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GUIDE DES COSTUMES HOMME, MATIERES TYPES ET STYLES

Deuxième article de cette série encyclopédique sur les costumes : bien les porter, bien les choisir et tout ce qui va avec.

Je vous explique cette fois le plus simplement possible (j’espère !) tout ce que vous devez retenir sur les tissus pour choisir un costume bien adapté à votre usage et aux saisons.
Bien choisir et porter un costume dépend aussi énormément du choix des matières.

On fera ensuite un bref récapitulatif sur les types de costumes (deux boutons, trois pièces et croisés) avant de voir en quoi un costume italien est différent d’un costume britannique (ou encore d’un smoking homme), et ce qui vous convient le mieux !

Plus qu’à faire votre choix, par exemples dans notre sélections de marques de costumes Paris.

I Bien choisir son costume: la question de la matière

a La question du titrage

C’est le critère principal qui déterminera le tombé et le confort de votre costume, ainsi que sa durabilité. On mets de côté évidemment tout ce qui est mélangé avec du synthétique. Un choix sans risques est une laine peignée toute simple, avec un titrage de Super 110’s à Super 120’s et d’un fournisseur de confiance (par exemple Vitale Barberis Canonico qui est parfait en entrée et milieu de gamme).

Ce titrage est parfait et mélange habilement rendu luxueux et durabilité. Ne rentrez pas dans le piège du titrage cependant: un titrage élevé n’est pas synonyme d’une meilleure qualité. Il représente simplement le nombre de fils dans une unité de tissu: plus le titrage est élevé et donc plus ils sont nombreux et fins. Un tissu plus fin permets un touché plus doux, soyeux et une meilleure prise de lumière Par contre, ça veut aussi dire que le tissu sera forcément plus fragile.

Tout ce qui se situe entre le super 120’s et le super 130’s est un bon équilibre. Les tissus les plus délicats ont un titrage supérieur à 180, et vous ne devriez les envisager que si vous avez déjà une bonne dizaine de costume dans votre garde-robe et que vous voulez quelque chose de vraiment différent.
Ne négligez pas non plus le drapier: un super 110’s d’un bon moulin italien aura un touché plus doux qu’un super 180’’s d’un fournisseur lambda.

b La provenance des tissus

Un tissu de qualité sera forcément Italien ou Britannique: leur savoir-faire est riche d’une centaine d’années d’expérience de tissage à partir de tout et n’importe quoi. Toutes les expérimentations possibles et réalisables ont été faites par ces filatures pour trouver des tissus plus doux, chauds, respirant, infroissables, moins chers etc.

Une grosse partie de la laine dans le monde vient des élevages de mouton en Australie et en Nouvelle Zélande. Plus de 80% de la laine produite est contrôlée par deux filatures italiennes: Loro Piana et Ermenigildo Zegna. Du coup 4 filatures sur 5 achètent leur laine brute de ces fournisseurs.

loro-piana-mouton

Ce qui différencie toutes ces appellations, c’est la fameuse notion d’intégration verticale de la chaîne de production.
Certains filatures s’occupent de tout: de la tonte de la brebis jusqu’à la vente finale du tissu au créateur: c’est le cas de Loro Piana, Zegna et Vitale Barberis. (la laine de chez Vitale Barberis peut parfois être distribuée sous d’autres noms). Je vous invite d’ailleurs à consulter cet article très complet de Parisian Gentleman sur Vitale Barberis Canonico. (VBC pour les intimes)

D’autres filatures rachètent la laine brut, comme Cerruti (qui en fait aussi une ligne de prêt à porter) ou Drago (vendue parfois sous son nom, mais la plupart du temps sous un autre nom).
Enfin, des filatures prestigieuses comme Carlo Barbera, possédé par Kiton revendent seulement des petites quantités à des tailleurs triés sur le volet.

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Du tissu Carlo Barbera, on achète aussi chez ces filatures des motifs bien particuliers ! Notez cette manière très italienne de fermer sa veste croisée. Audacieux, mais on ne vous le recommande pas, regardez le revers qui gondole

Les moulins britanniques ne sont par contre jamais verticalement intégrés: ils rachètent et tissent la laine brut soit d’élevages locaux, soit de moulins italiens.
On connaît surtout Holland & Sherry, et dans une moindre mesure Arthur & Fox.

