs basiques.

Cardigan Stark : une pièce icônique de la marque, déclinée dans de nombreux coloris (pas forcément tous très ancrés héritage)

On a du coup évidement opté pour cette pièce, mais aussi pour deux modèles de la gamme Fisherman: un pull col cheminée et un pull col roulé (un peu plus logiques pour les climats difficiles qu’un cardigan).

A gauche le col cheminée dans le lookbook, et à droite le col roulé

Comme tout bons pulls marins, les pulls SNS Herning sont épais, avec un tissage serré et aussi une texture bulle marquée. Pour les avoir déjà portés à Paris, on se surprend rapidement à avoir très chaud avec eux.

Zeppelin : la montre d’explorateur au contraste original

J’ai hésité à choisir une montre extrêmement technique, conçue spécialement pour l’Arctique, et une montre un peu plus classique, plus facile à porter en ville.

J’ai opté pour le second choix. Même si les températures sont rudes et que nous sommes dans la région polaire, au dessus du cercle Arctique, notre itinéraire est encore assez éloigné du pôle pour se permettre une montre classique.

C’est la montre Zeppelin LZ 129 que j’ai retenue à la fois pour des raisons historiques et esthétiques :
– Le superbe contraste entre le cadran beige et le compteur des heures blanc, idéal pour l’esthétique d’une montre d’explorateur.
– L’histoire étroitement liée à l’aviation et aux itinéraires extrêmement difficiles dans les cercles polaires

Je n’ai en tout cas pas retrouvé ailleurs sur le marché cette esthétique originale, très orientée explorateur alliée à un héritage aussi riche, et à un bon rapport qualité/prix.

Heschung : un rempart impénétrable contre les éléments

Les extrêmités sont ce qu’il y a de plus important pour ne pas avoir froid. A bord d’un bateau, il fallait donc absolument garder mes pieds au sec.

Les bottes techniques classiques n’étant pas ce qu’il y a de plus esthétique en ville, je me suis tourné vers des matières et un savoir-faire traditionnels grâce à Heschung et son modèle emblématique: les bottes Gingko.

Les bottes Gingko, dans leur version cuir country/hydrovelours (avec focus sur l’hydrovelours à droite) : joli contraste de matières et de couleurs.

Deux caractéristiques en faisaient des bottes parfaites pour le voyage:
la matière: cuir country et hydrovelours.

L’hydrovelours est un cuir complètement déperlant grâce à un traitement réalisé dans la fibre, pendant le tannage.

Encore assez méconnu, le cuir country allie deux procédés: tannage végétal et graissage à four chaud. Le tannage lui donne beaucoup de souplesse et lui permet d’être résistant face aux éléments extérieurs, en particulier l’eau.
Le cuir utilisé est un croupon de vachette de 2mm, ce qui donne une peau pile assez épaisse.

le montage: on a ici un cousu norvégien, dont la marque s’est faite une spécialité. Il s’agit pour simplifier d’un Goodyear largement renforcé, qu’on vous présentera plus en détails dans l’article consacré aux bottes (mais on vous en parle déjà rapidement dans notre guide ultime des chaussures)

Pour la petite histoire, j’ai longuement hésité avec des bottes fourrées. Mauvaise idée selon mon ami de l’équipage: l’idéal est de laisser une couche d’air minimale entre le pied et la botte pour isoler. Des bottes fourrées auraient gardé le pied en contact avec le cuir et l’auraient refroidi bien plus vite.

De la même manière, inutile d’accumuler plusieurs couches de chaussettes pour se protéger du froid : ça empêchera une circulation sanguine correcte et aggravera la situation.

Abensia Paris : un pantalon Loro Piana Storm System à toutes épreuves

Etant relativement restreint sur les bagages, je n’ai prévu qu’un seul pantalon pour tout le séjour. Il fallait un pantalon extrêmement chaud, et qui résiste bien à l’humidité.
On a donc fait appel à un tailleur parisien qui avait déjà réalisé quelques pantalons de ski: Abensia Paris.

La matière

Nous avons opté pour un pantalon en tissu Loro Piana Storm System avec une belle flanelle de laine grise en couche extérieur, qui a subit auparavant un traitement déperlant. A l’intérieur se trouve une membrane hydrophobe qui empêche l’humidité de rentrer et qui évacue la transpiration.

La finitions

L’idée est d’avoir un pantalon technique, fonctionnel, mais qui puisse se porter en ville. Il convient donc de jouer sur l’équilibre sur les finitions.

J’ai ainsi choisi un pantalon cargo, dont les poches sont relativement discrètes et se situent juste au dessus des genoux. J’y ai rajouté des poches zippées thermosoudées complètement imperméables.

La ceinture est un peu plus classique avec un boutonnage classique, et des ajusteurs latéraux à scratchs.

J’ai aussi demandé une ouverture aux cuisses qui permet d’aérer l’ensemble en intérieur.

La coupe

La coupe est assez près du corps, avec une ouverture à la cheville un peu plus large que d’habitude pour pouvoir porter facilement le pantalon avec des bottes imposantes (typiquement des bottes de ski).

Accessoires et sous-vêtement : là où j’ai pêché

Quand on parle de sous-vêtements, on parle bien entendu de couches de base (baselayers), qu’on porte à même la peau. Par manque de temps, j’ai opté simplement pour des t-shirts de corps et des leggings de la gamme Ultra Heattech de chez Uniqlo.

Grosse erreur en revanche : je n’ai pris avec moi que des chaussettes classiques en coton, non techniques, peu isolantes et qui ont rapidement accumulées l’humidité. .
Je ne dois mon salut qu’à une paire de chaussettes techniques de running de chez Décathlon.

Enfin, je me suis contenté d’un bonnet et de gants Atelier Particulier et de sous gants Uniqlo : c’était largement suffisant pour ce climat rude, mais pas non plus extrême.

Conclusion

Je vous en raconte (beaucoup) plus sur ce voyage d’une vie (on ne franchit pas tous les jours un cercle polaire) au cours des prochains articles, à travers le test minutieux de chacune des pièces citées.
Tout ça se fera au cours du mois de Décembre 🙂

Valery

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