Les marques qui se contentent du tissage sans assurer leur distribution sont généralement les moins connues, comme Reda: c’est celles qu’on vous propose sur catalogue quand vous allez chez un tailleur, mais dont vous n’avez forcément jamais entendu parler sur les forums ou les blogs. Ca serait une belle erreur de les exclure d’emblée !

c Un tissu pour sa saison

1 Hiver

Pour un costume qui tient chaud regardez avant tout le poids: l’idéal est d’aller vers les 16 oz. Le costume sera assez épais pour vous tenir chaud, mais pas assez lourd pour qu’on le confonde avec un manteau. Si vous voulez plus subtil, le 13 oz se trouve assez facilement.
Pour l’anecdote, on peut commander chez Holland and Sherry du 18 oz, c’était le poids de la veste d’hiver d’Eisenhower 🙂

La flanelle de laine et la laine épaisse vous tiendront chaud et permettront au costume de garder une bonne structure. Cependant, ces tissus (surtout la flanelle) marqueront beaucoup plus facilement.

Il existe deux manières de travailler la laine: on peut en faire de la laine peignée ou cardée.
Une laine peignée, dont on aura retiré toutes les impuretés au cours du peignage donne des tissus secs et fins.
Les laines cardées donnent eux des fils épais, avec un aspect plus rustique: c’est ce qu’on retrouve tout simplement sur la flanelle, le tweed ou les chevrons.

Laine peignée à gauche, Laine cardée à droite.

Tweed

Le tweed est une forme de lainage connue pour sa texture brute et authentique: il était à la base prévu pour les ouvriers écossais. Je vous en explique un peu plus dans le test que j’avais fait d’une veste De Fursac 🙂

Attention: vous verrez aussi le nom Harris Tweed. Tous les tweeds ne sont pas des Harris Tweeds, qui est une appellation protégée et qui désigne celui confectionné par les habitants des Hébrides extérieures en Ecosse. Le nom est plutôt connu car il fournit notamment la couronne, mais sans que ça soit nécessairement cher. (un peu comme Barbour). Généralement, si vous voyez ce sigle, c’est plutôt bon signe.

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Alternative: chevrons

Tout comme le tweed, le chevron est un tissu lourd, chaud et résistant. Il se distingue surtout visuellement par un motif zig-zag.
Ce tissu est lui aussi confectionné à partir de TWILLED YARN. Le tweed et le chevrons ont un tissage plus serré que la plupart des costumes, ce qui permet un vêtement plus structuré et durable.

Avantage: l’épaisseur du tissu et la richesse du motif donnent de la consistance à la silhouette, c’est parfait pour les maigres !

Flanelle

Une autre matière d’hiver est la flanelle: qui demandent normalement un minimum de prestance et d’expérience pour être bien portée (un peu comme pour les costumes croisés).

Attention par contre, ces costumes peuvent vite être inconfortables au bureau à cause de leur poids. Contrairement au tweed et aux chevrons qui sont des lainages, la flanelle est faite de laine peignée: son tissage est plus serré, mais elle est plus douce au touché et a un rendu plus feutré.
Il s’agit du tissu lourd le plus luxueux, mais aussi le plus difficile à trouver. Attention à certains types de flanelles trop exubérantes pour être portées au bureau.

2 Été

Toile rustique

La toile rustique peut en principe être confectionnée à partir de n’importe quel tissu, mais son rendu sera le meilleur avec une laine tropicale au titrage élevée: il s’agit d’un tissage très lâche qui a un rendu proche du nid d’abeille pour les mailles.
Elle est très respirante et ne se froisse pas, ce qui en fait une veste parfaite pour voyager. Sa texture lui donne beaucoup de caractère et la rends idéale pour un blazer.
Son tissage la rends par contre légèrement plus lourde.

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Une veste en toile rustique, une matière qui convient pour les costumes et qui est idéale pour les blazer, ici par Epaulet

Lin

Confectionné à partir de la plante de lin, il s’agit du meilleur tissu pour les climats chauds et humides. Les fibres sont résistantes, durables et faciles à travailler.
Elles évacuent bien l’humidité et sèchent rapidement. Son effet légèrement froissé lui permettent de ne pas coller à la peau et de bien laisser passer l’air.
En plus de ça,, ça se porte bien dans des tenues casual grâce à un aspect plutôt détendu. Inconvénient logique: si votre boîte est stricte sur le dress code, ça peut mal passer.

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Une veste en lin avec revers oversize, par SuitSupply (un peu comme toutes celles qu’on a vu au Pitti Uomo cet été)

Coton

Le coton se décline pour les costumes en gabardine, seersucker, velours, ou encore moleskin. Pour l’été, on optera forcément pour de la gabardine légère ou du seersucker.
Gros avantage: le coton est plus casual et un costume pourra se porter plus facilement dépareillé. Il est doux et confortable et se porte toute l’année.
Par contre, il se froisse plus facilement, est moins extensible que la laine et peut donc se détendre aux points de tensions (genoux, coudes, épaules etc)

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Une veste en coton, généralement avec des poches plaquées et des épaules naturelles, ici par SuitSupply

Le seersucker est sûrement la déclinaison la plus adaptée à l’été: elle s’est d’abord popularisée dans le sud des Etats-Unis et était connue comme le costume en lin du pauvre, avant d’être un peu plus acceptée socialement après la Seconde Guerre Mondiale.
S’il s’agissait au début d’un trois pièce (étrange), on le porte maintenant en deux pièces classique. Forcément, on porte le seersucker quand il fait trop chaud, donc on ne va pas en plus rajouter une couche de vêtement supplémentaire avec le gilet, ça paraît logique.

Soie

La soie est généralement mélangée avec de la laine ou du coton: elle permet de rajouter de la fluidité et de la légèreté à la matière. Elle permet aussi une jolie prise de lumière et rajoute un touché bien plus agréable.
Par contre, elle prends plus facilement la sueur, est moins respirante que le lin et beaucoup plus fragile.
Il s’agit davantage d’un tissu pour un costume de soirée que de travail. En ce moment, le mélange laine/lin/soie est particulièrement apprécié car il bénéficie des avantages de chacune de ses matières tout en limitant leur défauts. (Lin froissable, soie fragile et laine peu respirant)
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Une veste Caruso à 55% Soie et 45% Laine, vraiment pas fait pour aller au travail mais plutôt pour les soirées. Attention à la fragilité d’une telle composition.
Disponible à 690 euros sur Yoox (cher et fragile donc)

Mohair

Le mohair est très comparable à la soie et vient des poils de chèvre Angora: il est aussi rigide et durable que le lin, mais un peu plus brillant
Il s’agit d’un tissu idéal pour les teintes sombres et qui prends bien la lumière: on l’utilise surtout pour les smokings.
Enfin, il est respirant et permets de rester au frais.

Son touché est par contre un peu particulier et il peut même être aussi désagréable que du papier à verre, donc attention à prendre un costume bien doublé.

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Un smoking en cachemire et mohair, par David Reeves

II Le boutonnage

1 Deux boutons

La toute première forme de costume était le trois boutons, avec des petits revers à crans qui remontaient assez haut, ainsi qu’un veston. On fermait alors les deux boutons du dessus ( ce qui formait une ligne verticale et allongeait la silhouette). Les environnements avec les températures plus élevées ont cependant rapidement amené les hommes à abandonner le veston: on a du coup décalé vers le bas la boutonnière sur les trois boutons. Cette évolution, au bout d’un moment a amené inévitablement au deux boutons. Avec une boutonnière plus basse, le deux boutons permettait aux hommes d’exposer davantage leur torse. Les pinces sont ensuite logiquement apparues pour mettre en avant encore plus le torse et lui donner la forme d’un V.

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Evidemment, jamais les deux boutons, c’est impressionnant à quel point on voit toujours cette erreur sur Internet sur les sites e-commerce

Ce sont les revers à pointes qui ont particulièrement contribué à donner au torse une forme en V, en particulier pendant l’entre deux guerre. A la base surtout connus sur des vestes de soirée au boutonnage simple, ils se sont rapidement intégrés à une garde-robe de jour plus régulière. La veste simple avec revers à pointe était d’ailleurs une alternative de choix à la version croisée, moins formelle et tenant bien moins chaud.

2 Trois pièces

Le veston actuel est inspiré par la tenue du garçon de poste de l’Angleterre du 19ème  siècle: il servait surtout à tenir chaud. C’est l’usage qui en était fait l’hiver par la plupart des hommes, sous leur costume simple.
Leur port a été assez irrégulier ces dernières années, et vraiment énormément influencé par la mode.
Cela étant, un costume trois pièces est beaucoup plus habillé et polyvalent. Un bon veston doit couvrir la taille du pantalon est remonter très légèrement au dessus du bouton de la taille de la veste.

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Le veston croisé, le summum du pimpage, par Suit Supply

Plus haut, et le veston cachera beaucoup trop la cravate. Il ne doit pas non plus dissimuler les pans de la chemise. évitez aussi de porter des pantalons trop taille basse: le but du gilet n’est pas de révéler la chemise (qui casseront la verticalité de la silhouette) mais plutôt de former une transition plus harmonieuse entre la veste et le pantalon.
Evidemment, on ne boutonnera pas le tout dernier bouton (tout ça car un roi Anglais était trop gros pour le faire, et que toute sa cour s’est mise à l’imiter par politesse, on le fait du coup tout le temps par habitude).
La taille d’un veston bien fait doit coïncider exactement avec la taille du pantalon. Traditionnellement, l’avant du veston est fait de la même matière que le costume, tandis que le derrière utilise la même matière que la doublure de la manche.

3 Croisé

Avant la Seconde Guerre Mondiale, ils étaient quasiment autant vendus en quantité égale avec les costumes simples, surtout dans leur forme 6/2 (six boutons en deux rangées de trois). C’est le duc de Kent, un modèle de l’élégance britannique et frère du duc de Windsor, qui la renouvelle avec une version beaucoup plus longue, dont les revers s’étendent en dessous de la taille et dont seul le bouton du bas est boutonné. Ceux-ci allongent la silhouette et donnent une sacrée impression de verticalité.
La fin de la Seconde Guerre Mondiale marque l’émergence du prêt à porter de masse, qui a largement favorisé le costume à simple boutonnage, beaucoup plus simple à produire.

Vous pouvez boutonner soit le bouton du milieu, soit le bouton du bas (mais jamais les deux). Au contraire des croyances populaires, n’importe qui peut porter une veste croisée, sauf ceux qui ont des hanches vraiment larges que le boutonnage ne pourra pas cacher. Tout dépendra de la coupe de la veste.
Ca peut être vraiment intéressant pour les petites tailles si vous portez les vestes en boutonnant seulement le bouton du bas: le revers qui traverse la veste dessinera une belle ligne verticale qui allongera votre torse.
Pour les grands, boutonner le bouton du milieu permettra de casser la ligne verticale, de raccourcir son torse et donc de réequilibrer sa silhouette.

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La collection Kingsman, de MR Porter

Un costume croisé doit toujours avoir des revers à piques: les modèles à revers à cran ont toujours été produits pour amortir les coûts, et jamais par bon goût. La raison est simple: les revers à piques aident à rééquilibrer la silhouette et à compenser la lourdeur relative du double boutonnage.

III Le style

a Italien

Le style italien se caractérise par des revers qui remontent assez haut, tout comme l’emmanchure, et des épaules généralement affirmées (les épaules napolitaines quasi naturelles sont plus une exception).
Il a récemment emprunté beaucoup au style britannique au niveau des autres finitions: les poches ont à présent aussi des rabats, et on a des doubles fentes latérales. (à la place d’un dos sans fente, qui tend de plus en plus à disparaître).

Les épaules romaines typiques de Brioni sont assez proches des épaules britanniques: on tend vers un juste milieu avec un padding léger et qui suit bien les lignes de l’épaule. On peut par exemple bien s’en apercevoir sur les costumes de James Bond, à l’époque de Pierce Brosnan.
Ce style tire ses origines des vestes de la cavalerie confectionnées à Saville row, et qui a énormément inspiré Brioni.

gauche, l’épaule comporte une petite bosse du fait d’un surplus de tissu. Elle n’a pas de padding mais reste un minimum structurée.
A droite, par Orazio Luciano, c’est l’épaule froncée spalla camicia, comparable donc à une chemise et qui souhaite suivre au maximum les lignes du corps.

La spalla camicia est relativement technique à réaliser et se retrouve seulement chez les grandes maisons comme Kiton. C’est bien pour ceux qui ont déjà une certaine carrure.

b Britannique

On distingue parfois une poche ticket à rabat, au dessus de la poche droite. De même, les épaules sont bien structurées avec un padding très léger. On trouve enfin la fameuse double fente.

Les épaules ne sont ni trop serrées ni trop grandes, elles épousent simplement l’épaule. Elles ont un peu de padding et il n’y a pas d’accumulation de tissu (contrairement à l’épaule napolitaine). elles dessinent généralement un angle parfait de 90 degrés entre les épaules et les manches du costume.
Le padding suit l’épaule, et la cigarette est maintenue à une taille minimum. C’est un excellent compromis qui fonctionne bien avec la plupart des morphologies.
Il existe des variations au sein de Saville row: les épaules de H.Huntsman sont par exemple vraiment fortes, tandis que celles d’Anderson and Sheppard ont vraiment ce padding ultra léger.

Vous pouvez aussi regarder la longueur de la gorge: on reste assez conservateur (même si la mode italienne contribue à tirer la gorge toujours plus vers le haut).

 A gauche, l’épaule d’Huntsman , plutôt nette et construite.

A droite, légèrement plus douce, celle d’Anderson and Sheppard

c Américain

Les épaules américaines sont les plus décontractées du lot: elles sont complètement naturelles.
L’idée est surtout de ne pas mettre en valeur plus qu’il ne le faut les épaules, surtout que la carrure moyenne aux Etats-Unis est un peu plus développée qu’en Europe, on l’appelle souvent le « sack suit » 
On confonds enfin souvent ce type d’épaule avec les épaules napolitaines

A gauche, La soft shoulder typique des costumes américains

 A droite; une version plus contemporaine de Brooks Brothers

Valery

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Dòn Toñio Del Arizona
Dòn Toñio Del Arizona
6 années il y a

Bonjour. Où se trouve la 1ère partie, Svp ?